Rubriques

Affichage des articles dont le libellé est lawlessness. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est lawlessness. Afficher tous les articles

dimanche 7 février 2021

LAWLESSNESS : On the run (1982)


Lawlessness se forme au début des années 80 autour du guitariste Michel Pineda qui trouve progressivement ses musiciens pour compléter sa formation. Manque un chanteur, il passe donc une annonce et voici que débarquent deux filles, une blonde et une brune, Nina Scott – laquelle avait à son actif une expérience d’actrice - et Jenny Jones, deux copines d’enfance et qui finalement seront embauchées ensemble. Lawlessness est donc certainement le premier groupe de hard rock avec deux chanteuses. Après un premier 45 tours sorti en 1981 le groupe de Marseille est signé par le label Saravah (distribué par le major RCA) et enregistre son premier (et unique) album en 1982 « On the run ». Celui-ci démarre tambour battant avec l’époustouflant « Youth on the run ».

L’alternance des voix entre les deux chanteuses nous donne un rythme assez enlevé et soutenu. La grande force du groupe car les deux voix se marient bien.
« Youth on the run » est une sorte de croisement entre Girlschool et Riot ; ah les voix (et la guitare de Michel Pineda, décédé il y quelques années, n’est pas en reste, pas un guitar-hero certes mais pas un manchot le gars).

« I get pain » est plus lent, plus mélodique tout à fait dans la lignée des bons groupes de la NWOBHM de l’époque.
« Take your bag » c’est du blues rock « classique » avec une slide guitare efficace.
« Don’follow me » le second meilleur titre, quelles voix, on est scotché, ça arrache bien. Efficacité maximum.

La deuxième partie un peu moins bonne, même si « The cats » est entraînant et assez réussi.
« Rape man » est un peu différente, les voix se superposent par moment sur certains passages, ce qui donne un peu plus de charme encore les deux voix étant différentes.
Huit titres et 30 minutes de bon niveau : un groupe qui s’annonçait donc des plus prometteurs malgré une production assez moyenne et des compositions, globalement réussies mais toutefois assez inégales (soyons objectif).

Malheureusement un problème avec le label qui ne leur fera pas beaucoup de promotion et qui fera une distribution à minima et le groupe en conflit (1) avec lui sera obligé de jeter l’éponge assez vite, Nina Jones allant rejoindre Klaxon groupe de hard FM, pour un album moyen (le premier album de Klaxon étant lui des plus intéressants).
Pourtant en écoutant certains titres comme « Youth on the run » on mesure le gâchis. Car le potentiel saute aux oreilles.

Encore plus rageant quand on sait que On the run et Lawlessness avaient reçu de bonnes critiques de la presse hard/métal de l’époque.
Une période où il était particulièrement difficile de percer et de se faire connaître à un moment charnière où le hard en France était à ses balbutiements, marginalisé (hormis 4 ou 5 groupes mais même ceux là, je pense à Warning, Speed Queen, H Bomb ou Sortilège auront une carrière assez courte, Trust étant un cas à part).

(1) dans une interview de 2010 à la question : « la maison de disque ne vous a pas soutenu à l’époque ? », Nina Scott répondait, désabusée : « No comment ! Que les chiens restent à la niche ».