Ils contribuent au WebZine

mercredi 7 juillet 2021

JOY DIVISION : An ideal for living (1978)



Quand on parle de Joy Division on pense évidemment d’abord à « Unknown pleasures » et « Closer » leurs deux albums phare, à la fin tragique du chanteur Ian Curtis qui s'est donné la mort à 23 ans en 1980, mais on oublie bien souvent « An Ideal for Living » sorti en 1978 et qui est le premier enregistrement du groupe, le plus punk et le plus chaotique aussi, notamment de par sa production très primaire, même si certains passages annoncent déjà clairement le post-punk qui commence à pointer le bout de son nez (l’intro de « No love lost » par exemple et surtout « Leaders of the men ») et qui sont déjà précurseurs de ce que fera par exemple Killing Joke sur son premier album. Ces quatre titres déploient une énergie très différente des futurs « classiques » du groupe, albums nettement plus sophistiqués.
Pour ma part je trouve qu’il y a un bon dosage, un bon équilibre entre ce qu'on appelle le "punk 77" et ce qui va devenir le post-punk et dont cet enregistrement pose déjà quelques jalons.
Disons le tout net au risque de créer l’incompréhension c’est assurément l’enregistrement de Joy Division que je préfère mais je ne suis pas forcément objectif dans la mesure où je ne suis pas un grand fan de post-punk et encore moins de new wave (et de tout ce qui s’en rapproche, et à plus forte raison la cold wave !!) et que la suite de la carrière de Joy Division, celle qui est quasi divinisée, m’emballe moins.
« An Ideal for Living » est donc davantage rentre-dedans, on est encore 1978, le punk évolue mais n’est pas mort, quoiqu’en disent certaines mauvaises langues.
« Warsaw » (qui était d’ailleurs le nom initial du groupe avant de changer pour Joy Division) et « Failures » sont des brûlots « brut de décoffrage » alors que « No love lost » est magnifique avec sa montée progressive en puissance et son final étourdissant d’intensité.
Encore une preuve de l’esprit punk qui habite ce maxi 45 tours ?
La provocation de la pochette qui montre un enfant des jeunesses hitlériennes jouant du tambour, tandis que le titre « Warsaw » a pour thème la vie de Rudolf Hess. Autre époque où la provocation ne faisait pas toujours dans le bon goût c’est vrai.
Accusé de nazisme le groupe démentira et répondra en jouant au festival "Rock Against Racism".
Un mot sur le chant : alors qu’on a souvent dit que la voix de Ian Curtis se rapprochait de celle de Jim Morrison je trouve qu'ici elle sonne davantage comme une sorte de Lou Reed punk (voir notamment « Failures » très proto-punk, presque stoogien).
Bref, un premier maxi 45 tours passé un peu aux oubliettes et qu’il est toujours temps de (re)découvrir.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire