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lundi 27 mai 2019

THE PSYCHOTIC MONKS : Silence slowly and madly shines (2017)






Cela faisait un petit moment que je n'avais pas entendu un nouveau groupe français aussi intéressant ; il s'agit ici du premier album des Psychotic Monks qui nous viennent du 93, plus connu pour ses groupes de rap (oui je sais ça fait cliché !!).
« Silence slowly and madly shines », est un mélange réussi de diverses influences : garage, grunge, psychédélique, stoner rock, noise, krautrock, rock industriel, rock planant et il faut l'avouer ça sort de l'ordinaire . La pochette, très belle, est bien représentative de ce que peut proposer le groupe et reflète un certain état d'esprit "sauvage".

Pour citer des noms on peut évoquer Pink Floyd bien sur , Godflesh, en passant par un petit zeste de Joy Division (notamment dans la voix) , de Nirvana ou Mudhoney (des débuts) pour le côté grunge des guitares sur certains morceaux, Sonic Youth pour le côté noise et globalement la scène post rock / post hardcore.
« It's gone » qui ouvre l'album est gigantesque, explosif (c'est le morceau phare du disque), celui qui combine le mieux les deux facettes du groupe, celui où la fureur contenue éclate littéralement, une magnifique déflagration, « Wanna be damned » et « The bad and the city solution » sont également représentatifs de la face énergique et violente du groupe alors que « Sink », « When I feel » et « Walk by wild lands » représente le côté cool et planant de Psychotic Monks  auxquels il faut rajouter quelques brèves interludes instrumentales.

Tantôt bruitiste, tantôt calme, tantôt hypnotique mais globalement les titres font dans la déstructuration et l'expérimental , avec même quelques passages planants, un côté Pink Floyd de la grande époque sur certains titres (« part 2 squeak of gravels », « Sink » et surtout « Walk by wild lands »). C'est souvent déroutant (mais à prendre dans le bon sens du terme), comme le mix improbable du Pink Floyd et du post-hardcore même si les Psychotic Monks n'est pas le seul groupe à s'être essayé à cet exercice périlleux.
The Psychotic Monks est un groupe à voir avant tout sur scène où le groupe brise les carcans imposés par un enregistrement « studio » et devient encore plus dantesque dans ses improvisations et sa furie musicale. Allez jeter une oreille sur la version live de « It's gone » enregistré aux Bouffardises en 2017 et vous verrez que je n'exagère pas !

Juste un petit reproche : le groupe s'éparpille parfois un peu trop dans diverses directions musicales et ne mélange pas assez ses influences dans un même titre ; j'aurais aimé plus de titres mélangeant ambiances calmes et ambiances déchaînées.
Quelques imperfections certes, quelques influences parfois trop présentes et quelques fois mal digérées (Pink Floyd sur les morceaux plus calmes) mais franchement un album prometteur, surtout pour un groupe aussi jeune et qui fait malgré tout preuve d'une maturité étonnante.
Le deuxième album (« Private meaning first ») vient juste de sortir et il paraît qu'il est également très bon et pour les franciliens précisons que le groupe sera en concert à Paris le 21 novembre 2019 au Trabendo. A ne pas manquer.

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