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lundi 11 novembre 2019

Mott the hoople : Mad Shadow


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La plupart des groupes ne sont jamais aussi bons qu’à leur début, quand leurs riffs nourrissent le puissant brasier de leurs ambitions juvéniles. Mocky disait que, pour réussir, un artiste doit avoir faim, son art n’étant ainsi que l’expression de son désir de réussir. Cette vision peut paraitre un peu galvaudée, mais elle a guidé les plus belles années du rock.

Des groupes comme led zepp , les blue oyster cult, ou black sabbath étaient en mission pour imposer leurs visions, et passer devant la concurrence. Puis le commerce reprend ses droit, imposant une vision plus standardisée de ces groupes , ou les dirigeant vers des voies plus populaires.

Si ce n’est pas forcément le cas pour les groupes précédemment cités , cela explique qu’ACDC n’a jamais dépassé la puissance spontanée des albums produits par vanda et young, et je ne parle même pas des deux premiers aerosmith, qui valent bien la virtuosité sacralisée de « rock ».
                           
Pour mott the hoople , le constat est encore plus cruel. Ecouter les premiers disques du groupe, c’est se rendre compte que Bowie a sacrifié l’essence de leur charisme pour les livrer aux hordes de disciples de ziggy stardust. « all the young dude » est tout de même un très bon disque, mais il ne représentait plus la puissance de ce qui fut surtout une furieuse bande de rockers crasseux. Malheureusement, le public est lui-même buté, et ne donne du succès à un disque que si il s’insère dans la vague dominante.

 Le premier album de Mott ne devait son succès qu’au hard rock naissant, dans lequel ses riffs tonitruants semblaient s’insérer. L’album était brillant , mais le soufflet est vite retombé , laissant « mad shadows » sortir dans une indifférence unanime. Il faut dire que le disque n’a rien fait pour creuser le même sillon prometteur, le groupe ayant décidé d’affuter son feeling stonien.

En ce sens , « mad shadows » est une grandiose déclaration d’intention , un brasier rythm n blues au milieu duquel le groupe dynamite jumping jack flash des stones. Et puis il y’a les ballades comme « I can feel », où brille la voix inimitable de Ian Hunter. Là encore, ces ballades sont bien loins des douceurs pop de « all the young dude », la guitare sortant rapidement de son silence pour imposer un solo tout en puissance contenue.

Mott the hooples garde sa force, mais celle-ci est désormais plus maitrisée, comme si le grand bazar du premier album était mêlé au blues fascinant de beggar banquet, le disque que les stones ont sorti quelques mois auparavant.

Commercialement , ce virage va s’avérer désastreux , le rythm n blues de mad shadows paraissant bien poli à côté des grandes déflagrations que sont les premiers albums de black sabbath et led zeppelin.

Et ce n’est pas le final cataclysmique de thread of iron qui allait berner les disciples de la nouvelle religion heavy, qui avaient bien compris que ce disque était un nouveau brulot rythm n blues. Et c’est justement sa force , « mad shadows » affirme une nouvelle facette de la personnalité musicale de mott the hoople, en délivrant une énergie d’une nouvelle nature, incomprise de tous.

Y gouter c’est découvrir que, contrairement à ce qui est aujourd’hui admis, mott the hoople était bien meilleur sans Bowie.    
                                                                         

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