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jeudi 26 septembre 2019

MOTORHEAD : ACE OF SPADES (1980)

FORMATION :

« Lemmy » Kilmister (basse, chant)

« Fast » Eddie Clark (guitare)

Phil « Philty » Taylor (batterie)


Quoi encore une chronique sur Motörhead ? Tout le monde connaît ça ne sert à rien !

Ah là je dis halte : évidemment tous les fans de rock connaissent mais parmi ceux qui sont nés ces trente dernières années beaucoup ne connaissent pas ou alors juste de nom, j'ai fait le test aupès de collègues ou relations pas spécialement branchés rock et peu ont entendu parler de Lemmy et sa bande ou alors juste de nom, vaguement ; cela peut paraître incroyable mais c'est la réalité, faites le test vous même vous verrez  : et plus les années passent plus la mémoire collective se liquéfie et plus de grands noms du rock disparaissent (encore qu'avec internet c'est moins vrai) et si un groupe ne doit pas disparaître c'est bien Mötorhead car il représente l'essence même du rock, son aspect le plus authentique.

Il n'est donc pas inutile, dans le contexte actuel, d'enfoncer le clou et de publier une nouvelle critique, presque un devoir de mémoire (bon là j'exagère peut-être un peu ! ).

Retour donc 40 ans en arrière : après le (très légèrement) décevant « Bomber » (1979) Motörhead nous devait une remise à niveau et c'est chose faite avec « Ace of spades », sorti en 1980 et qui est clairement le deuxième meilleur album studio du groupe derrière « Overkill » ; en plus il comporte l'un de leurs meilleurs titres « Ace of spades » et un morceau que j'adore « Dance ». Le morceau « Ace of spades » est d'ailleurs le grand standard de Motörhead que les fans réclamaient à chaque concert et dont Lemmy finira par ne plus trop supporter !
Pour ma part je dirais qu'il est un poil moins bon que Overkill, moins « parfait » mais c'est une question d'appréciation personnelle (son, compos, ambiance de l'album...) ; un peu moins bon que Overkill mais excellent quand même, c'est du Motorhead, quoi !
Les compositions sont bonnes que ce soit les classiques, ceux qu'on retrouvera régulièrement sur scène (« Ace of spades », « The hammer », « (We are) the road crew » que les titres de « seconde » zone (« Live to win », « Fire fire », « Shoot you in the back », « Jailbait » et mention spéciale à « Love me like a reptile »)


Comme sur Overkill on retrouve des différences de tempo entre les titres ce qui fait que les morceaux ne se ressemblent pas, que les rythmes sont alternés et qu'il y a malgré la puissance omniprésente une certaine diversité. Motörhead n'est pas aussi monorythmique qu'on veut bien le dire.
Le son de la guitare de Fast Eddie tend toujours vers un blues/rock'n'roll très sauvage, très 70, et toujours la basse hallucinante et stratosphérique de Lemmy, véritable guitare rythme. Une basse qui donne le son unique du groupe et que quasiment personne n'arrivera à reproduire. Et une batterie véritable rouleau compresseur sur les morceaux les plus rapides.
Jamais la notion de power trio n'a été aussi bien symbolisé que par Motörhead. Aucun des musiciens n'est un virtuose hors norme pourtant l'alchimie opère comme par magie.
En fait en cherchant bien un seul morceau paraît un peu plus « faible » que les autres « The chase is better... ».


Quand on parle de Mötorhead il faut toujours avoir en tête qu'en 1979/80 aucun autre groupe ne jouait aussi fort (y compris chez les punks où la seconde vague emmenée par Discharge commençait tout juste à enregistrer ses premiers EP), aucun autre groupe n'avait une telle puissante. La bande à Lemmy était à part, unique et quelque part a continué à l'être tout au long de sa carrière.

Et 1979/1981 c'est l'âge d'or du groupe, là où il est à son apogée avec sa meilleure formation. Un classique du heavy metal même si Lemmy a toujours eu horreur de ce terme et a toujours préféré parler de rock'n'roll mais du rock speedé sous amphétamine.
Avec Motörhead on est bien dans l'esprit et dans la continuité des Stooges, du MC5 et de Grand Funk Railroad (en intro je parlais de grands groupes tombés dans l'oubli au fil des années et Grand Funk en est un bon exemple), c'est à dire du rock'n'roll sauvage, agressif et bestial, poussé à son maximum, sans compromis, toujours dans l'urgence....et quand on écoute « Ace of spades » on se dit que le rock ne pourra jamais mourir !
PS : Et dire qu'il y aura encore un classique, LE classique live avec "No sleep 'til Hammersmith".


mercredi 29 mai 2019

Mötorhead : Bastards (1993)




Qui dit Mötorhead dit Lemmy. Pour tous les fans de Metal (et pas que ), l'homme était une légende de la musique. Un des visages les plus reconnaissable du monde la musique, que tout le monde même les non-initiés connaissait. On le connaissait pour ses excès, pour son pustule sur la joue et sa voix atypique. Et derrière son image de dur se cachait un songwriter très sous estimé. 

Pourquoi Bastards et pas Overkill ou Ace Of Spades, ou même encore Iron Fist ou Rock'n'Roll (disque très sous estimé dans la discographie du groupe), et bien parce Bastards est un des meilleurs disques du groupe et c'est pas moi qui le dit c'est Lemmy dans son autobiographie (lisez- la ça vaut le coup). Ca tombe bien c'est aussi un de mes préférés du groupe. 

A l'époque et depuis 1984, le groupe est un quatuor, composé de Lemmy à la basse et  au chant, de Phil Campbell et Wurzel aux guitares et 4 batteurs  qui se succèdent : Phil Taylor batteur des grandes heures du groupe qui se fait virer une première fois remplacé par Pete Gill qui se fait à son tour virer remplacer par Phil Taylor qui lui aussi se faire revirer du groupe, remplacé par Tommy Aldridge en tant que musiciens de session puis par Mikkey Dee qui restera jusqu'à la fin du groupe. En quatuor Motorhead fera 6 albums (+ les 4 morceux inédits de la compilation No Remorse), et celui-ci est l'avant dernier à 4 et le 11 ° album du groupe. 

Après les échecs des deux albums précédents, 1916 (très sous-estimé lui aussi) et March or Die (souvent considéré comme le plus mauvais album du groupe) qui ont marqué une rupture avec les albums précédents : des ballades, du saxophone, du violoncelle. Pour ce disque le groupe revient à ses fondamentaux, du gros son qui ne fait dans la dentelle. Enfin presque.

Car sur ce disque on est obligé de parler du morceau "Don't Let Daddy Kiss Me", mon morceau préféré du groupe. Lemmy au sommet de l'émotion avec une chanson qui traite des abus sexuels sur les enfants. La chanson se met du point de vue d'une petite fille qui supplie Dieu ne pas laisser son papa l'embrasser et se coucher a coté d'elle. La chanson était écrite depuis plusieurs années et Lemmy l'avait proposé a Joan Jett ou Lita Ford, trouvant qu'elle aurait plus de poids chanté par une femme. Cela aurait du faire comme ça, les artistes a qui il a proposé le morceau la voulait la plupart du temps mais le manager mettait son véto, donc Lemmy s'est résolu à l'enregistrer.

Cet album contient des chansons politiques (ce qui n'est pas nouveau chez le groupe) comme On Your Feet on Your Knees qui critique l'homme et sa folie. Le narrateur de la chanson voit à la télé tellement de choses horribles qu'il croit que ça n'est pas réel. On retrouve aussi des chansons sur la guerre et la violence (l'album 1916 traitait en partie de la première guerre mondiale), comme I Am the Sword et Death or Glory ou Lemmy site plein de batailles de l'Histoire, qu'il en est l'ultime survivant mais que ça ne lui apporte aucun réconfort.

Ce disque revient donc au fondamentaux du groupe, Mikkey Dee c'est très bien intégré dans le groupe et l'album est excellent. Mötorhead a un nouveau producteur, Howard Benson . Le courant est bien passé entre eux. Lemmy et Phil n'arretait pas de le charrier sur sa façon de s'habiller et disaient qu'ils l'avaient engagé car c'était le seul dans leur prix. Il produira trois autres albums du groupe.


Avec tous ces facteurs, ce disque a du être un succès. Hé bien non, ce disque ne marchera pas. Et ce n'est pas de la faute du groupe. Mötorhead est un groupe qui a pas mal changé de maison de disque durant sa carrière. Pour ce disque ils se retrouvent chez ZYX, un label allemand qui enregistre un peut tous les styles musicaux. Et la label n'a fait aucune promo pour le disque, refuse d'envoyer des exemplaires promos. Le groupe a du envoyer lui-même 200 CD Promo et le disque a été très mal distribué aux Etats-Unis. Malgré cela Bastards est souvent considéré, à juste titre comme l'un des meilleurs disques du groupe.

lundi 10 décembre 2018

[CHRONIQUE] Motörhead - No Sleep n'till Hammersmith (1981)


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On ne le dira jamais assez, Lemmy Kilmister était déjà un grand bassiste avant de former Motörhead. Après avoir été Roadies pour Hendrix, il commence à se faire connaitre au sein d’Hawkwind. Poussant le psychédélisme au sommet de sa violence, le groupe joue dans des salles fermées à clef après l’arrivée du public. Cette précaution permet aux observateurs les moins téméraires de suivre leur mauvais trip musical jusqu’au bout.

Pour en arriver à ce brouhaha terrifiant, la basse de Lemmy est aussi importante que les discours apocalyptiques écrits par Michael Moorcock. Jouant de son instrument avec la férocité d’un guitariste, Kilmister livre un magma sonore inédit. Avec lui, la basse n’était plus seulement un soutient rythmique, et rivalisait d’agressivité avec la guitare.

Et puis le colosse est sorti de son rôle de discret bassiste, en écrivant "Silver Machine", le seul tube d’Hawkwind. A partir de là, des tensions commencent à apparaitre, et les autres musiciens finissent par le virer sous prétexte qu’il consomme trop d’amphétamine. Dans un  groupe ou tous les autres membres sont friands de LSD, Lemmy estimera que son éviction était liée au fait « qu’il ne consommait pas la bonne drogue ». Cette fin brutale l’incite à abandonner la basse, qu’il ne touchera pas pendant plusieurs jours.
Mais son ambition n’avait pas disparue avec Hawkwind, et il engage vite Larry Wallis, avec qui il réunit la première version de Motörhead. Issu des Pink Fairies, autre ténor d’un psychédélisme lourd et violent, Wallis semble parfait pour créer le rock sous amphétamines que veut produire son leader.

Cette formation ne durera pas longtemps et, alors que le groupe s’apprête à enregistrer son premier album, le batteur jette l’éponge. C’est à ce moment que Phil Taylor, que Lemmy connait depuis longtemps, lui révèle qu’il est aussi batteur. Le trio enregistre donc On Parole, mais les critiques ainsi que les concerts qui suivent la sortie de l’album son calamiteux. Suite à un de ces concerts ratés, le groupe récolte en 1976 le titre de « pire groupe de l’année » de la part de la presse spécialisée.

Après cette triste aventure, c’est au tour de Larry Wallis de jeter l’éponge, et c’est encore Phil Taylor qui va sauver le groupe. Celui-ci propose d’engager Eddie Clarke, également guitariste émérite, avec qui il a travaillé sur différents chantiers.
La formation la plus populaire de Motörhead est en place et , si les ventes ne sont pas encore impressionnantes, le trio d’album Overkill, Bomber et Ace Of Spades, leur permet d’être enfin pris au sérieux.
Sortis en 1979 et 1980, les trois albums montraient un groupe soudé comme une phalange grecque, transperçant le mur du son à grands coup de riffs Rock paranoïaques. Car oui, Motörhead était avant tout un groupe de Rock, reprenant les formules carrées de Little Richard et Chuck Berry à un rythme effréné.
                                                                                                                                                    
C’est en live que ces bombardements sonores, assommant une nué de Hard Rocker reconnaissants, prennent toute leur ampleur. Enregistré à l’Hammersmith Odeon, No Sleep n’till Hammersmith est un véritable Best Of sous amphétamine. Il permet également de voir que ce groupe de colosses barbus ne se résumait pas à une bande de bourrins hyperactif, tapant sans cesse sur le même clou de façon obsessionnelle. S'il reste les meilleurs lorsqu’il s’agit de déverser du Rocks 'speedé', comme le tonitruant "Ace Of Spades", le pattern de batterie de "Overkill" débouchant sur une explosion orgiaque, ou encore l’hymne vindicatif "Bomber", on aurait tord de résumer ce live à ces quelques assauts assourdissants.
Sans doute encore influencé par son passé psychédélique, Lemmy est aussi capable de changer son énergie agressive en une lourdeur planante. Avec sa rythmique hypnotique, "Metropolis" semble annoncer le Stoner Rock , alors que "Iron Horse" est doté d’un riff plombé, qui semble rivaliser avec la guitare pachydermique de Tony Iommy.

Ce qui lie le tout, c’est bien sûr la force d’un groupe soudé pour célébrer la percée de son 
Rock lourd. La force de Motörhead, comme celle des Stooges, n’était pas liée à la virtuosité de leurs membres, mais à la cohérence de leur union. Tous les titres durent moins de cinq minutes, le groupe ne se perd pas dans des solos et autres improvisations superficielles, et se contente de marteler son Hard Rock avec une cohésion sans faille.

Sorti en 1981, No Sleep n’till Hammersmith reste aujourd’hui le disque le plus vendu de Motörhead. C’est aussi un Live incontournable.