FORMATION
Joey (chant)
Dee Dee (basse)
Johnny (guitare)
Tommy (batterie)
New York 1976, quatre types débarquent,
sortis de nulle part, ou alors tout droit d'une BD, avec leur look de
rockeurs des 60's, et ce chanteur dégingandé avec ses
lunettes d'intello et ces cheveux longs (Joey a longtemps été
proche du mouvement hippie) : ces quatre types vont bientôt
enregistrer leur premier album ; leur nom ? les Ramones.
Et pourtant en l'espace de quelques
années et de quelques albums ils vont tout simplement devenir culte.
En effet en 1976 sort le premier album
du groupe considéré à juste titre comme le premier album punk rock de l'histoire.
Tout comme à Londres à la même
période, à New York, tout s'accélère très vite y compris sur un
plan musical.
Le punk a t-il été «inventé» à
Londres ou à New York ? En fait peu importe, chacun a ses
arguments, je me garderai bien de trancher. Il y a débat
car en fait les deux mouvements punk ont leurs points communs mais
aussi leurs différences (ensuite il y a une autre thèse possible - et je l'avoue elle se défend - selon laquelle le punk serait apparu à New York et le mouvement punk à Londres).
A New York comme à Londres à la même
époque 1974/75 la musique s'accélère, le look évolue, le
mouvement hippie s'essouffle. Le glam rock est à la mode.
A New York l'influence d'Andy Warhol
est prépondérante et le punk américain naît de fait d'un certain
esthétisme (mais aussi d'une certaine révolte cela va de soit).
Les New York Dolls ont jeté l'éponge :
les Heartbreakers n'ont encore rien enregistré et Blondie,
Television, Patti Smith, Voivods ou Talking Heads ne peuvent pas
encore être qualifiés de punk. Mais tous ces groupes commencent à
faire parler d'eux ; toutefois c'est Ramones qui fera preuve de
plus de réactivité.
Comme déjà dit
le punk rock de NY a bien sur des points communs avec celui de
Londres, mais ils ont aussi de nombreuses différences musicales et
surtout sociales.
Le punk new
yorkais s'inscrit dans une certaine continuité, le punk anglais
s'inscrit lui dans la fracture qui secoue la perfide Albion.
A Londres le climat social est
différent, quasi explosif, le mouvement est plus prolétaire, il
porte en lui la rébellion, la haine du système, avec la provocation
qui va avec. Le look aussi est différent, souvent plus « destroy ».
La provocation pure et dure est également plus visible à Londres où
les outrances et outrages sont monnaie courante.
Les Ramones sont moins provocateurs et
nihilistes que les Sex Pistols , ils sont moins militants et
politisés que Clash
A la différence
des Clash les Ramones ne veulent pas changer la société et appeler
à l'émeute
A la différence
des Sex Pistols les Ramones ne veulent pas faire table rase du passé
et cracher sur les vieux groupes
D'ailleurs les membres des Ramones
revendiquent leur admiration pour les Beatles et les Beach Boys
autant que pour les Stooges ou MC5.
Ce n'est pas leur truc (d'ailleurs
Johnny est ouvertement républicain/conservateur), ils ne veulent
rien changer du tout .
Les Ramones n'en veulent ni à la reine
ni à l'Etat ni à la société, ils se contentent de décrire leur
vie et leur état d'esprit.
Il n'y a pas la rébellion, la haine
qu'on trouve chez de nombreux groupes punks anglais (sauf rares
exceptions comme Buzzcocks)
Mais attention les Ramones ne
dédaignent pas – punk oblige – une certaine provocation quand
ils chantent « All the kids want sniff some glue ».
Et puis il y a leur dégaine :
leur dégaine et leur look sont différents, ils cultivent une
certaine « cool attitude », leurs paroles ne sont pas
engagées (mais attention sans être extraordinaires elles sont moins
« bêtes » et qu'elles n'y paraissent de prime abord ;
mais le groupe à travers ses textes et son look perpétuent et
cultivent cet aspect j'm'en foutiste un peu niais, l'air d'être
indifférent à tout, un nihilisme un peu provocateur certes mais
pas autodestructeur.
Et ce look différent des autres punk,
cette dégaine, feront bientôt partis de la légende du groupe
Alors disons que les deux mouvements
avaient chacun leur légitimité et leurs arguments (avec un état
d'esprit un peu différents et peu importe qui étaient là le
premier car les Ramones sont différents des Clash ou des Sex
Pistols) ; et rappelons qu'avant eux existaient déjà des
groupes « pub rock » ou « proto-punk » qui
ont grandement influencé les premiers combos punk , qui ne sont
pas sortis de nulle part.
Avec ce premier LP les Ramones posent
les bases d'un certain punk rock. Objectivement il restera comme le
premier album punk de l'histoire même si certains pensent comme je
l'ai déjà dit plus haut, que le « vrai » punk vient de
Londres mais au final peu importe.
Pour ma part je préfère cependant
leur second disque « Leave home » sorti en 1977, mieux
produit, mieux composé et qui est pour moi plus représentatif du
« son Ramones » en studio
Toujours en 1977 sortira leur 3e LP
« Rocket to Russia »
très bon également (chaque album a ses fans)
Mais leur disque culte, celui qui met
tout le monde d'accord, leur apogée, reste ce double album vinyl de
28 titres et environ 54 minutes enregistré en concert le 31 décembre
1977 à Londres et sorti en 1979.
Ce live, un des meilleurs jamais
enregistré, contient les meilleurs titres des trois premiers albums,
que du lourd, aucun temps mort, aucun temps faible et surtout les
morceaux ont une rapidité d'exécution sans égale à l'époque
Il
contient tous les classiques du groupes : :
« Pinhead » « Now I wanna sniff some glue »
« Blietzkrieg hop » « I wanna be a good boy »
« Suzy is a headbanger » « Gimme gimme shock
treatment » « Teenage lobotomy »...pour n'en citer
que quelques uns parmi d'autres. Sans oublier le fameux « Hey
oh let's go » et les « One two three four » qui
débutent quasiment chaque titre.
En moins d'une heure les Ramones
passent leur « tubes » à la moulinette avec ce fameux
« son Ramones », les fameux riffs de trois accords de
Johnny, basiques mais qui ont forgé la légende du groupe, la voix de
Joey, chaude et plus mélodieuse que celle traditionnelle des autres
chanteurs punk et dont le timbre se fera même sensuel sur les
quelques balades que le groupe enregistrera.
Musicalement c'est du garage punk
simpliste mais qui accroche et puis à cette époque les faux frères
ne se détestaient pas encore notamment Joey et Johnny qui finiront
par se haïr définitivement.
Quand
un groupe sort trois excellents album de punk rock puis enregistre un
double live avec un excellent son, live reprenant ses meilleurs
titres cela donne un album...PARFAIT !
Ce « It's alive » est un sorte de « best of » en live des premières années des Ramones là où le son était le plus brut, le plus garage . Et on a quasiment jamais fait mieux depuis car ce « It's alive » malgré son côté simpliste est unique : 28 titres et 55 minutes de bonheur absolu et de pogo sans fin !
Toutefois il faut noter que longtemps,
et c'est parfois encore vrai de nos jours (mais beaucoup moins), le côté un peu « crétin »
des textes et leur attitude en général ont rebuté la frange la plus radicale, la plus politisée
et la plus sociale des punks qui pour certains n'ont pas considéré Ramones comme étant des leurs. Mais d'un autre côté le groupe a
compensé en touchant d'autres fans (rock garage, headbangers..).
Pour conclure il faut rendre hommage
aux Ramones car peu de groupes peuvent se vanter de faire partie du
cercle fermé des groupes ou artistes ayant révolutionné le rock.
Les Ramones, quoiqu'on en pense, en
tant que pionnier du punk, en font partie, sans rien revendiquer , en
ayant l'air de rien, mais leurs riffs de guitare sans oublier leur
dégaine sont rentrés à jamais dans la légende du rock. Culte pour
toujours.
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