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dimanche 14 juillet 2019

Edito : Mad Max 2945


Nous sommes en 2945 , la chine a gagné la troisième guerre mondiale , sans trop combattre d’ailleurs, et l’Amérique se reconstruit progressivement grâce aux bras de nouveaux pionniers. Dans une maison si vétuste qu’elle semble sortie du film « les raisins de la colère », un homme pense au passé.
                                                                 
Il était là lorsque, méprisé par un parti démocrate décadent, l’amérique profonde fut traitée de tous les noms. Raciste, homophobe, violent , illettré , le salarié blanc , qui représentait la majorité du pays , était sacrifié sur l’autel du vivre ensemble. Ce qu’il a pu se faire insulter lorsque, ayant rejoint Clint Eastwood et quelques philosophes de tous pays, il attaquait violement une doctrine morbide.

Sous couvert de bonnes intentions, les lobbies communautaires inventaient un nouveau racisme , une ségrégation culturelle d’autant plus vicieuse qu’elle était chérie par une jeunesse décadente. Ils commencèrent sur des sujets en apparence futiles, demandant l’interdiction de pièces où des blanc se déguisaient en noir , hurlant que ces mêmes noirs n’étaient, en plus, pas assez représentés au cinéma.

C’est d’ailleurs la réponse à ce premier grief, « il y’a autant de noirs à Hollywood que de blancs à bollywood ou dans le cinéma africain »,  qui lui valut sa première peine de prison. Condamné pour des idées, il n’aurait jamais cru ça possible dans le pays de la liberté.

Alors il a purgé sa peine, presque prêt à se résigner, pour lui une telle absurdité ne pouvait qu’être passagère. Et puis, ils ont osé attaquer l’inattaquable, faire passer un symbole de libération pour un emblème de leur fascisme fantasmé, ils s’en sont pris au rock. Il leur fallait un symbole, et ce fut les stones. Ces hommes ayant participé à mélanger la culture noire et blanche , chiant ainsi sur la connerie de l’apartheid, étaient aujourd’hui qualifiés de symboles du « racisme structurel ».

Appropriation culturelle , voilà le terme de novlangue qui fit tomber le plus grand groupe du monde. La jeune génération ne réfléchissait déjà plus, sa raison était enfermée dans le temps présent comme dans un étau , et cet étau avait fini par l’asphyxier. Non éduqué par des parents les imitant pour ne pas paraitre « vieux » , insulte suprême dans un monde voué au culte de la jeunesse, celle-ci était en plus largement abrutie par les smartphones , et des réseaux sociaux devenus un redoutable outil de propagande.

On fit alors des émissions expliquant que ces « oppresseurs » avaient pillé les formules de Muddy Water , le condamnant ainsi à l’anonymat. Qu’importe que le succès des stones ait en réalité déteint sur pas mal de bluesmen, leur assurant ainsi une notoriété qu’ils n’espéraient plus, la machine était en marche.

De peur de se faire attaquer par une jeunesse hystérique, amazon et les principales chaines de distributions ne vendirent plus aucun disque des stones. Après ça, de nouveaux « musicologues » , sortis de facs inconnues , passaient au crible chaque artiste et chaque titre , décrétant ce qui était acceptable ou pas.
                                                        
La bataille était gagnée d’avance , le rock ayant déjà essuyé les assauts d’une pop ultra commerciale , son massacre par une bande de nouveaux curés politiquement corrects ne choqua pas grand monde. Alors quand notre héros continua tranquillement son site, utilisant sa plume pour ouvrir ces esprits étriqués, les menaces tombèrent. Pour s’intéresser à une musique aussi dépassée, et en faire la promotion alors que les grands lobbies avait dénoncé ses travers, il devait avoir des idées racistes.

Les Etats Unis étant désormais regroupés avec l’Europe dans une grande confédération occidentale, les émissions diffusées dans plusieurs pays s’indignaient de ses chroniques, moquaient la passion de cet « ignoble raciste réactionnaire », comme le disait un Yann Barthes toujours prompt à suivre le conformisme ambiant.   
Invité à son émission, il fit face à trois adversaires d’autant plus redoutables qu’ils avaient la morale populaire de leur côté. Il s’en sortit pourtant plutôt bien, rappelant simplement que ce que ces hystériques voyaient comme un vol culturel était en réalité un formidable brassage, sans oublier de citer les nombreux groupes multiraciaux.

Mais comme le disait Engels : « Arrivé à un certain niveau, le nombre devient une qualité », et les cerveaux étaient déjà trop empoisonnés pour raisonner autrement que selon la philosophie dominante. Résultat,  son intervention eut un effet catastrophique, les jeunes brûlant disques et livres sur le rock en place publique. Pensant avoir trouvé un excellent filon électoral, présidents et ministres se réunirent pour prononcer un discours vibrant … de connerie. « Jeunesse occidentale, continuez de nous interpeler sans relâche. C’est sous les coups passionnés de votre indignation que la bête immonde de l’intolérance finira par mourir. »  

Quelques jours plus tard , on l’interpela , au coté de Philippe Manœuvre , Zegut , Eudeline , et autres grandes figures de la critique rock, ainsi qu’une poignée de musiciens impies. Cette fois il était parti pour prendre perpette, et ne devait sa liberté qu’aux chinois. Ayant pris conscience de la faiblesse de l’occident, ceux-ci envoyèrent quelques missiles en direction de l’Europe.

La réaction ne se fit pas attendre, l’occident s’étant totalement démilitarisé pour « ne plus jamais commettre les erreurs du passé », une capitulation fut signée dès la chute du premier missile. La chine organisa alors un grand déplacement de populations, faisant de l’Amérique une terre vierge, qui n’apparaissait même plus sur les cartes.

Heureusement, la bombe avait pété assez proche de la prison de notre dissident pour en faire tomber un mur. Il réussit donc, après un long périple, à rejoindre une Amérique revenue à l’époque de ses tribus indiennes. Ne jugeant pas nécessaire de les massacrer, les chinois avaient laissé en vie les dernières tribus amérindiennes.

Pacifiste, ces tribus laissèrent nos rock addicts rebâtir l’ex superpuissance. A une époque où les hommes étaient immortels, ils avaient tout leur temps. Ayant retrouvé une pile de disques , qui ont échappé à l’obscurantisme passé , ils passaient sans cesse les stones et autres classiques du rock.

Ils finirent par reconstituer une grande puissance après plusieurs siècles, une puissance ayant sa culture, mais la faisant évoluer au contact d’un empire chinois qui prit conscience de son importance, après plusieurs siècles d’ignorance.

Notre homme était alors devenu président d’une terre brillant par sa culture, et où tous contribuaient à l’élévation de l’esprit humain à travers leurs créations. Et bien sur , le rock en était l’emblème , « rockin in the free word » étant devenu l’hymne de cette nouvelle terre.  

Si il y’a une leçon à retenir de cette fable, c’est que l’anti racisme ne vise pas à opposer « oppresseurs et opprimés » , où à inciter chacun de surjouer son « identité », mais tout simplement à créer des mœurs favorables à tous.

Le rock l’a compris avant toute autre culture, mêlant les sons et les ethnies sans présenter ce changement de façon clivant. Ce brassage était juste naturel, cette culture dépassant les questions d’identité égoïste , pour créer une œuvre dépassant l’égo de ses géniteurs.