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jeudi 31 octobre 2019

Slayer : Reign in Blood (1986)




Sorti la même année que le Master of Puppets de Metallica, ce troisième album de Slayer est celui qui propulse le groupe dans une autre catégorie.Les deux premiers albums du groupe sont inégaux, le premier Show No Mercy est un poil bancal et surtout il est fait avec les moyens du bord, une production qui ne lui rend pas justice. On ne va pas dire qu'il est inécoutable mais faut s'accrocher. C'est le groupe qui a payé l'enregistrement de sa poche. Le suivant Hells Await est déjà un peu plus professionnel et de meilleur qualité dans les chansons. Le groupe livre des morceaux plus longs (seulement 7 morceaux pour un album plus long que le précédent qui contenait 10 pistes). Pour l'album qui nous intéresse, plusieurs choses ont changé.

Le groupe a changé de maison de disques passant chez Def Jam, spécialisé en premier lieu dans le Rap. La rencontre avec Rick Rubin, l'un des fondateurs du label sera déterminante pour le groupe. C'est Dave Lombardo le batteur du groupe qui les met plus ou moins en relation. Rubin devient leur producteur pour tous les albums suivants du groupe (sauf le dernier Repentless). Quand il quittera Def Jam en 1988 pour fonder Def American, Slayer sera le premier groupe qu'il signera. Le groupe est surpris de l’intérêt que leur porte Rubin vu le coeur de cible de Def Jam. Mais impressionné par son travail sur des albums de Run-DMC par exemple, il se laisseront convaincre. Avec un producteur comme Rubin le groupe est prêt à rentrer en studio. Pour cet album, le groupe décide d'abandonner les morceaux longs proposé dans l'album précédent. Sur les 10 titres de l'album 7 font moins de 3 minutes. Le tout donne un album de même pas une demi-heure dans son édition originale. 

Ecrit et composé, comme le premier album, par le duo de guitaristes Kerry King et Jeff Hanneman (sur Hells Await, le bassiste/chanteur Tom Araya a participé a la composition), l'album est joué a cent à l'heure, mené par la batterie puissante de Dave Lombardo (l'un des maitres de la double pédale dans le métal), agé de 22 ans à l'époque, on sent qu'il a travaillé son jeu depuis le premier album. King et Hanneman envoient des riffs incroyables et des solos plutôt inspiré. Ce qui n'a pas toujours été leur point fort il faut le reconnaitre. En plus de tout ça, Tom Araya à la basse et derrière le micro hurle comme si sa vie en dépendait.

Si cet album est le plus connu du groupe (la plupart des gens qui ont entendu parler de Slayer ne connaissent que ce disque du groupe) ce n'est pas uniquement parce que c'est leur meilleur album, même si les deux suivants ne sont pas loin en qualité, c'est aussi parce que c'est celui qui a le plus fait polémique. En effet, Columbia, le distributeur habituel des disques Def  Jam a refusé de distribué l'album, c'est donc Geffen qui s'en ait chargé mais sans faire apparaître l'album dans le calendrier des sorties d'albums. Le premier morceau, Angel of Death est à l'origine de la polémique. Là ou les précédents albums du groupe se concentrait sur des thèmes sataniques, ce disque traite plus de la mort, du sentiment anti religieux et de meurtre, thèmes classiques dans le metal de l'époque. Mais Angel of Death décrit des expériences sur les humains menés dans les Camps de Concentration par le docteur Joseph Mengele, surnommé L'Ange de la Mort. Le groupe traine depuis cette époque là une réputation de groupe nazi avec laquelle ils ont allègrement joué tout au long de leur carrière.  Notez la prononciation quasi similaire entre le titre de l'album et le dernier morceau du disque, lors de ce morceau en Live il faut savoir qu'il pleuvait vraiment du sang sur scene (ou tout du moins quelque chose qui rappelait du sang)


Sans passage radio, l'album rentre dans le Billboard et le groupe se forge une très bonne réputation auprès de la presse spécialisé qui encense l'album. Ce qui leur fait de la pub aussi est la présence de Kerry King sur l'album Licensed to Ill des Beastie Boys. Les deux groupes étant signé chez Def Jam et produit par Rick Rubin, Kerry King vient joué de la guitare sur le morceau No Sleep till Brooklyn des Beastie. (je crois meme qu'il apparait dans le clip de la chanson).

Après la sortie de l'album, Dave Lombardo quitte le groupe lors de la tournée mais Rubin mettra tout en oeuvre pour le faire revenir dans le groupe avec succès. Le groupe sortira encore deux excellents albums studios après celui-la plus un Live Decade of Agression (rarement un album a aussi bien porté son nom) avant que Lombardo ne quitte à nouveau le groupe en 1992. Les années 90, comme pour tous les groupes de metal seront difficile pour Slayer. Lombardo reviendra dans le groupe au début des années 2000 pour en repartir en 2013, l'année ou Jeff Hanneman décédera, malgré la perte d'un de ses membres historiques, Slayer décide de continuer et c'est Gary Holt d'Exodus qui est embauché pour remplace Jeff. Le groupe sortira un dernier album en 2014 avant d'entamer une grande tournée d'adieu qui doit se terminer en fin d'année 2019. 

Si leur discographie est inégale, Reign in Blood en est la pièce maîtresse, probablement le plus grand disque de thrash metal de l'histoire, en tout  cas surement le plus abrasif et subversif.



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