Pour ma toute dernière chronique sur le rock français des années 90 voici “Air” le premier (mini) album 6 titres sorti en 1993 pour les lyonnais de Condense, groupe qui officie entre post hardcore, noise, presque math-core sur certains morceaux. Un des premiers groupes français à avoir sévi dans ce style là, qui commençait alors à être en vogue, avec Portobello Bones, Tantrum et Prohibition, parmi d'autres. Du bon rock "alternatif" qui rappelle parfois Jesus Lizard (et aussi Fugazi sur certains passages) et qui fait globalement preuve d’originalité musicale ; beaucoup de tensions et d’énergie mais toujours maîtrisées, contenues, un son propre au groupe : guitares stridentes, riffs répétitifs, hypnotiques, ciselés qui procèdent par petites touches, une voix hurlée et déjantée qui accroche bien, quasi hallucinée par moment (bon là encore l’accent laisse un peu à désirer, problème récurrent des groupes français chantant en anglais ), D’ailleurs sur l’ensemble de l’enregistrement c’est le chant qui donne le piquant à l’ensemble, le petit grain de folie.
Et des tempos modérés ni rapides, ni lents qui caractérise l'atmosphère et le charme spécifiques, si particuliers à Condense. “Air” est donc un disque prometteur et ce format de 18 minutes pour six morceaux est idéal car si “Genuflex” et “Placebo” les deux albums enregistrés ensuite sont plutôt bons, il y a malgré tout quelques longueurs et quelques temps faibles (même si les compositions de "Genuflex" sont un ton au-dessus, plus abouties, plus diversifiées, plus ambitieuses).
Difficile de dégager un titre, les morceaux bien que tous intéressants ont une structure musicale un peu similaire, toutefois l’excellent “Zorlac” qui clôture l’album en beauté sort du lot et reste mon préféré pour son alternance d’ambiances et de contrastes et le fait qu’il s’écarte un peu du reste des autres compositions.
“Snakes” qui ouvre l’album a pour lui de mettre en quelques secondes seulement l’auditeur directement dans l’ambiance !
Quant à "Am I sick" son refrain nous accroche immédiatement.
Condense fait donc partie de ces bons groupes français des années 90 qui ont beaucoup tourné à l’époque, dont la durée de vie fut assez courte (1990-1996 soit 6 ans pour nos lyonnais), et qui ont certes pu se forger, avec persévérance, une belle petite réputation mais qui auraient pu – auraient dû – avoir plus de considération (concernant Condense difficile toutefois à cette époque de percer quand on produit ce type de musique, encore plus qu’aujourd’hui je pense, quand les labels et les tourneurs manquaient souvent de professionnalisme ou quand les groupes eux-mêmes choisissaient délibérément de rester dans des structures plus modestes ou dans un circuit parallèle).
Mais ces concerts et tournées à répétition ont fini par provoqué une certaine usure et lassitude, chez eux comme chez beaucoup d'autres.
Moins connu et renommé que les ténors tels Noir Désir, Mano Negra, Berurier Noir voire les Thugs, Condense fait donc partie avec Dazibao, Skippies, Sloy, Kill the thrill, Dirty Hands et beaucoup d’autres encore...des groupes ne manquant pas de qualité, avec un potentiel qui n'avait rien à envier aux meilleurs groupes américains du genre mais qui n’ont pas eu la carrière qu’ils méritaient et qui pour la plupart d’entre eux sont, 25 ans après leur “apogée”, (re)tombés dans l’anonymat hormis pour ceux qui ont eu la chance de les connaître et de les suivre dans ces années là.
Ces groupes ont ouvert la voie et montré qu'une scène rock française diversifiée et de qualité pouvait sévir dans l'hexagone.
Mais comme je dis toujours il n’est jamais trop tard de rattraper un “oubli” !
Moins connu et renommé que les ténors tels Noir Désir, Mano Negra, Berurier Noir voire les Thugs, Condense fait donc partie avec Dazibao, Skippies, Sloy, Kill the thrill, Dirty Hands et beaucoup d’autres encore...des groupes ne manquant pas de qualité, avec un potentiel qui n'avait rien à envier aux meilleurs groupes américains du genre mais qui n’ont pas eu la carrière qu’ils méritaient et qui pour la plupart d’entre eux sont, 25 ans après leur “apogée”, (re)tombés dans l’anonymat hormis pour ceux qui ont eu la chance de les connaître et de les suivre dans ces années là.
Ces groupes ont ouvert la voie et montré qu'une scène rock française diversifiée et de qualité pouvait sévir dans l'hexagone.
Mais comme je dis toujours il n’est jamais trop tard de rattraper un “oubli” !
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