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jeudi 2 janvier 2020

MINISTRY : PSALM 69 (1992)


FORMATION
Al Jourgensen : chant, guitare, synthé
Paul Barker ; basse, programmation
Bill Rieflin : batterie
Mike Scaccia : guitare
Michael Balch : claviers, programmation
(et de nombreux invités)

Fondé en 1981 par Al Jourgensen, Ministry au départ, était un obscur groupe de new wave / synth wave sans réel talent et leurs premiers enregistrements par vraiment convaincants ne présageaient rien de bon (on ne peut pas dire que With Sympathy et Twitch aient soulevé les foules). Puis Al Jourgnsen et Paul Barker (qui a rejoint le groupe en 1986) ont évolué vers une musique plus industriel, plus métal mais avec toujours des influences assez « synthétiques ». Après deux albums intéressants mais pas complètement aboutis ("the land of rape and honey" et "the mind is a terrible thing to taste" qui comporte le très bon "Thieves" qui annonce la couleur à venir) Ministry décolle enfin et arrive en 1992 avec un nouvel album qui s'avère être un chef d'œuvre du genre.

En général, au départ je ne suis pas un grand fan des machines, le rock se devant avant tout de rester une musique basée sur la batterie, la basse et la guitare.
Mais les samples, bien utilisés peuvent, comme les synthés d'ailleurs, amener un vrai plus. Et c’est le cas ici.
Il y a bien des samples - assez réussis – mais qui osera dire que Ministry ne joue pas du rock ; ils sont même en plein dedans tant pour les textes sulfureux que pour la démesure sonore (et puis Ministry est avant tout un groupe guitare/basse/batterie).
Les samples et autres bidouillages électroniques n’étant qu’en toile de fond pour augmenter le côté bizarre et oppressant des compositions.

Ce petit côté industriel de la musique va également bien avec le côté sulfureux qui groupe : halluciné, anticonformiste, provocant et grands consommateurs de substances illégales notamment Al Jourgensen et son look de hippie freak sous acide qui ne s'en cache pas.
La première face et notamment les quatre premiers morceaux sont fabuleux et hallucinants, d'une créativité proche du chaos, un bordel fabuleux : "N.W.O" / "Just one fix" (avec en guest star l'écrivain poète beatnik junkie défoncé William Burroughs qui s'invite et déboule pour l'intro du morceau) / "TV II" (presque du black métal avant l'heure) / "Hero". Gros riffs, guitares en furie, tempo rapides, samples efficaces, refrains qui rentrent dans la tête pour ne plus en sortir, voix ténébreuse et malsaine à souhait...Du grand art.


Sur "Jesus built my hotrod" le groupe est carrément sous amphétamine, un morceau, sautillant, qui explose dans tous les sens. Du blues ultra speedé comme rarement entendu !
Le métal industriel (je n'aime pas trop ce terme) est vraiment né avec cet album. "Psalm 69" donne ses lettres de noblesses au genre.
Jourgensen et sa bande sont à leur apogée, les titres s'enchainent sans temps morts, rien à jeter que du très bons (les titres "Psalm"  69 où Ministry s'en prend à la religion et "Corrosion", répétitif à souhait, sur la face 2 - légèrement plus calme et plus lourde - un peu différents sont tout aussi efficace par leur puissance métallique et hypnotique. Sur "Psalm" 69 toujours ces samples diaboliques qui font la différence . Sur "Corrosion" le chaos semble tout proche). 9 titres, 9 missiles, 9 classiques.


Le sommet de la carrière du groupe qui ensuite sortira les honorables « Filth pig » et « Dark side of the spoon » mais sans atteindre le niveau, la puissance et la démesure de ce « Psalm 69 ».
A noter que le groupe a collaboré dans les années 90 a collaboré avec Jello Biafra (chanteur de Dead Kennedys) au sein de Lard pour sortir quelques enregistrements des plus intéressants notamment « The last temptation of reid »
Décidément 1992 est une année bien riche pour le rock « alternatif » au sens large avec Nirvana « Nevermind », Alice in Chains « Dirt » , le premier album de Rage Against the Machine, Helmet « Meantimes » et bien sur Ministry).
Jeter absolument une oreille à cet album qui sonne différemment de tout ce qui pouvait se faire à l'époque et qui est vraiement le précurseur d'un mouvement à venir. Un album phare de la décennie 1991/2000.

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