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mercredi 8 juillet 2020

SKIPPIES : World up (1993)


FORMATION:

Frédéric Gransart : chant
Patrick Sourimant : basse, chant
Fred Désille : guitare
Mik Prima : guitare
Philippe Lorand : batterie




Ah le rock français des années 90, souvent décrié mais il a sorti de bons groupes : les Thugs, Condense, Dirty Hands, Sloy (également des rennais), Drive Blind ou dans un autre style Dazibao, Kill The Thrill, Marousse et évidemment les fers de lance Mano Negra et Noir Désir... avec le recul on voit que tous ces groupes avaient de la gueule et du talent.
Avec Skippies, groupe rennais formé en 1990 et dont « World up » est le premier album, on est plus dans la lignée des Thugs ou de Dirty Hands.
Le groupe surfe sur la vague grunge, punk mélodique à la mode dans les années 90. Musicalement on est assez proche de Therapy les deux groupes ayant d’ailleurs partagé le même producteur.

Entre rock alternatif, power-pop et punk rock ; assez typique d'un certain rock français de cette époque et on remarque que le groupe utilise un peu les mêmes recettes que pour les Thugs : une musique énergique, pop/rock survitaminé (globalement plus mélodique que pour lesThugs) des voix claires (et là aussi des choeurs bien en place) et des mélodies travaillées avec des refrains qui restent dans notre tête après écoute. Là c’est Patrick Sourimant le bassiste qui tient le rôle de deuxième chanteur.


« World up » contient quelques petits bijoux : « Get it out » est une très bonne mise en bouche mais ça s'emballe à partir de « Care » et les morceaux qui suivent sont dans la même lignée : « Someone » (dont on peut qualifier l'intro de Nirvanesque, mais attention le groupe est davantage influencé par le punk mélodique australien The Saints, Radio Birdman, et plus récents les Hard-Ons, d’où leur nom d’ailleurs), le plus mélodique mais magnifique « She said »  mais également « Smart ass » et « So fine ». Energie et mélodie. Agressivité et finesse. Le tout avec plein de spontanéité (mais aussi la naïveté qui va avec mais qui donne un côté très sympa au groupe et à l’album), de l’énergie à revendre.
Bondissant comme des kangourous, ça reste finalement assez « léger », et c'est tant mieux !

Car si cet album n’a pas la prétention d’inventer quoique ce soit l’ensemble n’en demeure pas moins remarquablement exécuté.
« I need to fly » est quasiment la seule fausse note (avec la voix qui part en c....).
Des mélodies dignes des meilleurs groupes du genre, un groupe français qui aurait mérité mieux qu'un simple succès d'estime, reçu le plus souvent à titre posthume.


L'album suivant « Massive » est également intéressant, plus abouti, mieux construit (produit par Martin Bisi qui a travaillé avec Sonic Youth, Helmet, Unsane, Cop shoot Cop ou Swans, excusez du peu !!) mais avec toutefois un peu moins de charme et au final un peu moins bon... puis Skippies tirera rapidement sa révérence.
Et il y a peu le label Nineteen Something a eu la bonne idée de rééditer les deux albums du groupe.

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