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dimanche 17 mars 2019

VAN DER GRAAF GENERATOR : PAWN HEARTS (1971)

Fiche technique / présentation

Van der Graaf Generator est un groupe de rock progressif anglais formé en 1967 par Peter Hamill.
Pawn hearts, quasi unanimement reconnu comme le meilleur album du groupe est le 4eme disque de VDGG.
Bien que renommé et estimé dans le milieu du rock progressif VDGG est moins connu et reconnu que King Crimson, Yes ou Genesis ce qui peut paraître illogique.
En tout cas pour moi c'est l'un des groupes les plus intéressants du rock prog' dont il est assurément l'un des fers de lance.
Un de ces groupes qu'on reconnait facilement et qui a su créer son univers propre (entre calme et fureur).
Autres bons albums : "H to He" sorti en 1970 (un ton en dessous niveau compositions néanmoins) et Godbluff qui a également ses fans.
Pawn hearts sorti en 1971 correspond à l'âge d'or du rock progressif, alors que VDGG lui est à son zénith créatif et il sort donc son album le plus abouti, son chef d'œuvre.

Formation :

Peter Hamill (chant, guitare, piano)
Hugh Banton (orgue, piano, mellotron, synthétiseur)
Guy Evans (batterie, piano)
David Jackson (saxo, flûte)
et Robert Fripp pour quelques apparitions guitare









PAWN HEARTS (1971)


Emmené par le génial Peter Hamill, Van Der Graaf Generator est un groupe qui a marqué l'histoire
du rock progressif , ici on a affaire à ce que ce courant musical peut produire de meilleur.
Pour moi il s'agit ni plus ni moins que du deuxième meilleur album de rock progressif de l'histoire
derrière « In the court of the Crimson king » mais devant « Close to the edge » et « Nursery cryme »
(rajouter « Thick as a brick » et vous avez le top 5 , je mets à part Magma et Pink Floyd).
Rock progressif atypique aux antipodes de Yes « Close to the edge » car VDGG mélange passages
cools, aérés  et passages angoissants, électriques et névrosés, pleins de tensions (le saxo "furax" et
la voix de Peter Hamill y sont pour beaucoup), c'est assez destructuré/désarticulé mais c'est aussi ça
qui apporte un plus car ici on est surpris sans arrêt .

On est davantage dans l'hystérie que dans la « beauté » purement esthétique, comme l'impression
de naviguer sur un bateau ivre !
Van der Graaf Generator surprend car ici on est sans arrêt en état d'alerte, sur le fil du rasoir, les
changements de rythme et d'ambiance sont souvent inattendus. Pas de montée en puissance en douceur
comme chez la majorité des groupes prog'.

Robert Fripp de King Crimson vient apporter son concours (guitare) à ses collègues (King Crimson
 comme VDGG sont d'ailleurs les deux groupes qui bousculent le plus les codes du progressif « traditionnel »).
Avec « Lemmings » on navigue entre rock progressif et free jazz , ce morceau donne le ton même si le
meilleur reste à venir.

« Man-Erg » est le morceau phare de l'album, ça démarre cool au piano mais au bout de 3 minutes VDGG
nous propose un break hallucinant où Peter Hamill hurle comme un possédé sur un musique stridente,
répétitive et emmené par un binome clavier/saxo (du grand VDGG) puis après 3 minutes le groupe reprend son
rythme « normal » pour remonter très vite mais progressivement en tension. Le final est à la hauteur ; un morceau
tout simplement grandiose.

« Eyewitness » est le troisième et dernier morceau, le plus long (plus de 20 minutes), divisé entre plusieurs
parties et donc plusieurs ambiances toujours entre cool/planant et hystérie/tension et parfois presque psychédélique .
Ce n'est jamais ennuyeux car VDGG alterne à merveilles les atmosphères contrastées.
Là encore on a droit à un passage hallucinant avec une sorte de musique de fête foraine complètement
 déjantée où Hamill vocifère (plus qu'il ne chante) comme un dément.

Tout simplement le meilleur album du groupe , leur chef d'oeuvre, et tout simplement ce qui se fait se
mieux (et de plus original) en rock progressif, une innovation musicale qui crève les oreilles de la première
à la dernière minute .
Trois grands morceaux, jamais ennuyeux, toujours créatifs, expérimentaux dans le bon sens du terme
(avec des trouvailles tout au long du disque) et qui repousse les limites du genre , une sorte d'aboutissement,
 l'impression qu'on ne pourra pas aller au delà.
Sans doute l'album de rock progressif le plus délirant et le plus « fou » jamais enregistré.