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dimanche 6 octobre 2019

JETHRO TULL : STAND UP (1969)



Formation :
Ian Anderson : chant, flûte, guitare acoustique, piano, orgue
Martin Barre : guitare
Glenn Cornick : basse
Clive Bunker : batterie


Un an après « This was » paru en 1968 Jethro Tull sort "Stand up" qui est, disons le tout de suite, à classer dans le top 3 du groupe et à mon avis le deuxième en qualité derrière "Thick as a brick" (le chef d'oeuvre de Jethro Tull, leur magnifique album progressif) et d'un niveau similaire à « Aqualung ».

« Stand up » est l'album qui les a fait découvrir : il y a déjà là tout le subtil mélange qui fera la marque de fabrique de Jethro Tull entre blues rock (on reconnaît l'influence de Cream mais bien digéré par le groupe qui a déjà sa propre identité), pop et aussi un peu de folk mélangé à la sauce britannique c'est à dire à la musique traditionnelle anglaise (comme le fera également Genesis ou d'autres groupes de prog') et puis un zest de progressif, notamment sur "For a thousand mothers" (mais ça sera plus net ultérieurement, notamment sur « Thick as a brick » déjà cité).

Certains morceaux sont plus acoustiques / folk , d'autres plus électriques / rock, d'autres enfin mélangent les deux styles.
Et puis il y a bien entendu la flûte élément capital dans Jethro Tull qui est loin d'être le seul groupe à utiliser cet instrument (Genesis, Sweet Smoke...) mais Ian Anderson le chanteur/flûtiste (et compositeur) sait la manier à bon escient et avec dextérité.
Les fameuses passes d'arme guitare/flûte seront quasiment légendaire avec le discret mais excellent Martin Barre à la six cordes électriques.


J'ai toujours eu une attirance pour le rock de la fin des années 60 / début des années 70 et Jethro Tull est quasiment l'archétype du groupe de cette époque, avec son côté rock mais aussi "hippie" (voir la pochette mais aussi le look des musiciens ainsi que les photos d'époque de Ian Anderson sur scène avec sa flûte).
Dès que j'écoute ce groupe la nostalgie monte en moi et c'est d'autant plus vrai dès les premiers accords de "New Day Yesterday", le titre rock qui ouvre l'album.


La voix d'Anderson est chaude, chaleureuse et agréable, les compositions sont bien équilibrées entre titres cool et titres plus rock (mis à part "Fat man" que je n'aime pas beaucoup et seul titre raté de l'album).
Et puis Anderson s'avère un remarquable conteur.
Il y a bien sur "Bourrée" l'instrumental, culte, le grand tube de l'album, que tout le monde a déjà entendu une fois dans sa vie et qui est une adapation à la flûte d'un morceau de Jean Sebastien Bach.


"Back to family" alterne à merveille les deux facettes du groupe, avec son merveilleux solo de guitare/flûte qui se répondent. Magnifique. Un style et un univers propre, quasi unique et qui écrivent l'un des plus belles pages du rock anglais de la fin des années 60's.


"Look into the sun" la balade rock par excellence.
"Nothing is easy" le titre le plus énergique de l'album (avec "New Day yesterday") qui rappelle parfois Led Zeppelin.
"We used to know" morceau dont l'intro aurait inspiré "Hotel California" des Eagles
"Raisons for waiting" encore une magnifique balade.
Je ne vais pas détailler tous les morceaux !

Vous l'aurez compris, un grand groupe, original, un très bon album et si comme moi vous êtes nostalgique d'une certaine idée de la musique ce "Stand up" vous comblera (et toujours ces sublimes passages à la flûte) car comment ne pas tomber sous le charme de morceaux tels Bourrée, We used to know ou A new day yesterday ?
Et puis il y a ce côté intemporel, légèrement fantastique, l'impression d'être sur des chemins campagnards, hors du temps, à une époque indéfinie, de vivre au milieu d'un conte, avec des personnages de lutins farceurs... ; un univers à part, une ambiance unique que dégage l'album (différent du pop/rock, du folk, du prog ou du blues rock traditionnel), bucolique aussi. Avec  « Stand up » Jethro Tull affine ce style et ce son uniques et reconnaissables facilement et qui donne sa spécificité au groupe.

Et pour finir permettez moi de tirer un grand coup de chapeau à Ian Anderson et l'ensemble de sa carrière. Un immense artiste, un grand Monsieur du rock pas toujours reconnu à sa juste valeur, en tout cas en France.

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