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jeudi 5 mars 2020

COS : POSTAEOLIAN TRAIN ROBBERY (1974)


Formation
Pascale Son : chant, hautbois
Daniel Schell : guitare, flûte
Alain Goutier : basse
Marc Hollander : claviers, clarinette, saxo
Guy Lonneux : batterie




De temps en temps dans l’histoire du rock il y a des ovnis qui passent, qui disparaissent et qu’on redécouvre parfois, lorsqu’ils sont de bonne qualité, des années plus tard.
Cet album de COS, leur premier, est une petite perle oubliée comme on en rencontre de temps en temps en temps dans tous les styles musicaux d’ailleurs, soit en cherchant minutieusement soit par hasard ou avec l’aide d’un connaisseur qui vous fait partager ses pépites.

Une belle découverte donc que ces belges de COS et cet album « Postaeolian Train Robbery » sorti en 1974 ; merci à Epitaph, un incollable et grand spécialiste du rock progressif sur Sens Critique de m'avoir conseillé ce disque car il y a quelques mois je ne connaissais pas. Ni même le groupe d'ailleurs.
A la première écoute beaucoup diront que c’est effectivement pas mal mais qu'il y a ici ou là des imperfections par rapport aux ténors du genre : Oui et alors ? Cela donne un charme supplémentaire et puis franchement cela tient la route sans problèmes. Car justement musicalement parlant il y a un côté « jam entre potes » qui donne un supplément d'âme, on sent que les morceaux n'ont pas été enregistrés 50 fois avant de garder la bonne prise...et c'est aussi un des intérêts de cet album. Un groupe qui ne cherche pas à obtenir le son « parfait » mais qui préfèrera plutôt partager ses émotions avec nous.


COS oscille entre jazz rock, rock progressif , avec une influence indéniable du Zeuhl mais le groupe a su créer son univers propre avec ses particularités, ses délires, même si cela rappelle effectivement parfois Magma notamment pour les voix (la chanteuse Pascale est surprenante, excellente, il suffit d'écouter « Populi », on tutoie les sommets – mais difficile de savoir en quelle langue elle chante, tout est axé sur les intonations et la phonétique, sa voix accompagne magnifiquement la musique) - et les musiciens ne sont pas des manchots loin de là, la rythmique donne le tempo où viennent se greffer le piano, la guitare et même le xylophone; du prog' qui sort de l'ordinaire avec une pointe de folie que j'apprécie bien.


Les longues plages instrumentales sont très réussies, l'impression d'improvisations comme il y en avait beaucoup à la fin des années 60 / début 70 ajoute un plus (personnellement il y a juste les passages « piano jazz » qui ne me branchent vraiment pas trop, par exemple l'intro du très jazz rock « Coloc » mais dans le même titre la guitare nous envoie un solo planant excellent et Pascale vient faire quelques apparitions où se voix sonne comme un instrument), donc un peu trop jazzy parfois mais c'est seulement un sentiment qui n'engage que moi, rien de bien grave.
Mes préférences allant néanmoins vers « Cocalnut » et « Amafam ».
Si la parenté avec l'école de Canterbury est évidente j'y vois encore une fois beaucoup de filiation avec Magma, qui pour moi reste le sommet de créativité. Et un « modèle » d'innovation…
La partie bonus du CD est plus expérimentale mais toujours intéressante (avec le très bon « Achille »).


En tout cas le vrai bonheur d'avoir découvert un très bon album, une perle disparue en quelque sorte qui n’aurait pas dû tomber dans l’oubli. Pas un chef d’œuvre non, mais une œuvre plus qu’intéressante pour passer un très bon moment.

En 1976 le groupe a sorti un second album "Viva boma" un peu moins bon, moins créatif puis trois autres jusqu'en 1983, avant la séparation définitive.