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mardi 20 août 2019

Iggy Pop and the Stooges : Ready To Die



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La nouvelle est tombée comme une bombe : les stooges se reforment. Iggy ne pouvait achever la carrière du plus grand groupe maudit avec le mitigé the weirdness. Et puis il fallait rendre un dernier hommage à Ron Asheton, parti rejoindre Johnny Thunders au paradis des loosers magnifiques.  Pendant des années, les stooges furent le groupe à abattre, le destin, le show business , et un public encore coincé dans les vapes psychédeliques refusant de lui tresser la couronne de lauriers qu’il aurait mérité.

Les stooges ont tout de même survécu pendant cinq ans , cinq années de carrière chaotique qui laissèrent Iggy exsangue. L’homme mettait littéralement sa vie en jeu lors de chaque concert, se shootant pour accentuer son charisme bestiale, le succès n’était pas encore là, et pourtant la légende de l’iguane naissait dans les petites salles où les stooges survivaient.

Il faudra toute la patience et le génie d’un Bowie pour sortir l’iguane de sa période sordide. En lui rendant visite pendant son internement en hôpital psychiatrique, avant de produire « the idiot » et « lust for life » , Bowie a ouvert la deuxième partie de la carrière d’Iggy.

La suite on la connait, Bowie joue china girl afin d’offrir des royalties à son ami dans la dèche, il s’occupe discrètement du clavier lors des concerts suivant la sortie de « lust for life » , et lui permet de survivre jusqu’à l’arrivée inespérée du succès. Sorti en 1996, trainspotting transformait « lust for life » en tube plus de dix ans après sa sortie. « D’un seul coup , j’entendais « lust for life » dans tous les bars » dira l’intéressé.  

Alors quoi de plus logique que de clore la romanesque histoire de ses stooges avec un disque nommé « ready to die » ? L’enjeu n’était pas seulement de produire un chant du cygne digne de ce groupe légendaire, Iggy devait encore prouver qu’il était bien vivant. Car aux affres de la loose ont succédé les compromis fait à un show business qui découvrait d’un seul coup le pouvoir de fascination de l’Iguane. Transformé en homme sandwitch pour des marques diverses et variées , se fourvoyant dans des productions très pop et sans saveur, l’homme semblait vouloir décrocher le jackpot à n’importe quel prix.  Loin de s’en excuser, il résumera sa philosophie avec un nihilisme très punk «  le rock est surtout présent dans les pubs, je suis donc content d’y mettre mes morceaux ».

Voila pourquoi l’ex précurseur des hordes punks apparait ici dans une ceinture de dynamite , le viseur du public pointé sur sa chaire impie. Heureusement, « ready to die » est une véritable résurrection. Reprenant la formule de search and destroy, qui alternait charges corrosives et accalmies tendues, il voit les stooges reprendre les choses-là où ils les avaient laissé.

L’ouverture tout en muscle s’impose comme un echo à « search and destroy » , la bombe atomique ouvrant « raw power » . La guitare rugit de nouveau au milieu de musiciens soudés comme la horde pré punk qu’ils furent à la grande époque. Au milieu de ce déluge, certains regrettent qu’Iggy reprennent parfois le ton de crooner qu’il apprit lors de l’enregistrement de « lust for life ».

Aux hymnes à la débauche tels que « penetration » ou « shake appeal » succèdent des ballades langoureuses , pas toujours dénuées d’agressivité (beat that guy), mais où Iggy s’impose plus comme un vieux sage procurant ses leçons de vie que comme le monstre débauché qui le fit connaitre.

La critique est fondée, mais elle oublie un peu vite que l’homme a survécu en variant ses registres , et que c’est cette voix chaude qui fit le sel de « the passenger » et autres tubes de sa carrières solos. Iggy ne s’est pas adouci, il a juste mûri, montrant ainsi qu’il était encore bien vivant.    


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