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dimanche 17 mai 2020

KILLING JOKE : killing joke (1980)

Formation
Jaz Coleman : chant, claviers/synthés
Geordie Walker : guitare
Youth : basse
Paul Ferguson : batterie

1980 : la première vague punk anglaise de 76/77 est passée, beaucoup de groupes ont arrêté ou ont évolué vers d’autres styles.
Se dessinent de nouvelles tendances :
les punks radicaux, anarcho-punk notamment, accélèrent le tempo et voici le punk hardcore qui naît ; la nouvelle vague (new wave), plus tournée vers l’électronique et entre les deux un genre un peu fourre-tout appelé post-punk et qui regroupe une multitude de combos. Et le point commun entre punk et post-punk est le nihilisme, bien qu'il caractérise souvent différemment.
Formé en 1979 Killing Joke n’aura pas attendu longtemps avant de sortir son premier album éponyme (1980) et qui est caractéristique de cette vague post punk, mixant diverses influences musicales.
Pour ce groupe les influences punk se mélangent à un côté plus new wave (mais le synthé reste globalement assez discret) d’une part mais aussi à un côté rock tribal/industriel qui va grandement influencer les Ministry, Nine Inch Nails, Godflesh, Kill the thrill et consorts.
Déjà la pochette donne le ton, magnifique en noir et blanc, presque floue, mystérieuse, quasi surréaliste.
Et participe au côté sombre, ténébreux voire gothique - pas trop ici - qu’on va accoler à ce mouvement.
A la fois primaire (de prime abord) et fouillé (si on s’attarde un peu plus sur les morceaux) ; tantôt tribal, prémisse au rock industriel de la fin des 80s ; tantôt new wave ; tantôt plus agressif.
Et nous tenons là un disque important du post punk, l’archétype de ce que sera ce courant qui perdure jusqu’à aujourd’hui, Killing Joke posant, avec d’autres, les bases.
Il faut dire qu’au départ ce n’est pas forcément mon univers musical de prédilection (tout ce son 80s ce n’est pas ma tasse de thé loin de là, en général trop synthétique pour mes oreilles bercées au punk et au heavy metal mais avec KJ l'énergie n'est pas un vain mot donc me voilà rassuré).
Mais voyons ça de plus près.
Pour moi « Requiem » est loin d’être le meilleur titre (peut-être même celui que j’aime le moins ! ) mais il donne malgré tout le ton au disque.
« Wardance » est excellent, je trouve que c’est le meilleur morceau de l’album, avec un riff de guitare surplombé par une basse (la basse de Youth est omniprésente comme dans beaucoup de groupes post rock ou post punk, lourde et « grasse » et parfois presque funkysante) et la voix éraillée si particulière de Jaz Coleman qui colle bien au côté primaire (notamment accentué par la batterie) mais aussi mystique/mystérieux de la musique. Et un refrain qui claque !
Les autres temps forts sont « Tomorrow’s world » et ses nappes de claviers froides et « inquiétantes » et « The wait » un vrai titre rentre dedans, encore un grand riff de guitare. J’adore !
On peut également citer « Complications » où Jaz change de répertoire vocal avec un chant plus « new wave » mais ça reste de haut niveau.
Puis « SO36 » qui dégage un côté hypnotique froid et sombre, nihiliste et malsain.
Parfois ici ou là quelques bidouillages électroniques qui donnent selon les morceaux un côté plus coloré ou plus sombre mais le tout garde une atmosphère bizarre
D’ailleurs le synthé/clavier ne sonne jamais commercial comme malheureusement trop de groupes de new wave trop FM.
Un album qui peut dérouter mais qui reste un classique à l’influence incontestable et malgré le côté parfois inégal de l’ensemble reste finalement un must du rock des années 80.
Ensuite le groupe sortira encore quelques bons albums, parmi lesquels on peut citer dans des genres différents Pandemonium (1994) et Pylon (2015)