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lundi 15 avril 2019

Bob Dylan en concert au Grand Rex de Paris, samedi 13 avril 2019



Sous la voûte étoilée de la salle du Grand Rex, est venu briller pour trois soirées consécutives Bob Dylan, accompagné de son fidèle ’band’. Plus besoin de présenter ce grand artiste, d’ailleurs il y a longtemps que Dylan n’introduit plus ses morceaux, on est fan ou on ne l’est pas. Pour les nouveaux spectateurs (s’il y en avait), deux objets trônaient sur scène à côté du piano en guise de carte de visite: le buste d’Athena, déesse de la sagesse, des arts et de la guerre qui fait clin d’oeil à son dernier album studio de morceaux originaux Tempest (2012) et l’oscar de Cairns, le premier Academy Award de Dylan reçu pour la chanson écrite pour le film Wonder Boys (2001). Le ton est donné, non Bob Dylan n’est pas un artiste figé dans le passé (laissons les sixties aux années soixante) mais bien un artiste contemporain dont l’imagination ne connait pas de limite et qui continue de surprendre.

Et puisque nous sommes dans une salle qui fait aussi cinéma, il est bon d’ouvrir la séance, ça en est presque une habitude maintenant, par ce morceau qui lui a valu l’Oscar: Things Have Changed
Sous un éclairage tamisé, le band donne le la (mineur) pendant que Dylan s’installe au piano qu’il ne quittera que pour chanter Scarlet Town et saluer le public à sa façon. L’alchimie avec le groupe est parfaite et la performance dégage une belle énergie. Dylan prend plaisir à métamorphoser ses morceaux sous nos yeux. Il joue avec les syncopes, comme par exemple It Ain’t Me Babe, il improvise à l’harmonica dès le quatrième morceau Simple Twist of Fate.

Il fait monter la tension avec des progressions d’accords hypnotisants lors de Pay In Blood mais aussi avec le tempo où il tient en haleine le public avant chaque refrain de Like A Rolling Stone. Foule en extase et applaudissements en rythme, et déjà une standing ovation avant la fin du concert. Tout aussi remuant, Early Roman Kings, qui rappelle l’ambiance de la salle méditerranéenne, est suivi par une version très intense de Don’t Think Twice, It’s All Right. Dylan joue seul, le temps se suspend. Puis il rompt le silence avec Love Sick et Thunder on the Mountain durant lequel à la fin d’une ligne il fait une grimace, pas satisfait de sa rime. Il en trouvera une nouvelle pour le concert suivant car après tout, même s’il ne s’adresse pas directement au public il a encore beaucoup de choses à exprimer à travers la musique, autant de possibilités que sa tournée le Never Ending Tour suggère.





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