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dimanche 19 janvier 2020

RAMMSTEIN (2019)

JUSTE UNE ALLUMETTE

Les hommes dansent dans les déjections et les poubelles sur le son de Rammstein
La puissante musique teutonique résonne poussé par le bruit des machines
Les usines avancent à marche forcée emportant les esclaves qui hurlent
"Ce que j'aime doit mourir, ce que j'aime doit mourir !"
Prisonniers et libres, hagards dans un système qui n’a plus de sens
Pour se sentir vivre, échapper aux souffrances il courent dans des tuyaux
Rampent dans la misère ou l'or pur puis blasé de toutes les choses qui les ferrent
Ils tendent leurs bouches vers le ciel et tentent de croquer des morceaux de Soleil
Les yeux gorgés d'un éclat éblouissant ruisselant de larmes amères
La fatigue apaisante jamais ne vient dans ce tourbillon insensé
Alors dans cet élan de puissance incontrôlé
Cette course vers le progrès de dieu image de l'homme
Où pas après pas ils précipitent une chute vers des abîmes de néant
Ils fracassent de leurs doigts crochus les pierres du monde
Ils tailladent la Terre de leurs pieds de plombs en forme de charrues
Ils arrachent tirant comme de beaux diables les arbres splendides
Ils boivent tous les océans pour les vomir vers les étoiles
Mangent, mangent et mangent sans faim pour grossir, tout plaisir oublié
La saveur n'existe pas coûte que coûte il faut se remplir
"Ce que j'aime doit mourir, ce que j'aime doit mourir !"
Les animaux gagnés par cette danse infernale sautent dans la bouche macabre
Ils sont broyés sans ménagement tripes et ossements engloutis rapidement
Pas même digérés ils sont chiés irrémédiablement
Et la danse reprend les pieds noircis de la bouillie du démon
Pour jouer ils lancent leurs doigts vers le ciel, balayent les nuages
Aspirent les éclairs et le vent pour les recracher en un souffle puissant
Le rire couvrant la musique, le rire énorme de l'ogre éclate comme un volcan...
Tout est balayé, plus de vie, les montagnes arasées,
Une triste platitude grisâtre et silencieuse où le regard s'ennuie.
Enfin rompus mais assoiffés ils s'enfoncent en creusant toujours plus profond
Pour boire un liquide sombre et nauséabond qui leur redonne une énergie démoniaque.
Des trous ainsi formés s'élèvent les noirs geysers issus du ventre du Monde
L'homme boit encore et se repait du liquide collant qui gicle en une ultime éjaculation
Jusqu'à salir le blanc des nuages, le bleu du ciel, la lumière du Soleil.
C'est la nuit totale, la solution finale...
"Ce que j'aime doit mourir, ce que j'aime doit mourir !"
Malade de cette triste orgie, un peu nauséeux et se trouvant seul
L'homme crache un petit bout de bois, seul reste de son repas
Son bout est rouge, gratté sur un ongle le feu jaillit,
La place est nette, il fallait juste une allumette !

Dass ich froh bin, darf nicht sein
Nein
Was ich liebe
Das wird verderben
Was ich liebe
Das muss sterben
Muss sterben
Auf Glück und Freude
Folgen Qualen
Für alles schöne
Muss man zahlen
Ja
Was ich liebe
Das wird verderben
Was ich liebe
Das muss auch sterben
Muss sterben
Was ich liebe

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