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samedi 30 novembre 2019

STEREOLAB : Cobra and Phases Group Play Voltage in the Milky Night (1999)

Formation :

Laetitia Sadier
Tim Gane
Mary Hansen
Simon Johns
Morgane Lhote
Andy Ramsay


Stéreolab est un groupe franco-britannique fondé au début des années 90 par Laetitia Sadier (et oui une française) et Tim Gane, anglais.
Groupe inclassable, unique, attachant, imprévisible, déroutant et atypique par excellence, quasiment insaisissable et définitivement hors des modes et hors du temps ; c'est pour cela que j'aime Stereolab même si tous leurs albums ne sont pas toujours au niveau où leur potentiel devrait les porter.

Stereolab a été catalogué au fil des albums : pop, pop 60's, pop psychédélique, progressif, easy listening, post rock, expérimental, musique avant-gardiste, électro, art rock, krautrock, variété, pop alternative, space rock, musique planante, musique électronique etc etc avec quelques influences de musique latino et même jazzy sur quelques titres. Sur Sens critique un internaute a proposé le terme de krautpop et effectivement je trouve que cela colle très bien.


Le groupe a l'art d'utiliser des instruments tels le xylophone ou le vibraphone à la sauce 60's rendant le tout à la fois vintage et moderne.
Dans un album, et c'est vrai ici, les influences et atmosphères sont multiples et c'est ça qui fait le charme du groupe car Stereolab a l'art du contre-pied bien que la base musicale de chaque album soit plus ou moins la même.
Stereolab a notamment l'art de procéder par « boucles » répétitives d'où d'une affiliation évidente avec le krautrock.
Autant j'avais été déçu par « Dots and loops » autant sur « Cobra and phases group play voltage in the milky night » leur sixième album l'alchimie prend mieux.
Pour moi on a affaire ici au meilleur album du groupe (devant « Emperor Tomato Ketchup » et « Mars audiac quintet » ; « Transient Random-Noise Bursts With Announcements » ayant également quelques qualités) ; c'est plus diversifié, les compositions sont plus recherchées et de meilleure qualité.


Il faut dire aussi que le groupe est un véritable stakhanoviste de l'enregistrement : une discographie longue comme le bras, plus de 10 albums en 15 ans de carrière sans compter les EP's, les remix et les compilations.
En général Stereolab n'est pas facile à appréhender car leur musique est à la fois simple et complexe mais « Cobra » est malgré tout plus accessible (même s'il reste déroutant à bien égard). Tout en restant iconoclaste, diversifié et surprenant !!
Comme à chaque album l'ambiance est vraiment unique et surprenante mais malheureusement comme souvent les morceaux sont de valeurs inégales, le groupe veut trop en faire, c'est un peu trop long et il y a du déchet (alors qu'en prenant les 10 meilleurs titres on aurait un album FA-BU-LEUX!! ). Dommage mais comme je l'ai dit plus haut Stereolab a beaucoup enregistré, peut-être trop, donc avec de la qualité forcément variable...


Cela débute par « Fuses » morceau jazzy avec cuivres et xylophone/vibraphone puis « People do it all the time » musique estampillée science fiction planante avec toujours des mélodies et des choeurs remarquables (le groupe, toujours emmené par l'emblématique et discrète Laetitia Sadier, est maître dans l'art de superposer et de mélanger les voix).
« The free design » un des meilleurs titres de « Cobra » , rythme salsa latino, sublime.
« Blips drips and strips » et « Infinity girl » encore un xylophone/vibraphone remarquablement utilisé et toujours ces voix et ces mélodies qui font mouches, des mélodies tout en finesse, tout en douceur mais appuyées par une musique impeccable.
« Italian shoes continuum » ambiance SF space pop on se croirait dans une série de SF des 60's.
« Oh hop detonation » l'autre morceau phare, rythmique entraînante et envoûtante (le genre de titre plus accessible enregistré par Stereolab). Celui dont la mélodie vous reste dans la tête un certain temps.


La deuxième partie est moins bonne.
« Puncture in the radax permutation » est plutôt réussi avec son final plein de violons.
« Blue milk » titre expérimental et hypnotique, plus que correct , j'aime bien.
Par contre « Velvet water » tout comme « The spiracles » sont à oublier, plus sirupeux, trop mièvre, trop mou !! C'est le côté» négatif de Stereolab ces petites « chansonnettes » sans grand intérêt.
Donc pour récapituler les meilleurs titres sont « The free design » et « Oh hop detonation » puis juste derrière « Blips drips and strips, « Infinity girl » et encore « People do it all the time ».
Au final beaucoup d'ambiances assez uniques et spéciales, une musique assez improbable, beaucoup de trouvailles vocales (en pop rock se sont souvent les groupes féminins ou à chanteuse qui innovent le plus dans ce domaine et Stereolab en est encore un exemple), une pop hors du temps, hors des modes, hors des normes, un album plus complet que « EmperorTomato Ketchup » (le disque le plus accessible du groupe et que beaucoup considèrent comme leur meilleur), « Mars Audiac Quintet» ou « Dots or loops ».
Même si Stereolab n'est pas facile d'accès et qu'il faut souvent écouter plusieurs fois avant d'apprécier j'adore ce groupe car il joue une musique pop d'apparence simple et entraînante mais qui se révèle d'une grande subtilité (malgré des défauts), musique qui prend sa pleine valeur sur scène où les improvisations et digressions musicales font merveille (à voir absolument live).


En tout cas il faut absolument avoir écouter Stereolab au moins une fois dans sa vie et ce « Cobra » est un bon compromis entre le côté expérimental du groupe et son côté plus accessible. L'album plus abouti et le plus complet aussi.
Je mets sans hésiter une bonne note pour les temps forts et pour l'originalité de l'ensemble (et malgré les quelques temps faibles)
Et n'oublions pas que Stereolab est assurément l'un des groupes les plus excitants de ces 30 dernières années (et qui vient de se reformer en 2019 pour des concerts après près de 15 ans d'absence).