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mardi 2 juin 2020

The Mamas and The Papas : If you can believe your eyes and ears

The Mamas & The Papas Albums: songs, discography, biography, and ...

Marcher , marcher , toujours marcher , pour trouver une route plus accueillante que celle suivie par la masse. John Phillips est déjà un vieux routard, un jeune pour qui les vers de Dylan sonnèrent comme un ordre divin. Il sont nombreux à avoir, comme lui , pris la route sans réellement savoir où ils allaient.

Après tout, personne ne sait réellement où il va, mais la plupart choisissent les voies les moins risquées. On commence des études, sans être sûr  que ce sont celles que l’on désire vraiment, mais on pourra au moins cotiser pour la retraite. L’important n’est pas de savoir où l’on va mais de pouvoir encore avancer, tous le savent mais rares sont ceux qui en tirent réellement les conséquences. C’est la route qui fait les hommes, et c’est elle qui le mena vers sa femme.

Elle ne connaissait pas le chant, mais son physique de déesse hippie ne pouvait que l’aider dans sa quête de gloire. Alors John lui appris le chant, qu’il voulait lyrique et grandiloquent. Son folk n’était plus la préoccupation de l’époque, les Beatles étaient passés par là.  Les quatre garçons dans le vent avaient lancé une nouvelle pop , nourrit de chœurs somptueux et d’expérimentations sonores. Ajoutez à ça les tubes des beach boys, et vous obtenez une époque vouée à la grandiloquence vocale. 

Justement , John a trouvé la pièce qui lui permettra de faire passer ses ainés pour des chanteurs de kermesse. Cass Eliott est l’exacte opposé de sa femme, elle affiche 120 kilos à la pesée et a un physique de mama italienne. Mais, quand elle se met à chanter,  c’est la somptueuse homélie sortie de la bouche d’une gargouille. 

Il faut vite se mettre au travail , car la concurrence se renforce de jours en jours. Aux Beach Boys étaient venus s’ajouter les Byrds , les turtles , tous ces groupe annonçant l’explosion imminente du rock Californien. Pour nommer son groupe, John s’inspire des hells angels , qui avaient l’habitude de surnommer leur femme les « mama ». Les mamas and the papas entrent  rapidement en studio, et la symbiose se met vite en place. 

C’est comme si ces musiciens, qui ne se connaissent que depuis quelques mois, avaient été réunis par une force supérieure. Premier succès du groupe, « California dreaming » est un kaleidoscope baroque, qui harmonise les sons dans un tourbillon hypnotique. Tout est somptueux dans cette mélodie , les voix doucereuses, les solos de flute mélodieux , le tout uni dans un crescendo irrésistible.

The mamas and the papas venait de nommer la révolution en marche, ils introduisaient la scène Californienne sur une symphonie pop. California dreaming est l’hymne d’une génération idéaliste , les poches pleines de rêves et cherchant une liberté totale. The mamas and the papas est un groupe à single dans une époque vouée au culte du 33 tours.

C’est son génie , il dit en trois minutes ce que la plupart ne peuvent exprimer que sur une œuvre à l’enchainement soigneusement travaillé. Et leur palette est large , passant de la pop légère de « Monday Monday » , au rock de straits shooter , sans oublier bien sur quelques mélodies folks.

« if you can believe your eyes and ears » raconte cette époque où the mamas and the papas étaient les beatles de la Californie, le modèle que chacun imita à sa façon. Les mélodies présentes ici nourriront le chant de Grace Slick , et les hymnes hippies de Crosby Still Nash and Young.

Quand ces groupes prendront le relais, the mamas and the papas sera déjà un groupe moribond. Le réel point final de son parcours météorique sera sa prestation de woodstock. Là, le visage  tiré par la fatigue et les tensions internes, le groupe livra un chant du cygne sans égal.