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mardi 4 février 2020

MOUNTAIN : Avalanche (1974)

FORMATION :
Felix Pappalardi : basse, chant
Leslie West : guitare, chant
David Perry : guitare
Corky Laing : batterie 

 

Alors que je « débutais » dans le hard rock au début des années 80 écoutant progressivement les grands noms et les grands disques de ce style musical, un copain fan de Cream et de Led Zeppelin notamment, m'a prêté cet album. « Avalanche » est donc l'album qui m'a fait découvrir Mountain. Ce n'est pas leur meilleur album, celui-ci étant sans doute Climbing (1970), plus homogène en qualité et qui contient leur grand classique « Mississipi Queen ».

Trois albums sont sortis en 1970 et 1971 puis le groupe a fait une courte séparation avant de se reformer pour enregistrer « Avalanche » puis de se dissoudre une nouvelle fois.
Mountain à cette époque était réputé pour ses longues improvisations « live ».
Le groupe est d'ailleurs nettement influencé par Cream, notamment pour la guitare (même si le son de Mountain est plus « hard ») mais ce n'est pas un hasard puisque Felix Pappalardi a travaillé avec Cream dont il a produit certains albums. Presque un Cream des 70s ; de toute façon Mountain joue du hard rock blues mais avec un son très fin 60s.
Donc Mountain n'est pas sorti du néant et ses musiciens étaient déjà aguerris depuis les sixties.


A la première écoute de ce disque ce qui m'avait marqué comme je l'ai déjà dit était le son extraordinaire de la guitare, facilement reconnaissable et plus de 35 ans après je trouve ce son toujours aussi génial et il me fait toujours le même effet envoûtant, un son comme sorti d'une boîte magique (encore une fois il rappelle celui de Clapton avec Cream).
Ce qui surprend aussi c'est le contraste entre les titres composés et chantés par Leslie West (guitare) et ceux de Felix Papalardi (basse), contraste pour ne pas dire opposition entre la voix et la composition elle-même (en plus du contraste physique, sorte de Laurel et Hardy).


West compose du blues rock bien gras, qui tâche (« You better believe it » et chante avec une voix rauque (et paradoxalement il compose aussi les titres accoustiques, instrumentaux comme « Alisan » ou les ballades) tandis que Papalardi compose du blues rock beaucoup plus fin, plus mélodique, avec des refrains plus pop et a une voix beaucoup plus claire comme sur « Sister justice »).
Mais au final les deux types de voix et de compositions se complètent bien et le tout reste cohérent.


J'avoue une préférence pour les morceaux écrits par le bassiste : « Sister justice », « Swamp boy » qui aurait pû être écrit par les Who de la fin des années 60, entre blues rock, hard rock et avec un refrain pop qui claque et surtout  « Thumbsucker » excellent, vraiment typique du son et du style Mountain.
L'album commence bizarrement par une reprise très rock'n'roll « Whole Lotta shakin goin on » néanmoins assez réussie. Toutefois on est en droit de se poser la question: mais qu'est ce qu'ils sont tous ces groupes de la fin des années 60 / début 70 (Ten Years After, Creedence clearwater revival, Mountain...) à reprendre des standards du rock des 50s ?
Bien sur c'en en hommage mais ici par exemple débuter l'album avec ce titre me paraît être une faute de goût et surtout c'est vraiment en décalage avec le reste de l'album.
Parmi les autres titres on peut citer « Alisan » instrumental accoustique très folk bluesy où Leslie West démontre son talent de guitariste et « Back where I belong » du boogie rock'n'roll qui pulse !


On note également « Satisfaction » une reprise des Rolling Stones ; pourquoi pas mais je ne vois pas trop l'intérêt de reprendre un tel titre ici.
Mais globalement à l'inverse de « Climbing » on est ici sur courant alternatif, où le très bon cotoie le moyen et au final cela donne un album un peu irrégulier même si le positif l'emporte sur le négatif.

Malheureusement nous sommes en 1974 et ce genre de style très en vogue en 1970 et très typique de l'époque, est désormais un peu passé de mode, d'ailleurs il restera comme le dernier album du groupe avant l'arrêt définitif.
Puis les rumeurs de reformation entre West et Pappalardi cesseront avec l'assissinat de ce dernier par sa femme en 1983 lors d'une dispute : triste fin.
Malgré tout Leslie West relancera occasionnellement le groupe pour quelques albums entre 1985 et 2010.

Avalanche est donc le dernier album du groupe dans sa formation « classique », pas le meilleur certes mais intéressant malgré tout ; et c'est pour moi un album qui a compté dans ma culture musicale. Et qui contient selon moi deux petits bijoux oubliés « Thumbsucker «  et « Swamp boy ».
Mountain fait partie avec Cactus, Humple Pie, Ten Years After et Grand Funk Railroad des groupes qui furent importants aux débuts des 70's et qui depuis sont malheureusement tombés dans un (relatif) oubli.


vendredi 28 décembre 2018

[CHRONIQUE] Mountain - Live : The Road Goes Ever On (1972)


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New York, milieu des années 60, profitant des pauses accordées par la bijouterie où il travaille, Leslie West squatte les magasins de guitares des alentours. Ses déambulations le ramènent de plus en plus tard à son poste qui ne l’intéresse guère, et finissent par lui valoir un licenciement.
N’ayant pas réussit à garder un emploi stable, West pense que la guitare sera son seul moyen de nourrir son imposante carcasse. Il forme alors un premier groupe de Blues  et débarque sur scène affublé d’une cape de plumes. Cette tenue excentrique lui vaudra d’être qualifié de « Canard Psychédélique de cent-cinquante kilos », par un Bill Graham moyennement convaincu par le passage de son jeune groupe dans son légendaire Fillmore.



Dans le même temps, le producteur Felix Pappalardi grave son nom dans l’histoire, en produisant le dernier album de Cream. Doté d’une puissance de feu inédite, Disraely Gear est un album essentiel de ce Rock Psyché qui commence à sérieusement se durcir.
Cream est le plus célèbre éclaireur de ce chemin violent et assourdissant annonçant les futurs hurlements du Hard Rock. C’est aussi le trait d’union qui scellera le duo Leslie West/Felix Pappalardi. Alors que le second s’est fait une petite réputation grâce au groupe d’Eric Clapton, le premier développera son touché unique après avoir été subjugué par une des prestations Claptonniennes tonitruantes.  
Lorsque Pappalardi est appelé, pour travailler sur le premier disque solo de West, il est subjugué par le touché unique que le guitariste a développé. Le projet d’album devient donc un groupe, qui enchaine les succès après un passage remarqué au festival de Woodstock.

Dernier épisode de cette saga glorieuse, Live : The Road Goes Ever On est aussi le plus fulgurant. Nous sommes en 1972, et Black Sabbath a abandonné les terres du Rock plombé, pour montrer la voie à une armée de métalleux. Led Zeppelin est parti à la conquête de la Folk, et Deep Purple préfère la rapidité d’un Rock chromé à la lourdeur rythmique des premiers albums du dirigeable de plomb.
Mountain est donc devenu le groupe de Hard Blues le plus puissant du monde, et cet événement ne pouvait être célébré que sur cette scène, qui lui permet de transcender son art. La basse de Pappalardi bourdonne comme un moteur de Boeing, appuyant une rythmique bluesy à souhait, le tout formant une véritable rampe de lancement, à partir de laquelle Leslie West envoie ses mélodies plombées.

Les premiers titres vont à l’essentiel, et fond l’effet de coups lourds et secs sur une enclume d’acier. Les autres groupes avait déjà tenté cette formule, mais rares sont ceux qui se sont approchés de ce niveau de puissance. Mais aucun d'entre-eux n’avait ce touché bluesy, ni ce feeling mélodique unique que possédait West.
Mais l’époque est surtout aux longues digressions et autres improvisations sans filet, pouvant mener au Sublime comme au désastre. Mountain y atteint le sommet de sa puissance, allongeant son propos sans perdre la lourdeur saisissante qui le caractérise, tel Héphaïstos martelant le fer d’une épée légendaire.

Cet exploit s’affirmera comme le chant du cygne d’un groupe dont le règne n’aura duré que deux ans. Suite à la parution de ce Live , Leslie West est appelé pour participer à l’album Who’s Next des Who, projet que les intéressés finiront par effectuer seuls.
Peu de temps après, Mountain se sépare alors qu’il est au sommet de sa gloire et de son succès commercial. Le groupe sera ensuite reformé, sans retrouver la même popularité, et les carrières solos de ses membres ne seront pas plus brillantes.

Cela explique sans doute le fait que, malgré l’influence qu’il a eu sur la scène Hard Rock, Mountain est progressivement tombé dans l’oubli. Cette histoire fait de Live : The Road Goes Ever On un disque essentiel, dernier soubresaut d’un groupe qui a atteint les plus hauts sommets, avant de sombrer subitement.