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lundi 8 juillet 2019

ANATHEMA : Judgement (1999)


Formation
Vincent Cavanagh : guitare, chant
Danny Cavanagh : guitare
Dave Pybus : basse
John Douglas : batterie






Formé à la fin des années 80 en Grande Bretagne, Anathema s'est, comme d'autres groupes évoluant dans le même registre, progressivement détaché du death/doom de leur début vers un métal / rock alternatif et atmosphérique, avec un zeste de progressif ici ou là et des passages plus pop.
« Judgement » est le cinquième album d'Anathema, sorti en 1999 et beaucoup le considère comme leur meilleur, avis que je ne suis pas loin de partager.

Excellent mix entre les passages cools/acoustiques assez nombreux et les passages électriques/métal mais le tout dégageant quelque chose de planant/atmosphérique.
Ici ce sont les mélodies, les refrains, les arrangements musicaux qui sont mis en avant (guitares et voix, voix claire et qui n'a plus rien de « death »)
On sent un grand travail de compositions, d'arrangements et de production. C'est quasi parfait à ce niveau (certains diront même trop parfait !!)
C'est sombre et beau à la fois, c'est mélancolique et nostalgique (les frères Cavanagh viennent de perdre leur mère à qui ils rendent hommage) sans tomber le dépressif.

« Deep » qui ouvre l'album donne le ton mais que dire du fabuleux « Pitiless », la mélodie est tout simplement sublime avec une guitare électrique se superposant à celle acoustique du meilleur effet.
Bien sur avec certains titres on pourrait dire qu'on est pas loin du rock FM (même si ce n'est pas mon avis et d'ailleurs il y a très peu de claviers/synthé) mais c'est tellement bien composé que ce qui prime à l'écoute c'est la beauté de l'album, une beauté qui rappelle les grands disques de rock progressif.
Comment résister à « One Last Goodbye » ? (à écouter très fort)
Comment ne pas craquer en écoutant la sublime et courte ballade « Parisienne Moonlight » où la voix de Lee Douglas (sœur du batteur) se mêle à celle de Vincent Cananagh ?
« Judgement » est l'un des titres les plus enlevés de l'album où le côté hard progressif apparaît un peu plus.

« Don't look too far » est le meilleur titre avec « Pitiless » et là encore la voix féminine (qui n'apparait que sur deux morceaux mais dès l'album suivant Anathema engagera définitevemnt Lee Douglas) atteint les sommets avec une guitare électrique au son, une fois n'est pas coutume, assez saturée.
L'intro de « Emotional winter » magnifique, planante, n'est pas sans rappeler le Pink Floyd de « Wish you were here » (album que le groupe a sans l'ombre d'un doute écouté et réécouté).
« Wings of God » est l'archétype du morceau de métal atmosphérique avec la guitare acoustique et la guitare électrique des frères Cavanagh qui s'entrecroisent et s'amusent pour de magnifiques passages musicaux, entre calme et tempête.

La voix, excellente, de Vincent Cavanagh, puissante, chaude et claire donne sa pleine mesure sur « Anyone, Anywhere ».
Le tout a un côté fluide, aérien, agréable, chaque morceau est une envolée d'une grande beauté vers des horizons nouveaux, tout paraît simple, facile...
Anathema a quelque chose de Pink Floyd en plus métal, de Dream Theater sans les démonstrations instrumentales parfois excessives, de The Gathering (période Mandylion et Nightimes birds) mais avec davantage de guitares acoustiques et moins de claviers.

D'ailleurs Anathema est sans conteste, avec The Gathering, le meilleur groupe de ce qu'on pourrait appeler « métal atmosphérique » (mais plus mélodique que les néerlandais).
Cela n'a souvent plus grand chose à voir avec le métal mais au diable (sans jeu de mot) les classifications et les cases, le principal est qu'Anathema a trouvé son identité propre et le résultat est à la hauteur.

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