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samedi 6 mars 2021

URBAN DANCE SQUAD : Persona non grata (1994)

 


Urban dance squad est un groupe néerlandais et « Persona non grata », sorti en 1994, est leur troisième album, album où le groupe muscle sa musique, son rock, avec plus de guitares et d’agressivité et moins de samples.
On peut le considérer comme un classique de la période de "rock fusion" des années 90, un album d'une redoutable efficacité sur certains titres et Urban Dance Squad comme un des meilleurs groupe du genre.

Les cinq premiers morceaux sont excellents, d'un haut niveau, un enchaînement tonitruant avec « Demagogue » (le tube), « Good grief », « No honestly », « Alienated » et « Candy strip exp. », du funk / rock/ métal de haute tenue, des riffs qui font mouche, un flow excellent, on est dans la lignée de Rage Against the Machine (avec toutefois le côté hardcore en moins), un groove à faire réveiller un macchabée.
Malheureusement sur la durée de l'album le niveau baisse et à partir du huitième morceau ça s'essouffle un peu. Dommage !

De la bonne fusion réussie car le groupe mixe à merveille ses influences ce qui est loin d'être le cas de tous les groupes naviguant dans cette catégorie relativement vaste (entre rap, funk, hardcore, rock, électro…). Et une fusion qui reste très électrique et où les guitares se taillent la part du lion, même si le côté funk est bien identifiable.
Gloire à cette période, la fin des années 80’s et le début des 90’s, où les barrières musicales ont explosé, où les groupes ont pu, davantage qu’avant, mélanger les styles et quand cela atteint le niveau des meilleurs titres de "Persona non grata" c’est tout simplement jubilatoire.

Par rapport à Red hot chili peppers , UDS a également quelques points communs mais on est moins dans les subtilités techniques, plus dans les gros riffs qui déménagent tout en restant subtils et « Alienated » et « Some chitchat » montre que Urban dance squad peut aussi la jouer "finement" et atteindre un niveau correct de ce point de vue (mais à mon avis le groupe est plus efficace en général sur les morceaux qui « arrachent »).
La voix de « Rudeboy » ressemble un peu à celle de Zack de la Rocha (RATM), ce qui n'est pas déplaisant bien au contraire et il semble même tout à fait probable que les deux premiers albums d'Urban Dance Squad - avec d'autres disques sortis avant 1992 - aient consciemment ou non influencé Rage Against the Machine. 

En tout cas nous avons là un bon album, plaisant à écouter (surtout dans sa première partie), qui rivalise avec les meilleurs albums de rock « fusion » et qu'on peut placer aisément dans le top 10 de ce style au côté de Rage Against the Machine, Senser, Faith no more, Red hot Chili Peppers, Dog Eat Dog, Fishbone et deux ou trois autres…Il montre aussi que ce qu'on qualifie de fusion dans les années 90 recoupe des horizons qui peuvent s'avérer assez différent d'un groupe à l'autre.
Urban Dance Squad ne retrouvera jamais plus l'inspiration de ce "Persona non grata" et comme beaucoup de groupes de grunge, de fusion ou de rock alternatif de cette période il ne se relèvera pas de la funeste vague "électro" qui va déferler et contraindre le rock de mettre un genou à terre. 

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