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vendredi 10 avril 2020

THE GATHERING : MANDYLION 1995


Formation :
Anneke van Giersbergen : chant
Frank Boeijen : claviers
René Rutten : guitare
Jelmer Wiersma : guitare
Hans Rutten : batterie
Hugo Prinsen Geerligs : basse






Formé en 1989 et après deux albums moyens voire même médiocres (« Always »-1992 et « Almost a dance »-1993), The Gathering groupe de death/doom mélodique néerlandais est moribond. « Almost a dance » est particulièrement raté et plus personne ne miserait un centime sur le groupe.
Alors les frères Rutten et Frank Boeijen ont une idée de génie : recruter Anneke Van Giersbergen une jeune chanteuse inconnue, respirant la joie de vivre et dont le sourire peut à lui seul captiver les fans, et qui se révèlera comme étant l’une des plus belles voix de l’Histoire du métal. Et The Gathering, métamorphosé, tel le phénix, renaît de ses cendres.
Troisième et meilleur album du groupe (ex aequo avec « Nightimes birds » qui suivra en 1997, « How to mesure a planet », le double album étant selon moi un niveau juste en dessous), The Gathering est alors en plein dans son âge d'or et affine son style. « Mandylion » demeure le sommet du métal planant et atmosphérique, un album splendide qui pose les bases, à jamais un chef d'œuvre du genre. 


Deux morceaux somptueux représentent deux facettes différentes mais pas antagonistes de The Gathering : « Stranges machines » (avec son riff efficace en diable, plus mécanique et hypnotique) et « Eleanor » (plus de chaleur et d’émotions, plus de douceur dans la voix) mais la petite perle du disque demeure pour moi « Sand and mercury » dont la partie instrumentale (75% du morceau) est une merveille, neuf minutes de bonheur mais dans l'ensemble toutes les compositions sont réussies. « Leaves » est également d’une grande beauté.
Quant à « Fear the sea » c’est un titre archétype de The Gathering : voix somptueuse et envoûtante d'Anneke van Giersbergen qui est en parfaite osmose avec la musique, lente, limpide, majestueuse où riffs de guitares se mêlent aux nappes de synthé que n'auraient pas renier Pink Floyd : du grand art et soudain une nostalgie vous envahit devant tant de beauté auditive, la magie opère il n'y a qu'à fermer les yeux. Musicalement ça reste du métal avec une rythmique en béton et des grosses guitares (bien sur ce n'est pas du thrash métal et on est parfois plus proche de Pink Floyd époque « Wish you were here » que de Slayer).

Les compositions sont d'une grande beauté, c'est fin, avec toujours un petit côté mélancolique, notamment grâce à la voix toujours magnifique d'Anneke.
On se laisse emporter et on tombe sous le charme des mélodies qu'on écoute, ce côté planant et métal à la fois, cet équilibre parfait.
Les tempos sont en général moyens (ni rapides ni doom), un côté heavy d'un côté et un côté planant  et mélodique de l'autre, un excellent dosage qui fait la force du groupe néerlandais.
Le groupe est également un pionnier car c’est l’un des tous premiers groupes de « doom gothico atmosphérique » à chanteuse, groupes qui vont foisonner à la fin des années 90s, certains très bons (Theatre of Tragedy est l'autre groupe incontournable pour moi, mais on peut également citer After Forever, Tristania, Within Temptation, Lacuna Coil, Epica, The Sins of thy Beloved, On Thorns I lay, Darkwell...). 

Mais de tous les groupes de métal à chanteuse sortis à cette époque The Gathering est celui qui m'a le plus marqué, le plus intéressant, le plus envoûtant et le plus original (avec Theatre of tragedy), celui qui nous entraîne vers des univers grandioses et féeriques.
Après cet âge d’or The Gathering va ensuite un peu décliner et produire des disques moins bons, plus pop « If_then_else » et « Souvenirs » jusqu’au départ de sa chanteuse en 2007.
Mais les trois albums sortis entre 1995 et 2000 restent à jamais incontournables.
Ecouter « Mandylion » c'est la garantie de passer un bon moment et de se laisser transporter par l'harmonie des compositions et encore une fois par la voix qui donne des frissons.