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mercredi 27 janvier 2021

THE SEEDS : A web of sound (1966)



Les Seeds se sont formés en 1965 autour de Sky Saxon le charismatique et excentrique chanteur du groupe.
Et si la formation, qui nous vient des U.S.A rappelons-le, donnera souvent l’impression de sonner davantage british qu’américain c’est tout simplement parce qu’il a été influencé dès le départ par les principaux groupes anglais des années 64/65 tels Animals, Them et Pretty things. Pas étonnant alors d’avoir plus tard, lorsque le groupe aura rajouté un peu de rock psychédélique à tout cela, l’impression de se retrouver dans le swinging London de ces années-là !

Sorti en 1966 "Web of sound" est le deuxième album du groupe et par rapport à son prédécesseur intitulé simplement "The seeds" il est plus psychédélique mais globalement on navigue entre pop, garage et rock psychédélique.
Si le groupe s’est surtout fait connaître en 1965 grâce au single "Pushin’ too hard" (leur titre le plus connu mais pas leur meilleur selon moi et qui de toute façon qui ne figure pas sur cet album), les titres les plus représentatifs sont plutôt à chercher du côté de ce Web of sound, qui malheureusement à l’époque connaîtra moins de succès que le premier album éponyme.
Côte pop classique nous avons le single "Mr Farmer", pop mais avec déjà un son de guitare assez particulier et qui se complète à merveille avec le clavier. Également" Pictures and design" et "I tell myself" assez quelconques ceux là.

Ce n'est pas l'aspect des Seeds que je préfère, en tout cas ce ne sont pas les morceaux les plus marquants du disque.
Nettement plus intéressant "Trip maker" le morceau envoutant par excellence, avec lequel on rentre dans la danse psychédélique , tout en restant entraînant, un petit bijou du genre. On monte également d'un ton au niveau de l'agressivité, autant musicale que vocale.
De même que "Just let go" dans un registre un peu similaire ; avec ces deux morceaux les bases du rock psychédélique à venir sont définitivement posées. L'osmose clavier/guitare rappelle ce que feront les Doors sur leur premier album.

"Rollin' machine" est un blues psychédélique assez réussi avec des sonorités antagonistes qui se mixent avec bonheur...l'impression d'entendre parfois le premier Pink Floyd qui sortira un an plus tard.
"A faded picture" quant à lui est une sublime ballade 60’s vraiment réussie, poignante, très belle et qui montre une autre facette des Seeds, plus dans l'émotion.
Le dernier morceau phare de l’album, celui qui clôture "Web of sound" étant évidemment "Up in her room" 14 minutes de rock psychédélique, hypnotique, une envolée véritable annonciatrice d'une nouvel ère musicale (on peut là parler sans crainte de road-"trip" musical).

Les Seeds sont l'archétype du groupe psychédélique de la moitié des 60’s, mais ici du rock psychédélique qui tend plutôt vers un format pop très en vogue alors et assez accessible par rapport à d’autres groupes plus expérimentaux.
Mais, notamment avec « Up in her room » et ses 14 minutes, on va déjà, doucement mais surement, vers quelque chose de plus aventureux ; on est en 1966 et 1967, année charnière dans l’Histoire du rock (Pink Floyd, Doors, Jefferson Airplane, Grateful dead, Hendrix…), approche à grands pas.

Les Seeds ont beaucoup de points communs avec les Sonics, dont j’ai récemment chroniqué un album, autre groupe américain de la même époque mais même si leur style est différent, les Seeds étant moins garage et plus psychédélique (c’est toutefois encore les prémisses du genre, on est assez loin du Pink Floyd d’Ummagumma ou d’Hawkwind), les deux groupes auront toutefois cette même particularité d’être remis sur le devant de la scène et redécouvert sur le tard, à la fin des années 80 et dans les années 90, avec un revival garage/blues-rock/psychédélique.

Après « Web of sound » le groupe enregistrera encore deux albums avant de stopper en 1972 puis de se reformer occasionnellement pour des concerts en 2002 jusqu’au décès de Saxon.

Même si la vague de rock psychédélique qui va déferler à partir de 1967 sera des plus intéressantes et dépassera les Seeds en expérimentations ces derniers resteront à jamais parmi les pionniers du genre.