Formation
Jello Biafra : chant
East Bay Ray : guitare
Klaus Flouride : basse
D.H Peligro : batterie
Dead Kennedys est un groupe formé à
San Fransisco à la fin des années 70 par East Bay Ray et Jello
Biafra rejoint par Klaus Flouride.
Leur premier album « Fresh fruit
for rotting vegetables » pose dès 1980 les bases du punk
hardcore (au côté de Black Flag, Minor Threat, MDC, Bad Brains
notamment).
Avec « Plastic Surgery
Disaster » (1981) et surtout « In God we trust »
(1982) on est dans l'âge d'or du groupe, du punk Hardcore rapide,
agressif, violent, avec des textes politiques
de haut niveau maniant à merveille l'humour voire l'humour noir et la
provocation, des textes drôles et argumentés (pas primaires
comme chez beaucoup de groupes punk , ni austères comme chez de
nombreux groupes anarcho-punk britanniques).
Entre temps Jello Biafra se présente à
la mairie de San Fransisco où il fait un score honorable, ce qui lui
vaut déjà une certaine réputation.
Mais avec cet album c'est aussi le début des
ennuis et le début de la fin pour Dead Kennedys.
Le groupe commence à gêner et les
institutions californiennes auront sa peau coûte que coûte.
En cause un poster de H.R Giger (le
créateur d'Alien) inclus dans l'album vinyl et représentant une
sorte de pénis, d'où s'en suivront des tracasseries, poursuites
pour pornographie, perquisitions, procédures judiciaires...qui
finiront par un non lieu.
Mais le groupe ne s'en remettra jamais
totalement et par la suite ne sortira qu'un autre album studio
« Bedtime For Democracy » où Dead Kennedys fera
une sorte de synthèse musicale de ses différents albums....puis « Give
me Convenience or give me death » une compilation.
Pour cette
chronique de Dead Kennedys je vais commencer par.... l'album le plus
atypique du groupe, celui qui se démarque le plus des autres et
celui que j'aime le moins (attention je le trouve très bon malgré
tout !!) mais c'est aussi le plus original, celui où Dead
Kennedys s'éloigne du punk traditionnel.
Celui que j'aime
le moins car en théorie je préfère le Dead Kennedys évoluant dans
le punk hardcore là où il est incontestablement le plus à l'aise.
Mais le plus
original car le groupe sort ici des sentiers battus pour proposer une
sorte de « psycho punk » des plus réussi.
« Frankenchrist »
est un album différent des autres sur un plan musical, plus « psycho
punk » presque du post punk « This could be anywhere »,
« A growing boy needs his lunch » et « Chicken
Farm » sont d'ailleurs des modèles du genre.
L'album démarre doucement avec « Soup is good for you » qui déroutera obligatoirement celui qui reste encore sur l'écoute de l'agressif « In god we trust ».
Le son de guitare
est complètement différent, les morceaux plus longs , moins
rapides qu'à l'accoutumée.
Par contre la voix
du charismatique et leader/chanteur Jello Biafra est toujours si
particulière niveau intonations (reconnaissable entre 1000),
légèrement nasillarde.
C'est surtout un
disque que les non fan de punk pourront apprécier.
On trouve malgré
tout deux ou trois titres 100% punk hardcore , notamment
« Hellnation », hyper rapide et « MTV-Get off the
air » (typique de Dead Kennedys avec en plus une trompette du
meilleur effet et où leur facette délirante voire cartoonesque éclate).
« Jack o
rama » avec un refrain qui claque, typique et classique comme
le groupe sait en composer.
Par contre « At
my job » qui sonne ouvertement noise rock
industriel/expérimental/post punk est vraiment inattendu et surprenant de la part
de Dead Kennedys ….mais au final plutôt réussi.
L'album s'achève par
« Stars and stripes of corruption » : du Dead
Kennedys classique, remise en cause de la politique des USA et sa
bannière étoilée , juste un son moins agressif (mais un des
meilleurs morceaux du groupe autant pour la musique que pour le
texte).
Ici pas de grands
classiques du groupe, pas de « California Uber Alles »,
« Too drunk to fuck », « Holiday in Cambodia »
ou « Nazi punks fuck off »...mais malgré tout des
morceaux intéressants où DK prouve qu'il peut diversifier ses
compositions.
Attention au risque de me répéter cet
album est vraiment différent du reste de la discographie du groupe
mais il mérite une attention toute particulière.
Depuis les années 90 Dead Kennedys
s'est reformé mais pour moi le groupe est définitivement mort le
jour où il y a eu un clash entre Jello Biafra et le reste du groupe
et lorsque les trois compères restant ont eu le droit de continuer à
jouer sous le nom de Dead Kennedys avec un nouveau chanteur. Mais
l'âme du groupe (Jello Biafra) avait quant à lui décidé de
s'orienter vers de nouveaux projets (avec D.O.A, Ministry,
NoMeansNo.....entre autres), projets dans l'ensemble largement
convaincants.
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