Ils contribuent au WebZine

mercredi 8 mai 2019

The Sex Pistols : Nevermind The Bollocks



Résultat de recherche d'images pour "sex pistols nevermind the bollocks"


1976 : Lors de son voyage à New York , Malcolm Mclaren assiste au premier concert des ramones. Nous sommes en 1976, et les faux frères américains mitraillent leurs riffs pour faire oublier leur flagrant manque de virtuosité.Cette vision ne fait que conforter une révélation que Maclaren avait eu lors de sa rencontre avec les new york dolls.

Le rock ne peut plus continuer à s’étaler dans de pompeux albums concept , il faut lui redonner un bon coup de pied au cul. Il fonde alors sa boutique « sex », où se réunit ce qui deviendra les sex pistols. Sid Vicious rejoint bientôt l’aventure , le single « god save the queen » sort , et les scandales s’enchainent. Lors d’une émission télévisée , le groupe de Johnny Rotten se montre vulgaire et débraillé, portant le punk dans des milliers de foyers. Leurs concerts sont chaotiques , Sid Vicious sait à peine utiliser sa basse , et les prestations finissent souvent en bagarre générale.

Après une signature de contrat en grande pompe , où le groupe arriva ivre devant le Buckingham palace , pour signer son contrat face à des photographes avides de scandale, « nevermind the bollock sort enfin. Mais, si elle lui assure une promotion efficace , la mauvaise réputation du groupe empêche désormais le disque de se vendre. Alarmés par les multiples provocations du groupe , et par cette pochette jugée vulgaire , de nombreux disquaires refusent de distribuer l’album.

Les sex pistols ne faisaient pourtant qu’exprimer une révolte qui couvait bien avant leurs exploits. L’Angleterre est en crise depuis 1970 et , si certains ont pu croire aux discours séniles des conservateurs , qui ont profité de la détresse populaire pour gagner quelques élections, cette révolte devait fatalement exploser. Dans les usines , les machines peuvent désormais effectuer le boulot des smicards ,  confinés dans des ghettos où une personne sur six est au chômage. C’est le cas de Liverpool , ville prolétaire ayant vu la montée des beatles , mais aussi dans de futures foyers d’insurrection comme Brixton.

Alors , comme souvent dans ces périodes de crises , les plus cons se réfugient à l’extrême droite , soignant leur ennui en cognant quelques descendants d’immigrés jamaïcains. La majeure partie des mecs sur lesquels ils cognent sont les descendants de ceux qu’on incitât à venir travailler dans les belles usines anglaises , à l’époque où la perfide Albion manquait de bras. Heureusement, les skinheads restent une minorité, tant il est vrai qu’il est difficile de faire monter la haine dans un pays ou les blancs sont majoritaires, et ceux même dans les ghettos les plus pourris.  

Une bonne partie de la jeunesse verra les pistols comme des messies , les porte paroles d’une génération paumée (punk ne veut pas dire autre chose). Finies les fuites dans des univers fantastiques , influencés par la consommation de substances illicites , la jeunesse veut désormais se rouler dans le purin de cette époque de crise. Et les pistols lui donnait de quoi se défouler, balançant les pavés sous formes de brulots anarchistes en trois accords.

Dans un pays où la moitié des dépenses de la couronne est payée par les mêmes multinationales, qui laissent les habitant des ghettos multiraciaux crever de faim, le reste étant payé par ceux qui peuvent encore s’acquitter de l’impôt , on peut comprendre que la jeunesse se défoule en entendant Rotten parler de « régime fasciste ».

Le clou est enfoncé lorsque, profitant du jubilé de la reine , le groupe loue un bateau pour organiser une petite fête. Le bateau s’approche le plus près possible du parlement, afin de donner un maximum d’impact à ce doigt d’honneur musical, avant d’être rapidement accosté par la police. Si le groupe parvient à se sauver , les flics se soulageront sur une bonne partie des invités.   

Quelques jours plus tard, Johnny Rotten est attaqué au couteau sur un parking , par des royalistes n’ayant pas apprécié sa prose révolutionnaire. Ces frasques font des pistols le symboles d’une jeunesse qualifiée d’excités, de sauvages, par un gouvernement conservateur incapable de leur offrir un avenir. La révolte ne cesse de croitre, jusqu’aux émeutes de Brixton dans les années 80. Les pistols ne sont déjà plus là , mais ils ont montré la voie. Et , lorsque Strummer écrit «  je veux une émeute blanche , les noirs n’hésitent pas à lancer des pierre . Mais les blancs vont à l’école , ils y apprennent à être bête », il ne fait que prolonger l’écho de « nevermind the bollocks ».

Aujourd’hui, certains ont tendance à présenter ce disque comme une tarte à la crème lancée à la face d’un rock prétentieux. Il est vrai que la plupart des groupe de la vague punk sont morts après quelques jours , mais pour toute une génération ce disque représentait un brillant défouloir. Encore aujourd’hui, on rêverait d’un  groupe capable de balancer de telles manifestes révolutionnaires et minimalistes.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire