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dimanche 12 janvier 2020

NINA HAGEN BAND : premier album (1978)

Formation
Nina Hagen : chant
Bernhard Potsckha : guitare
Manfred Praecker : basse
Reinhold Heil : claviers
Herwig Mitteregger : batterie

Née à Berlin-est dans une famille artistique, Nina Hagen baigne dès son enfance, malgré la rigueur du système politique, dans une ambiance bohème, « théatreuse » ; puis alors que a mère se remarie, son nouveau beau père poète/chanteur contestataire est jugé persona non grata à l'est et doit fuir pour rejoindre Berlin-ouest en 1976 ; entre temps Nina a commencé à chanter dans des petits groupes locaux (elle reprend notamment du Janis Joplin) et en 1977 Nina en profite pour partir séjourner quelques temps à Londres où elle fréquente la scène punk qui est en pleine ébullition.

A son retour elle décide de monter un groupe mélangeant punk et rock plus traditionnel (enfin pour Nina Hagen il n'y a rien de vraiment traditionnel !).
Catalogué un peu rapidement comme punk alors que son répertoire et son registre vocale sont beaucoup plus élargis (englobant le punk bien sur mais pas que) y compris dans les deux albums enregistrés avec le Nina Hagen Band qui recouvrent des influences punk, rock 70s mais aussi d'autres formes musicales comme l’opéra ou le reggae (voir un petit côté psychédélique parfois).
Même musicalement parlant qualifier le NHB de punk est beaucoup trop réducteur, le groupe a une plus large palette musicale, du rock beaucoup plus varié qu'on pourrait le penser.

C’est d’ailleurs plutôt assez typé rock 70’s et si musicalement ça tient la route cela n'atteint jamais des sommets de génie (si on enlève la voix évidemment). D'honnêtes musiciens mais pas des virtuoses.
C’est surtout le chant de Nina oscillant entre opéra, rock et punk qui donne le côté punk rock au groupe et son aspect extravagant.
En effet on navigue souvent entre provocations notamment à travers les textes polémiques et les thèmes abordés (drogue, sexe) et excellences vocales ; toutefois si l'excentricité et les provocations ont certes fait beaucoup de publicité à Nina Hagen ils ont d'un autre côté peut-être nui à la considérer comme la grande artiste musicale qu'elle est assurément et qui malheureusement est vue sous le prisme de l'outrance et de ses frasques.
Ce premier disque, sans titre, est donc l'album originel pour l'icone est-allemande du punk et son groupe le « Nina Hagen Band ».

Attention si la voix est punk la musique est davantage du rock basique des 70's (guitare/synthé), plutôt correct sans être génial mais réhaussé par la voix hors pair de Nina Hagen chanteuse à l'aise dans tous les genres, capable de passer de l'opéra au punk, car c'est bien Nina Hagen, la vedette, la star du groupe avec qui elle enregistrera deux albums avant de voler de ses propres ailes pour explorer de nouveaux horizons musicaux.
Soyons honnêtes ce premier album est un peu moins bon que celui qui suivra mais la première face est excellente et reste un grand classique.


« TV Glotzer », reprise des Tubes donne le ton? suivi des excellents « Rangehn » (superbe refrain) et « Unbeschreiblich » (assez incroyable malgré un synthé un peu poussif) , puis « Auf'm'Bahnhof zoo » (la gare du zoo de Berlin rendue célèbre par le roman Moi Christiane F, 13 ans droguée prostituée mais dont la traduction originale signifie "Nous les enfants de la gare du Zoo") et enfin le sublissime « Naturtrane » sorte d'opéra rock avec une voix en apothéose, une ambiance assez difficile à décrire ! Le mariage improbable du punk et de l'opéra ! Grandiose tout simplement !


La seconde partie est moins réussie : « Superboy » aurait pu être très bon mais le refrain est raté ;  j'aime bien le très cool « Heiss » avec des passages un peu planant et une petite touche reggae. « Auf'm'Friedhof » est correct, « Fisch im Wasser » est un petit interlude vocal sans oublier surtout le déjanté et complétement destroy « Pank » 100% punk. Culte !
Le chant est en allemand mais je trouve que ça donne un cachet supplémentaire au disque ; ça ajoute un plus à une voix déjà sublime, géniale, avec ce côté provoc qui caractérise Nina Hagen. Cela donne un quelque chose de plus déjanté encore et ça va bien avec la voix de notre chanteuse ; et puis l'allemand n'est-il pas l'une des deux langues de l'opéra ?


Un peu moins frapadingue que « Unbehagen » (avec son mega tube halluciné et hallucinant « African reggae » mais aussi d'autres excellent titres et qui reste le sommet de sa carrière), un peu moins abouti aussi comme je l'ai déjà dit, mais quand même de très bon niveau.