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mercredi 17 avril 2019

perle oubliée -Birth Control : Operation


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Depuis 1969, le Rock semble avoir décidé de former des générations de fous du son, n’appréciant la musique que quand elle est jouée à fond, tuant le Blues pour mieux le faire renaitre. Il y a une certaine grâce là-dedans, une puissance juvénile qui se ménage parfois des apartés romantiques ou épiques. A ce jeu la, deux rois ce sont illustrés, Led Zeppelin et Deep Purple, et leurs lardons hurlent derrière eux, espérant ainsi s’approcher de leurs puissances théâtrales.  

Raconté comme cela, l’histoire est simple, mais c’est vite oublier d’où vient ce vent sulfureux. Le Hard Rock est un enfant du psychédélisme et, si il a connu le succès en retournant téter la mamelle du Blues, il ne se défera jamais complètement de cette filiation. Après tout, Hendrix était un grand partisan des délires hallucinés, et les Pink Fairies et Hawkwind poussaient les potards à des niveaux parfois plus élevés que les disciples de Blackmore et Page.

A partir de là, comment le pays qui a poussé le Rock de drogués à son niveau le plus hallucinant aurait-il pu rester à l’écart ? Phallus Dei, Yeti, Tago Mago, ces disques vous retournaient la tête, la lavait de tous repères, et vous lâchaient dans leurs mondes délirants avec l’innocence d’un nouveau né.  Birth Control se forme à la même époque que les groupes précédemment cités, mais ne sort ce Operation qu’en 1971, à une époque ou le Hard Rock triomphe.

L’ Operation semble d’abord être celle d’esprits pollués par les principes étriqués de religieux fanatisés, représentés par un monstre mangeant des enfants sous les ordres d’un pape excité. La pochette fera son petit scandale, et c’était sans doute l’effet recherché, le groupe préférant parler de guerre au Vietnam que de religion.   

Musicalement, Birth Control navigue entre la subtilité d’arrangements délicieusement jazzy, et la puissance de guitares très Purpleliennes. Placé en ouverture, "Stop Little Lady" est d’ailleurs le titre le plus Hard de l’album. Les riffs répondants aux notes d’orgues, sur un rythme qui rappelle furieusement le duo Lord / Blackmore. On pourrait presque s’y méprendre, si il n’y avait pas ces nappes planantes, et cette voix qui semble hurler du haut d’une montagne cosmique. On aura droit à une seconde attaque rythmique avec "The Work Is Done" , un Rock anti Vietnam d’une efficacité remarquable.

Et puis la véritable grandeur de Birth Control se révèle, explosant dans un final voluptueux de onze minutes. Le solo de piano ouvre la porte à une envolée de cordes et de cuivres, montant crescendo jusqu'à une explosion ou le Rock devient symphonique. Plus que sa puissance, Birth Control soignait ses compositions, sa grandeur ne s’exprimant pleinement que lorsqu’il pouvait se perdre dans de grands instrumentaux classieux.

C’est peut être pour cela que le groupe n’a jamais eu le succès qu’il méritait, et que Hoodoo Man est aujourd’hui plus salué que ce disque pourtant plus original.     

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