tag:blogger.com,1999:blog-62234094797881726672024-03-13T11:18:11.585+01:00[WebZine] ROCK In ProgressWebzine de Fans Attisés...
Le Rock sous toutes ses formes.
Partager des avis, faire découvrir et débattre ensemble autour du Rock d'hier à aujourd'hui.juliensimonnethttp://www.blogger.com/profile/17073710863917132899noreply@blogger.comBlogger583125tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-4016921607199913572021-11-04T15:19:00.002+01:002021-11-04T15:19:00.209+01:00BLOCKHEADS :This world is dead (2013) <p><br /></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj0kW2KNTRDBekpE6leEOj78wEqxCXJc-kgpBL0s51Pw3HozsQ2s-sqL7-eGR9b1Xl6HyZYNI4a2ce2ujHf_L2v0h4pbb0NRN3WoQokTjvxsyFLdUz4YPzYLdVaLaJdGUlRBUpn-aAz0Dg-sHPLMkUEBWqxECGRPwEfVL5dQMgaw_W0UZKMv7w1XYeU=s500" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="500" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj0kW2KNTRDBekpE6leEOj78wEqxCXJc-kgpBL0s51Pw3HozsQ2s-sqL7-eGR9b1Xl6HyZYNI4a2ce2ujHf_L2v0h4pbb0NRN3WoQokTjvxsyFLdUz4YPzYLdVaLaJdGUlRBUpn-aAz0Dg-sHPLMkUEBWqxECGRPwEfVL5dQMgaw_W0UZKMv7w1XYeU=s320" width="320" /></a></div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"><br />This world is dead", sorti en 2013, est le cinquième album des nancéens de Blockheads, sans doute leur meilleur enregistrement à ce jour.Le groupe, formé en 1989, est d’ailleurs incontestablement la meilleure formation française du genre et l'une des meilleures de la scène grindcore actuelle.<br />On pense d’emblée aux leaders incontestés que sont Napalm Death, Brutal Truth et Discordance Axis mais on sent que le groupe a aussi écouté des groupes de power-violence tels Capitalist Casualties, Coche Bomba ou Drop Dead.<br />De plus l'alternance des voix, qui rappelle le grind punk de Extreme Noise Terror ou Disrupt, donne au tempo une impression d'être encore davantage accéléré.<br />Techniquement tout est bien en place, c'est efficace, ça arrache sans être trop bourrin. Les changements de rythme sont exécutés avec maestria.<br />C’est évidemment ultra rapide mais le groupe sait aussi ralentir (rarement) pour mieux accélérer.<br />Vingt-cinq titres sous forme d'artillerie lourde, pas le temps de respirer, « This world is dead » est un bloc compact, aucune chance d'en réchapper. Rarement une telle vitesse d'exécution a été atteinte. Une rapidité inouïe qui ne faiblit quasiment pas (sauf sur le dernier titre d’un autre calibre, plus lent et pesant). Un rouleau compresseur (et là le terme n'est ni galvaudé ni exagéré ni survendu). La batterie est d’ailleurs complètement en feu.<br />Une déflagration et un degré d'intensité qu’on pourraient définir comme étant une sorte de Napalm Death en survoltage.</span><div><span style="font-size: 17px;"><br /></span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiwUN7_8aZu--uvSDV40a7M9EEBPwQlx1TtyvJvWL8RpozqbOtunRJFzT9-5_bB9ScXtOIvE2lpfgdNk251yY5I-0V7jNzxGavZidHiRd6UCqVhxSWDT-rVgdBCqrgtp_Jc7tf5V4mqagVAYJ8nCBAYVPA7mIi1B6cYP9F964gcL7elwOKKesnyNAyy=s950" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="425" data-original-width="950" height="143" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiwUN7_8aZu--uvSDV40a7M9EEBPwQlx1TtyvJvWL8RpozqbOtunRJFzT9-5_bB9ScXtOIvE2lpfgdNk251yY5I-0V7jNzxGavZidHiRd6UCqVhxSWDT-rVgdBCqrgtp_Jc7tf5V4mqagVAYJ8nCBAYVPA7mIi1B6cYP9F964gcL7elwOKKesnyNAyy=s320" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Évidemment plus que difficile de sortir des morceaux plus que d'autres du lot. Disons qu'au fil des écoutes les titres qui m'ont le plus marqués par leur agressivité implacable, là où les missiles atteignent leur cible sont « Deindividualized » qui ouvre le bal, « Bastards », « This world is dead », « All these dreams », « Take your pills », puis à un degré moindre « Poisoned yields », « Crisis is killing the weak », « Follow the bombs ».<br />L'album est dans la lignée du précédent, « Shapes of misery », avec les mêmes recettes mais mieux exécuté et mieux produit. Il faut dire que le groupe fait maintenant partie de l’ « écurie » Relapse records le label phare américain du métal extrême, le spécialiste reconnu, notamment du death brutal et du grindcore, et qui est depuis plus de vingt-cinq ans ce que fut Earache records dans les années 80 et 90, à savoir LA référence en la matière. Et de fait Blockheads bénéficie d'une bonne production qui met en avant la qualité d’exécution. (On est ici heureusement très loin du grindcore pathétique et infâme d’un Anal cunt et d'autres groupes du même calibre).<br />Quant aux thématiques abordées Blockheads reprend à son compte celles propres au genre telles qu’elles ont été définies par Napalm Death sur les deux premiers albums du groupe et qui étaient d’ailleurs largement inspirées des préoccupations anarcho-punk dont les fondateurs du grind étaient proches : religion, surarmement, nucléaire, aliénation, déshumanisation, inégalités sociales, rapports de domination, consumériste, pillage et destruction de la planète, environnementalisme, anticapitalisme, dénonciation des multinationales...<br />« This world is dead » est donc l'album de la maturité pour Blockheads mais surtout il s’affirme désormais comme une des références du genre. Un classique. J'avais vu le groupe en concert en 2008 en première partie de Brutal Truth et la progression en cinq ans est plus qu’évidente.<br />Et pour finir une bonne nouvelle : un nouvel album est enfin prévu pour très bientôt sur Lixiviat et également sur Bones Brigades (retour aux sources donc) </span></div>Anonymousnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-45121456029837872372021-11-03T12:39:00.002+01:002021-11-03T13:39:05.407+01:00CONDENSE : Air (1993)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgsHM1viWoRYxRVymbwp2gGSeqnovm6c0m4Y9tkkSBKcMsH07NYk5i6i41ZVnAa-N7ZJ6a2UjRCTbnwSGBLEyRGlrDGc-iwGKKhy19WV_tNNruY28W0B_dk4njsblJhBO1o_SDKO9cJP7XxbVsYTsisjMge5nAjo0m2hJSCFqGtHZMnEfyfX9iJn_8Z=s600" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="590" data-original-width="600" height="315" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgsHM1viWoRYxRVymbwp2gGSeqnovm6c0m4Y9tkkSBKcMsH07NYk5i6i41ZVnAa-N7ZJ6a2UjRCTbnwSGBLEyRGlrDGc-iwGKKhy19WV_tNNruY28W0B_dk4njsblJhBO1o_SDKO9cJP7XxbVsYTsisjMge5nAjo0m2hJSCFqGtHZMnEfyfX9iJn_8Z=s320" width="320" /></a></div><br /><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Pour ma toute dernière chronique sur le rock français des années 90 voici “Air” le premier (mini) album 6 titres sorti en 1993 pour les lyonnais de Condense, groupe qui officie entre post hardcore, noise, presque math-core sur certains morceaux. Un des premiers groupes français à avoir sévi dans ce style là, qui commençait alors à être en vogue, avec Portobello Bones, Tantrum et Prohibition, parmi d'autres. Du bon rock "alternatif" qui rappelle parfois Jesus Lizard (et aussi Fugazi sur certains passages) et qui fait globalement preuve d’originalité musicale ; beaucoup de tensions et d’énergie mais toujours maîtrisées, contenues, un son propre au groupe : guitares stridentes, riffs répétitifs, hypnotiques, ciselés qui procèdent par petites touches, une voix hurlée et déjantée qui accroche bien, quasi hallucinée par moment (bon là encore l’accent laisse un peu à désirer, problème récurrent des groupes français chantant en anglais ), D’ailleurs sur l’ensemble de l’enregistrement c’est le chant qui donne le piquant à l’ensemble, le petit grain de folie.<br />Et des tempos modérés ni rapides, ni lents qui caractérise l'atmosphère et le charme spécifiques, si particuliers à Condense. “Air” est donc un disque prometteur et ce format de 18 minutes pour six morceaux est idéal car si “Genuflex” et “Placebo” les deux albums enregistrés ensuite sont plutôt bons, il y a malgré tout quelques longueurs et quelques temps faibles (même si les compositions de "Genuflex" sont un ton au-dessus, plus abouties, plus diversifiées, plus ambitieuses).<br />Difficile de dégager un titre, les morceaux bien que tous intéressants ont une structure musicale un peu similaire, toutefois l’excellent “Zorlac” qui clôture l’album en beauté sort du lot et reste mon préféré pour son alternance d’ambiances et de contrastes et le fait qu’il s’écarte un peu du reste des autres compositions. <br />“Snakes” qui ouvre l’album a pour lui de mettre en quelques secondes seulement l’auditeur directement dans l’ambiance !<br />Quant à "Am I sick" son refrain nous accroche immédiatement. </span><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjB6E91wDTor_uwEe4qNJWj1El4cpacHvRfEOG6CZ5OurhlN36mGQ0yAI8PA7oTONi4ZkI0cpRjJqq5H6_H5m_h5kXU3IVaDIKo-8YQqGxDR9yAm5Vs5Kfh5vxr2F0wnjx-v3aOEyZRgg6-y7LkN10jOUNTjdPygfLPRoDxUCOsjzxTnnqigI41wjWt=s350" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="229" data-original-width="350" height="209" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjB6E91wDTor_uwEe4qNJWj1El4cpacHvRfEOG6CZ5OurhlN36mGQ0yAI8PA7oTONi4ZkI0cpRjJqq5H6_H5m_h5kXU3IVaDIKo-8YQqGxDR9yAm5Vs5Kfh5vxr2F0wnjx-v3aOEyZRgg6-y7LkN10jOUNTjdPygfLPRoDxUCOsjzxTnnqigI41wjWt=s320" width="320" /></a></div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Un bon album bien construit donc et qui se démarque du rock alternatif traditionnel de l'époque.<br />Condense fait donc partie de ces bons groupes français des années 90 qui ont beaucoup tourné à l’époque, dont la durée de vie fut assez courte (1990-1996 soit 6 ans pour nos lyonnais), et qui ont certes pu se forger, avec persévérance, une belle petite réputation mais qui auraient pu – auraient dû – avoir plus de considération<b> </b>(concernant Condense difficile toutefois à cette époque de percer quand on produit ce type de musique, encore plus qu’aujourd’hui je pense, quand les labels et les tourneurs manquaient souvent de professionnalisme ou quand les groupes eux-mêmes choisissaient délibérément de rester dans des structures plus modestes ou dans un circuit parallèle).</span><div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Mais ces concerts et tournées à répétition ont fini par provoqué une certaine usure et lassitude, chez eux comme chez beaucoup d'autres.<br />Moins connu et renommé que les ténors tels Noir Désir, Mano Negra, Berurier Noir voire les Thugs, Condense fait donc partie avec Dazibao, Skippies, Sloy, Kill the thrill, Dirty Hands et beaucoup d’autres encore...des groupes ne manquant pas de qualité, avec un potentiel qui n'avait rien à envier aux meilleurs groupes américains du genre mais qui n’ont pas eu la carrière qu’ils méritaient et qui pour la plupart d’entre eux sont, 25 ans après leur “apogée”, (re)tombés dans l’anonymat hormis pour ceux qui ont eu la chance de les connaître et de les suivre dans ces années là.<br />Ces groupes ont ouvert la voie et montré qu'une scène rock française diversifiée et de qualité pouvait sévir dans l'hexagone.<br />Mais comme je dis toujours il n’est jamais trop tard de rattraper un “oubli” !<br /><br /></span><div><div style="background-color: white; font-size: medium;"><br /></div><span color="rgba(0, 0, 0, 0.8)" face="Lato, Arial, "Helvetica Neue", Helvetica, sans-serif"><div style="background-color: white; font-size: medium;"><br /></div></span></div></div>Anonymousnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-21374755997299496532021-10-31T14:42:00.005+01:002021-10-31T14:42:36.495+01:00Nouvelle rock au delà du blues 11<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhMuZFVn5_TJtTke2Ifkq-nQ2MYEPx17APqGJPimCJLacM_5dsTCdIOsS8dcARAHS-Dg9OlrnCFlDJRyGT34n1dRrgkvZsDk70uLt5SAMfuUHIa2pKpu0XJS730-B_yCMQ4nvIdsSFcHyn_yyEquOY6R2pPROF3ZbXWOx_3eC_YMMcjR2N-4sHUi6tf=s1200" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhMuZFVn5_TJtTke2Ifkq-nQ2MYEPx17APqGJPimCJLacM_5dsTCdIOsS8dcARAHS-Dg9OlrnCFlDJRyGT34n1dRrgkvZsDk70uLt5SAMfuUHIa2pKpu0XJS730-B_yCMQ4nvIdsSFcHyn_yyEquOY6R2pPROF3ZbXWOx_3eC_YMMcjR2N-4sHUi6tf=s320" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Albert passa des heures à écouter les disques dont il
venait de vivre la genèse. En passant en revue tous ces grands albums, il se surprit
à penser que les Beatles ressemblaient à des explorateurs perdus au milieu de
barbares. Il savait bien que les quatre de Liverpool avaient ouvert la voie à
une foule de musiciens ambitieux, mais il n’avait jusque-là jamais osé écouter
leurs œuvres. Lumineuse galaxie née du big bang A day in the life , le rock
progressif ne fut jamais accepté par la critique. Sans doute pensait elle que
les contemporains de King Crimson allaient trop loin, toujours est-il que le
progressif était décrit comme la maladie honteuse du rock. Au fil des années,
Albert fut tenté de vérifier si ces musiciens ambitieux allaient vraiment
« trop loin ». Et puis il se demandait où se situait le point de
non-retour, le péché impardonnable faisant sortir son auteur du paradis du rock
n roll, pour le plonger dans les limbes de la variété.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Il sortit donc de son appartement, pour aller chez un
disquaire qu’il n’avait plus vu depuis trop longtemps. Albert n’était plus
entré dans cette boutique depuis sa rencontre avec le vieux, qui ne supportait
pas les goûts de son gérant. Il n’empêche que c’était le dernier disquaire de Chicago,
ce qui obligea le vieux à le supporter quelques années. Lorsqu’Albert retrouva
la boutique, rien n’avait changé. Les bacs en bois clair contenaient des
vinyles soigneusement classés par genre, époque et ordre alphabétique. Sur la vitrine,
les plus belles pochettes d’Emerson Lake et Palmer , Yes et autres Genesis
attiraient l’œil des passants. Le vendeur n’avait pas changé non plus, seules
quelques rides supplémentaires rappelaient à Albert qu’il ne l’avait plus vu depuis quelques mois. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Nommé Luc, ce passionné avait le visage bonhomme de celui
qui sut éviter de se perdre dans les paradis artificiels de son temps. Sa
bedaine rebondie, difficilement contenue dans un tee-shirt noir, montrait
d’ailleurs qu’il s’était contenté de plaisirs plus concrets.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Ca faisait une paie que tu n’avais plus mis les
pieds ici. Le vieux te bourre encore le crâne avec son vieux blues. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Il est parti depuis quelques temps… Du coup
j’ai eu envie de découvrir tes bizarreries.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Et bien, si tu me demandes une petite initiation
au rock progressif, j’ai ce qu’il te faut.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Luc fouilla rapidement dans un de ses bacs, pour en
sortir un album dont Albert n’eut pas le temps de voir la pochette, avant de
poser délicatement l’aiguille sur le sillon. Un déluge électrique secoua alors
les murs de la pièce, blues paranoïaque trop virtuose pour entrer dans le rang
du hard blues.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Mais ce n’est pas King crimson ! <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Et non ! Il est vrai que le premier album
du groupe de Robert Fripp est un chef d’œuvre. Mais Colosseum représentait
mieux l’époque.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Luc commença alors à raconter l’histoire de cette grande
formation oubliée. Colosseum se réunit autour d’ex musiciens de John Mayall,
confirmant ainsi une tendance initiée par les Moody blues , qui quittèrent les
rives du rhythm n blues pour jouer une musique plus exigeante.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Contrairement au tableau qu’en firent les journaux,
le rock progressif anglais était une musique profondément traditionaliste. Les
musiciens prog' avaient une grande culture musicale, ils permettaient ainsi au
rock d’absorber les courants l’ayant précédé. Dans cette optique Colosseum
aurait dû devenir le chef de file de la vague progressive. Leur premier album
sortit quelques jours avant le premier King Crimson, mais le groupe n’avait pas
encore atteint le sommet de son art.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Colosseum s’enferma donc en studio quelques semaines
après la sortie de son premier album, pour enregistrer ce qui restera son chef
d’œuvre. Pour résumer un peu Valentyne suite , on pourrait le qualifier de
version plus apaisée du blues jazzy de Family. Avec Valentyne suite, le rock se
nourrit de la complexité des grandes symphonies, le jazz rock vient enfoncer
ses racines dans les terres fécondes du blues. Le rock ne se limitait désormais
plus à une puissance orgiaque au charme immédiat, mais devenait un art exigeant
dont il fallait apprécier la complexité.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Le morceau Valentyne suite s’imposait ainsi comme une
variante de ce que les Beatles initièrent sur A day in the life. Tel une grande
pièce de théâtre, le titre est composé de trois actes représentant autant de
changements de décor. La pièce musicale est pourtant d’une rare cohérence, ce
qui repousse encore les limites du titre rock. A partir de cette fresque, les
musiciens progressifs ne cesseront de rallonger leurs créations, la cohérence
de l’œuvre devenant leur objectif ultime. Une fois qu’Albert eut compris cette
leçon, Luc enchaina les classiques de ce progressisme trop méprisé.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Les vignettes jazz pop de Soft machine semblèrent
fusionner sur le grandiose volume two, Yes joua quatre monumentales symphonies
rock sur Tales of a topographic ocean , Genesis ouvrit son fantastique théâtre
avec The lamb lies down on Broadway. A la fin de ce dernier, Luc ne put
s’empêcher de prononcer sur un ton mélancolique « A cette époque la fête
était déjà finie »</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Pourquoi dis-tu ça ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->A partir de 1972, les musiciens progressifs
partirent de plus en plus loin, ce qui agaça franchement certains. Pour accélérer
le déclin, la critique chercha des héros dans un hard blues qu’elle avait
méprisé jusque-là. Résultat, on a commencé à voir apparaitre des groupes jouant
sur les deux tableaux.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Comme Uriah Heep ? <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Comme le Uriah Heep de Salisbury oui… Et puis tu
as eu Jethro Tull , T2 , Hawkwind. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Hawkwind ? <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Tu ne les connais pas ? Les magazines n’ont
cessé de parler d’eux à partir de 1972.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Luc partit alors chercher un disque dont la pochette
arborait un drôle de blason argenté. Quand il le posa sur la platine, les enceintes
se mirent à diffuser un acid rock puissant comme un moteur de fusée. Cette
musique semblait vous emporter dans un vaisseau spatial volant à la vitesse de
la lumière , elle était au rock ce que Star wars fut au cinéma , une porte
ouverte vers un autre monde. Hawkwind était sans doute le plus puissant des
groupes progressifs, son bassiste devint d’ailleurs une figure majeure du hard
rock lorsqu’il fonda Motorhead. Au bout du compte, le dogmatisme de certains
commentateurs eut au moins le mérite de pousser une partie du prog dans les bras
du hard blues. Albert repartit avec Doremi fasol latido sous le bras . Il
espérait que la magie lui permettant de voyager dans le temps le transporterait
auprès de ces musiciens.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><p class="MsoNoSpacing"><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-20016775105369494572021-10-30T20:09:00.001+02:002021-10-30T20:09:00.218+02:00Au dela du blues partie 10<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhGzPmKp_sHx5FeBD_Nz-rMlm836_LRzVC5G3AiB-9j8We6YXY58CMPV_bUsjGSl0eRxYRJpby9FeQ8B8qYMVYPmKZ-t0YiMziconEiz-M5X3yKkVhQuDkS3bndtF2KkkXrRlDKpQhyecJDLcMn9wFzmmd-9eIqreUXQze0xpk7ruAmZhn1VE65myNv=s1500" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="1500" data-original-width="1500" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhGzPmKp_sHx5FeBD_Nz-rMlm836_LRzVC5G3AiB-9j8We6YXY58CMPV_bUsjGSl0eRxYRJpby9FeQ8B8qYMVYPmKZ-t0YiMziconEiz-M5X3yKkVhQuDkS3bndtF2KkkXrRlDKpQhyecJDLcMn9wFzmmd-9eIqreUXQze0xpk7ruAmZhn1VE65myNv=s320" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br />Quand les derniers échos de Let there be rock se furent éteints,
Raoul montra fièrement à Albert la chambre qu'il lui avait réservé. Sur le mur était
accroché un portrait de LaFayette, le sol était si propre que l’on pourrait
manger dessus, dans le coin face au lit trônait un vieux bureau.</span><p></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Les repas sont servis en bas de 12 h à 14 h et
de 20 h à 22h. Je vous porterai vos petits déjeuners dans votre chambre à 10
heures. Bonne journée Sir.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Albert s’assit sur son lit, le riff de Let there be rock
tournait en boucle dans sa tête. Ses songes furent interrompus par un homme
frappant à sa porte. Notre ami ouvrit et ne vit qu’un gros paquet déposé sur
le palier. Il ramassa l’objet, ouvrit l’emballage, avant de faire un bond en
arrière. Qui a bien pu s’introduire chez lui, voler sa précieuse guitare,
avant de l’expédier à l’endroit précis où ses pérégrinations l’avait conduit ?
Au fond de la caisse était inscrite cette phrase péremptoire « le rock n
roll est un phénix qui renait tous les dix ans". Alors qu’Albert faisait l’inventaire
des gens qu’il avait croisé, essayait de trouver dans cette foule un homme
ayant pu le suivre depuis son départ, on frappa une nouvelle fois à sa porte.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Cette fois il n’eut pas le temps d’ouvrir, Malcolm Young
prenant son silence pour une invitation à rentrer. Le guitariste avait vu la
grosseur du paquet que l’on venait de lui livrer et en conclut qu’il ne pouvait
s’agir que d’une six cordes. Il expliqua alors à Albert qu’il souhaitait voir
de quoi il était capable.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;"> </span></span></span>Je viens de composer un riff dément ! Tu pourras
dire qui tu as été le premier à entendre le titre qui me rendra célèbre.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Malcolm se mit alors à jouer un motif d’une simplicité biblique,
un de ces trucs dont le public dira que « tout le monde peut le jouer
mais personne ne le joue aussi bien ». <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Tintintin ! tintintin ! tintintin !
tintintin ! tintintintin !<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">En quelques minutes, Albert parvint à reproduire ce qui
allait bientôt faire chavirer les foules. Au moment où il réussit à le jouer parfaitement,
un violent séisme secoua la pièce. Sous l’effet des secousses, le sol céda sous
les pieds de notre héros, le laissant tomber dans un fossé éclairé par une
inquiétante lumière orange. La peur le plongea dans un profond coma, dont il se
réveilla allongé <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>dans le lit de son
appartement de Chicago. La platine diffusait alors le riff qui l’avait
précipité dans l’abime. Il prit la pochette exposée sur son gramophone, le
disque se nommait Highway to hell. Dans la pochette était cachée deux coupures de
presse. La première présentait le classement US des ventes de disques, Highway to hell y figurait en première place.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">La seconde annonçait tristement « Bon Scott, le
chanteur du groupe AC/DC , est mort d’un coma éthylique. » En entendant Highway
to hell , Albert compris vite la gravité de l’annonce. Bon était celui qui
permis à AC/DC de devenir plus qu’un petit groupe de rock, il donnait une
certaine originalité à la musique très basique du gang. Une part d’AC/DC
disparut en même temps que le flamboyant écossais, son chant puissant sans être
strident le plaçant au-dessus des brailleurs de sa génération. Sans lui, AC/DC
fut condamné à suivre la voie d’un hard blues en pleine décadence. L’article
annonçait d’ailleurs que le chanteur sera remplacé par Brian Johnson, un
vocaliste dont la voix constamment poussée dans les aigus rappelait parfois les
guignols de Judas Priest. Le règne de Bon Scott dura à peine cinq ans , ce fut
pourtant assez pour s’imposer comme la nouvelle réincarnation du rock n roll. </span><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-27601534148399224292021-10-29T10:30:00.004+02:002021-10-29T10:30:32.644+02:00Au delà du rock partie 9<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiEntzjNS04L9dUO07FMoJ-0-3RNCbTtCK_WV8uoNggw5BSv-_uJp_8Bju2NS0yaNUZMhFfvvxjjympv78ScN4yMri7dUivF1nrWRblAeu_pE1NhjRvVARg3Vywz_ATAuu2DYpPC3wX_gNMCjXKsqvzrr-I1TDtR4CfghtC6Kpvn5SE-uUZB9nqSDD4=s950" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="919" data-original-width="950" height="310" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiEntzjNS04L9dUO07FMoJ-0-3RNCbTtCK_WV8uoNggw5BSv-_uJp_8Bju2NS0yaNUZMhFfvvxjjympv78ScN4yMri7dUivF1nrWRblAeu_pE1NhjRvVARg3Vywz_ATAuu2DYpPC3wX_gNMCjXKsqvzrr-I1TDtR4CfghtC6Kpvn5SE-uUZB9nqSDD4=s320" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Malgré leurs profonds désaccords musicaux, Daniel indiqua
à Albert le nom d’un hôtel prêt à l’héberger à l’œil. Le disquaire s’était
attiré les faveurs du gérant en lui dénichant une poignée d’albums d’Albert
Ayler et Eric Dolphy dans sa réserve. Il les affichait jusque-là sur sa vitrine
le samedi, le jazz donnant à sa boutique un côté vintage et une certaine
respectabilité. Un jour, un type s’était présenté à son comptoir tremblant
d’excitation. Quand l’inconnu demanda le prix de « ces merveilles »
, Daniel choisit au hasard la somme de deux dollars l’unité. Ayant trouvé ces
disques dans une décharge, il ne put imaginer qu’ils aient une quelconque valeur.
De son côté, l’acheteur prit ce prix pour le plus grand acte de générosité de
l’humanité, il eut la même reconnaissance éternelle que celle de Brassens pour
son auvergnat. Il proposa donc à son bienfaiteur de bénéficier d’une de ses
chambres gratuitement et à vie, mais Daniel était trop solitaire pour accepter
un tel cadeau. L’hôtelier dut donc se contenter de lui annoncer que, si un de ses amis cherchait un toit, il l’accueillerait avec plaisir.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Le bâtiment en question ne fut pas très difficile à trouver
, il suffisait de suivre l’écho provoqué par le saxophone rugueux de l’holy
ghost*. Arrivé sur place, deux immenses amplis secouaient les murs au rythme
des chorus du grand Albert. Devant ces deux immenses enceintes siégeait un
homme mince en costard , ses lunettes posées sur une tête de premier de la
classe lui donnait des airs de Bill Evans**. Quand il vit arriver son hôte,
l’homme ôta délicatement l’aiguille de son gramophone du sillon qu’elle parcourait,
ses gestes avaient la grâce nonchalante d’Humphrey Bogart. L’allure de ce
taulier imposait le respect avant même qu’il eut prononcé un mot, elle lui
donnait un charisme naturel digne de Lino Ventura et Jean Gabin. Intimidé par
tant de prestance, Albert parvint juste à prononcer, sur le ton d’un écolier
face au proviseur, «Bonjour monsieur , je viens de la part de Daniel , le
disquaire qui vous a vendu des albums de free jazz. » Aussi timide
qu’ait pu être le ton sur lequel cette phrase fut prononcé , elle imprima sur le
visage du gérant une expression enjouée et fraternelle.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Messire, considérez désormais cette humble
bâtisse comme votre royaume. Laissez-moi vous guider dans la suite que je vous
réserve depuis fort longtemps.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Heureux de constater que le ramage de son bienfaiteur
était du même niveau que son plumage, Albert le suivit dans un escalier qui lui
parut sans fin. Après avoir gravi une dizaine d’étages, le duo croisa un homme
chancelant. L’inconnu avait les cheveux bouclés, le torse velu, et gratifia
notre duo d’un sourire charmeur lorsqu’il le croisa. Après avoir gravi la
dernière marche de l’escalier, l’étrange inconnu hurla d’une voix guerrière
« Let there be rock ! » Il traversa alors le couloir à toute vitesse,
pour se jeter dans le vide en sautant dans l’ouverture laissée par une fenêtre
ouverte. Albert voulut courir pour voir si il pouvait venir en aide au
malheureux inconscient , mais le maitre d’hôtel le retint. </span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Ne vous donnez pas cette peine sir. Il n’y a
malheureusement pas de miracles ici-bas.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Quelle horreur ! <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Oui, ce butor est aussi précis qu’un
albatros ! Il en est déjà à son troisième saut, il suffit de lui promettre
un verre de Jack pour le voir faire le cascadeur.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Après avoir regardé son interlocuteur avec l’air ahuri de celui qui croit entendre parler un fou, Albert se dégagea de son étreinte
pour aller constater les dégâts. Il vit alors celui qu’il croyait mort nager
joyeusement dans une piscine.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Un inconscient précis comme un albatros et un
invité têtu comme un breton… Je ne suis plus maitre d’hôtel mais capitaine d’un
drôle de navire !<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Rassuré de constater que l’inconnu allait bien, Albert
laissa celui qui se nommait Raoul poursuivre son monologue. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">- Bien que je ne sois pas un adorateur de ce culte païen
que les sauvages nomment rock n roll, je suis obligé d’héberger ces zouaves
pour payer les factures. De ce fait, comme j’eus le déshonneur de vous le
laisser voir, ma piscine devient un dépotoir où tombent des téléviseurs , des
cuistres, et même une rolls conduite par un certain Keith Moon. Alors, une fois
que ces vikings de foire ont saccagé leur chambre, leur manager me lancent
une liasse de billets comme si j’étais leur laquais.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">A ce moment, le visage de Raoul se crispa en une grimace
exprimant toute la douleur causée par sa fierté blessée.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Le pire étant que je le suis, comme une bonne
partie de cette ville. Parce que c’est toute une économie que la folie de ces aztèques
fait vivre… Du plombier réparant les latrines dynamitées, aux femmes de ménage nettoyant leurs cochonneries. Et je peux vous dire que ça fait un sacré
bataillon !</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">A ce moment, on entendit un beat irrésistiblement binaire,
un riff d’une simplicité enfantine, le tout soutenant une voix impressionnante
déclamant : <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"><span style="color: white; font-size: large;">« He say let
there be sound , they was sound<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"><span style="color: white; font-size: large;">Let there be light
, they was light<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"><span style="color: white; font-size: large;">Let there be drums
, they was drums<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"><span style="color: white; font-size: large;">Let there be
guitar , they was guitar<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"><span style="color: white; font-size: large;">LET THERE BE ROCK »<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Nous fumes alors plus de vingt ans après les premiers
accords de Chuck Berry , cette explosion eut pourtant la même intensité que le
big bang originel. Raoul permit enfin à Albert de mettre un nom sur ce
grandiose déluge. Le chanteur se nommait Bon Scott , le batteur Phil Rudd ,
secondé par la basse de Cliff Williams. Devant les fûts, Malcolm Young secouait
la tête au rythme de ses riffs, pendant que son frère parcourait sa scène
improvisée en envoyant des solos tranchants. Le gringalet en costume d’écolier
balayait une génération de virtuoses prétentieux, rendait au rock une
spontanéité que l’on croyait dépassée depuis les premiers exploits d’Hendrix. Ce
n’était pas du hard blues comme le faisait Led zeppelin et autres Deep purple ,
c’était juste le retour du pur rock n roll.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">* « Coltrane was the father , Sanders was the
son , I was the holy ghost » Albert Ayler<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">** Pianiste de Miles Davis . Il participa notamment à l’enregistrement
du grandiose kind of blue</span><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-48756377211737094602021-10-29T10:27:00.002+02:002021-10-29T10:30:47.485+02:00Au dela du blues partie 8<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgkNxsXalzwpOzxthBOvo1oiJOwTauoFh1OS1LN_SVkah4fFSJCHjTjwEBKPHRD3kSk1tJ06AcpDjF1KeCtj4jOKYkMVbymJd4fWg0nMXc4AQAKmDYfVizJHNUrefoSThHa-DDXanTdUM9UxItOuwHLfslJntGppz6q7s9P0R9FdRCdszZYDLIE3dh4=s466" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="466" data-original-width="466" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgkNxsXalzwpOzxthBOvo1oiJOwTauoFh1OS1LN_SVkah4fFSJCHjTjwEBKPHRD3kSk1tJ06AcpDjF1KeCtj4jOKYkMVbymJd4fWg0nMXc4AQAKmDYfVizJHNUrefoSThHa-DDXanTdUM9UxItOuwHLfslJntGppz6q7s9P0R9FdRCdszZYDLIE3dh4=s320" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Albert marchait déjà depuis plusieurs heures. N’ayant
même plus de quoi prendre le bus, il avait traversé Chicago jusqu’à atteindre
une route déserte. Cette ligne de béton était plantée au milieu d’un décor où
l’homme n’avait apparemment jamais mis les pieds. Ceux qui dénoncent le port d’armes
aux Etats Unis devraient parcourir ces chemins, ressentir le sentiment qui s’empare
de vous lorsque vous savez que personne ne pourra vous protéger d’une mauvaise
rencontre. L’ouest sauvage n’a pas disparu avec les premiers pionniers, il s’est
réfugié dans ces plaines dignes des grands westerns. Les seuls moments où les
journaux parlent de ce genre d’endroits, c’est quand on y découvre un cadavre.
Alors, peu importe s'il finance le lobby des armes à feu , il existe des
situations où l’instinct de conservation passe avant les principes vertueux. D’ailleurs,
tout au long de son trajet, Albert n’avait pas lâché le colt attaché à sa
ceinture.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Dans un tel décor, il faut marcher sans cesse pour
éviter d’être rattrapé par un danger qui semble vous guetter. Alors, malgré un
soleil brulant sa nuque, malgré une fatigue qui le fit vaciller, Albert
continua de suivre cette ligne droite. Sa carte était formelle, la Californie
était au bout du chemin, mais il ne pourra l’attendre à pied. Alors que sa vue
commença à se brouiller, que ses jambes furent prêtes à le laisser tomber, un
vieux pick up pilla devant lui. La fatigue avait déportée Albert sur la route
sans qu’il s’en rende compte, mais le véhicule arrivait de toute façon trop
vite pour que quiconque puisse l’éviter. Après un freinage extrêmement violent,
le conducteur d’une trentaine d’année sortit du véhicule. Assez mince, l’homme
avait le visage mangé par une barbe digne de John Lennon période Abbey road ,
ses yeux gonflés annonçant sa dépendance au LSD. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Bon dieu ! Heureusement que j’étais sobre
pour une fois ! Tu cherches quoi sur cette route à part la mort ? <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Je pars en Californie, ça fait des heures que je
marche. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Tu tombes bien. C’est précisément l’endroit où
je me rends.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Albert échangea encore quelques mots avec ce drôle de
personnage avant de monter dans son véhicule. Il n’eut pas le temps de
remarquer la crasse prospérant sur les sièges, son sommeil l’emportant au pays
des songes dès que son fessier eut touché la surface souillée. Albert fut
réveillé, plusieurs heures plus tard, par le même coup de frein qui lui a
permis de se faire conduire. Son bienfaiteur semblait faire partie de ces
chauffeurs inquiétants qui ne connaissent pas la demi-mesure, leur vivacité les
poussant systématiquement à passer de l’arrêt total à l’accélération la plus
fulgurante. A côté de l’endroit où la voiture venait de stationner, un magasin
arborait fièrement une devanture où l’on pouvait lire « Le comptoir de Ken
Kesey , disquaire le plus planant de Californie ». Voyant qu’Albert
contemplait cette affiche faisant référence à l’auteur de « Vol au dessus
d’un nid de coucou » , celui qui se présenta sous le nom de Daniel lança :</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Vu ce que je suis obligé de vendre en ce moment,
il faudrait rebaptiser la boutique « le comptoir de John Wayne ». <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Pourtant le Grateful Dead et Jefferson Airplane
doivent encore bien se vendre dans le coin. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Ils se vendent bien… Mais depuis quelques mois
ils jouent la musique des ploucs. Suis moi je vais te faire écouter le
désastre.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Si elle n’avait abrité les plus beaux objets du monde, la
boutique dans laquelle les deux hommes s’engagèrent eut pu paraître oppressante.
De grandes échelles étaient placées contre des étagères vertigineuses, appuyées
contre des murs qu’elles masquaient totalement. Ces grandes ruches de bois
étaient si remplies de vinyles , que ceux-ci semblaient s’unir dans une série de
cubes compacts. Comme si ces imposantes constructions ne suffisaient pas, des
meubles plus petits formaient des chemins où un homme de corpulence normal
passait tout juste.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Comme guidé par un sixième sens, Daniel monta sur une des
plus hautes cases, pour en sortir quelques vinyles. Une fois sa sélection faite,
il revint derrière son comptoir où trônait une vieille platine. Il y posa un
vinyle dont le macaron annonçait fièrement « Hot Tuna : Burger ».
Alors que l’album envoyait un charmant blues mâtiné de bluegrass , Daniel se
mit à pester contre ce blasphème. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;"><o:p> </o:p><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri; text-indent: -18pt;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-stretch: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="text-indent: -18pt;">Ce que tu entends là , c’est ce qu’il reste du
Jefferson Airplane.</span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Le disquaire se mit alors à raconter les origines de Hot
Tuna , formation que Jack Cassady et Jorma Kaukonen créèrent pour passer le
temps pendant que Grace Slick soignait ses cordes vocales.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->J’étais dans la salle quand ils ont enregistré
leur premier album live , c’était comme si le rock avait régressé. Les
musiciens chantaient des airs semblant dater de l’époque de Blind Willie
Jefferson, des conneries indignes de leur talent.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><o:p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></o:p></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Pendant qu’il continuait à pester contre « ce retour
au Moyen âge » , Albert fut fasciné par ce qu’il entendait. Burger n’était
pas l’œuvre de musiciens opportunistes, sa musique était trop profonde pour
être calculée. Trop aveuglé par son fanatisme, Daniel ne put voir la profonde
originalité de cet album. Né quelques mois après le chaos d’Altamont , Hot tuna
avait compris qu’il était désormais inutile de chanter des comptines enfantines
ou des hymnes à l’idéalisme hippie. Le drame initié par les Stones eut au moins
le mérite de libérer Cassady et Kaukonen , de les inciter à renouer avec leurs
racines. Hot tuna se mit alors à fouiller dans le grenier des grandes musiques
américaines , en ressortit avec des sonorités venues du blues, de la country ,
et du folk.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">L’originalité d’un disque tel que Burger ne se situait
pas dans d’interminables digressions sonores, ne devait rien à des bidouillages
de studio plus ou moins spectaculaires, elle venait de leur habileté à mélanger
des éléments que l’Amérique pensait connaitre par cœur. Suivant la tendance d’une
époque où tout semble être joué plus fort, le gang flirte avec le hard blues le
temps de quelques solos épicés. Cette puissance n’empêche pas les violons d’imposer
le charisme ancestral de la country, les ballades ayant parfois le charme de
vieux chants folkloriques. Le riff ouvrant l’album est aussi irrésistiblement
simple qu’un titre de Johnny Cash, les passages les plus bluesy sonnent comme
Cactus jouant devant une section de violons , le folk s’unit au blues dans un
mojo venu des campagnes du sud.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Burger est le mélange le plus harmonieux entre le folk ,
la country , et le heavy blues. Après cette claque, Daniel diffusa Yellow fever, un disque qu’Hot Tuna sortit quelques mois plus tard. Sans être mauvais, ce
nouvel essai montrait un groupe entrant totalement dans le rang du hard blues
le plus banal, son charme s’envolant avec ses influences country folk.
Conscient que Burger était un des objets de sa quête, Albert demanda s'il pouvait récupérer l’album. Daniel lui laissa en grognant qu’il ne comprenait
pas ce que « les gamins aiment dans cette merde ». Albert partit en
pensant que c’était désormais lui l’horrible réactionnaire. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-68765645896102112372021-10-27T16:15:00.030+02:002021-10-27T16:15:00.192+02:00The Who : live at Leeds (1970)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgn_t-kKSXJLOdjr8qJaJ3Ka0ATJLQtfUuuj9WwHjPcy8VFUfu_Z735g5sILP4GOgqiTmmQxUznpIXv0CpWGEfJJrsKObh5ck19-Mt7_EicLLeLe3iaNGI0exG3SVK-QzLXvMbSiOrESfwQx87xr5H36TEpxvQLI13VGm1vInMJJ5GI6kHubaGO0a1i=s630" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="630" data-original-width="630" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgn_t-kKSXJLOdjr8qJaJ3Ka0ATJLQtfUuuj9WwHjPcy8VFUfu_Z735g5sILP4GOgqiTmmQxUznpIXv0CpWGEfJJrsKObh5ck19-Mt7_EicLLeLe3iaNGI0exG3SVK-QzLXvMbSiOrESfwQx87xr5H36TEpxvQLI13VGm1vInMJJ5GI6kHubaGO0a1i=s320" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Quand je parle des Who j'ai l'impression qu'il faut en fait parler de deux groupes distincts, celui de studio (et de l'excellente pop anglaise, des années 60, mélodique, énergique et avec des tubes en vrac) et celui de scène, sauvage, très rock, furieux, ravageur à souhait...Cette impression se renforce si l'on écoute un "best of" studio des Who, période 1965-1970, qu'on enchaîne immédiatement avec ce "Live at Leeds" et qu'on compare. Etonnant. Deux Who pour le prix d'un donc. Et les versions de "My Generation" ou "Magic bus" sont là pour le prouver, qui n'ont plus grand chose à voir.<br />En live The Who c'est de l'énergie ultime et sans frein, du blues rock crasseux, emmené par trois excellents musiciens et un très bon chanteur. Un rock fiévreux qui contraste avec leur image de Mod. Et des shows furieux où Pete Townshend et Keith Moon avaient l'habitude de faire quelques dégâts de matériels, les fameuses guitares cassées contre les amplis, laissant la scène digne d'un champ de bataille. </span><div><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: helvetica;">Voici ce qu'en dit </span><span style="font-family: helvetica;">Lily Brett parlant des concerts des Who alors qu'elle s'apprête à interviewer le groupe à la fin des années 60 (voir Lily Brett "Lola Bensky" éditions poche p. 37) :</span><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></span><div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">"... Ils étaient aussi connus pour terminer leur programme par une orgie de destruction apocalyptique, fracassant guitares, baguettes de batteries et amplis jusqu'à ce que la scène soit jonchée de débris d'équipements..."</span></div><div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">It's only Rock'n'roll mais là c'est saupoudré d'un zeste de chaos qui n'est pas pour me déplaire. </span></div><div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Sur cet album on est assez proche du Led Zeppelin des débuts entre blues rock crade, hard rock mais les années 67/68 semblent déjà loin, et dès l'entame du premier morceau Keith Moon annonce la couleur avec une batterie de feu.<br />Le son est brut, crade, gras ; la production minimaliste contribue à mettre en lumière le côté furieux du groupe, Daltrey chante comme un bluesman déjanté, la guitare de Townshend n'a rien à voir avec celle des albums studio..., une guitare électrifiée comme jamais. Quant à la rythmique elle est tout simplement grandiose!<br />Ce live a été enregistré dans une petite salle, avec seulement 2000 spectateurs privilégiés (mais ils ne le savaient pas encore les veinards), afin de mieux capter l'énergie dévastatrice du groupe « on stage » .<br />Pour la première face, qui sonne vraiment hard blues à l'image de la reprise de Johnny Kidd and the Pirates "Shakin' all over", mes préférences vont à « Subsitute » l'un de mes moreaux préférés du groupe, le seul titre presque "léger" du disque et « Young man blues » qui ouvre l'album, et donne le la avec son riff très hard et Daltrey qui rappelle Plant !<br />« Summertimes blues » est très bonne reprise certes mais peut-être le titre le moins indispensable du live (j'aimerais bien savoir ce que Eddie Cochran aurait penser de cette version).<br />Mais que dire de la seconde face : l'extase !! Un déluge décibels qui vous électrise.<br />« Magic bus » qui clôt l'album est bonifié par rapport à sa version studio, sans être trop long, jamais ennuyeux, plein de petites trouvailles ici ou là, c'est enlevé, nerveux, endiablé mais jamais pompeux (comme parfois peuvent l'être en live Led Zeppelin ou Deep purple lors d'expérimentations techniques un peu longues et ennuyeuses, et pourtant j'apprécie ces groupes).<br />Mais que dire de « My generation » la pièce de choix de ce live ; certes le titre peut – en théorie – paraître long (14 minutes) mais quelle claque, une version époustouflante qui démarre d'une manière proche de la version studio de 1965 mais qui monte en puissance et s'avère au final apocalyptique, l'apothéose de l'album, une fougue rarement égalée à l'époque en concert (à part le MC5 dans un autre registre) et on voit finalement pas le quart d'heure passé (il faut dire que le groupe en profite pour greffer rapidement quelques passages d'autres titres que je vous laisse découvrir).<br />Ici on sent la sueur, on sent que les musiciens jouent avec leur tripes, l'authenticité crève les yeux et les oreilles.<br />"Live at Leeds" est sans contestation possible l'un des meilleurs albums live de l'histoire du rock, là où la furie rock est captée magistralement. Je pense aussi que le groupe était alors vraiment à son apogée, et puis on a beau dire c'était une autre époque, exubérante où concerts rimaient souvent avec démesure...<br />Excellent donc mais avec juste un petit bémol : dommage en effet que sur les six titres présents on ait trois reprises (au demeurant très réussies, reprises de titres blues ou rock'n'roll 50's ou 60's) et seulement trois morceaux standards originaux (j'aurais aimé entendre d'autres classiques du groupe par exemple « I can' t explain », même si cela peut paraître anecdotique.<br />Toutefois quand on connaît la richesse qualitative et quantitative du répertoire des Who, bien étoffé en tubes et classiques, c'est un peu étonnant. <br />Malgré tout un sommet musical et un album qui doit être écouté comme étant l'essence même du rock et de ce qu'il ne devrait jamais cesser d'être. </span></div></div>Anonymousnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-8995544894891462222021-10-24T10:34:00.006+02:002021-10-24T10:36:26.888+02:00Arthur Lee : Vindicator <p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj83HcE_h7diihMTiUyB2PppewSnLPQOSPhakS-XJEjikxK7ZOtv2D8OHH_RR0m6YztICXcrfZrvw--1blcGxFB9WSJU9uXagAJoyeDpEYCdxg98nj-1wXBg_1bCEntFFzhQ53tYcaosud5Aqfp6w4wecnWeYfa-SWjLiSEivv7kkLyXoA1968_r7Go=s500" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="500" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj83HcE_h7diihMTiUyB2PppewSnLPQOSPhakS-XJEjikxK7ZOtv2D8OHH_RR0m6YztICXcrfZrvw--1blcGxFB9WSJU9uXagAJoyeDpEYCdxg98nj-1wXBg_1bCEntFFzhQ53tYcaosud5Aqfp6w4wecnWeYfa-SWjLiSEivv7kkLyXoA1968_r7Go=s320" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">L’histoire d’Arthur Lee est d’abord celle de son groupe
maudit. Fasciné par le rhythm 'n' blues et le folk rock classieux des Byrds , Lee
créa Love, qui signa vite un contrat avec Elektra. Love avait tout pour réussir,
des influences dans l’air du temps, un compositeur du niveau de Brian Wilson,
une maison de disques capable de propulser le groupe sur le toit du monde. La
formation sort un premier disque divisant la critique, mais qui obtint assez de
succès pour justifier l’enregistrement d’un second essai. Produit par Paul
Rotchild , Da Capo flirte avec les mélodies plus raffinées du jazz, balaie les
refrains innocents des Byrds pour partir vers des influences plus raffinées.
Encore une fois, la critique est divisée , certains saluant cette nouvelle
complexité pendant que d’autres regrettent la simplicité des débuts. Du coté
des premiers fans, on accuse Paul Rotchild d’avoir corrompu le groupe, Da
Capo se montrant bien moins puissant que ce que le groupe joue sur scène.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">En concert, Love resta un grand groupe de rhythm' n 'blues s’épanouissant
dans de grandes digressions instrumentales. C’est d’ailleurs après avoir
assisté à une de leurs prestations que les Stones enregistrèrent Goin home , la
grande improvisation refermant l’album Paint it black. Alvin Lee se fit alors
piller une première fois, mais n’en eut probablement pas conscience. Love s’enferma
rapidement dans une villa ayant appartenu à Bella Lugosi , un des premiers acteurs ayant joué le rôle de Dracula. Le groupe prit cette bâtisse pour son Olympe,
elle devint vite une prison. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Sans cesse
visité par une armée de parasites venus vendre leurs poisons, le groupe refusa
vite de sortir de sa prison dorée, de peur de perdre ses fournisseurs.
Elektra pouvait les envoyer faire le tour des Etats Unis pour promouvoir deux
disques injustement boudés par le grand public mais Arthur Lee pensait que
son talent suffirait pour obtenir la gloire.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Déçu par la décadence de ces musiciens junkies, Elektra
commença à envisager de miser sur un autre cheval. C’est précisément à ce
moment qu’Arthur Lee proposa à sa maison de disques de signer un jeune groupe
dirigé par un poète Rimbaldien. Séduit par le charisme chamanique de Jim Morrison,
le label mit vite le paquet sur les Doors. Soutenu par une promotion intense,
le premiers album du groupe de Ray Manzarek fit vite un carton. La puissance
agressive des Doors ringardisait le psychédélisme classieux et gentillet dont
Love était un des porte-drapeaux. Trop enfermé dans sa tour d’ivoire pour
comprendre le virage que prenait le rock , Arthur Lee écrivit ce qui devint Forever changes, un disque nourri de ses ressentiments et de ses déceptions .
Malheureusement pour lui, Lee exprimait ses douleurs dans un vocabulaire
musical très encré dans les raffinés sixties. Forever changes est un bijou nostalgique,
une superproduction rock digne des plus grandes œuvres des Beatles ou des Beach
boys.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Mais le public était passé à autre chose, rêvait
désormais plus de poésie subversive et de refrains agressifs que de ces décors
foisonnants. De plus, Elektra ne fit presque pas la promotion de ce grand disque,
préférant concentrer tous ses efforts sur les Doors. Arthur Lee vécut cet échec
comme une trahison , le groupe qu’il avait lui-même promu lui enlevait le pain
de la bouche. Suite à une telle débâcle, la première formation de Love se sépara.
D’autres musiciens vinrent alors poursuivre la triste histoire du groupe, mais
leur leader semblait avoir mis tout son génie dans Forever changes. Après trois
albums décevants, Arthur Lee abandonna enfin son groupe pour tenter sa chance
en solo.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Sorti en 1972 , Vindicator est d’abord un hommage à Jimi
Hendrix , avec qui Arthur eut l’occasion de jouer lors de quelques concerts de
Love. Pour l’enregistrer, Lee réunit un nouveau groupe, qui fut censé
enregistrer les premières démos. Les musiciens commencèrent à jouer, la sauce
sembla prendre et 12 « démos » furent rapidement mises en boite. Une
fois ses musiciens partis, Arthur écouta le résultat de cette célébration. Il
fut si surpris par la qualité de ces prises, qu’il fut vite convaincu de ne
pouvoir faire mieux. Il donna donc les bandes au label A et M , qui les publia
telles quelles. Les musiciens ayant participé à ces sessions en voudront d’abord à
Arthur pour avoir publié un travail qu’ils jugeaient inachevé. Quelques années
plus tard, la plupart d’entre eux finirent par reconnaitre que le chanteur
avait eu raison.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Vindicator représente avant tout les dernières braises d’un
feu allumé par l’Experience du grand Jimi. La voix semble venir d’outre-tombe ,
les riffs tels que celui de Sad song célèbrent le mojo éternel du blues , une
guitare pleine de distorsion poursuit le voyage initié sur Purple haze. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Le swing Hendrixien est éternel, le hard blues
n’aurait d’ailleurs pas existé sans lui. Mais, alors que les grands barons tels
que Led Zeppelin et autres Deep purple emmènent cette énergie voodoo vers d’autres
nirvanas , Lee revient à l’essence même de ce qui fit la grandeur d’Hendrix. Il
laisse ainsi résonner ses accords comme autant de détonations sismiques , fait
décoller ses solos sur une rythmique que n’aurait pas renié le Hook, profite du
boogie He said she said pour rappeler qu’il reste un grand amateur de rhythm 'n' blues.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Si vindicator salue surtout le Hendrix des débuts, les
quelques touches funky de He know a lot of good woman flirtent avec ce groove
qui inspira Sly Stone et Funkadelic. Avec cet album, Alvin Lee semblait enfin
avoir accepté l’échec de Love. Vindicator montrait une facette plus brute de
son génie, une hargne plus proche de son époque. Malheureusement, en 1972, une
bonne partie de la critique tentait de réhabiliter Forever changes. Influencé
par la découverte tardive de ce qui restera son ultime chef d’œuvre, elle
lapida Vindicatore , le présenta comme un album simplet et passéiste. Détruit
par ce nouvel échec, Lee reforma Love et sortit quelques albums indignes de son
talent.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Quelques années plus tard, il fut emprisonné pour avoir
tiré plusieurs coups de feu en l’air. A sa sortie de prison, le regain d’intérêt
autour de Love le poussa à tenter une nouvelle résurrection. C’est
malheureusement à ce moment que son médecin lui diagnostiqua une leucémie, ce
qui l’empêcha d’honorer les concerts prévus pour la reformation de son groupe.
Il se concentra donc sur la production d’un dernier album, qu’il n’eut pas le
temps de terminer. Mort en 2006, Arthur Lee laisse derrière lui trois chefs-d’œuvre encore trop peu connus. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Son parcours
ressemble à celui d’un bluesman maudit, Vindicator s’imposant comme son King of
the delta blues singer*. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><o:p><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;"> </span></o:p></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">*album de Robert Johnson. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-52204024860978544212021-10-23T11:24:00.005+02:002021-10-23T11:24:27.379+02:00John Lennon : Plastic Ono band <p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEieRx1Q9fzGkfmDKyPmGdpLYlRtT9gklYDNHzQhhcLMuZhkGkagRQsjSCvcgISju7NXJtBWhaTXGK-5144n1TeDdSdwzFVxdUWCquXn52SMTmHV2U6oTKAVNnNqXCdTpuFDU3CH9xuHJI6K9v8tWkkTQ5aIQC1rtwPD5bNZnzvLVJhTcV3-H-68rFJq=s500" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="500" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEieRx1Q9fzGkfmDKyPmGdpLYlRtT9gklYDNHzQhhcLMuZhkGkagRQsjSCvcgISju7NXJtBWhaTXGK-5144n1TeDdSdwzFVxdUWCquXn52SMTmHV2U6oTKAVNnNqXCdTpuFDU3CH9xuHJI6K9v8tWkkTQ5aIQC1rtwPD5bNZnzvLVJhTcV3-H-68rFJq=s320" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">John Lennon , un nom aussi fortement gravé dans notre
inconscient collectif a de quoi intimider le chroniqueur. Comme Bob Dylan, les
trois autres Beatles et Elvis, son patronyme dépassa le cadre de la petite
histoire du rock, pour marquer celle de l’humanité. Chez la plupart des grands hommes,
la vie privée est indissociable de l’œuvre, elle est un glorieux moule donnant à
leurs actes leur grandeur. Dans la vie de John, un tourment marqua sa
personnalité plus que tout autre : l’abandon. Abandon de son père d’abord,
fier marin parti combattre le péril allemand. La guerre ne dura que quelques années,
mais l’absence de ce soldat fut bien plus longue. Aventurier dans l’âme, le
marin se perdit dans quelques bars, s’attarda dans quelques ports. A son
retour, il découvrit que sa femme s’était largement consolée dans les bras de
quelques hommes plus sédentaires.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">C’est ainsi que, alors qu’il venait juste de retrouver
son père, John dut choisir entre le suivre et laisser tomber sa mère, ou le
perdre une nouvelle fois. A l’heure où certains aimeraient donner le droit aux
femmes seules de faire naitre des générations d’orphelins, cette histoire
rappelle que grandir sans père ou mère est avant tout une souffrance. Après
l’abandon du père vint celui de la mère, qui confia John à sa tante car elle
fut incapable de l’élever. Le petit John n’eut pourtant pas une enfance
malheureuse, sa tante lui offrant un milieu aimant et une certaine aisance
matérielle. Vint ensuite l’adolescence, âge où la découverte du rock n roll le
poussa à délaisser des études dont il n’avait que faire. Je ne vais pas trop
m’attarder sur la rencontre avec Paul, le début de la gloire à Hambourg, la
beatlemania , tout cela fut déjà raconté des centaines de fois.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Venons en directement à l’épisode haï par tous les fans
des Beatles : la rencontre avec Yoko Ono et la fin du groupe. Le chanteur
des Beatles rencontra sa compagne la plus connue lors d’une de ses expositions.
Beaucoup pensent que cet évènement a causé la mort des Beatles, mais le groupe
était déjà à la dérive avant que Yoko ne s’installe dans la vie de John.
Désormais considéré comme un grand compositeur par Bob Dylan, George Harrison
ne supportait plus le mépris du duo Lennon/McCartney. Lennon et lui en vinrent
d’ailleurs aux mains lors des séances de l’album blanc , le chef d’œuvre
témoin de leurs divisions. Puis vint le projet Get back , album du retour au
rock n roll sauvé du naufrage par les pompeux murs de sons Spectoriens. Le
disque se nomma finalement Let it be et s’imposa comme leur plus mauvais disque
depuis Rubber soul , ce qui relativise tout de même l’ampleur de l’échec.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Les Beatles furent alors au stade terminal de cette
maladie qui finit par tuer même les meilleurs : la lassitude. Ces
musiciens ne supportaient plus la pression liée à leur immense notoriété, il
fallait que le groupe meure pour que ses musiciens revivent. Yoko ne put pas
accélérer le processus, la maladie était déjà trop avancée. Comme l’a si bien
prouvé Cavanna, même les plus cruelles infections ne tourmentent pas leur victime en permanence. Il y a ce que l’on appelle poétiquement des lunes de
miel, trêves magnifiques, où le malade semble retrouver toute sa vigueur.
Pour les Beatles, cette lune de miel fut Abbey road , disque qui vit le groupe
retrouver les sommets artistiques de Sergent pepper. Alors forcément , après
avoir écrit un dernier chef d’œuvre de cet ampleur , ces esprits brillants
devinrent mous comme des ventres de routiers.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Seul George parvint à toucher au sublime dès le premier essai,
la censure imposée par le duo Lennon / McCartney lui ayant permis de stocker de
quoi remplir un triple album lumineux. Paul décolla difficilement avec ses Wings , John sortit quatre purges expérimentales , Ringo fit du Ringo. J’ai affirmé,
au début de cette chronique, que la vie des grands hommes est souvent
indissociable de leur œuvre. Et bien c’est précisément ce qui explique que,
après une série de Yoko Onerie , Lennon écrivit ce chef d’œuvre nommé Plastic Ono band. Les quatre premiers albums furent froids et intellectuels , Plastic Ono band est rugueux et bouleversant . C’est une biographie musicale d’une rare
sincérité.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Plastic Ono Band est aussi une des meilleures productions
de Phil Spector , pour la simple et bonne raison qu’on ne le reconnait pas.
Face à une personnalité aussi forte que celle de John, l’immonde Spector range
enfin son barnum plein d’échos, se contente de capter les pépites jouées par son
illustre musicien. Plastic Ono band doit permettre à John d’exorciser ses douleurs
les plus profondes et on ne crie pas sa douleur devant une fanfare. Il y a
d’abord sa mère, celle qui l’a eu sans qu’il puisse l’avoir. Celui que l’on
voyait comme le rocker dur à cuir montre alors une sensibilité inédite, la
production minimaliste ne faisant qu’accentuer la puissance émotionnelle de son
chant. Crue, la production l’est autant sur Workin class hero , ballade folk
digne des grands hymnes Dylaniens. Hommage à ce père vivant de petits boulots,
ce héros de guerre condamné aux basses œuvres, cette fresque devint vite une
célébration du courage prolétarien. Ayant vécu dans une certaine aisance
matérielle, Lennon n’a jamais connu le milieu dont il parle si bien. Mais a t’on demandé à Zola de travailler à la mine avant d’écrire Germinal ? Penser
qu’on ne peut parler que de ce que l’on a vécu revient à nier toute forme d’intelligence,
comme si l’homme n’était qu’une bête ne pouvant comprendre que son petit
territoire. Les ouvriers ne sont pas toujours ceux qui parlent le mieux de
leur vie, la douleur n’est pas une preuve de génie mais un malheur dont tout
homme se serait passé.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Workin class hero , comme beaucoup de grandes œuvres ,
parvient à déployer un charme universel en décrivant une situation
particulière. Bien vite, le titre pu être vu comme un des premiers témoins de
l’engagement politique qu’allait bientôt porter Lennon, l’enfant torturé
commençait à donner naissance au militant de gauche.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: large;">Une œuvre aussi autobiographique que Plastic Ono band ne
pouvait se passer de ce bon vieux rock'n'roll. I found out et Well well well
viennent de la bonne vieille époque du pur rock'n'roll, d’un temps où l’armée
n’avait pas tué le jeune Elvis. Cette énergie est aussi présente sur Remember ,
célébration de l’enfance perdue sur fond de boogie presque enjoué. Avec ses
tendres notes de piano, Love annonce le tube pacifiste Imagine. Et puis il y a aussi
ces phrases inoubliables , « the dream is over » , « god is a
concept by which we mesure our pain »… Dans God , John lance ce cri libérateur « I don’t believe in Beatles ».</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;"><span style="font-family: helvetica;">Le passé était exorcisé, la mue transformant le turbulent
Beatles en porte-parole d’une génération fut initiée dans une douleur d’une
fulgurante beauté. Plastic Ono band est le chef d’œuvre d’un homme se sentant
au bord de l’abime, d’un artiste saluant une dernière fois ses tourments passés,
sans savoir quelles autres douleurs l’attendaient.</span><span style="font-family: helvetica; mso-spacerun: yes;"> </span><span style="font-family: helvetica; mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large; mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-10725288744037220162021-10-20T17:42:00.001+02:002021-10-20T19:48:03.732+02:00Non au woke'n roll !<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjTzOly0ebyoXTjN3QRJ4taDbgQmSmIkzJ41lW-AcExISKoIlVcJ7A4Cz31yhsybPHWuG139WtPsq22A6td2JVgqRWQZQzVh_WhoQTTn8rvplkxeoL4RCCT5_4hTCHB6Sxu_jKXUI99lRagj9xyFDo1bPUBv94-R8Cr1_0zc3XqWVustS-0cENh6UzE=s604" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="604" data-original-width="600" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjTzOly0ebyoXTjN3QRJ4taDbgQmSmIkzJ41lW-AcExISKoIlVcJ7A4Cz31yhsybPHWuG139WtPsq22A6td2JVgqRWQZQzVh_WhoQTTn8rvplkxeoL4RCCT5_4hTCHB6Sxu_jKXUI99lRagj9xyFDo1bPUBv94-R8Cr1_0zc3XqWVustS-0cENh6UzE=s320" width="318" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Je m’étais promis, lors de la création de ce magazine, d’éviter
au maximum l’actualité. Dans nos téléphones, nos journaux, sans oublier les
affiches, cette vipère nous inocule déjà trop son venin aliénant pour que je
vienne en rajouter une couche. Et puis, contester les beuglements futiles de la
meute moderne, mettre les mains dans cette fange nauséabonde rendant notre
quotidien irrespirable, c’est se laisser contaminer par la folie ambiante. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Je n’ai donc pas bronché quand le patron de
"Spotify" a affirmé que les artistes ne « travaillaient pas assez », j’ai
retenu ma colère face à la foule d’illuminés gauchistes prenant le rock en otage
dans des livres stupides. J’ai même ravalé mes sarcasmes quand le bébé de
"Nevermind" s’est rendu compte, trente ans après la publication, que l’on voyait
son sexe sur la pochette de l’album. Tout ça n’est pour moi que les
gesticulations d’un monde ridicule, d’une modernité réinventant l’obscurantisme
moyen âgeux.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Je n’ai même pas bronché quand, au fil des années, j’ai
vu des « auteurs » qualifier une des plus belles musiques du monde
de misogyne, raciste, homophobe… A force de contester systématiquement les
idées qui nous choquent, on finit par oublier de développer les siennes. Et <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>j’ai mis assez de temps à le comprendre pour
ne plus jamais l’oublier. Mais voilà que, après leur avoir lancé leurs séries d’insultes
en -phobes, les curés wokes ont fini par faire plier les Stones. Le plus grand
groupe du monde a ainsi annoncé qu’il ne jouerait plus "Brown sugar", avant qu’il
ne parle d’une nouvelle version de "Sticky Fingers" où n’apparaitrait pas ce chef d’œuvre.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Qu’ils me permettent d’abord de les avertir : en le
faisant, ils mettent le doigt dans un engrenage infernal. Je suis toujours
étonné de constater que l’homme préfère toujours la soumission, en pensant que celle-ci
lui permettra d’obtenir la clémence de ses bourreaux. L’humanité croit toujours
se libérer en obéissant, mais c’est précisément parce qu’elle obéit trop qu’elle
ne sera jamais libre. Leur liberté, les Stones s’en foutent, ils préfèrent
faire leur petit business, ils aiment trop les dollars pour risquer de perdre
le marché américain, ils vendront tout ce qu’ils peuvent au plus offrant. En
émasculant "Sticky fingers" , ils donnent raison à tous ces snobs qui voient le
rock comme une musique purement commerciale, ils crachent sur une œuvre que l’on
croyait intouchable.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Monsieur Jagger, puisque vous êtes l’auteur de ce chef d’œuvre
que vous n’assumez plus, jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour l’argent ? Allez-vous
aussi faire disparaitre "Honky Tonk Women" et "Stray cat blues" si ils sont taxés
de misogynie ? "Sister morphine" va-t-il disparaitre pour une supposée apologie
de la drogue ? "Paint it black" sera-t-il effacé parce que quelques acéphales
le trouveront raciste ? Les personnes auxquelles vous vous soumettez sont
des fanatiques, leur bêtise n’a d’égal que leur puritanisme guerrier. Alors, êtes-vous
prêt à détruire l’œuvre de votre vie, à démonter une à une toutes les pièces
formant la formidable œuvre stonienne ?</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Et Keith, qu’en pense-t-il ? Lui qui saluait votre
coup de génie dans sa biographie. Le rebelle ultime est-il rentré dans le rang ?
Les Stones ne sont-ils plus que des bourgeois exploitant le filon d’une légende
dont ils ne sont plus dignes ? A moins que vos frasques et l’engouement
autour de votre œuvre ne furent qu’une grande escroquerie cherchant à capter l’argent
d’une jeunesse en pleine émancipation. Pendant que j’écris ces lignes, la
version originale de "Sticky Fingers" tourne sur ma platine. Je me rappelle alors <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>à quel point cette œuvre, comme tout ce que
les Stones créèrent de 1968 à 1972, est une merveille. Alors n’oubliez pas qu’elle
fut influencée par Bo Diddley, Muddy Waters et autres BB King, des hommes prêts
à mourir de faim pour leur musique.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Les wokes qui vous attaquent ne sont que les fanatiques d’un
obscurantisme qui passera de mode. Votre musique par contre est immortelle, car
elle puise dans une culture centenaire. Cette culture, c’est celle du blues.
Et, tant qu’il subsistera encore un peu d’humanité dans cet occident hystérique,
on trouvera encore des centaines de personnes admirant le swing de "Brown sugar"
et autre chef d’œuvre stonien. Alors, messieurs les membres du plus grand
groupe du monde, n’oubliez pas qu’en mutilant "Sticky fingers" c’est avant tous
ces gens que vous insultez. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-20925555484688313262021-10-20T08:00:00.004+02:002021-10-20T08:00:00.247+02:00Nouvelle rock : Au delà du blues partie 7<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhno0IQBycRdEUNU3j8SSipQxdauolDK26Q_VWEzvn8jLWgwYorLlmyJ9F5331MrPlhR1-27VctRxEaTXGv-NbMIDjbDEHaR1AQylWTlaXn_62N6NT7JNt1BjpPO1l6sm9ZdX-kZsB2HCTfjrtjxygnhnyE6hAp8rVKAk2DtdI9IDh3hPAAqUQ-us5H=s500" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="500" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhno0IQBycRdEUNU3j8SSipQxdauolDK26Q_VWEzvn8jLWgwYorLlmyJ9F5331MrPlhR1-27VctRxEaTXGv-NbMIDjbDEHaR1AQylWTlaXn_62N6NT7JNt1BjpPO1l6sm9ZdX-kZsB2HCTfjrtjxygnhnyE6hAp8rVKAk2DtdI9IDh3hPAAqUQ-us5H=s320" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Le lendemain, Albert se mit à écouter une série de disques
psychédéliques. La plupart des groupes passant sur sa chaine étaient californiens. Cette scène était marquée par deux tendances : la première,
influencée par l’œuvre de Mike Bloomfield, revendiquait son héritage blues, tout
en le remodelant à coups d’improvisations planantes. Cette tendance fut
magnifiquement représentée par des groupes comme Big brother and the holding compagny et Quicksilver messenger service. D’un autre coté, d’autres musiciens
semblaient tout faire pour faire oublier
cette influence originelle, comme si le blues fut le symbole d’un passé honteux.
Country Joe and the fish parla de « musique électrique pour le corps et l’esprit »
, Grateful dead fuyait ses influences dans de grandes improvisations. Pour
certains musiciens, le LSD devait permettre de dépasser tout repère, de faire
du rock l’expression la plus spontanée du génie humain. Au-delà de la Californie,
des groupes comme 13th floor elevator et Captain Beefheart ne firent rien d’autre.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Pour clôturer sa série d’écoutes , Albert sortit le
premier album d’un groupe nommé Cactus. Plusieurs de ces musiciens avaient
participé à la formation de Vanillla fudge , formation sonnant un peu comme le Cream de Disraeli gears. On sentait alors, en écoutant leur version de Eleanor
Rigby , une volonté de sortir du chemin tracé par le psychédélisme. Mais la
guitare de Vince Martel eut beau hurler comme un loup un soir de pleine lune, la
production trop banale émoussa le tranchant de son riff. Albert sortit donc l’album
d’une pochette représentant un cactus en forme de phallus. L’aiguille avait à
peine touché le sillon, qu’il entendit la batterie poser les rails incandescents
sur lesquels la guitare put lancer ses solos, l’harmonica venant rapidement
imposer une ambiance digne des tripots de Chicago. Le blues originel était derrière
chacun de ces riffs, il suintait de chaque hurlement viril, prenait une
ampleur démentielle le temps de tonitruants solos de guitare.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Même le Led Zeppelin des débuts ne fut jamais aussi
proche de ses modèles, il voulait au contraire s’en éloigner progressivement.
Cactus se contente de jouer le blues le plus puissant et agressif, en
abandonnant le psychédélisme ses musiciens trouvèrent enfin la voie que Vanilla
fudge cherchait en vain. Comme pour calmer un peu les ardeurs de musiciens
chauffés à blanc, la ballade My lady from south Detroit semblait concurrencer
le gospel classieux de Don Nixx. Ces musiciens ressemblaient aux gardiens d’une
tradition perdue, leur musique fut le cri d’un mojo qui refusait de mourir ou
de se décomposer.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Après les décollages
psychédéliques des mois précédents, Cactus ramenait le rock sur la terre ferme.
Blues paysan, Bro bill chante d’abord l’éloge d’un swing ancestral. Le
rythme s’emballe de nouveau sur You can’t juge a book by the cover , mais reste
accroché au swing des grands anciens.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Un disque comme ce premier album de Cactus montrait que
le rock était revenu de ses utopies acides, qu’il se nettoyait désormais l’esprit
à grands coups de heavy blues. Une telle révolution ne put venir que du berceau
de l’aliénation planante. Il fallait donc qu’Albert aille s’en rendre compte lui-même.
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><p class="MsoNoSpacing"><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-62675643625864553332021-10-19T20:15:00.003+02:002021-10-19T20:15:00.256+02:00Au delà du rock partie 6<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhJy9CEc92-nwsum7iqAHma-qucQsEqlF3hf9deg6eUupanDuzFa5HqaHno-AvCGT6XMyMSm7Qit7AWE4yZSx1e6DEFapUNzY3v5CuGe0eMv1Sq6HOHsAqp7ubkrmiIB3NqD3B8VXqOYwou1SMEMwlWgrlW1fESNrRb945zLMnqac9KbOmsrknedv6Y=s791" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="529" data-original-width="791" height="298" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhJy9CEc92-nwsum7iqAHma-qucQsEqlF3hf9deg6eUupanDuzFa5HqaHno-AvCGT6XMyMSm7Qit7AWE4yZSx1e6DEFapUNzY3v5CuGe0eMv1Sq6HOHsAqp7ubkrmiIB3NqD3B8VXqOYwou1SMEMwlWgrlW1fESNrRb945zLMnqac9KbOmsrknedv6Y=w446-h298" width="446" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Bizarrement, après l’enregistrement de Revolver, Albert
ne s’est pas réveillé au milieu de son appartement. John lui a prêté une de ses
maisons, où il venait parfois le chercher pour faire un tour. John n’était pas
encore le militant gauchiste canonisé par les médias, mais un personnage
complexe. C’était un homme torturé et capable de passer en un instant de l’agressivité
la plus cruelle à la tendresse la plus prévenante. Un jour, George vint chez
lui pour prendre sa première dose de LSD. Afin de limiter les risques, John et
George avaient décidé de planer ensemble, l’un pourrait ainsi aider l’autre en
cas de mauvais trip. Albert était lui aussi présent mais, plus intéressé par
les deux Beatles que par une expérience qu’il jugeait absurde , il refusa de
prendre une de ces pilules psychotropes. Lennon et Harrison prirent donc leur
dose et ses effets rendirent Harrison totalement apathique. Figé, le regard
aussi vide qu’un poisson sorti de l’eau depuis plusieurs minutes , il inquiéta
vite son partenaire. John s’empressa alors de lui secouer le bras en lui
demandant « ça va vieux ? »</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Cette anecdote représentait la face lumineuse de John,
mais comme tout homme elle cachait des passions moins nobles. C’est ainsi qu’on
le vit souvent se moquer ouvertement de l’homosexualité de Brian Epstein, dans
des termes parfois très crus. Tout le monde savait que le manager avait le
béguin pour Lennon et celui-ci en profitait autant qu’il s’en moquait. Le fait
qu’il l’ait plusieurs fois qualifié de « fag » ne l’empêcha pourtant
pas d’envoyer un bouquet de fleur et un mot lorsqu’Epstein fit une grave
dépression. Chez Lennon, les sentiments les plus nobles côtoyaient en
permanence des sentiments beaucoup plus bas. Resté le fils abandonné par son père,
il vit toujours le décès de ses proches comme un affront que ceux-ci lui
faisaient. Pour lui ils n’avaient pas le droit de mourir, John avait encore
besoin d’eux et leur disparition lui inspirait autant de colère que de chagrin.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Cet égocentrisme ne l’empêchait pas de sincèrement
aimer ses proches , bien au contraire. L’amour pour autrui n’étant souvent que la
plus belle expression de l’amour propre, John fut angoissé d’abord par peur d’être
abandonné. Il fut ainsi le mari sans pitié qui tenta de retirer à sa première
femme la garde de son premier fils, avant de devenir celui qui protégea Yoko de
la haine des fans des Beatles. C’est parce qu'ils comprenaient ses tourments que
les Beatles ne réagirent pas aux multiples piques que celui-ci put leur envoyer.
Homme le plus cruellement visé par ses sarcasmes , Ringo fut aussi celui à qui
Lennon demandait son avis quand il doutait de la qualité d’une de ses chansons.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Albert , comme beaucoup d’autres , vit d’abord John comme
l’égocentrique Beatles , le militant un peu ridicule , l’idéaliste hors sol. Il
découvrit un génie torturé, un homme d’une profonde intelligence et d’une
profonde humanité. Ses relations avec sa famille étaient elles aussi complexes. Il
avait assisté à des passes d'armes homériques entre le chanteur et sa tante,
avant que John ne la rappelle pour lui demander « Tu n’es pas fâchée mimi ».
Il l’a aussi vu mettre son père à la porte, avant de lui offrir un toit et de tenter
de reconstruire une relation qui lui manquait.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Quand Albert ressassa ces souvenirs , John était assis en
face de lui , ses cheveux courts et sa moustache lui donnant des airs de
Maréchal d’empire. Pour préparer l’enregistrement du prochain album , Paul
avait proposé de transformer les Beatles en orchestre fictif. En plus de
libérer les musiciens de la pression liée à leur notoriété, ce concept offrit
une ligne directrice au futur album. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Alors
qu’il était plongé dans la lecture de son journal, un article retint l’attention
de John. Il s’agissait d’un fait divers tristement banal racontant comment un
couple avait trouvé la mort dans un accident de voiture. L’enregistrement de Sergent
pepper passa si vite qu’Albert n’en garda que quelques souvenirs épars. Il y avait
ce riff d’introduction, agressif et entrainant, spectaculaire et solennel, soutenu par une batterie sonnant comme un tambour de fanfare. Et Paul chanta comme un
prestidigitateur haranguant la foule, les Beatles ouvraient leur grandiose
cirque. </span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Trop souvent laissé de coté, Ringo put étaler toute
sa bonne humeur contagieuse sur With a little help from my friend. Ecrite par
le duo Lennon/ McCartney pour Ringo , cet hymne à l’amitié est un pur moment
de bonheur. Après l’innocence de Ringo vint le génie provocateur de John. L’intéressé
aura beau répéter que Lucy in the sky with diamond fut inspiré par un dessin
de son fils, sa mélodie planante et ses chœurs semblent rappeler que les
initiales du titre sont LSD. Paul répond à cette ambiguïté par le gentillet « Gettin
better » , sorte de version psychédélique des premiers rocks beatlesiens.
Gentiment surréaliste, la fanfare du sergent poivre est une symphonie rock
parfaite. Enfin écouté par ses illustres collègues , Harrison parvient à imposer
ce qui restera son chef d’œuvre avec l’exotique Within you without you. Inspiré
par le sitariste Ravi Shankar, George écrit ainsi ce qui restera un des plus
grands représentants du raffinement psychédélique anglais.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">La fanfare du sergent poivre semble se clore sur la
procession qui l’avait ouverte, puis vient l’apothéose. Inspiré par l’article
de journal racontant un accident de la route, A day in the life est aux Beatles
ce que la bataille d’Iena est à Napoléon, un fait de gloire leur permettant de
marquer à jamais l’histoire. John apporte un premier mouvement d’une tristesse poignante,
porté par cette sentence terrible « I read the news today oh boy. »
Les arpèges de guitare ouvrent la voie à un piano jouant un triste requiem, jusqu’à
ce que le déluge déclenché par un orchestre symphonique ne nous propulse dans
le monde plus enjoué de Paul. « Wake up – Get out of bed » chante t-il
sur une mélodie innocente, presque proche de ce que son comparse appelle ses « chansons
de grand-mère ». Cette innocence est de courte durée, Lennon reprenant sa
triste procession jusqu’à l’explosion finale.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">A day in the life est la fusion la plus parfaite entre le
rock et la musique symphonique, c’est aussi l’apothéose d’une œuvre indépassable.
Si les Beatles ont toujours eu l’air de planer au-dessus de la mêlée, Sergent
pepper rend leur suprématie incontestable. Le leader des Beach boys devint fou
en tentant d’atteindre les mêmes sommets , les Stones finirent par revenir au
blues pour faire oublier leurs limites créatives … Plus tard, certains
tentèrent d’aller plus loin en se rapprochant du jazz ou de la musique
classique , d’autres initièrent le concept d’opéra rock. Sergent pepper ouvrit
ainsi la voie à un rock plus mur, plus aventureux, plus riche. Le principe de l’album
construit comme une œuvre et enrichi d’influences diverses se propagea , sans
que personne ne puisse dépasser le modèle.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Sur Revolver , les Beatles inventaient l’album , mais c’est
bien Sergent pepper qui représente son aboutissement . En à peine un an et
deux disques, les Beatles avaient inventé et achevé l’art de produire une grande
œuvre rock. Albert se réveilla brutalement de ce rêve quand l’orchestre joua la
symphonie finale d’A day in the life. La salle de son appartement était alors
incroyablement silencieuse, comme si le temps s’était arrêté pour saluer la
grandeur de ce qu’il venait de vivre. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-21160265599841308612021-10-18T08:00:00.005+02:002021-10-19T02:34:46.555+02:00Nouvelle rock au dela du blues partie 5<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiXL11nUO7y89yLDy3G8HzYyqOLOQJeAGZE8dEOyf3RPzjrocA2Mig9LV7i_h1QSA-MlCaaueFX7YxIgXfeFesp6DBbGaGhcxuOec43yWoXH9Mi_PiOzyFSXAWdsRDXtaM-sozJB83udDp8wovUyeFP09V6zVnmOPa4b3pEjlKWXHU3eB8DiAY_v-mt=s1000" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiXL11nUO7y89yLDy3G8HzYyqOLOQJeAGZE8dEOyf3RPzjrocA2Mig9LV7i_h1QSA-MlCaaueFX7YxIgXfeFesp6DBbGaGhcxuOec43yWoXH9Mi_PiOzyFSXAWdsRDXtaM-sozJB83udDp8wovUyeFP09V6zVnmOPa4b3pEjlKWXHU3eB8DiAY_v-mt=s320" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Le traditionalisme et le progressisme rock ne sont donc
pas deux camps irréconciliables. Il se nourrissent l’un de l’autre, communiquent
dans un dialogue qui écrit la longue histoire du rock. Cette conclusion lui
vint après avoir réécouté East west toute la nuit. Mike Bloomfield avait raison,
le LSD n’avait pas effacé ses influences blues, il les avait remodelé. Le
puriste pouvait encore reconnaitre, dans ses riffs lancinants, la vieille magie
que Bo Diddley légua aux rockers. Cette découverte lui rappela une définition
qui l’avait particulièrement agacé. Il partit donc chercher un vieux
dictionnaire et l’ouvrit à la page « Beatles ». Le petit larousse lui
annonçait alors fièrement « groupe de pop anglaise ».</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Groupe de pop ! Il suffisait de réécouter leur
discographie pour comprendre l’absurdité de cet adjectif. Les Beatles furent,
sur leurs premiers albums, de purs rockers. Fils spirituels de Buddy Holly et d’Elvis Presley, les quatre de Liverpool offrirent au rock anglais ses
premiers refrains irrésistibles, ce mélange de légèreté et d’intensité que
reprendront ensuite les Byrds. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Par la suite,
ils n’abandonnèrent pas le rock, ils le poussèrent juste à un niveau artistique
inédit. Comme pour prouver ses dire à un invité, Albert prit sa vieille guitare
et se mit à jouer le riff de Taxman. Alors que le son sortant de son instrument
lui apportait une énergie salvatrice, il se dit que Chuck Berry n’aurait pas
renié un tel tube. Arrivé au moment où John commence à exprimer sa révolte
contre le fisc anglais, Albert s’effondra une nouvelle fois.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Il se réveilla après avoir été violemment projeté contre la
paroi d’un van. Lorsqu’il eut repris ses esprit, John Lennon le regardait avec
un sourire moqueur.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Bienvenue dans le monde merveilleux des Beatles !
C’est vrai qu’avec une telle chevelure tu ressembles furieusement à Paul. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Où suis-je ? <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->En enfer mon pote ! Mais cet enfer prend
fin après ce satané concert. Tu te rends compte que , si on ne t’avait pas
récupéré , elles t’auraient sans doute tué ! Elles t’ont pris pour Paul …
Et quand on voit déjà dans quel état les met Ringo…</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">L’intéressé ne réagit pas à cette attaque gratuite, il
connaissait trop l’humour corrosif de John pour se sentir blessé. Ayant entendu
que notre ami s’était réveillé, Paul vint lui faire une proposition qu’il ne
put refuser.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->On en peut plus de ces concerts où on ne nous
écoute plus jouer, il faut qu’on arrête. Tant que tu es là, ça te dit d’assister
aux enregistrements ?</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Ce que Paul venait de proposer à son invité, c’était d’entrer
dans le temple où naquit le rock moderne, de vivre le big bang qui allait marquer
à jamais le rock anglais et mondial. Les séances de Revolver commencèrent de
façon presque traditionnelle, Taxman creusant le sillon rock qui fit leur succès.
Et puis il y eut ce solo déchirant, chorus hypnotique n’ayant rien à envier aux
futures bombes californiennes. Eleanor rigbie initie ensuite un élitisme qui
allait mener le rock vers des chemins moins balisés. Pourtant avare de
compliments vis-à-vis de son partenaire et rival, Lennon n’hésitât pas à qualifier
la composition de McCartney de chef d’œuvre. En sortant ainsi les violons, en mêlant
poésie nostalgique et grâce symphonique, Paul ouvrait la voie d’un rock que l’on
qualifiera bientôt de progressif. </span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Galvanisé par la réussite de son partenaire, John demanda
à l’ingénieur du son de faire résonner sa voix « comme celle d’un bouddhiste
psalmodiant du sommet de la plus haute montagne ». Le résultat se révèle
fascinant lorsqu’il se mêle aux bruitages farfelus de « Tomorow never
know ». Explorant les possibilités
des studios modernes avec l’enthousiasme de gamins laissés seuls dans un
magasin de bonbons, les Beatles donnèrent une nouvelle maturité au rock n roll.
Ce mélange de poésie musicale, d’excentricité sonore et d’énergie juvénile fera
la grandeur du rock anglais. Plus limité que le duo Lennon McCartney , ce cher
Ringo n’en écrit pas moins une sympathique comptine dont le coté surréaliste s’insère
bien dans un album très homogène. Revolver montre un groupe qui fut rarement
aussi soudé, cette cohésion leur permettant de faire plus qu’un amas de titres
compilés à la va vite. Sur Revolver, le rock montre pour la première fois une cohérence,
le 33 tours commence à avoir l’air d’une œuvre construite. Moins connu que le
grandiose Eleonore Rigby, Dr Robert résume bien la géniale excentricité faisant
la grandeur de Revolver. La puissance d’un riff venu des premières heures du
rock n roll y côtoie la solennité d’un orgue grandiloquent.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">A la fin des séances, les ingénieurs du son pensent avoir
capté le plus grand chef d’œuvre du groupe et du rock moderne. Seul Albert sait
que Revolver n’est pas un aboutissement, mais le génial initiateur d’un autre chef
d’œuvre absolue. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-17382168236110861682021-10-17T08:00:00.001+02:002021-10-17T08:00:00.233+02:00Toe Fat : Toe Fat <p></p><p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgedWdDaU9sRberF2nbNJxcdrO6U_sMt1Gu6TNZBODDXKYmASysY-wgmsP7TVSGnVUSq7lx4m1Loesy8q0OKh8v4-okrm26G9L_GOiMT9ZdRs9JZ4MP8YQ_sRqtMAdXnAQu3GCZXULAZByMIc4EZpIlhTyBCDf3vAWMJAi8iorHmN_eB8uLqwZl8LCe=s602" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="602" data-original-width="599" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgedWdDaU9sRberF2nbNJxcdrO6U_sMt1Gu6TNZBODDXKYmASysY-wgmsP7TVSGnVUSq7lx4m1Loesy8q0OKh8v4-okrm26G9L_GOiMT9ZdRs9JZ4MP8YQ_sRqtMAdXnAQu3GCZXULAZByMIc4EZpIlhTyBCDf3vAWMJAi8iorHmN_eB8uLqwZl8LCe=s320" width="318" /></span></a></div><b><span style="color: white; font-size: large;">« Been dazed
and confused</span></b><p></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"><b><span style="color: white; font-size: large;">So long is not
true <o:p></o:p></span></b></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"><b><span style="color: white; font-size: large;">Wanted a women
never bargain for you <o:p></o:p></span></b></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"><b><span style="color: white; font-size: large;">Lot of people
talkin , few of them know<o:p></o:p></span></b></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align: center;"><b><span style="color: white; font-size: large;">Souls of a women
was created bellow »</span></b></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Il y a des mots qui révolutionnent leur époque, des phrases
sonnant comme des incantations prophétiques. Derrière cette expression de désespoir
sentimental s’inscrivant dans la tradition des grands pionniers de Chicago,
Jimmy Page invente les codes du hard blues. Sorti en cette même année 1969 , In
the court of the crimson king initiait un rock libéré de ses vieux totems. Dans
la lignée du roi cramoisi, une vague de virtuoses anglais diluaient le swing
originel du rock dans un mélange de jazz , de musique symphonique , de folk. Du
rock, ces musiciens n’ont gardé le plus souvent que la puissance électrique. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Pour que le blues survive à ce nouvel affront, les groupes
tels que Deep purple, le Black sabbath des débuts et autres Led zeppelin le
jouèrent avec une puissance sonore décuplée. « Highway star » , « Whole
lotta love » , « Iron Man » , tous ces tubes représentaient les
bases d’un nouveau mojo. Toe Fat s’inscrit au cœur de cette résistance glorieuse,
tout en flirtant un peu avec l’ennemi. Le groupe fut formé en 1969 autour du
chanteur Cliff Benett. Après la dissolution de son premier groupe, l’homme
avait entamé une courte période solo. Si les titres qu’il publia à l’époque ne
restèrent pas dans les annales , cette aventure en solitaire lui permit de se
faire une petite notoriété dans le milieu de la pop anglaise. Il put ainsi
réunir rapidement les musiciens nécessaires à son nouveau projet. Parmi les
plus illustres de ces mercenaires, on trouve Ken Hensley, un multi
instrumentiste qui mettra ensuite ses talents au service d’Uriah heep. Cherchant
le nom de groupe le plus dégoutant possible, les musiciens finissent par opter
pour Toe fat. Emballé par le nouveau projet de son chanteur, le label Rare
earth lui fait rapidement signer un nouveau contrat.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Alors que les musiciens n’ont rien enregistré, les voilà
engagés comme première partie de Dereck and the dominos. Lors de ces
prestations, Toe Fat semble reléguer les Dominos au rang de vieilles gloires
fatiguées. Le groupe d’Eric Clapton, aussi brillant soit-il, semble être resté
bloqué dans les sixties. Leurs mélodies sont trop douces, leur rock trop sobre , il joue comme si Led Zeppelin n’existait pas encore. C’est d’ailleurs à
partir de cette époque que Clapton se forgera une image de vieux bluesman,
capitalisera sur sa respectabilité d’ex gloire d’une époque révolue. De son coté,
convaincu d’avoir trouvé « son Led zeppelin » , Rare earth demanda
aux studios Hignosis de confectionner la pochette du premier album de Toe Fat.
Les studios conçoivent alors un graphisme digne de meilleures excentricités
anglaises. Voyant ces nudistes au visage en forme de gros orteil, le label
prévoit déjà de supprimer la femme, dont les seins pourraient choquer le puritanisme
américain.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Sorti en 1970 , Toe fat est une preuve du rapprochement
de plus en plus assumé entre le rock progressif et le hard rock. Led zeppelin et King crimson représentaient finalement deux visions du progressisme musical assez
proches, deux façons d’emmener leur musique vers une virtuosité plus
spectaculaire. Toe fat s’ouvre sur That’s my love for you , un boogie ramassé
que n’aurait pas renié Foghat. Les arpèges ouvrant Bad side of the moon
flirtent ensuite avec les mélodies tolkenniennes chères à Wishbone ash. Le
synthé rêveur, plus proche de Yes que de Deep purple , apporte une certaine
classe mélodique à ce riff plombé. Nobody flirte un peu plus avec le blues boom
anglais , Hensley déployant un riff aussi puissant qu’entêtant. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Ce qui fut un boogie enjoué s’achève dans un
déluge de solos incandescents. Ce qui frappe également sur cet album, c’est la
voix de Benett.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Sur les passages les plus agressifs, il chante avec la
puissance des plus impressionnants rockers sudistes. Cette force ne l’empêche pas,
quand les chœurs de the Wherefors and whys inventent une grâce qui sera bientôt
reprise par Uriah Heep, de gazouiller aussi majestueusement que Robert Plant sur Thank you. Plus bluesy que réellement progressif, Toe fat (l’album) fait partie
des premières tentatives de rapprochement entre le hard blues et le rock
progressif. Ayant reçu l’album un peu avant sa sortie officielle, la critique
unanime salue cette réussite comme il se doit. Le label change pourtant de
stratégie quelques jours avant la publication de l’album. Décidant finalement
de mettre le paquet sur Dereck and the dominos , la maison de disque largue
brutalement Toe fat. Ce premier disque sera finalement publié par une filiale du
label, qui ne le distribuera malheureusement qu’aux Etats Unis.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Trop excentrique pour séduire le marché américain, Toe
fat fait un bide . Le groupe tenta de rattraper cet échec en sortant un second
album d’excellente facture, qui connaitra le même échec. Le groupe décida alors
de se séparer, laissant ainsi certains de ses membre écrire la légende de Jethro
Tull et Uriah Heep. On retiendra simplement que Toe Fat n’avait rien à envier aux
groupes qui firent connaitre ses musiciens. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-13634943682586434492021-10-16T15:00:00.001+02:002021-10-16T15:00:00.243+02:00Petit orchestre pour maxi son : Yes - Time and a word (1970)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhvNUlqvYNHffhRRrweRIIsmTadg_4tzI5BhM950UVZ_RhMZ9lWetPhDRvMuO27-EgSfTXL0Mi5_uXrbiTaV6gcIgDky8rISbjUOOOMNO-k-vwdecT80GBnWG95dP9YOe3pgVGuBsfB-59QGfEieTYn5Oi5xERMdr1w3TlWa6mYKS-qlgnR3oLYlHTUbA=s500" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="500" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhvNUlqvYNHffhRRrweRIIsmTadg_4tzI5BhM950UVZ_RhMZ9lWetPhDRvMuO27-EgSfTXL0Mi5_uXrbiTaV6gcIgDky8rISbjUOOOMNO-k-vwdecT80GBnWG95dP9YOe3pgVGuBsfB-59QGfEieTYn5Oi5xERMdr1w3TlWa6mYKS-qlgnR3oLYlHTUbA=s320" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><i><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">« L'alternative consistant à recourir au mellotron n'ayant pas été jugée convaincante, il est décidé d'enregistrer Time And A Word avec le renfort d'un orchestre. L'idée est en vogue sur la scène progressive depuis le « Days of future passed » des Moody Blues, suivi d'expériences inégalement convaincantes de Deep Purple, The Nice, Procol Harum et bientôt Barclay James Harvest ou Pink Floyd. YES n'ignore cependant pas qu'à moins d'un succès phénoménal, la possibilité de se produire sur scène en configuration orchestrale se limitera à un concert exceptionnel dans une salle londonienne. »</span></i></p><p style="box-sizing: border-box;"></p><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; font-family: helvetica; font-size: large; font-style: italic;"><span style="color: white;"><br /></span></span></div><i><div style="text-align: justify;"><i><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(Yes, Aymeric Leroy, éditions Le mot et le reste, p.33,34)</span></i></div></i><p></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><i><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></i></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Encore un album dénigré dans la discographie de YES que je ne découvre qu'à rebours et il est flamboyant ma parole ce disque ! Dites les fans, il se passe quoi dans vos têtes, parfois ? ...Dit lui-même un fan qui avait d'ailleurs jamais vraiment eu le temps de se pencher sur le disque. Ahlàlà... :)</span></p><div id="sas_31712_2" style="box-sizing: border-box;"></div><div id="cgNative" style="box-sizing: border-box;"></div><p style="box-sizing: border-box;"></p><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; font-family: helvetica; font-size: large;"><span style="color: white;">YES avec un orchestre symphonique, quelle bonne idée !</span></span></div><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><div style="background-color: black; text-align: justify;">Non franchement, je le dis sans ironie, appréciant d'autant plus l'album « <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Magnification</span> » de 2001 où le groupe se remettait à l'exercice du rock prog plus ou moins symphonique avec un certain bonheur et la fabuleuse et passionnante tournée live qui suivit (<i>les fans comprendront si je leur dis que « Gates of delirium » avec un orchestre de musique classique... mamma mia. Érection, quoi</i>).</div></span><p></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Ici, toutes les potentialités envisagées ne sont pas forcément obtenues, l'orchestre ne faisant pas forcément pleinement corps avec le groupe (disparaissant parfois sur 2,3 morceaux ou apparaissant à intervalles sur d'autres) mais, et c'est tout aussi intéressant, souligne les notes et construit régulièrement une ambiance.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">On est donc à la fois dans un travail d'arrangement qui charpente de solides mélodies (chose qu'on a alors plutôt dans la pop baroque) mais également la prise en compte d'un univers sonore dont cette fois YES prend pleinement conscience et choisit de commencer à pousser de plus en plus dans les registres élevés de son potentiel.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Et ici, chaque composition a constamment un petit quelque chose qui dénote les progrès d'un groupe qui a choisi de constamment revoir sa copie et ne pas s’asseoir simplement sur des lauriers qu'il n'a d'ailleurs pas encore. Oui, en plus du prétexte de l'orchestre symphonique, YES expérimente, s'amuse sur chaque piste avec un bonheur plus que palpable. Pas de coup de mou au milieu d'album ici et le groupe (1) semble uni pour parer au mieux un exercice d'emblée casse-gueule qui à l'époque devait passer crème mais qu'on juge avec plus de recul aujourd'hui, disposant sur chaque compositions de petites trouvailles sonores, d'agencements de notes, d'idées à foison...</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Sacré mélanges jouissifs.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">De l'ouverture à l'orgue comme un bruit de réacteur au décollage suivi de l'attaque des violons d'emblée sur « <i>No opportunity necessary, no experience required</i> » (avec cette basse fabuleuse de Squire qui zigzague majestueusement déjà comme un serpent) au rock aux influences hard-rock (écoutez bien, l'orgue de Kaye sonne presque comme issu de Deep Purple) de « <i>Then</i> » qui, dès que les violons surgissent semble se changer en ballade pop survitaminée. L'ouverture magique et planante de « <i>Everydays</i> » avec ses petites notes de cordes de violons pincées en suspension comme les ailes d'un papillon (2) avant qu'un riff violent ne déboule pied au plancher à 2mn25 (3) et change la donne. Les petits bruits de percussion sur « <i>Sweet dreams</i> » vers la fin de la chanson. Le développement en progression à l'orgue avec les violons qui ouvre « <i>The prophet</i> » et ses changements de tempos qui augurent des grands titres épiques à venir qui changeront régulièrement de climats sans oublier les cuivres délicieux qui l'ornent...</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Comme sur l'album précédent, on retrouve deux reprises ici (4), faisant partie des meilleurs titres de l'album sans cette fois que les autres compositions n'aient particulièrement à en rougir. Cela souligne la qualité et l’homogénéisation obtenue par un groupe qui, tout en se cherchant, choisit cette fois d'aller clairement de l'avant, bien conscient de leur potentiel monstrueux à explorer de bout en bout. Sans compter le petit hit bien senti qui sera l'un des deux singles (5) et qui donne son titre à l'album, « <i>Time and a word</i> ».</span></p><p style="box-sizing: border-box;"></p><div style="text-align: justify;"><i><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">« Comme le souligne à juste titre Bill Bruford à sa sortie, Time and a Word constitue « un grand pas en avant » pour Yes. Les progrès sont conséquents sur plusieurs points. L'assise rythmique gagne en puissance et en précision, et n'a plus à rougir de la comparaison avec celle de King Crimson. L'ampleur symphonique à laquelle aspirait Yes trouve une incarnation tangible, à défaut d'être tout à fait la bonne. Enfin, Jon Anderson assume de mieux en mieux son identité vocale aux antipodes de la virilité obligée du rock. Malgré la concurrence de l'orchestre, Peter Banks et Tony Kaye ne déméritent pas forcément quand on les laisse s'exprimer, mais rétrospectivement, ils constituent bien une entrave au plein épanouissement de Yes et à la concrétisation des rêves formulés par Anderson et Chris Squire au moment de leur rencontre. »</span></i></div><div style="text-align: justify;"><i><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></i></div><i><div style="text-align: justify;"><i><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(Yes, Aymeric Leroy, éditions Le mot et le reste, p.39)</span></i></div></i><p></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Que ne serait l'histoire d'un groupe si elle ne contenait pas à chaque fois ses moments de tempête cela dit ?</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Yes n'échappe pas à la règle, bien évidemment et il me semble opportun d'en parler un peu sans toutefois qu'il y ait besoin de trop s'étaler.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Il semblerait visiblement qu'en premier lieu le manque d'implication et d'envie de Peter Banks dans la fabrication de « <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Time and a word</span> » lui ait coûté un peu préjudice. Son caractère visiblement de cochon aussi même si l'anecdote serait à prendre avec des pincettes : Au producteur Tony Colton lui demandant de jouer plus puissant et bourrin, je cite « <i>comme Jimmy Page</i> » (6), Banks n'appréciant visiblement pas des masses la musique de Led Zeppelin, lui aurait balancé sa guitare électrique en pleine gueule. Bonjour l'ambiance. Un Banks qui se serait plaint constamment d'être sous-mixé face aux cordes des étudiants du Royal College of Music de l'orchestre alors que c'est plus ou moins grâce au même Colton que Squire finit par trouver son « son de basse » qui sera sa marque principale.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Jon Anderson, plus pragmatique, avouera (et c'est en soit d'après Aymeric la réponse la plus convaincante même si je suppose de mon côté aussi que comme indiqué précédemment, Banks ne devait parfois pas être facile à vivre, et ça, ça joue au sein d'un groupe) que le guitariste était d'une autre école, « <i>de l'école Pete Townshend</i> », ne rejouant jamais deux fois les mêmes notes au sein des morceaux en live. Ce qui en l'état pouvait satisfaire Yes sur plusieurs titres mais pas forcément la nouvelle configuration de morceaux plus longs et plus complexes qui se dessinait (7). Or Yes va se mettre à rechercher un guitariste capable et désireux de rejouer les mêmes notes, souvent avec une parfaite exactitude, sans problème.</span></p><p style="box-sizing: border-box;"></p><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; font-family: helvetica; font-size: large;"><span style="color: white;">Ce qui n'est visiblement pas le cas de Banks.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; font-family: helvetica; font-size: large;"><span style="color: white;"><br /></span></span></div><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><div style="background-color: black; text-align: justify;">Première victime collatérale d'un groupe qui recherche un certain idéal musical. Et il y en aura d'autres dans la longue histoire du groupe, quitte à ce que ses fondateurs se perdent en chemin et leur musique avec eux.</div></span><p></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Cela mis à part le constat est plus que positif et l'on peut reconnaître sans mal que « Time and a word » en plus d'être un excellent disque de rock (et aussi rock prog) est aussi également le premier grand disque de YES. Son utilisation de l'orchestre utilisée non constamment mais dans ses arrangements saillants et parfois minimalistes à quelque chose de moderne en fin de compte puisque cela s'est redécouvert aussi d'une certaine manière avec le trip-hop à la fin des années 90 (réécoutez le travail de Craig Armstrong (8) sur les passages orchestraux ajoutés avec modération sur l'album « <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Protection</span> » de Massive Attack) et même le renouveau du rock psyché et pop des années 2010 (je pense au premier album de Temples en 2014 par exemple). Bref, de nos jours on redécouvre « <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Time and a word</span> » avec un certain œil ébahi devant tous ses trésors mélodiques et ce n'est que justice. </span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Du temps et un mot (traduction très littérale du titre je vous l'accorde) ? </span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Le premier a certainement joué à la longue sur le second au final et c'est pas plus mal.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">==========</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(1) <i>Dans sa première mouture alors, rappelons le : Jon Anderson au chant, Chris Squire à la basse, Bill Bruford à la batterie, Peter Banks à la guitare et Tony Kaye à l'orgue.</i></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(2) <i>Celui qui ornerai cette jolie madame nue qu'on voit sur la pochette ?</i></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(3) <i>Un brin adouci ici. Dans la version de démo qu'on peut entendre dans les bonus de l'édition « remasterised & expended » du premier album juste avant, « Everydays » cogne alors méchamment dur comme du hard rock U.S qui se serait avalé toute une armée de viets sévèrement burnés (YES ayant parlé justement un peu de la guerre dans les paroles un brin gentillettes d' « Harold Land » peu avant sans être encore dans la fureur d'un « Gates of delirium »). Ce travail vers une version définitive de la composition qui inclus la place de l'orchestre montre bien que YES a pleinement conscience de sa dimension bourrine (qu'il développe également en concert) mais oriente de plus en plus son travail vers une dimension prog et une écriture bien plus stylisée et ça c'est remarquable.</i></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(4) <i>« No opportunity necessary, no experience required » est initialement écrite par Richie Havens tandis que « Everydays » est de Stephen Stills et issue du second album du légendaire Buffalo Springfield. Une nouvelle fois je ne peux que saluer le bon goût de YES ainsi que leur intelligence dans l'art de la reprise. Il suffit d'écouter les versions originales et ce que le groupe en fait, retravaillant tout en gardant l'essence du titre de base. Monstrueusement bluffant.</i></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(5) <i>L'autre étant « Sweet dreams » avec en face B l'inédit (et excellent) « Dear Father » que l'on peut dorénavant écouter sans problème sur le net ou dans les éditions « remasterised & expended ». A noter qu'il existe en deux versions bonus sur les albums « remasterised & expended », à la fois sur le premier album de YES comme version de travail démo et sur la version « complète » de « Time and a word » où quelques violons se font timidement sentir. Visiblement que ce soit sur le premier ou second disque, ce titre n'aura jamais véritablement trouvé sa place, peut-être parce qu'à chaque fois le groupe ne le jugeait pas dans le climat d'ensemble ? A tort car c'est une des nombreuses pépites cachées que YES nous laisse avec le recul.</i></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(6) <i>Page 44 du livre d'Aymeric Leroy.</i></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(7) <i>Au passage si l'on remarque bien, il y a deux morceaux longs de 6 et 6mn30 sur le premier album déjà et ici 3 morceaux de 6 à presque 7mn (« Astral Traveller »). Discrètement, YES fait sa mue pour se préparer à mieux sauter.</i></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(8) <i>Qui reprendra d'ailleurs du King Crimson au passage. Si ça c'est pas un travail de passeur/passionné nourri d'influences quand même hein.</i></span></p></div><br /><p style="text-align: center;"><br /></p>Niohttp://www.blogger.com/profile/01146401660551357235noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-45463611101452284282021-10-16T08:00:00.001+02:002021-10-16T08:00:00.246+02:00Nouvelle rock : au dela du blues 4<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhPEo-NzHF9pqFoGtgx2PCPvcNnJZI_6kL9jtucSXBaXUuuG29sIkfXaabChKXRJuEnnMlh8OuTT1QBczI34PaQMAPoela8IA711z8ouCMayVTPxC_0NUVg-iuTfQ-ZlMi3zg9Gl9vt1Y7hYYw9oGQ1bx1xcIRjx6af328Ok0YZXBptQAA7G4ohHULn=s1425" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="1425" data-original-width="1425" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhPEo-NzHF9pqFoGtgx2PCPvcNnJZI_6kL9jtucSXBaXUuuG29sIkfXaabChKXRJuEnnMlh8OuTT1QBczI34PaQMAPoela8IA711z8ouCMayVTPxC_0NUVg-iuTfQ-ZlMi3zg9Gl9vt1Y7hYYw9oGQ1bx1xcIRjx6af328Ok0YZXBptQAA7G4ohHULn=s320" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Le lendemain quelqu’un glissa un vinyle sous la porte de
l’appartement d’Albert. Il le ramassa et remarqua qu’une lettre dépassait de la
pochette. « Prêt pour le prochain voyage ? Joue les cinq enchainements
en écoutant ce disque. Signé le parrain de Robert Johnson. » Il était déjà
trop tard pour que notre ami espère rattraper son mystérieux bienfaiteur. L’album
déposé sous sa porte n’était autre que East west , le second disque du Paul
Butterfield blues band. Découragé par les critiques du vieux, Albert était passé
à côté de cette œuvre détestée par les puristes. Il avait pourtant adoré le
premier essai du groupe , œuvre fondatrice annonçant le renouveau du blues
américain (pléonasme ?). Les journalistes n’ayant pas peur du pléonasme, ils
baptisèrent le mouvement blues rock, cette dénomination ne désignant rien de
moins qu’une résurrection du rock n roll après les bouses pop du gros Elvis. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Albert posa donc « East west » sur la platine,
prit le temps d’apprécier le riff de Walkin blues , avant de jouer ses cinq
accords. Cette fois, il ne s’effondra pas, c’est le monde autour de lui qui
parut se dissoudre. Les murs ondulaient comme les ventres de danseuses orientales,
les formes semblaient fondre et se mélanger dans une danse hypnotique. Au bout
de quelques minutes, notre ami ne put reconnaitre aucune forme familière, il
avait l’impression d’entrer dans une nouvelle galaxie. Cette transe se termina brutalement,
laissant notre ami perdu dans une salle de répétition. Face à lui, un
guitariste le regardait avec inquiétude.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l1 level1 lfo3; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]--> On a bien cru qu’on allait te perdre !<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Tu as avalé une de ces nouvelles pilules qui font fureur
ici en Californie et ça t’a fait un sacré effet. Après quelques secondes, tu t’es
mis à répéter « boumboum boumboum boumboumboumboum »… Puis plus
rien.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Tu es resté muet pendant dix
bonnes minutes, les yeux éclatés comme ceux d’un poisson sorti de l’eau.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Albert regardait son interlocuteur avec fascination. Ces
cernes creusées par l’insomnie, cette coiffure en brosse épaisse comme un nid de
pigeon, ce ne pouvait être que Mike Bloomfield. Le guitariste lui raconta
comment il l’avait récupéré en plein trip dans une rue de Califronie. « Au
tout début, tu hurlais que le blues était mort à cause du LSD. » Voyant le
sourire narquois qui se dessinait sur le visage d’Albert au moment où il lui
rapportait ses propos, Mike se sentit obligé de justifier ses dernières
expérimentations. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l0 level1 lfo2; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Tu sais , je suis réellement né dans un quartier
noir nommé Juvetown… A l’époque, tous les apprentis bluesmen d’Amérique allaient
là-bas, c’était un lieu sacré. Je devais avoir seize ans quand j’ai commencé à
jouer dans ces bars et encore aujourd’hui je pense que c’était mes meilleurs
concerts… Loin de nous considérer comme une armée de blancs-becs venus les
piller, les anciens du quartier nous ont accueillis comme une bénédiction. J’ai
improvisé des nuits entières avec les musiciens d’Howlin Wolf , certains jouent
d’ailleurs sur le<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>premier album du Paul
Butterfield blues band…On était le meilleur groupe de blues de l’époque !
Et puis le LSD est arrivé, propagé à une vitesse folle par des types bizarres
parcourant l’Amérique dans un van coloré. J’ai gobé mon premier LSD dans cette salle,
j’avais apporté un enregistreur et ma guitare au cas où le trip m’inspirerait. »</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Albert remarqua vite que Mike parlait comme il jouait,
laissant résonner les passages les plus importants quelques secondes pour leur
donner plus d’écho. Après s’être servi un verre de jack, le guitariste continua
son récit. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Le lendemain, je me suis réveillé sans me
souvenir de ce que j’avais fait la veille. J’ai donc pris mon enregistreur pour
écouter les bandes et l’intégralité de East west y était… »<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Beaucoup de puristes te maudissent à cause de ce
titre. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Mais ils auraient voulu quoi ? Tu sais que
les premiers puristes du blues traitaient ceux qui jouaient de la guitare
électrique de traitres ? Pour eux le blues devait rester une musique
acoustique. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Un peu comme ce que Dylan subit depuis la sortie
de Higway 61 revisited . <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Et qui joue de la guitare sur ce disque ?
Encore moi ! Je suis le diable qui éloigne toute les musiques
traditionnelles de leurs saintes authenticités ! Et je vais te dire un
truc sur tous les crétins qui crachent sur Dylan ou le menacent de mort, ils
seront les premiers à retourner leur veste dans quelques années. Ces fous
ignorent que le grand Bob admire autant les Stones et Elvis que Kerouac et
Woody Guthrie , ils ont tellement de mépris pour le rock qu’ils refusent de
reconnaître que Dylan est avant tout un rocker complexé.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Tu exagères un peu là. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Mais c’est lui qui me l’a avoué ! Il rêve d’avoir
le charisme du King ou de Mick Jagger. Mais il ne l’a pas … Alors il fait
autrement. Et c’est justement son génie. Dylan a greffé un cerveau au rock n
roll et je suis fier qu’il l’ait fait devant mes riffs.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Je ne vois toujours pas en quoi ça justifie ton
virage psychédélique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Les Beatles et Dylan ont montré que toutes les
parcelles du rock sont condamnées à évoluer. Regarde le vieux Muddy Waters ,
il enregistre sans cesse avec de jeunes gloires du rock moderne, je ne te donne
pas 1 an pour qu’il sorte un album plus novateur que ceux de ses fils
spirituels. Pour l’instant, il prend le pouls de l’époque, mais je suis sûr qu’il
prépare un gros coup. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Donc tu te réjouis de la mort du blues ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Pas de sa mort mais de sa résurrection. Tout ce
qui n’évolue pas disparaît.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">A ce moment, des cris se firent entendre à travers la
porte.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="margin-left: 36pt; mso-list: l2 level1 lfo1; text-indent: -18pt;"><span style="color: white; font-size: large;"><!--[if !supportLists]--><span style="mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-stretch: normal; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; line-height: normal;">
</span></span></span><!--[endif]-->Tu m’excuseras, je vais défendre ma « trahison »
face à un public moins sectaire.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Le public qui vit Bloomfield jouer ce soir-là fut
composé de ce qui deviendra la crème du rock californien. Quicksilver messenger
service , Jefferson airplane , Grateful dead , Big brother and the holding
company , tous trouvèrent leur vocation lors de cette performance historique.
Ce soir-là , l’évidence sauta aux yeux d’Albert. Le titre East west n’est pas
un reniement de l’héritage blues, il en est le prolongement.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Au moment où il arriva à cette conclusion, les formes se
brouillèrent de nouveau autour de lui. Quand ce nouveau trip fut passé, la
chaine hifi de son appartement jouait la mélodie acide qu’il avait entendue
quelques secondes plus tôt. Sur le mur, on pouvait lire une nouvelle citation :
« Sans remise en cause de la norme le progrès est impossible. »
Franck Zappa. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span> </span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-3296287022396050852021-10-15T08:00:00.001+02:002021-10-15T08:00:00.257+02:00Nouvelle rock: Au delà du blues 3<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiB42h9na4vhLVVozw4ndTcM2HLxBNQrtKADE-fwiaQ4D23VbJ-ar5bjDhwBdZjEcvXCvv-TC2k_QEOmncJSL4ClrLrr5_WeFSyCOG5AeHpTlKEQYP6GgWIa5soJsyr2pZEWw0MURxIvvB6lRDDtbb_oCTJ6FcdaQEA842dOVa6b8oDcwS_4X-23tQR=s512" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="341" data-original-width="512" height="236" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiB42h9na4vhLVVozw4ndTcM2HLxBNQrtKADE-fwiaQ4D23VbJ-ar5bjDhwBdZjEcvXCvv-TC2k_QEOmncJSL4ClrLrr5_WeFSyCOG5AeHpTlKEQYP6GgWIa5soJsyr2pZEWw0MURxIvvB6lRDDtbb_oCTJ6FcdaQEA842dOVa6b8oDcwS_4X-23tQR=w354-h236" width="354" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Après avoir écrit le récit de son incroyable voyage,
Albert fixa la guitare et l’inscription sur le mur avec un mélange d’angoisse
et de fascination. Le vieux dut utiliser cette drôle de machine à remonter le
temps plus d’une fois. Quelle histoire cet objet tentait-il de lui raconter ?
Doit-il payer le prix d’une telle découverte ? Si oui quel est-il ? Il
pensait surtout que, quitte à explorer un tel phénomène, autant aller jusqu’au
bout. Il se remit donc à jouer le même riff et s’effondra de nouveau à la
cinquième répétition. Cette fois, il fut réveillé par un violent coup de pied
au cul.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">« Recule toi bon dieu ! On doit enregistrer un
putain de chef d’œuvre. »</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Celui qui venait de crier ces mots n’était autre que
Keith Richards. La présence de Jones indiquât à Albert qu’il avait encore
remonté le temps. Brian Jones fut celui qui permit aux Stones de s’imposer
comme l’un des plus grands groupes des sixties. A une époque où, sous l’influence
des Beatles , tout le monde voulait révolutionner le rock , ses talents de
multi instrumentiste permirent au groupe de ne pas passer pour d’affreux réacs.
Grâce à des titres comme Paint it black et autres Under my thumb , les Stones
purent se faire passer pour les rivaux des Beatles. En réalité, ils étaient les
éternels seconds, ceux qui suivaient les quatre garçons dans le vent de plus
près. Si les Stones ont commencé à écrire leurs propres textes, c’est sous l’influence
du duo Lennon/Mccartney.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Loin de se combattre, les deux plus grands groupes d’Angleterre
se coordonnaient pour éviter de sortir leurs tubes en même temps. Le fossé qui
les séparait se creusa avec Sergent pepper , grandiose pièce montée que personne
ne put surpasser. Alors que les Beatles planaient désormais largement au-dessus
de la mêlée , les Stones sortirent « His satanic majesty request » ,
triste navet psychédélique montrant leurs limites créatives. Quand Mick Jagger
commença à déclamer sur une folk diabolique « please allow me to introduce
myself », Albert comprit tout de suite où il avait atterri. Placé dans un
coin du studio, Godard filmait la scène avec un sourire émerveillé. En bon gauchiste,
l’homme transforma ce moment de grâce en délire révolutionnaire, le film qu’il
tirera de l’évènement n’ayant de valeur que grâce aux passages captés dans ce
studio.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">L’homme n’avait pas compris que, loin de se positionner sur le plan politique, les Stones prenait un virage musical résolument
réactionnaire. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Ce qu’il aurait fallu montrer,
entre les prises de studio, c’est le visage des pionniers du Mississipi, ce sont
les grandes performances de Muddy Waters et Howlin Wolf. On aurait ainsi vu la
véritable révolution apportée par cet album, c’est-à-dire une mutation de l’héritage
américain. Comprenant qu'ils ne seraient jamais de grands innovateurs pop, les Stones se réfugiaient dans leur caverne américaine. Sorti en 1968, Beggars banquet est un disque où le gospel, le blues et la folk sont passés à la
moulinette stonienne. Fatigué par ses excès, marginalisé par le duo Jagger/Richards , Brian Jones parvint tout de même à imposer ses fameuses percussions en
ouverture de « Sympathy for the devil ». Ce sera une de ses dernières contributions à la légende du groupe qu’il a pourtant fondé, ce virage blues
rendant ses talents de multi instrumentiste inutiles.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Le drame de Brian Jones était qu’il était un brillant
multi instrumentiste incapable d’écrire des tubes. Devenu incapable d’emmener
le groupe qu’il avait fondé plus loin, il en perdit le contrôle. En plus de ce
changement de leadership , beggars banquet est aussi le premier album
permettant aux Stones de se hisser au niveau des Beatles. Le groupe du duo
Lennon McCartney vient en effet de publier le foisonnant double blanc. L’opposition
artistique devenait ainsi claire, les Stones représentait un nouveau
traditionalisme pendant que les Beatles poussaient le rock à se réinventer sans
cesse.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Comme leurs chefs de files, les traditionalistes et les
avant gardistes ne se sont jamais réellement opposés, ils représentaient la
grandiose variété du rock anglais. Ne pouvant swinguer comme ses voisins américains,
les anglais n’avaient d’autre choix que de d’inventer leur propre vision du blues,
ou de s’émanciper des vieux schémas originaux. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Beggars banquet symbolisait donc un blues
nourri par une époque tendue, une musique qui se nourrit de la révolte qui
gronde sans réellement la promouvoir. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Mick Jagger chante d’ailleurs clairement « what
a poor boy can do exept to sing for a rock n roll band ». Un peu plus
loin, quand il scande « I was born in a crossfire hurricane » , c’est
d’abord une certaine vision du blues qu’il balaie. Beggars banquet marque le
début d’une époque où le blues se fera de plus en plus tendu, de plus en plus
tranchant. Aussi magnifique que fut la progressive dissolution des Beatles , à
partir de 1968 les Stones devinrent les rois de l’époque.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Dans le studio tout le monde fut émerveillé par la
musique enregistrée ce jour-là. Seul
Brian Jones paraissait totalement déprimé, il savait qu’avec un tel album le
duo Jagger / Richards venait de le tuer. Quelques semaines plus tard, après avoir
soigné sa déprime par l’alcool, Jones se noya dans sa piscine. Pour le remplacer,
les Stones choisirent Mick Taylor , jeune prodige ayant commencé sa carrière
avec les Heartbreakers. Les Beatles étaient alors sur le point d’annoncer leur
séparation, laissant ainsi les Stones prendre le pouvoir.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Quand Albert se réveilla de ce qui ressemblait encore à
un sublime rêve, un calendrier accroché au mur annonçait la date pendant que le
riff de Keith prédisait la naissance de groupes comme Aerosmith. 23 avril 1971,
Albert avait fait un saut de trois ans !</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Etait-ce donc ça le prix à payer pour pouvoir comprendre
la longue histoire du rock ? Il est possible que notre ami reste bloqué
dans une époque qui n’est pas la sienne. Cette perspective ne l’effrayait absolument
pas, il ne se sentait attaché qu’à l’histoire qui lui était raconté. Sur sa
chaine hi-fi , le riff de Can you here me knocking annonçait d’ailleurs la
naissance du hard blues. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span> </span></p><p class="MsoNoSpacing"><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-49294858622019593282021-10-14T15:00:00.001+02:002021-10-14T15:00:00.210+02:00Au commencement... : Yes - Yes (1969)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiWPXnQ7BIQTFz8mEe_rStkojzRgzJvgBPbnggdRLi38nJ2BBTsR6svxLHvOaq6zx_5JwqspWNjnScmv5ornL3T-XdjSiAybHqaFJEcEf7ySKUCaGzx8bfFbxjF3tCIRF0AEtXMKDk91Q-rShp6y4zj6TKNrdYyT8peaCOpLdpw3acIrJt-fvowukbcQQ=s898" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="885" data-original-width="898" height="315" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiWPXnQ7BIQTFz8mEe_rStkojzRgzJvgBPbnggdRLi38nJ2BBTsR6svxLHvOaq6zx_5JwqspWNjnScmv5ornL3T-XdjSiAybHqaFJEcEf7ySKUCaGzx8bfFbxjF3tCIRF0AEtXMKDk91Q-rShp6y4zj6TKNrdYyT8peaCOpLdpw3acIrJt-fvowukbcQQ=s320" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><i><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">« Le choix de « I see you » des Byrds (issu de l'album Fifth Dimension) apparaît en revanche des plus pertinents, et peut prétendre au titre de sommet de l'album. Les qualités de l'original (harmonies vocales en tête) se voient transcendées par un arrangement inspiré, tant dans sa composition chantée (les « la la la, la la la » qui répondent aux « I see you », absents de la version des américains) que dans les développements instrumentaux qui lui ont été adjoints. Yes se pare d'accents jazz, de la batterie tout en cymbales de Bill Bruford au jeu fluide et délié de Peter Banks, bien plus attrayant avec un son clair qu'affublé d'une saturation mal maîtrisée, et leur improvisation en duo dans la partie centrale (souvent portée en concert à plus de dix minutes) est d'une grande intensité, en même temps qu'elle montre que les horizons de Yes ne se limitent pas qu'au rock. »</span></i></div><div style="text-align: justify;"><i><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></i></div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"><div style="background-color: black; color: white; font-style: italic; text-align: justify;"><i>(Yes, Aymeric Leroy, éditions Le mot et le reste, p.31)</i></div><div style="background-color: black; color: white; font-style: italic; text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="background-color: black; color: white; font-style: italic; text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">Il faut toujours se méfier des préjugés : La majeure partie du temps, en plus d'être tenaces ils se révèlent étonnamment faux. Ou erronés suivant la subjectivité de chacun.</p><div id="sas_31712_2" style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: start;"></div><div id="cgNative" style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: start;"></div><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; text-align: start;"></p><div style="text-align: justify;">Où avais-je lu que le tout premier album de YES ne valait pas le coup ?</div><div style="text-align: justify;">Sur le net, et parfois plus qu'abondamment.</div><p></p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">Or, l'écoute tardive de ce premier album (1) permet de volatiliser un peu pas mal de faux jugements à l'emporte-pièce. Si on resitue dans le contexte de toute la discographie à venir du groupe, certes on pourra trouver cet album mineur. Et pourtant il contient déjà tous les germes embryonnaires du style de la bande à Jon Anderson, pas encore stabilisés. Mais, à mon grand étonnement, la patte YES est déjà là, et de fort belle manière.</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; text-align: start;"></p><div style="text-align: justify;">Même si le groupe ne décolle pas avec de longues pièces épiques d'emblée à la différence de King Crimson qui sort également son premier album la même année 69, quelques mois après (2), on dénote d'emblée deux pistes longues de 6mn qui sortent déjà un peu des carcans.</div><div style="text-align: justify;">Sans surprise, elles s'avèrent les meilleures de l'album dans un registre « proto-prog » ou « pré-prog » avant l'heure.</div><p></p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: italic; text-align: justify;"><span style="font-style: normal;">Dans l'une, « <i>I see you</i> », une reprise des Byrds où la différence fait tout (3) et où sous l'impulsion d'un Bruford passionné de jazz mais ne pouvant pas encore donner pleinement cours à ses envies (4), on assiste à un premier petit mariage de raison entre rock pur (déjà la fameuse « basse qui claque » de Chris Squire même si « </span>le son Squire<span style="font-style: normal;"> » n'est pas encore trouvé – il le sera au prochain album) et improvisation jazzistique (batterie qui donne le rythme tandis que Peter Banks est à la guitare). Et dès le début, sous la tutelle de Jon Anderson, le mélange d'harmonies des voix hérité du folk-rock comme de la pop (5) et peu pratiqué dans le rock et encore moins le rock progressif qui va suivre dans les premiers temps s'avère un très bon choix qui distingue déjà un peu le groupe de la masse.</span></p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">La seconde, « <i>Survival</i> » avec son petit climax d'introduction dynamique puis le fondu enchaîné vers une ambiance plus posée, magique, délicate et mystique qui monte lentement en progression s’avérera typique de certaines compositions à venir de YES et il n'est pas interdit d'y voir quelque part la préfiguration d'une structure qui sera plus ou moins reprise sur un « <i>I've seen all good people</i> » (album "<b>The Yes Album"</b>). Quand je vous dis que « la patte YES » est déjà là.</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">Dans les autres compositions aussi même si l'on navigue entre le bon et le moins bon.</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">Intelligemment, YES a disposé ses titres les plus longs en début et fin du vinyle, procédé que le groupe resserrera dans les albums à venir (j'adore personnellement le fait de placer un titre long en début, au milieu et à la fin sur « <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Fragile</span> », exercice d'autant plus ardu qu'il faut changer de face sur un vinyle...) et attaque d'emblée avec un titre purement rock parfait pour l'ouverture, « <i>Beyond and before</i> ». Là aussi YES surprend d'emblée puisque dans le paysage rock d'alors, la basse n'était encore pratiquement jamais autant mise en avant et plus considéré comme un instrument propre à asseoir la section rythmique au même titre que la batterie. Cela tient autant au style YES que l'envie évidente d'un Squire d'en démontrer évidemment (il ira plus loin par la suite on s'en doute, se réécouter « <i>Roundabout</i> » par exemple sur l'album « <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Fragile</span> » à nouveau).</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">Avec « <i>Yersterday and today</i> » on est dans la petite sucrerie pop, la ballade magique que YES parsèmera avec un égal bonheur par petites touches sans jamais se renier dans pas mal d'albums à venir (« <i>A venture</i> » sur <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">The Yes Album</span> ; « <i>Wonderous stories</i> » sur <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Going for the one</span>, « <i>Madrigal</i> » et « <i>Circus of heaven</i> » sur <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Tormato</span>...). Et si sur le plan des paroles comme Aymeric Leroy l'indique, ça passe moyen (On portera ça sur le compte de la naïveté et la jeunesse de son interprète –qui fera heureusement bien mieux par la suite-- tout comme de l'époque vu que c'est assez misogyne), sur le plan musical c'est que du bonheur. Une respiration évidente et bienvenue où tout le groupe joue en acoustique et où même Bruford troque sa batterie contre un délicieux vibraphone (6) alors que Tony Kaye abandonne momentanément son orgue pour le piano.</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">« <i>Sweetness</i> » qui sera le premier single du groupe (7) suit le même chemin (paroles très bof bof où la femme n'est que le repos du guerrier, en revanche musicalement et mélodiquement on marque des points). Un titre agréable en soi mais peu représentatif du Yes qui se cherche encore et empruntera très vite le chemin du prog. Surtout ça donne l'impression d'entendre un énième (bon) groupe dans la mouvance rock-psychédélique alors que YES revendique d'emblée dans ses intentions, d'aller musicalement très loin.</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">En effet, comme le raconte Leroy dans son ouvrage, le noyau dur formé avant tout des jeunes Jon Anderson au chant (25 ans) et Chris Squire à la basse (21 ans) a une même vision commune : celle de créer « <i>une musique qui serait complexe, virtuose et puissante</i> » et dedans, une « <i>dimension vocale très affirmée, avec des harmonies à la Simon & Garfunkel</i> » (p.18). Le recrutement par la suite de Peter Banks (guitare), William Bruford, alias Bill Bruford (batterie) et Tony Kaye (à l'orgue hammond) va permettre de faire émerger une formation certes mouvante comme on le verra par la suite avec les départs de Banks et Kaye mais qui servira de premier tremplin aux ambitions d'un YES qui ne demande qu'à se tailler sa part du gâteau.</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">Pour l'instant toutefois YES n'a pas encore les moyens de ses ambitions et doit ronger son frein, avec une certaine élégance cependant : en concert, faute d'avoir suffisamment de compositions développées à leur répertoire, les reprises seront légion. Un exercice que YES n'abandonnera d'ailleurs pas tout à fait, en témoigne d'ailleurs l'inédite reprise du « <i>America</i> » de Simon & Garfunkel de près de 10mn sur la compilation « <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Yersterdays</span> » de 74 parue peu après « Relayer » pour faire patienter un peu leur public de fans alors que les membres du groupe entament peu après leurs tournée, la publication de leurs albums en solo et donc également le « solo tour ».</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">« <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Yersterdays</span> » étant une compilation regroupant à la fois des titres de ce premier album et de « <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Time and a word</span> » qui le suit, il n'est pas interdit de penser que cette composition-reprise vient d'ailleurs de ces années là. On y décèle pour preuve non pas les petits moogs chers à Wakeman mais de l'orgue, instrument principal d'un Kaye qui d'ailleurs se fera éjecter prochainement pour son manque d'enthousiasme à vouloir faire évoluer un peu sa musique, mais nous n'en sommes pas encore là, je ne vais pas spoiler...</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">Quand à ce premier disque évidemment, même si YES ne le reniera pas officiellement, quasiment aucun titre ne sera pourtant joué par la suite en concert dans les décennies qui vont suivre, c'est un signe assez évident au final (j'aurais pas dit non moi à « <i>I see you</i> » en live cela dit). Pas étonnant non plus puisque certaines compositions restent un peu bancales (« <i>Harold Land</i> » au milieu ça me fait à chaque fois un gros coup de mou, pas vous?) mais l'impression de fraîcheur pour le fan comme celui qui voudrait s'initier au groupe est toutefois franchement prenante, ce qui donne à ce premier disque un charme indéniable.</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">Bref YES compense son professionnalisme à venir (sur un peu tous les plans) par un disque rock honorable et franchement bien foutu pour ce qui s'agit d'être une première œuvre. Et s'il y a encore du chemin à parcourir, le saut de géant va s'effectuer justement au prochain album...</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;"><br /></p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: start;">========</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: start;"><br /></p><p style="box-sizing: border-box; font-style: normal; text-align: justify;"><span style="background-color: black;"><span style="color: white;">(1) <i>A l'occasion de la lecture et relecture du livre de Aymeric Leroy consacré au groupe (que je chronique également ici), autant vous prévenir d'ailleurs qu'il y aura pas mal de chroniques de YES sur RiP suite aux nombreuses réécoutes passionnées.</i></span></span></p><p style="box-sizing: border-box; font-style: normal; text-align: justify;"><span style="background-color: black;"><span style="color: white;">(2) <i>Yes sort son premier album le 25 juillet 1969 contre le 10 octobre de cette même année pour le roi pourpre de Robert Fripp.</i></span></span></p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">(3) <i>Le morceau de base, folk-rock, est déjà très bien</i> : <a href="https://www.youtube.com/watch?v=MuSsXlNw7TA" rel="nofollow noopener noreferrer" style="box-sizing: border-box; text-decoration-line: none;" target="_blank">https://www.youtube.com/watch?v=MuSsXlNw7TA</a> <i>… En le reprenant, YES fait preuve non seulement d'un grand respect de la structure de base tout en essayant de l'emmener dans une direction inattendue et fort plaisante également :</i> <a href="https://www.youtube.com/watch?v=LPKp4lLLMu4" rel="nofollow noopener noreferrer" style="box-sizing: border-box; text-decoration-line: none;" target="_blank">https://www.youtube.com/watch?v=LPKp4lLLMu4</a> )</p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">(4) <i>Il se consolera plus tard où libéré tant de YES que King Crimson, il fondera son groupe de jazz-rock pour un résultat franchement assez sympa d'ailleurs.</i></p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">(5) <i>La reprise donc d'un titre du groupe de David Crosby et McGuinn est dès lors plus qu'évidente. De même pour celle d'un titre des Beatles sur ce même disque.</i></p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">(6) <i>Instrument d'ailleurs un peu plus utilisé dans le Jazz. Bobby Hutcherson et Milt Jackson y firent des merveilles.</i></p><p style="background-color: black; box-sizing: border-box; color: white; font-style: normal; text-align: justify;">(7) <i>Très mauvais choix stratégique d'emblée puisque ce fut un flop intégral</i>.</p></div></span></div><br /><p style="text-align: center;"><br /></p>Niohttp://www.blogger.com/profile/01146401660551357235noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-87395902121463353302021-10-14T08:00:00.001+02:002021-10-14T08:00:00.263+02:00Nouvelle rock : au delà du blues 2<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEg_ZbFShJBoUxe5VvyEke12MYqlcNAvO27cIqF26ACUlPMmuSukszRXYjTG1vNzvvFn0rPHVRarbvXwAfyrlzGTxsV1RCYtpxWqiAlNFu5zRMQwanMrZ7wnMTX-t8pKRQUFLlLYhRUPF9G8j3QV-NF2rGuOSEGaoE51okmNdlWQVjQoE_FLFj6PNcUL=s1423" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="1411" data-original-width="1423" height="317" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEg_ZbFShJBoUxe5VvyEke12MYqlcNAvO27cIqF26ACUlPMmuSukszRXYjTG1vNzvvFn0rPHVRarbvXwAfyrlzGTxsV1RCYtpxWqiAlNFu5zRMQwanMrZ7wnMTX-t8pKRQUFLlLYhRUPF9G8j3QV-NF2rGuOSEGaoE51okmNdlWQVjQoE_FLFj6PNcUL=s320" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">De retour chez lui , Albert posa sa guitare contre le mur
. Il lui fallut plusieurs minutes pour trouver un espace qui ne soit pas envahi
par les feuilles de brouillon, les
vieux livres écornés, les vinyles laissés à terre après une cruelle déception.
Il s’assit face à l’instrument, se servit un verre de cidre (le seul alcool qu’il
supportait) et la phrase du vieux tournait en boucle dans sa tête. Quelle était
cette révélation qui pouvait « ne pas lui plaire » ? Albert ne
croyait pas à cette histoire de diable ayant donné à Johnson son talent. Une
sous culture s’impose d’abord en s’attaquant aux totems du grand public, le
catholicisme en fit largement partie à l’époque. En se décrivant comme disciple
du diable, le bluesmen se forgeait une légende de marginal condamné à l’ostracisme.
Ce rejet redouté par la plupart des hommes était ainsi la base de son art, ses
accords sublimaient la solitude qui effrayait la plupart des hommes.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">N’en pouvant plus , Albert se décida à empoigner l’objet
soit disant maudit , et se mit à plaquer quelques accords. « doumdoumdoum !
doumdoumdoumdoum ! doumdoumdoumdoumdoumdoumdoum ! ». Il répétait
cet enchainement quatre fois puis, à la cinquième, il s’effondra soudainement.
Albert reprit conscience allongé au milieu d’une rue , plongé dans une nuit
illuminée par les éclairages d’une salle de concert. La devanture annonçait
fièrement « tonight the king of the blues ! The incredible BB King ! » Que
faisait-il donc là ? Devant une salle vantant les mérites d’une vieille
icone fatiguée. Le gros BB n’avait plus rien produit d’intéressant depuis son
fameux live at Regal de 1964. C’est à ce moment qu’il vit une phrase plus
discrète écrite au rouge vif : exclusivement ce 21 novembre 1964.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Le Regal n’a donc pas changé sa devanture depuis cinq ans ?
Il lui semblait pourtant que ce haut lieu tournait encore aujourd’hui. Il arrêtât
la première personne qui passait, agité par un mauvais pressentiment le
poussant à la panique. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">-Quel jour sommes-nous ? <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">- Le 21 novembre 1964. Mais vous ne pensez pas qu’il y a
des façons plus aimables d’aborder une femme ?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Albert ne prit pas le temps de répondre à cette preuve du
narcissisme féminin et courut dans la salle. La guichetière eut à peine le temps
de l’interpeller que notre homme était déjà entré dans ce lieu historique. Les
cuivres venaient d’ouvrir le bal , donnant au groupe de BB l’ampleur d’un big
bang de jazz. Si Duke Ellinghton et Count Basie jouèrent le blues avant lui, c’est
bien BB qui représentait l’avenir de cette musique. Enfant d’une époque où les
vieux jazzmen croisaient les pionniers du nouveau blues, le beau BB avait su s’inspirer
de la grandiloquence spectaculaire des jazzmen. Enchainant les poses
dramatiques et les grimaces grandiloquentes, BB se prenait pour le Sinatra d’un
nouveau swing.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">On ne put pourtant dire que le jazz était vraiment
représenté ce soir-là , BB s’emmitouflait dans ses cuivres avec la fierté d’un
chasseur couvert de ses peaux de bêtes. Le jazz populaire était mort, il savait
qu’il était en partie responsable de ce meurtre. D’ailleurs, quand il partait
dans ses fameux solos , les cuivres se taisaient. Une époque s’élevait sur les
cendres de la civilisation l’ayant précédé, une autre ère s’annonçant à travers
ces nouvelles constructions. Des années plus tard, BB King avouera qu’il ne
savait pas jouer de riff. Son truc, c’était ces phrases flamboyantes, ce phrasé
si particulier laissant chaque note respirer. C’était spectaculaire sans être tapageur,
puissant sans être agressif.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">BB ne cherchait pas à aligner un maximum de notes , mais
à aligner les bonnes notes. En laissant les cuivres jouer le rôle de la guitare
rythmique , il illumine les espaces que ses limites de soliste ne peuvent
remplir. Quand il sent que son moment est venu, il prolonge l’intensité d’un
swing cuivré dans de courtes phrases tranchantes. Ces chorus-là, cette classe
sachant mettre en valeur un accord comme un bon écrivain sait glorifier un décor
ou un détail essentiel à son histoire, c’est tout ce que ses disciples
tenteront de reproduire. C’est donc pour ça que le vieux considérait le rock
anglais comme un blasphème !</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">BB ne tentait pas d’épater la galerie lors de solos
interminables, il ne faisait pas de la guitare un instrument à sa gloire. Le
King savait exactement quand sa digression avait atteint son apogée, quand il
fallait développer et quand il fallait se taire. Cette voix tourmentée par un désespoir
virile, ces solos aussi sobres qu’impressionnants, c’était le blues dans ce qu’il
avait de plus pur. Cette pureté ouvrit la voie à une nouvelle génération.
Cette nouvelle vague ne sera ni meilleure ni moins bonne, elle s’inspirait de
ce modèle sans suivre le même chemin. Avec BB King , le blues devint une vieille
bécane que chaque musicien pouvait emmener plus loin.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Quand il en arriva à cette conclusion , Albert se
réveilla au milieu de son appartement. Face à lui, sa guitare était posée comme
s'il ne l’avait jamais touché. Sur son mur, on pouvait désormais lire cette
phrase « On constate la robustesse d’un arbre grâce à la profondeur de ses
racines ». <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-38440842476189522482021-10-13T16:30:00.008+02:002021-10-21T20:41:07.539+02:00RIOT GRRRLS - Partie 1 : "Quand les filles ont pris le pouvoir" (documentaire)<div class="separator"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-eYHHYifDjMw/YV1h_19YbfI/AAAAAAAAAjI/KkqvQ9YOO8cXNaBF0CSo3j9TfWiQenIVQCLcBGAsYHQ/s800/10240_vod_thumb_89630.jpg" style="clear: left; float: left; font-family: "Times New Roman"; font-size: medium; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="600" height="320" src="https://1.bp.blogspot.com/-eYHHYifDjMw/YV1h_19YbfI/AAAAAAAAAjI/KkqvQ9YOO8cXNaBF0CSo3j9TfWiQenIVQCLcBGAsYHQ/s320/10240_vod_thumb_89630.jpg" width="240" /></a></div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Alors que Mathilde Carton vient de sortir aux excellentes Éditions Le Mot et le Reste un nouvel ouvrage sur les Riot Grrrls*, bouquin dont j'aurais sans doute l'occasion de parler prochainement, un petit retour sur un reportage sur le même thème produit par Arte en 2014 et diffusé sur cette chaîne n'est pas inutile.<br />"Quand les filles ont pris le pouvoir" est donc un documentaire réalisé par Sonia Gonzalez sur le mouvement Riot Grrrls, mouvement né à la toute fin des années 80 et au début des années 90 à Olympia (État de Washington) petite ville universitaire américaine, située non loin de Seattle et qui a eu une influence importante tant sur un plan politique, social, féministe que culturel et musical.<br />Le documentaire montre les débuts du mouvement (qu'on a qualifié de façon un peu réductrice de punk féminin), les obstacles qu'il a rencontrés, le rôle joué par les fanzines, le machisme de la scène punk hardcore de l'époque (à de rares exceptions comme Fugazi et d’autres groupes de Washington DC), le courage dont ont dû parfois faire preuve les musiciennes, sans oublier l’aspect délibérément provocateur et le non conformisme du mouvement, l'esprit ouvertement « Do it yourself », le côté « amateur » ouvertement assumé...<br />A l'époque dans l'univers du punk (au sens large) peu de filles officiaient en tant que groupes.<br />Raincoats et Slits, formations de la fin des seventies et du début des eighties, n'ayant pas fait énormément d'émules même si certaines chanteuses avaient tiré leur épingle du jeu (Siouxie Sioux et Poly Styrene – de X Ray Spex - notamment).<br />Et puis les filles ne se retrouvaient pas forcément dans les textes des groupes masculins y compris ceux politisés, elles voulaient écrire des chansons qui parlent de leurs problèmes et de leurs préoccupations avec leurs mots à elles, aborder des thèmes qui ne sont jamais évoqués (viol, inceste, menstruations, violences machistes...).<br />On retrouve dans ce documentaire pas mal d'images d'archives des plus intéressantes, entrecoupées d'interviews réalisées dans les années 2010, notamment de Kathleen Hanna (Bikini Kill), Allison Wolfe (Bratmobile) et Becca Abbee (Excuse 17), chanteuses de quelques-uns des principaux groupes de l’âge d’or des Riot Grrrls.<br />Évidemment, dans un format de 52 minutes, impossible d'aborder toutes les problématiques et thématiques d'un mouvement de contre-culture aussi riche.<br />Ça reste un peu trop scolaire, pédagogique, le ton académique du commentaire est parfois un peu irritant. C'est parfois aussi un peu trop sage. Du Arte « pur jus » pourrait-on dire (heureusement les scènes de concert mettent un peu de piment et de piquant !!).<br />Mais le tout reste plus qu’intéressant, notamment pour quelqu'un qui ne connaîtrait rien sur le sujet. Et le documentaire cerne bien malgré tout, et c'est là le principal, l'essentiel du mouvement.<br />Autre petit bémol : il est un peu dommage que le documentaire accrédite la thèse "fumeuse", très à la mode depuis quelques années, d’une possible filiation entre les Riot Grrrls et des artistes comme Beyoncé, les Spice Girls...<br />Heureusement sans toutefois trop s'attarder ce point ! Ouf !!<br />Malgré tout un documentaire à voir car l'histoire des Riot Grrrls demeure toujours trop méconnue (et il reste encore beaucoup de choses à faire bouger en 2021 pour la reconnaissance du rock féminin !)</span><div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-7kiCZH3XPbg/YV1iL0-Rw9I/AAAAAAAAAjM/yABCWP_NQwUExp13lqnPAKwMlO6i6e9VwCLcBGAsYHQ/s512/unnamed.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="250" data-original-width="512" height="156" src="https://1.bp.blogspot.com/-7kiCZH3XPbg/YV1iL0-Rw9I/AAAAAAAAAjM/yABCWP_NQwUExp13lqnPAKwMlO6i6e9VwCLcBGAsYHQ/s320/unnamed.jpg" width="320" /></a></div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"><div style="text-align: center;">Bikini Kill</div><br />PS : Une reconnaissance du mouvement 30 ans après c'est bien, évidemment, et loin de moi l'idée de vouloir laisser les Riot Grrrls dans un underground poussiéreux, mais on se demande où donc étaient à l'époque tous ces gens (médias, universitaires...) qui encensent aujourd'hui ce mouvement musical féministe.<br />C'est malheureusement typique des "spécialistes" de la culture qui sont complètement passés à côté d'un mouvement (qu'ils ont parfois même violemment dénigré et c’est le cas pour les Riot Grrrls) et qui essaient, depuis quelques années, tant bien que mal de rattraper le coup !<br />A l’époque, pour refuser toute récupération et toute déformation de leurs idées les Riot Grrrls avaient décidé, dans leur large majorité, de boycotter tout média mainstream et ont fait preuve d’une solide intégrité, pas toujours facile à gérer.<br />Et de ce point de vue-là le documentaire de Sonia Gonzalez a le mérite de rappeler quelques principes originels de base du mouvement.<br />Bikini Kill s'est reformé en 2019 et à chacun de leur concert les billets s'arrachent à une vitesse folle... D’une certaine manière on peut dire que les Riot Grrrls ont gagné leur pari. Être crédibles en tant que groupes de rock féministes engagés.<br />(Le documentaire chroniqué est disponible sur YouTube)<br /><br />Ci dessous vous trouverez le lien d'une interview de la réalisatrice - je précise que je ne partage pas tous les points de vue de Sonia Gonzalez - mais elle a le mérite de bien montrer le rôle qu'ont eu les Riot Grrrls.</span></div><div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"><a href="https://thefifthsense.i-d.co/fr/article/de-beyonce-aux-spice-girls-ce-que-la-pop-doit-aux-riot-grrrl/">https://thefifthsense.i-d.co/fr/article/de-beyonce-aux-spice-girls-ce-que-la-pop-doit-aux-riot-grrrl/</a><br /><br />Signalons également pour ceux intéressés par le mouvement Riot Grrrls le très bon bouquin de Manon Labry "Riot Grrrls : chronique d'une révolution punk féministe", (éditions La découverte) pas forcément toujours très objectif mais néanmoins incontournable et un style qui fait mouche. Et cet essai est parfaitement complémentaire du livre de Mathilde Carton.<br /><br />* Mathilde Carton : "Riot Grrrl Revolution style" (éditions Le mot et le reste )</span></div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /><br />(A suivre...)</span><div><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /><br /></span></div>Anonymousnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-53772802645629566782021-10-12T08:00:00.001+02:002021-10-12T08:00:00.277+02:00Nouvelle rock : au delà du blues partie 1<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj_ENQloBDxkUnhkeR3C1SbQSNk610FSDf5Ksu_hlt9Ufu2zc4uKtC1hOhEHEMDGswSSpqkPWHcOO-k5QpT6T-ZgMuzXxHjDiXKLoVvy_YagJDb7Y6z9h6c4U0apQnnZxXf9IaUap5N5TsINHgl6zHrncfJ9wOXA3CLnXjp3Z-XHdkoUCADV-_sevLq=s878" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="878" data-original-width="596" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj_ENQloBDxkUnhkeR3C1SbQSNk610FSDf5Ksu_hlt9Ufu2zc4uKtC1hOhEHEMDGswSSpqkPWHcOO-k5QpT6T-ZgMuzXxHjDiXKLoVvy_YagJDb7Y6z9h6c4U0apQnnZxXf9IaUap5N5TsINHgl6zHrncfJ9wOXA3CLnXjp3Z-XHdkoUCADV-_sevLq=s320" width="217" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Nous sommes en 1969 à Chicago. Comme chaque matin depuis
des années , Albert se promène paisiblement dans les rues. Il faut voir ces sentiers,
quand le soleil orangé commence à rayonner timidement à l’horizon. Le vice se
levant rarement tôt, les rues chaudes ont des airs de ruelles paisibles.
Albert aime ces moments, lorsque les imbéciles peuplant les trottoirs semblent
enfin avoir été massacrés. Pour lui, la grandeur d’un homme se résumait à ce qu’il
avait écouté, aux films qu’il avait vu, aux livres qu’il avait lu. Force est de
constater que cette mentalité condamne à la solitude, la pluparts des hommes
modernes ne s’adonnant à la découverte d’une œuvre que lorsqu’un ennui mortel
les y pousse. La masse a toujours préféré le récréatif, les jeux télé et les feuilletons au charme austère de la véritable culture.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Etre sérieux, pour la plupart des gens, c’est se tuer aux
tâches les plus pénibles dans le seul but de partir en vacances l’été. Aliéné
par cette religion du salariat, monsieur moyen est le plus souvent cupide, mesquin,
et vicieux. Cette vision, aussi sombre soit elle, a le mérite d’expliquer
comment un homme peut se retrouver seul dans la rue à 6 heures du matin. A une
telle heure, un seul bar était ouvert et Albert y avait ses habitudes. Le
taulier est un de ces vieux briscards donnant l’impression d’avoir servi les
premiers pionniers. A chaque fois qu’Albert venait le saluer, le vieux courrait
dans son arrière-boutique. Il en ressortait avec une relique des temps
glorieux, l’époussetait avec soins, avant de la placer délicatement sur son
vieux phonogramme. Il se mettait alors à se tortiller dans tous les sens,
mimant le guitariste en chantant ses « poumpoupoum poupoumpoupoum ! ».</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">C’était ça le blues pour Albert , ce poupoum à la
monotonie rassurante, ce motif immuable dont on pouvait juste accélérer ou
ralentir le rythme. Quand un jour , par mégarde , il vint plus tôt que prévu , il dut esquiver un
poste de radio qui s’écrasa quelques mètres plus loin. « Ces connards d’angliches
vont tout foutre en l’air ! ». Ceux que le vieux insultait ainsi, c’était
les Beatles et autres gloires britanniques. Le groupe de John Lennon avait
conquis l’Amérique quelques années plus tôt, incitant les radios à diffuser en
boucle les tubes du duo Lennon / McCartney. Ce jour-là , Albert n’osa pas
avouer son admiration pour les albums Sergent pepper , Revolver et Rubber soul
, une sainte trinité élevant la pop au niveau des musiques plus « sérieuses ».
Le vieux était une des rares personnes qu’il regardait avec un respect mêlé d’affection,
il tenait à cette oasis d’authenticité dans un monde de plus en plus
superficiel.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Ajourd’hui , tout est calme , presque trop. Au lieu de l’accueillir
en fanfare , le vieux se positionna solennellement devant son comptoir. Une
guitare y était posée, son propriétaire l’admirant avec la tendresse d’un père
regardant son fils venant de naitre. Quand l’ancêtre remarqua enfin l’arrivée de
son ami, il lui fit signe de s’assoir. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">- Tu sais qui jouait de cette guitare ? <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">- Si j’en juge par la plaque de poussière incrustée dans
le bois , il devait pas être jeune.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Le vieux se mit alors à faire ce que la plupart de ses
semblables font pour retrouver un peu de joie : il raconta son passé.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">« J’étais jeune en ce temps là… Jeune et con !
Mais aujourd’hui je crois que j’abandonnerais volontiers mon intelligence pour
retrouver ma jeunesse. Bref ! J’avais encore un peu trop bu et je titubais
sur la route. Arrivé à un carrefour, je vis un type tendre une guitare à
Robert. A l’époque, Robert était considéré comme le crétin du village, un mec
qui se prenait pour Wes Montgomery sans savoir enchainer trois accords
correctement. Toujours est-il que, après lui avoir offert la gratte, l’autre
type s’est volatilisé. J’ai alors cru que le whisky m’avait donné des visions,
jusqu’à ce que Robert s’approche avec le mystérieux instrument. Je lui demandai
alors qui était son mystérieux bienfaiteur. Robert avait l’air d’avoir croisé
un fantôme, il tremblait encore et une sueur que l’on devinait froide coulait
sur sa nuque. Il me répondit alors, sur un ton qui ne laissait aucun doute sur
sa sincérité « c’était le diable ». Tu sais, jusqu’à ce soir-là je ne
croyais pas trop à ces superstitions, j’ai toujours vu la religion comme une
béquille dont les faibles ont besoin pour faire face à l’existence. Robet m’aida
ensuite à me déplacer jusqu’à ce que Jim Morrison appelait « le prochain
bar à whisky », le seul ou je n’ai pas bu une goutte. Rober m’a installé, s'est
posté sur scène avec sa mystérieuse guitare, et je m’apprêtais à commander de
quoi supporter ce massacre. »</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">A ce moment de son récit, le vieux se mit à trembler
comme une feuille, sa tête était haute comme celle d’un prédicateur possédé par
ses formules prophétiques, une larme coulait discrètement sur sa joue creusée par le temps. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">« Bon dieu si tu avais entendu Robert ce soir-là !
La régularité de ses accords, ce son grave comme l’écho d’une caverne, cette
voix semblant porter toute la sagesse et tous les tourments de l’humanité. Le
petit Robert devint l’immense Robert Johnson ! Le roi des chanteurs de
delta blues ! »</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Après cette révélation, Albert fut pris de la même fièvre
que son hôte, mais il n’osa pas interrompre un tel récit.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">« A partir de ce jour, Robert et moi sommes devenus
inséparables. On a parcouru la route pendant des mois , il jouait dans des
rades pourris et on crevait de faim. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Et
puis , enfin , un type en costard lui fit signer son premier contrat. Alors il
se mit à enregistrer comme un fou , vingt-neuf titres furent mis en boite en
quelques jours. Je suis sûr que, malgré le fait qu’il était toujours tiré à
quatre épingles , mon pote sentait qu’il était proche de l’abime. A l’époque,
on buvait un alcool de contrebande, une merde toxique que s’envoyait la plupart
des prolos pauvres. Un jour, Robert en but une de trop, depuis ce jour je ne
bois plus une goutte d’alcool. Je me suis installé ici, j’ai ouvert mon bar
avec du pognon gagné<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>dans quelques
petits boulots, j’ai vécu des jours paisibles mais tristement mornes. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Aujourd’hui, je sens qu’il est temps de léguer
mon seul trésor, à mon âge je ne pourrais plus le conserver très longtemps.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Prend cette guitare, je vais fermer mon bar et partir
finir mes jours dans un patelin plus sûr. Après une accolade virile , Albert partit rapidement pour éviter de montrer son émotion. La dernière phrase que
lui lança son vieil ami allait longtemps tourner dans sa tête.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">« SI jamais tu utilises mon cadeau, sache juste que
ce qu’il va te révéler ne te plaira pas forcément. » <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-85051632068873453942021-10-11T12:14:00.001+02:002021-10-11T12:14:00.237+02:00John McLaughlin : Devotion<p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgRtucRMmMcqfwd9DLhCo1JzI5UrTCo0kPczIp3kbf1uPif20YN1Hq_oAQUQxds63BsCRCVZwRDXiuhIrBGyIm-wWPJOn7HNkR5p4XkvI2adjBw2d7jxThrYySTXLZwxJCBSmbmyI7_pFJOXNnDgBMzrOUDHVlhjpHm9jq51M0Nnj3OwKMp1g3k7-E2=s225" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="225" data-original-width="225" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgRtucRMmMcqfwd9DLhCo1JzI5UrTCo0kPczIp3kbf1uPif20YN1Hq_oAQUQxds63BsCRCVZwRDXiuhIrBGyIm-wWPJOn7HNkR5p4XkvI2adjBw2d7jxThrYySTXLZwxJCBSmbmyI7_pFJOXNnDgBMzrOUDHVlhjpHm9jq51M0Nnj3OwKMp1g3k7-E2" width="225" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">La foule déchaînée attend son héros avec impatience, crie
sa dévotion avec la ferveur d’un bouddhiste enchainant les « OOOOOOM ! »
fervents. Dans le public on renseigne les curieux qui ne connaissent pas le
nouveaux roi de la guitare rock. L’homme qui s’apprêta à jouer ce soir là vient
d’effrayer Dieu ! Le pauvre Eric Clapton se mit à sangloter lorsqu’il
entendit l’enfant voodoo pour la première fois. Depuis, Hendrix est devenu le
nouveau nom de la guitare électrique, celui dont la virtuosité spectaculaire
annonçait l’arrivée des hard rockers. Dans la foule réunie ce soir-là , Miles
Davis attendait le nouveau prodige avec autant d’impatience que de curiosité.
Depuis l’album Miles in the sky , le trompettiste faisait ce que la plupart
des jazzmen refusait ,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>il draguait le
public rock.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Sa femme de l’époque lui avait fait découvrir le groove
funky de Sly Stone et la puissance psychédélique du premier album d’Hendrix.
Fasciné par ce nouvel univers, Miles confirmait son virage rock sur Fille de Kilimanjaro , mais la prestation qu’il vit ce soir fut le déclencheur d’un
virage plus radical. L’auteur de Purple haze fut au sommet de son mojo
hypnotique.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Ses gesticulations n’étaient
pas de simples effets de manche, mais bien la transe d’un génie possédé par sa
musique. Rien n’était calculé chez ce virtuose, son jeu déployait une magie qui
semblait lui échapper. Certains soirs , sa transe mystique se dégonflait comme un
soufflé mal cuit, ses tourments le laissaient perdu au milieu d’une musique qu’il
ne reconnaissait plus. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Heureusement,
devant Miles Davis , Hendrix déploya son blues acide avec une spontanéité impressionnante.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Après cette épique performance, le nouveau dieu du rock
et le roi du jazz se rencontrèrent pour la première fois. Honoré par cette visite,
le héros de la soirée déclara qu’il adorait Kind of blue, qu’il avait forgé une
partie de son jeu en reproduisant les chorus du grand Miles à la guitare. Cette
affirmation confirme que le rock et le jazz étaient, sont et resteront des
musiques faites pour fusionner. Les deux hommes se quittèrent en promettant de
se retrouver pour enregistrer un album ensemble. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>La promesse ne fut malheureusement jamais tenue,
mais Miles sortit de cette soirée avec un objectif : former le plus grand
groupe de rock de tous les temps. Pour accomplir ce projet, il lui fallait un
guitar hero.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Il le trouva alors en la personne de John McLaughlin,
jeune virtuose dont le toucher doit beaucoup à son père spirituel Hendrix. Dans
le studio, Miles enregistre comme il a toujours enregistré, les bandes tournant
pendant que le nouvel orchestre improvise son jazz en fusion. Remplissant son
rôle à la perfection, McLaughlin offre à l’auditeur sa dose de riffs acides,
Miles hausse le ton pour dompter ses torrents électriques, le rock et le jazz
accouchent d’un majestueux groove mutant. Pour accentuer l’intensité hypnotique
de cette fusion, Teo Macero dessine de nouveaux décors à partir des parties
enregistrées par l’orchestre. Bitches brew fut l’album qui permit à Miles de vampiriser
la vitalité du rock. En flirtant avec ce courant haï par la plupart de ses contemporains,
il dessine une alternative aux expérimentations absconses du free jazz. Selon l’histoire
officielle, Bitches brew permit au jazz et au rock de se nourrir tels deux vases
communicants. Ce que l’on sait moins, c’est que le jazz fusion fut expérimenté
quelques mois plus tôt par John McLaughlin. </span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Nous étions alors en 1969, le guitariste s’était entiché
d’un gourou le menant sur le chemin pernicieux des délires sous acides, et il
venait de signer un contrat d’enregistrement en Amérique. De ce contrat
naitront deux albums, dont ce merveilleux Devotion. A la batterie, John McLaughlin
a récupéré un Buddy Miles au sommet de son art. Avec Mike Bloomfield , l’imposant
percussionniste vient d’enregistrer A long time comin, un album où le jazz colorait
le swing d’un blues groovy à souhait. Sur Devotion, sa frappe pachydermique
accentue l’intensité d’improvisations s’épanouissant telles d’intenses
méditations transcendantales. Devotion ressemble d’ailleurs à une version rock de Meditation , qui fit partie des derniers chefs-d’œuvre de John Coltrane.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">La guitare suit des chemins aussi tortueux que ceux
empruntés naguère par le saxophoniste, les instrumentaux explosifs déclenchent
de puissants échos. Entre les distorsions de la guitare et une rythmique
menaçante et hypnotique, l’esprit de l’auditeur est plongé dans un bain
méditatif. Les solos déchainés de John forment alors des décors surréalistes,
la pression entretenue par ce hard jazz le fait décoller vers des nirvana
vertigineux. Si Bitches brew représente la revanche du jazz sur un rock sur le
point de le tuer, Devotion montre un rock se hissant sur les mêmes sommets
artistiques que son rival cuivré.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">L’auteur de Devotion ne vit malheureusement pas les
choses ainsi. Déçu par le travail de son producteur, John fit tout pour faire
oublier cet album. Il réussit si bien que Devotion ne sera jamais réédité, ce qui
en fait un album culte. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-63717118488348294992021-10-10T18:22:00.001+02:002021-10-10T18:22:00.227+02:00John Coltrane : Interstellar space + épilogue <p><span style="color: white; font-size: large;"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-_X7HtnUxVq8/YT3LUAr07qI/AAAAAAAABcU/GoFzbZUHsLATQLOzFapi7jss0YL_i8VWwCLcBGAsYHQ/s700/interstellar%2Bspace.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="color: white; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="700" data-original-width="700" height="320" src="https://1.bp.blogspot.com/-_X7HtnUxVq8/YT3LUAr07qI/AAAAAAAABcU/GoFzbZUHsLATQLOzFapi7jss0YL_i8VWwCLcBGAsYHQ/s320/interstellar%2Bspace.jpg" width="320" /></span></a></div><span style="color: white; font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">La foule du Philarmonique Hall attend ses héros avec un
mélange d’excitation et d’angoisse. Excitation d’abord de voir Coleman Hawkins, Sonny Rollins et quelques autres légendes éternellement liées au jazz le plus
classieux. L’angoisse vient bien sûr de John Coltrane, dont le public
redoute les délires avant gardistes. Le free n’a jamais été totalement accepté,
le fait que Coltrane s’y soit converti ne faisant que renforcer la
controverse. Interrogé sur le sujet, Miles Davis affirme que le mouvement ne « correspond
pas à ce que les gens veulent entendre ». Pour lui, cet avant-gardisme
dissonant marque « la fin du jazz populaire ». Thelonious Monk tint
des propos similaires, prouvant ainsi que le jazz s’est scindé en deux camps
irréconciliables, les traditionalistes et les avant gardistes.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Ce soir-là à New York,Trane monte sur scène en compagnie
des frères Ayler. Poussé par la formidable intensité d’Albert, il déploie un
jeu abstrait qui met à l’épreuve les nerfs du public. Quelques jours plus tard,
voyant bien que le saxophoniste n’est pas prêt d’abandonner la voie du free,
Tyner et Jones décident de tracer leur propre route. Ce départ ne fit qu’accentuer
le virage initié sur "Transition", le batteur Rashied Ali et la pianiste Alice Coltrane
comprenant mieux la radicalité de Trane. Poussant sa logique expérimentale à
son paroxysme, Coltrane organise des sessions d’enregistrement en duo avec Ali.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">Quand le batteur demande quelle tonalité doivent prendre
les morceaux, son chef de file se contente de lui répondre « c’est tout
ce que tu veux que ça soit ». A chaque introduction, le saxophoniste fait
teinter des grelots, installant sa fameuse ambiance mystique. Il montre ensuite
la voie à son batteur via un premier chorus. Son jeu n’a jamais été aussi
saccadé et expérimental qu’ici, comme si il voulait que son batteur interprète
librement ses enchainements abstraits. Véritable maître de cette nouvelle galaxie,
Ali pousse alors le saxophoniste vers des textures plus ou moins rugueuses,
fait monter et descendre la pression au rythme de ses percussions. En réduisant
son orchestre au minimum vital, Coltrane réussit à rendre lisible ses plus
folles expérimentations. L’auditeur peut alors suivre ses zigzags entre les percussions,
vibrer grâce au son de textures lyriques, déchirantes ou intensément mystiques.</span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large;">"Interstellar space" n’est pas un aboutissement, les
interventions parfois hésitantes d’Ali annoncent une voie que les musiciens n’auront
malheureusement pas le temps d’approfondir. Cet album est toutefois un
remarquable laboratoire du swing, un monde musical unique. Rejeté par le grand
public, Coltrane lui annonçait ici qu’il ne pouvait plus revenir en arrière. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large; mso-spacerun: yes;"></span></p><p class="MsoNoSpacing"><span style="color: white; font-size: large; mso-spacerun: yes;">Après ce tour de force, Coltrane produisit "Expression",
un album lumineux où le lyrisme de son saxophone s’exprime pour la dernière
fois. Quelques jours après l’enregistrement de cet ultime chef d’œuvre, Trane
est pris d’une violente douleur à l’estomac. Après avoir effectué une biopsie,
les médecins lui annoncent que, si il n’est pas opéré rapidement, Coltrane est
condamné. Jugeant que les chances de réussite de l’opération sont trop faibles,
le musicien décide de ne pas se soigner. A peine deux mois plus tard, en 1967,
il décède d’une infection au foie. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><span style="color: white; font-size: large; mso-spacerun: yes;">
<p class="MsoNoSpacing">Lors de son enterrement, Albert Ayler et Ornette Coleman jouent
un vibrant requiem. Ces gémissements cuivrés représentent leurs promesses de
poursuivre les expérimentations qu’il a initiées. L’œuvre de Coltrane ne mourra jamais,
elle se perpétuera à travers les chorus torturés de ses nombreux fils
spirituels.</p></span><p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-16980821814502675452021-10-10T15:00:00.001+02:002021-10-10T15:00:00.198+02:00La parade enchantée : William Sheller - Les machines absurdes (2000)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-2sYZfkUPg4c/YVWT3smEA8I/AAAAAAAACRg/0nmIPsiSU1sG082XHUX__qCSxGmEVJVhACLcBGAsYHQ/s520/machines.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="520" height="308" src="https://1.bp.blogspot.com/-2sYZfkUPg4c/YVWT3smEA8I/AAAAAAAACRg/0nmIPsiSU1sG082XHUX__qCSxGmEVJVhACLcBGAsYHQ/s320/machines.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><p style="box-sizing: border-box;"></p><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">J'ai un rapport assez personnel avec ce disque.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Ce fut mon premier William Sheller et dans une période de ma vie où je n'étais pas forcément au mieux. Autant dire qu'il est arrivé d'un coup sans crier gare, comme un ami très cher.</span></div><p></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Après le semi-ratage (ou semi-réussite, ça dépend si l'on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide) que fut <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Albion</span>, son unique disque studio des 90's qui alternait paroles en français et en anglais, il fallait se ressaisir. Ce que l'ami William fit en prenant son temps. A partir de <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Albion</span> et <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Les machines</span>, les livraisons studio vont se faire d'ailleurs de plus en plus réfléchies et espacées dans le temps, l'auteur prenant du recul pour ciseler une oeuvre de plus en plus maîtrisée.</span></p><div id="sas_31712_2" style="box-sizing: border-box;"></div><div id="cgNative" style="box-sizing: border-box;"></div><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Comme je le disais en ouverture, <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Les machines absurdes</span> est le disque par lequel j'ai découvert l'univers de Sheller avant de partir explorer tranquillement par la suite son univers (1), je ne pouvais rêver mieux tant il est splendide de bout en bout.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Je m'en rappelle comme si c'était hier, j'étais au lycée et je devais prendre le train de banlieue direction Paris chaque matin puis ensuite à ma guise soit marcher dans une ville de Paris se réveillant péniblement, soit prendre le métro (mais pour une poignée de stations avant d'atteindre le lycée, fallait-il que je sois dans un jour vraiment flemmard). A l'arrivée dans la gare de Montparnasse, au rez de chaussée trônait l'immanquable et regretté petit Virgin megastore de la gare (2) prêt à accueillir les lèves-tôt de tous poils (et à 8h il n'y en a toujours pas des masses de magasins ouverts dans Paris) et ses petits bacs avec des disques frais à écouter au casque sur les présentoirs, côté gauche. Quand on a une journée incessante et quasi-non stop de cours, ça motive un peu quelque part.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">La pochette m'attire, un mec basique qui manque de cheveux (moi dans le futur quoi) sous une lumière bleue avec des visuels qui figurent une sorte de cycle lunaire abstrait. Allez je tente.</span></p><p style="box-sizing: border-box;"></p><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Dès la première piste, « <i>Parade (le bel adieu)</i> », je me suis pris une bonne baffe.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Coup de foudre.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Le mec est bon, il chante bien, il ne gueule pas, les arrangements sont magnifiques, les textes d'une poésie étonnante. Le reste du disque ne sera pas forcément du même niveau mais une chose est sûre, ce type sent l'élégance à mille kilomètres à la ronde. « <i>Indies</i> » et ses guitares rock corrige agréablement le tir d'<b>Albion</b>. « <i>Moondawn</i> », c'est mon second coup de foudre du disque. Une chanson lunatique, une chanson de Bretagne, de rêves brumeux, de magie. « <i>Sunfool</i> » marche sur les pas d'<i>Indies</i> avec classe. « <i>Athis</i> » et « <i>Les machines absurdes</i> » voient Sheller mêler son art à la musique électronique par petites touches tandis que « <i>Misses Wan</i> » est un saut vers l'Asie. « <i>Chamberwood</i> » qui clôt un disque presque parfait retrouve la grâce de la première piste, dans une dimension plus champêtre et baroque qui rappelle un peu l'album <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Ailleurs</span>, en plus pop toutefois.</span></div><p></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Bref, Sheller venait d'entrer brillamment dans le nouveau siècle avec un son remis à jour et utilisant avec parcimonie et maîtrise les nouvelles technologies. Un disque qu'il est beau et qu'il fait du bien.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Et dans mon cas le début d'une passion pour l'artiste qui continue encore aujourd'hui.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">======</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><span style="text-align: start;">(1) </span><i style="text-align: start;">Sans mauvais jeu de mot fallacieux quand on sait qu'un des disques de Sheller porte ce titre et que je l'ai d'ailleurs brièvement chroniqué plus tôt.</i></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"></p><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; font-style: italic;"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></span></div><span style="background-color: black; text-align: start;"><div style="text-align: justify;"><span style="color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">(2) "<i>Adieu peti ange disparu tro vite, snif..."</i></span></div></span><p></p></div><br /><p style="text-align: center;"><br /></p>Niohttp://www.blogger.com/profile/01146401660551357235noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6223409479788172667.post-7481538270721624732021-10-09T15:00:00.001+02:002021-10-09T15:00:00.200+02:00L'Automne à ta porte : William Sheller - Ailleurs (1990)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-gb8rvGfgIog/YVWRQDI4auI/AAAAAAAACRY/0ECw_4eeKEoFpmM4NxHizOZr8ke6jZlcgCLcBGAsYHQ/s600/ailleurs.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="533" data-original-width="600" height="284" src="https://1.bp.blogspot.com/-gb8rvGfgIog/YVWRQDI4auI/AAAAAAAACRY/0ECw_4eeKEoFpmM4NxHizOZr8ke6jZlcgCLcBGAsYHQ/s320/ailleurs.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><p style="box-sizing: border-box;"></p><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Univers</span> a été bien reçu.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Près de 300000 exemplaires vendus pour un disque d'or.</span></div><p></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">La confirmation qu'il y a un public qui peut suivre le musicien et valider des créations encore plus exigeantes qui sortent des sentiers battus. Sheller se sent du coup pousser des ailes et confirme la direction prise en allant encore plus loin. <b>Ailleurs </b>sera un album épuré avec juste sa voix, un piano si il y a besoin, une guitare... parfois. Et surtout un quatuor de cordes aux arrangements magnifiques. Comme le titre l'indique ouvertement, l'artiste choisit d'orienter tout l'album vers un certain "<i>ailleurs</i>", assez fascinant au final.</span></p><div id="sas_31712_2" style="box-sizing: border-box;"></div><div id="cgNative" style="box-sizing: border-box;"></div><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Les musiques s'étirent (les 8mn du « <i>Témoin magnifique</i> » et de « <i>La Sumidagawa</i> »), une bonne partie des autres titres font généralement 6mn), l'artiste prend le temps de poser sa voix, n'apparaissant en poète chantant qu'au bout d'un moment, préférant laisser l'ambiance s'installer lentement. On le repère ainsi à 3mn50 sur « <i>Le témoin magnifique</i> » quand à « <i>La Sumidagawa</i> », il ne prend son chant qu'à 3mn10. </span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Et à chaque fois l'artiste construit de véritables paysages sonores. Certes ce n'est pas un album cette fois avec un hit possible d'amadouer le public comme parfois certaines de ses précédentes œuvres, on est même ici dans l'anti-commercial revendiqué. Sobre et intimiste. <i>Ailleurs</i>, donc. Mais même si c'est épuré, ça n'est en fait jamais austère. Et quand bien même il y a des compositions à nouveau où il nous épate à fond.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Déjà appeler une chanson « <i>Excalibur</i> », il faut l'assumer.</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Mais le pire c'est justement qu'il le fait. </span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Cors, hautbois, bruits de chevaux, rythme énergique, chœurs exaltés et texte à résonance chrétienne qu'on jurerait écrit au Ve ou VIe siècle et remanié juste ce qu'il faut au XXe siècle pour laisser planer une légère note d'ironie ou de critique.</span></p><p style="box-sizing: border-box;"></p><div style="text-align: justify;"><i><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">"Il a fallu tant de terre</span></i></div><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><i><div style="text-align: justify;"><i>Pour y creuser tant de lits</i></div></i><i><div style="text-align: justify;"><i>Que des montagnes entières</i></div></i><i><div style="text-align: justify;"><i>Ne nous ont pas suffi,</i></div></i><i><div style="text-align: justify;"><i>Parce qu'il vous fallait tant de pierres</i></div></i><i><div style="text-align: justify;"><i>Pour faire des églises jolies</i></div></i><i><div style="text-align: justify;"><i>Où l'on chantait votre lumière</i></div></i><i><div style="text-align: justify;"><i>Où nous nous sentions si petits..."</i></div></i></span><p></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">Une vraie prouesse lyrique de bout en bout avec à l'époque même un clip signé par le dessinateur Philippe Druillet. C'est dire la démarche poussée très loin dans sa logique de nous emmener véritablement ailleurs... Et quand on connaît le style "science-fiction apocalyptique" de celui qui signe les épopées space-opéra complètement rock de Lone Sloane tout comme une adaptation "<i>Heavy-metal</i>" du <span class="d-offset" style="font-weight: 700;">Salammbô</span> de Flaubert, ça déménage, assurément. Un ovni clairement de plus dans la carrière de Sheller donc (1).</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">« <i>La sumidagawa</i> » n'est pas en reste non plus avec sa fresque aux influences orientales. Ni les autres titres en fait. Un album important dans la chanson française, qui prend toute sa force dans les moments mélancoliques, à l'hiver ou à l'automne de par ses tons mélodiques gris-beige et ocre...</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;">======</span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="box-sizing: border-box; text-align: justify;"><span style="background-color: black; color: white; font-family: helvetica; font-size: medium;"><i>(1) Matez-moi ça ici pour être dans une hallucination pas possible : </i><a href="https://www.youtube.com/watch?v=b6sWcUZh-zc" rel="nofollow noopener noreferrer" style="box-sizing: border-box; text-decoration-line: none;" target="_blank">https://www.youtube.com/watch?v=b6sWcUZh-zc</a></span></p></div><br /><p style="text-align: center;"><br /></p>Niohttp://www.blogger.com/profile/01146401660551357235noreply@blogger.com0