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samedi 11 avril 2020

Blue Cheer : Insideoutside


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San Francisco en 1967.
La ville est toujours bercée par la pop psychédélique de Jefferson Airplane et autres grateful dead. « Surrealistic pillow » est sorti la même année, et les hippies ne cessent de s’extasier sur ses rêveries utopistes. Blue Cheer vit alors ses premières heures, et tente de s’approprier l’hédonisme rêveur de ses contemporains. Malheureusement, la sauce ne prend pas, les tacherons ayant un jeu trop basique pour flirter avec les mélodies réconfortantes du flower power.

Le groupe cherche donc un son qui lui serait propre, et il va le trouver sur la plaine de Monterey. Première grand-messe hippie, le festival est le théâtre d’un basculement qui va largement influencer les générations à venir. Si le dead , moby grape , et autres Jefferson airplane sont toujours là , il côtoient des musiciens plus extrêmes.

Il y’a bien sur les Who , grands dynamiteurs du rythm n blues en pleine ascension , qui font place à une Janis Joplin au sommet de sa puissance vocale, elle ouvre ainsi la voie au véritable maître de cérémonie.

Hendrix revenait juste de son voyage anglais, où il a réuni un power trio accentuant la violence de son jeu mystique. Pour Blue Cheer ,  la performance du voodoo child est une révélation, et il s’empresse de forger ses propres blues acides.

A partir de là, sa puissance de feu lui vaut une solide réputation dans le milieu professionnel de San Francisco. Cette renommée arrive vite aux oreilles de la maison de disques phillips , qui s’empresse de les envoyer en studio. 

Le premier album de blue cheers est terminé en quelques heures, le groupe se contentant de dynamiter quelques standards du rock et du blues, auxquels viennent s’ajouter trois compositions de son guitariste.

Le disque, porté par une version sulfureuse de summertime blues, atteint rapidement le sommet des charts américains. Si ce premier album est un monument ouvrant la voie du heavy rock , outsideinside est la concrétisation de ce que ce premier disque avait esquissé. 
                    
Cette fois le groupe se limite à deux reprises, et pas n’importe lesquelles. Le boogie blues the hunter voit son feeling vicieux alourdi par un riff, qui ridiculise les futurs blues démoniaques de black sabbath. Vient ensuite une réadaptation sous amphétamine de satisfaction, le fameux hymne des stones devenant le nouveau brulot culte du hard psyché.

Outsideinside montre un groupe soudé, lançant ses déflagrations acides blues sur le bastion du rock psychedelique. C’est que le San Francisco sound n’avait jamais subi un tel outrage, et les salves ne font que se multiplier.

Un an plus tard, le edgard broughton band sort le tonitruant « wasa wasa ». Il est rapidement rejoint par le proto punk des pink fairies , alors que les deviants sortent un second album encore plus primaire que le premier.

Une nouvelle époque est en train de naître, mais Blue Cheer est déjà sur la pente glissante. L’enregistrement collectif de outsideinside a permis à chacun de développer sa vision du groupe, et les points de vue artistiques divergent. Le guitariste Leight Steven est le premier à claquer la porte et, si le groupe continue un peu sans lui, il ne retrouvera jamais l’efficacité implacable de ses débuts.

Quelques mois seulement après cette déchéance, Deep purple , Cactus , et Led Zeppelin commencent à atteindre le sommet des ventes. La puissance hard blues de ces groupes s’impose comme un lointain écho de ce que Blue Cheer développait sur son second album.