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dimanche 14 avril 2019

Rush : 2112

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En 1976, la grande époque du Prog' est déjà derrière lui, et les punks n’allaient pas tarder à ringardiser les descendants de Yes et Genesis. C’est pourtant dans ce cadre moins favorable que Rush va atteindre le sommet de sa longue carrière.

Formé en 1968, le groupe avait démarré avec des albums de Hard Rock dans la veines de Led Zeppelin. Ce n’est qu’en 1975 que ses ambitions progressives se feront timidement ressentir, avec la mini suite  "By Thor And The Snow Dog", issue de l’album Fly By Night. Mais les influences encore très Hard de l’ensemble rendaient inimaginables le virage que le groupe allait opérer avec 2112.

Sorti un an après Fly By Night, 2112 propose une musique plus élaborée et novatrice, donnant ainsi naissance au Hard Prog. Symbole de cette évolution, le morceau titre est aussi le plus grand chef-d’œuvre de l’album. Ses paroles nous plongent dans un univers futuriste où toute les formes d’expressions ont été supprimées par les Prêtres du Temple Syrinx.

Ces prêtres contrôlent les moindres mouvements de leurs citoyens grâce à des ordinateurs. Mais un homme va découvrir une guitare, et s’attirer les foudres de ce gouvernement Orwellien. Si vous désirez en savoir plus sur cet univers de science fiction, je vous conseil de vous intéresser aux nouvelles de Aynd Rand, qui ont largement inspirées le thème des morceaux.                                                  
La musique illustre parfaitement les états d’âme d’un personnage passant rapidement de la joie et l’innocence à la maturité. Car la découverte de cet instrument lui permet de constater qu’il pourrait avoir une vie plus épanouie, sans l’autoritarisme d’un gouvernement rétrograde.

La musique suit parfaitement les différentes étapes de l’histoire, qui se décomposent en sept actes, et Geddy Lee module sa voix pour représenter au mieux le personnage principal. L’ouverture plante un décor spatial et futuriste, avant que la batterie et la guitare ne fassent une entrée fracassante.

Ce sont ces instruments qui rendront compte de l’évolution du récit.

Les riffs furieux montrent la puissance du pouvoir lors du deuxième acte, alors qu’un passage plus mélodique illustre la découverte de la guitare lors de l’acte suivant. Ces actes s’enchainent parfaitement, sans que les passages les plus mélodiques ne brisent l’intensité de cette réussite conceptuelle.

Après une telle claque, certains ne manqueront pas de critiquer la durée très courte des cinq morceaux suivants. Mais, contrairement à des albums comme Tarkus, la suite de 2112 colle parfaitement aux teintes plus élitistes de son morceau titre.

Malgré sa succession de morceaux ne dépassant pas les trois minutes, cette seconde partie est donc aussi intéressante que la première. Le presque Pop "Listen" y côtoie la noirceur de "Tears", avant que le final "Something For Nothing" ne vienne rappeler la virtuosité et la puissance du début d’album.

Avec 2112 Rush s’émancipe de la scène Hard Rock pour creuser un sillon Hard Prog qui fera sa gloire. Avec sa virtuosité technique, son concept, et la variété de ses ambiances, 2112 pose des bases que les groupes comme Dream Theater ne manqueront pas de reprendre.

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