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mardi 18 mai 2021

EMPEROR : In the nightside eclipse (1994)



Une fois n'est pas coutume voici un peu de métal extrême dans Rock In Progress, après la chronique de l'album "Individual Thought Patterns" du groupe Death, publiée par Julien il y a de cela déjà quelques mois. 
Le black métal est un genre méconnu, que l'on réduit souvent à la "médiocrité sympathique" d'un Venom ou à quelques extrémistes nazillons, alors que c'est l'un des genres parmi les plus créatifs et offrant de multiples possibilités musicales. Aussi il n'est pas rare de voir de plus en plus de groupes de black métal incorporer avec réussite néo-folk, prog', classique ou ambiances atmosphériques/symphoniques. dans leurs compositions poussant ainsi leur univers vers des horizons illimitées. 
Quelque part le black métal est au métal ce que le rock progressif est au rock. 
L'exemple le plus marquant et frappant étant Agalloch qui mélange majestueusement sur son chef d'œuvre "The mantle" neo folk, post-rock et Black métal.
Pour en revenir à notre chronique "In the nightside eclipse" est le premier album d'Emperor le sulfureux groupe de Black métal norvégien, leur meilleur. Une musique violente, agressive, sauvage, rapide...du black métal basique certes ; mais ici il y a un côté symphonique qui côtoie le côté chaotique. Symphonique car l'emploi des claviers est magnifiquement utilisé. Omniprésents et discrets à la fois ils sont en toile de fond et donnent une légère mais majestueuse coloration mélodique, apportent une touche moins brut (d'où la différence avec des groupes comme Marduk, Mayhem ou Immortal). De même les chœurs également présents donnent un son moins épais, une touche de finesse (dans un monde de brutes évidemment !). Avec ce disque Emperor donne un nouvel essor au Black métal qui prend ainsi un virage important et radical, créant ainsi une nouvelle vague.
C'est symphonique (attention j'ai dit symphonique pas atmosphérique, nuance) mais plus violent que Cradle of filth ou Dimmu borgir. Toutefois l'univers musical s'éloigne des Venom, Bathory, Mayhem et autres pionniers du genre durant les années 80.
Cet album est à écouter d'une traite, impossible d'en sortir un titre et de l'écouter séparément du reste. "In the nightside eclipse" est un bloc, compact et indivisible, d'une densité incroyable. L'ambiance est dantesque, l'impression d'être au cœur des ténèbres, dans les forêts du nord de la Norvège en plein hiver. Une orgie, un déluge de riffs titanesques et de chants hallucinés, possédés. Un ouragan, une déflagration terrifiante. Impossible d'en sortir indemne. Sombre mais toutefois pas lugubre.
Une atmosphère où haine et beauté se marient et se mélangent à merveille. Aussi incroyable que cela puisse paraître c'est à la fois aérien et surpuissant.
Si l'écoute en une seule fois est nécessaire pour mieux apprécier et se fondre dans l'œuvre proposée, pour ceux qui préféreront commencer doucement avec un morceau on pourra néanmoins citer "Into the infinity of thoughts" qui ouvre l'album et met directement l'auditeur dans le vif du sujet et "Towards the Pantheon" et son intro, seul passage calme du disque.
Bordélique et travaillé, brutal et symphonique, des compositions de haut niveau, avec d'excellents musiciens, loin d'être de vulgaires "bourrins" (et de bons musiciens il y en a pas mal dans ce genre musical, malgré ce que beaucoup pensent).
Un album magistral du début à la fin qu'on peut aisément placer dans le top 3 du black métal toute période confondue et malgré la grande diversité de ce courant musical.
Et le suivant "Anthems to the welkin at dusk" est également très bon.