Rubriques

samedi 7 septembre 2019

Black star riders : another state of grace

Résultat de recherche d'images pour "dernier album black star rider"

C’est un jour comme un autre , et un homme qui a déjà bien vécu se regarde dans la glace. Pour un individu ayant dépassé la barre fatidique des 60 ans , il ne s’était pas encore trop affaissé . Dans une société de plus en plus stressée et sédentaire , il avait su éviter les affres de l’obésité , son ventre légèrement rebondi n’étant du qu’au houblon ingurgité lors de nombreux concerts.

Il avait connu cette époque fascinante, qui vit le rock prendre le pouvoir , pour ne plus le lâcher pendant plus de trente ans. Et ce n’est pas pour rien que cette âge d’or correspondait à une époque ou l’industrie du disque était au sommet de sa gloire. Le rock était , est et restera la musique populaire parfaite , celle qui savait rester attirante tout en expérimentant. Ce n’était pas à l’artiste de se mettre à la portée de l’auteur , mais le contraire , et le public était juge et acteur des évolutions proposées. C’était avant que l’alliance de netflix et des réseau sociaux ne tue la curiosité d’une jeunesse hypnotisée par leurs émanations putrides.

Aujourd’hui , les principes ont remplacé la réflexion , les moutons bêlant sur internet n’ayant pas assez de recul , et encore moins de courage , pour publier autre chose que des commentaires insignifiants. Nous vivons désormais dans « le meilleur des monde » , Huxley ayant annoncé notre avenir avec une précision effrayante (sachant que le livre date des années 30 ).
Le rock , lui , peut aussi se poser des questions sur ce « culte de la jeunesse » que l’on cherche à lui imputer. Le jeune est le nouveau dieu , la mère prend les habits de sa fille , le père cherche à « rester dans le coup », perdant au passage toute trace de cette virilité patriarcale qui lui permet d’imposer une autorité naturelle. Et qu’est-il devenu ce jeune glorifié , célébré , porté aux nues par une société malade ?

Et bien il est devenu encore plus sauvage , carriériste , égoïste . En un mot il est devenu encore plus con que ces aïeuls , ce qui constitue déjà une performance qu’on pourrait presque saluer. « Vive les cons , le monde est à eux » , cette phrase de Cavanna ne fait que ce confirmer au fil des ans et m’amène à rectifier cette phrase sensée décrire le rock : Le rock est le culte de L ETERNELLE JEUNESSE , pas d’une génération vide (merci à Richard Hell pour l’adjectif).
Bon ok , ceux qui ont survécu aux années 60 70 sont déjà assez glorifiés , leur photo poussiéreuse a déjà suffisament fait la une des journaux , il n’empêche que leur musique n’a jamais vieilli. Leurs derniers disques n’intéressent qu’une poignée de vieillards séniles , ou de jeunes snobs pour qui Knopfer ou Mccartney est comme une bonne marque de voiture, mais leurs grandes œuvres nourrissent des générations d’artistes.

Ceux-là sont d’ailleurs les seuls artistes rock à être en tête de gondole sur deezer, qui les propose encore comme on propose un paquet de ravioli à un amateur de nouille. Vous aimez Muse ? Vous aimerez surement Mccartney annonce ce site aussi précis que Depardieu roulant à scooter dans son état normal (c’est-à-dire complètement torché).
Quand il voit ça , notre ami aimerez faire comme Bourvil dans « la grande lessive » , sortir son diffuseur d’acide sulfurique pour brouiller ces fréquences ramollisseuses de cerveaux. Mais la source du mal est devenue inaccessible , enfouie sous des mètres de bétons , ou vomie par un satellite honteux.

Pour en revenir à la musique , tout est désormais comprimé comme lui lorsqu’il prenait le métro pour rejoindre son travail , coincé entre un bras humide et un fessier aux dimensions un peu trop généreuse. Et le son est comme l’homme , trop comprimé il étouffe, et son groove ne peut s’épanouir dans un environnement aussi étriqué.
Pourtant, il n’avait pas pu s’empêcher de laisser une chance à black star riders , il fallait bien dépenser la pension que des millions de jeunes cloportes se tuaient à lui payer. La démarche du gang ne l’avait pourtant pas séduite , même si il était fan de thin lizzy le rock devrait laisser ses morts tranquilles.

Le premier titre n’allait pas le rassurer , le groupe lançant une charge électrique qui , à cause de cette foutue compression, était bien loin de la finesse d’un « jailbreak ». Heureusement , les chorus de guitares forment par moment un brillant attelage, qui tire des titres très proches de leurs racines vers le haut. La plus grande partie du disque se résume à ça , un exercice de style bien exécuté mais manquant de panache. Deux moments sortent tout de même du lot , le morceau titre et « « what wil it take ».

Le premier , lancé sur un air folk irlandais , part rapidement sur un boogie matiné de sonorités celtiques. Ces sonorités semblent donner au titre la puissance suffisante pour l’émanciper de l’ombre du brillant Phil Lynott.
« What will it take » démarre sur une mélodie que n’aurait pas renié Elvis Costello, et donne un peu d’air à un disque particulièrement tendu. Résultat , lorsque les dernières notes s’évanouissent , notre ami a passé un excellent moment en compagnie d’un groupe respectueux de ses influences , sans tomber dans la nostalgie stérile.
Le rock mainstream était comme lui , il avait encore des restes que pourrait lui envier toute chose née il y a moins de trente ans.

https://www.facebook.com/BlackStarRidersOfficial/

jeudi 5 septembre 2019

Ty Segall : First Taste

Résultat de recherche d'images pour "Ty segall taste"

« Ce roman est destiné aux hommes vivants, si il en reste. »
Cette phrase, présentant le dernier roman de Bukowsky, pulp, représente ce que nous vivons depuis quelques années.
La mort physique n’est rien, elle s’apparente à un doux sommeil sans fin, la vraie disparition est ailleurs.

Ce qui devrait faire peur au pékin moyen n’est pas l’état de sa pitoyable carcasse, qui finira de toute façon par s’affaisser sous les coups d’un mode de vie de plus en plus sédentaire, mais la conservation de ce formidable outil d’émerveillement que constitue sa curiosité. Le problème est que ses plus grands représentants, ces hommes qui ont tant nourris notre petit cinéma cérébral, sont morts ou à la retraite.
A une époque où le jeunisme est devenue une véritable religion , au point qu’une fillette à peine pubère peut donner des leçons à une assemblée de députés , cette introduction paraîtra sans doute blasphématoire. Ce n’est pas ma faute si les chaises laissées vacantes par Cavanna , Sergio Leone , et dernièrement Mocky sont restées vides.

A la place, nous avons droit à des hommes sandwich sans charisme, des écrivains sans verves, et des cinéastes sans imagination. Tous ont le même discours, les mêmes idées , et noient l’esprit critique dans leurs bien-pensances vaseuses. Quel livre récent est encore capable de vous surprendre ? Quel film a pu vous marquer à vie, au point de faire partie de cette personnalité qui devrait toujours être le résultat d’une réflexion personnelle ? Quel album peut se vanter, comme abbey road , de procurer les même frissons de plaisirs cinquante ans après sa sortie ?
Paradoxalement, en musique, un nom a pu ressortir de la guimauve puante qui compose notre vie culturelle. Ty Segall a commencé dans le garage rock crasseux, citant T Rex et les stooges dans un garage rock tonitruant, sans excès de respect, comme si il faisait l’inventaire de ses armes avant de partir à la conquête du monde.

Même dans ses productions les plus accessibles, le blondinet développait un son unique et personnel. Quant à ses disques les plus référencés, comme ce manipulator aux teintes glams et stoogiennnes , il cohabitaient avec une rythmique renouant avec la folie de la grande époque psychédélique.
On parlait alors de nouveau guitar hero , et manipulator semblait s’imposer comme l’aboutissement de toutes ses expériences passées. Heureusement, il a tout saboté , produisant des galettes souvent sauvages et volontairement rugueuses. Tel un Zappa des temps modernes, le musicien a fini par bâtir un monument expérimental à grand coups de collages et autres bidouillages . Cette œuvre s’appelait « emotionnal mugger ».
Alors j’aborde ce « taste » avec un mélange d’appréhension et d’excitation : Qu’a-t-il bien pu inventer ?

Et bien Taste renoue justement avec le goût de l’expérience qui fit le sel d’emotionnal mugger. Le morceau d’ouverture démarre sur un déluge de batterie, avant de laisser place à des guitares grasses et incisives, qui n’auraient d’ailleurs pas fait tache sur ses disques les plus radicaux.
C’est clairement parmi ces disques géniaux et uniques que se range « taste ». Le synthé s’ajoute d’ailleurs à cette fanfare minimaliste, la flûte venant souligner la mélodie allumée de « I sing them ».
Si Segall peut se permettre ces folies, c’est aussi parce qu’il maîtrise l’art de créer des refrains qui resteront bien plus longtemps en mémoire que la fiente putride qui constitue la musique mainstream. Sa musique , si l’auditeur ose s’y aventurer à plusieurs reprises, laissera une trace brillante et indélébile dans son cerveau pollué.

De cette manière , taste rappelle que la pop n’a qu’un seul objectif : Créer de nouveaux moyens d’expression , de nouveaux sons . En un mot comme en mille de nouvelles idées.
Avec ce disque , les moyens d’y parvenir paraissent de nouveaux illimités. L’auditeur reprend ainsi son rôle de spectateur attentif, qui doit s’investir pour juger ce qu’on lui propose à sa juste valeur.
Il sera ainsi récompensé par des réussites telles que celles présentées ici. Alors je rêve que ce disque fasse un tabac , obligeant les comptables en costume qui ont pris le pouvoir dans le business de la musique à revoir leurs copies.

Mieux , je rêve que ces hommes soient remplacés par des personnes aussi ouvertes que celles qui , avant eux , ont su laisser leurs chances aux grands groupes, que nous avons tant vénérés. Ty Segall pourrait ainsi récupérer le titre de musicien incontournable qu’il mérite tant.
Je rêve donc je suis…

https://ty-segall.com/

lundi 2 septembre 2019

Et le metal ? Il va bien merci.

Bon le moment est arrivé de vous déballer ma grande passion pour le metal a travers un dossier. Mais je vais d'abord définir le metal, qu'est ce que je met dedans.

Pour moi le metal n'englobe pas le Hard Rock, qui comme son nom l'indique est du rock. Donc pour faire simple, le Hard Rock a une base Blues que n'a pas (ou moins le ) le metal. Donc Led Zeppelin, Deep Purple, ACDC, Aerosmith c'est du hard rock. Et le metal n'est pas du heavy metal, le metal englobe tous les types de metal dont le heavy metal.

Les bases posées de quoi je vais vous parler dans ce dossier ? Je ne suis pas là pour raconter l'histoire du metal. Non je veux souligner à travers ce dossier que si aujourd'hui la musique qui domine les ventes est ce que l'on appelle "la musique urbaine" ('R'n'B et rap entres autres), un autre style de musique tire son épingle du jeu. Le rock existe toujours mais tourne un peu en rond depuis quelques temps, il existe des très bonnes choses dans la scène rock actuelle mais rien de bien nouveau sous le soleil. La scène indépendante vit comme elle peut, les dinosaures du rock survivent pour la plupart à coup de grandes tournées plutôt qu'a coup de nouveaux albums. Les jeunes font ce qu'ils peuvent. Mais le metal lui est très vivant. Il fédère de plus en plus d'adeptes, il suffit de voir de voir le nombres de festival du genre qui pullulent partout dans le monde et les stades que certains gros noms du genres remplissent.

Même si hormis les gros noms du genre, les ventes ne sont pas forcément significative, le metal s'est développé depuis les années 80 pour arriver à ce qu'il est aujourd'hui. Et le metal il est quoi aujourd'hui ? Et bien il est une musique qui arrive à vivre à travers ses fans fidèles sans avoir une exposition médiatique phénoménale du moins en France. Le metal n'a pas voix au chapitre à la télé et à la radio française sauf pour les polémiques qui ressortent tous les ans à propos du Hellfest qui reste un succès d'année en année et qui à fait plein de petit dont le Motocultor.

Le plus gros groupe français du moment, Gojira est un groupe de metal totalement ignoré chez nous mais qui en ce moment tourne avec Slipknot, Behemoth et Volbeat. Le groupe a été nommé aux Grammy Awards alors qu'ils sont ignoré des récompenses dans leur propre pays. Mais ce phénomène est bien français, ou la variété française et la musique urbaine est privilégié. La plupart des pays qui nous entourent ont tous un très grosse scène métal, active et qui a produit des groupes respectés.

Mais ce qui à part ses fans à permis au metal de survivre, c'est a diversité et son renouvellement perpétuel. Du heavy traditionnel des années 70, à la naissance du metal extreme et du metal progressif dans les années 80, l'émergence du neo metal dans les années 90, les styles crossover qui se sont développés, et aujourd'hui une scène avant-gardiste et technique en pleine expansion, le metal a sur faire sa mue pour rester en vie

Grosso modo le metal est né avec le premier album de Black Sabbath en 1970. Dès les années 70 on voit apparaître d'autres groupes qui vont formé un peu plus tard ce que l'on appelera la New Wave of British Heavy Metal (NWOBHM pour plus de facilité). Les années 70 voit aussi apparaître deux groupes classé dans la NWOBHM mais qui n'en sont pas vraiment : Judas Priest et Motorhead. Le premier car il est formé en 1969. Avec un premier album sorti en 1974 il est trop précoce pour Etre de la pure NWOBHM. Et le deuxième, Mötorhead est dans le style bien trop éloigné des standards du metal classique pour vraiment y être intégré.

Deux des groupes majeurs des années 80 sont formé dans les années 70 : Iron Maiden en 1975 et Saxon en 1977. Il seront les fers de lance de la NWOBHM. Et le succès de ces groupes va en amener plein d'autres et va voir la formation de plein de sous genres du metal, l'un des principaux est  le Thrash (avec un h apres le t) Metal, qui mélange l'agressivité et la vitesse du punk rock avec les mélodies du metal. Deux grosses scène thrash se développent : aux Etats-Unis (Metallica, Slayer entre autres) et en Allemagne (Sodom et Kreator). Les années 80 voient aussi la naissance de ce que l'on a appelé le metal extreme. Extreme dans l'imagerie, dans la musique. les deux principaux genres dérivés seront le death metal et le black metal. Et aujourd'hui le black et le death metal restent deux des genres les plus porteurs. A leur modeste échelle bien sur, même si ce que les puristes appelle "le true black metal" est aujourd'hui quasi mort et que s'est développe une scène black metal plus ancré dans la réalité de l'industrie musicale et plus accessible au public. 

Et c'est ça qui fait la force du metal, son perpétuel renouvellement, sa perpétuelle remise en question, dans les années 80 il est devenu le contrepoint de la scène new wave et synthpop, "sauvant" les années 80 des "horribles" synthétiseurs, dans les années 90, bien que balayé par la vague grunge il a su une fois de plus se renouveller et mélanger les genres. Les années 90 ont été les années de la fusion avec certes Rage against the Machine mais aussi un genre qui  est aujourd'hui un vilain mot a prononcer dans la bouche d'un fan de metal : le "neo metal". Mélange de metal donc et de hip hop tant dans la musique que dans le look (dreadlocks, pantalon baggy, casquette) ainsi qu'a travers des collaborations entre metalleux et rappeur. C'est l'arrivé de Korn, de Limp Bizkit, de Slipknot et de Linkin Park. Ce genre de metal est décrié pour son mélange des genres et son aspect commercial. la plupart de ces groupe existent encore aujourd'hui mais font un autre style de metal, Slipknot dont le nouvel album est sorti récemment en est la preuve. Le genre a ouvert la voix a un nouveau public plus jeunes qui avaient une dizaine d'année dans les années 90 (et dont je fais partie) et a permis encore une fois au metal de changer de peau. Les années 2000 ont vu arriver un autre type de "fusion", tout ce qui se termine par -core en particulier le metalcore, mélange de metal et de punk hardcore qui reste un genre très prisé aujourd'hui. Depuis plein de styles de metal ce sont développés qui mélange les genres ou qui poussent encore plus loin l'expérimentation.

Sur internet, les sites consacrés au metal pullulent, les chaines Youtube également, elles sont très suivies. Et c'est comme ça que le metal survit, à travers des passionnés qui font tout pour donner de la visibilité a cette musique, qui encore aujourd'hui souffre de préjugés ce qui explique aussi sa non médiatisation, le metal fait peur.

 La plupart des musiciens de metal sont inoffensifs et sont plus dans la provocation et l'envie de faire peur (c'est l'imagerie qui veut ça) que réellement méchants. Même si les accusations de satanisme sont encore présentes (il existe chez certains dans le metal mais c'est tres minoritaire) et que les  souvenirs des affaires d'incendie et de meurtres dans la scène black metal des années 90 restent encore présentes et fascinent encore chez certains.

Pour illustrer la bonne santé du metal en spécialement en France, Slipknot a détrôné Angele du top albums (qui inclue les ventes physiques et digitales hors streaming), et ce sans aucun passage en radio en France sauf dans des radios spécialisé sur Internet. L'album de Slipknot est excellent, Corey Taylor prouve qu'il reste l'un des meilleurs chanteurs au monde et que quand il veut bien faire l'effort de chanter et non pas de hurler, il a peu de gens qui lui arrive à la cheville.

Le metal reste donc l'un des rares remparts musicaux contre la musique urbaine qui envahie les ondes et qu'en faisant l'effort de s’intéresser on peu découvrir une scène très riche dans tous les genres même si le heavy classique est en déclin. Mais la bonne santé de la scène extrême, et en particulier du black metal qui s'est énormément diversifié et offre des albums très aventureux parfois sans guitares parfois avec des mélanges avec d'autres genres, du thrash, et de la scène plus actuelle type metalcore, deathcore, djent (dérivé du metal progressif) donne un coup de fouet bienvenu au genre.


Pour terminer, je signale aimablement qu'aucun mouton n'a été égorgé sur l'autel de Satan pour écrire cette chronique.

dimanche 1 septembre 2019

KANSAS : Song for America (1975)

Formation :

  • Kerry Livgren (claviers, guitare)
  • Steve Walsh (chant, claviers)
  • Rich Williams (guitare)
  • Robby Steinhardt (violon, chant)
  • Dave Hope (basse)
  • Phil Ehart (batterie)


Sorti en 1975, alors que l'âge d'or du progressif touche à sa fin, « Song for America » est le second - et meilleur album - de Kansas.
Le groupe, méconnu en France, a pourtant tenu le haut du pavé dans les années 70 comme fer de lance du hard symphonique, mélangeant hard rock, hard FM, rock progressif et rock symphonique.


Progressif dans les compositions mais évidemment c’est moins travaillé que King Crimson ou Yes, moins théatral et raffiné que Genesis, c’est du progressif facile d’accès, que je qualifierais de grand public, plus symphonique que progressif d’ailleurs mais ça n’enlève rien aux compositions et à la qualité de l’ensemble.
Ce deuxième album du groupe, est dans la lignée du premier mais il gravit un échelon par rapport à « Kansas » sorti en 1974, déjà très bon et très réussi, plus que prometteur mais ici c'est plus abouti à tout point de vue.


« Song for America » est le meilleur album du groupe, sa grande œuvre, là où il est à son apogée créatif, notamment pour les compositions, avant le tournant rock/hard FM entamé dès 1977 avec « Point of know return » qui scelle le changement de cap et qui va s'accentuer au fil des albums suivants (certains malgré tout de bonne facture….si on aime ce style ce qui est moyennement mon cas, moi qui fuit comme la peste - en général - Styx , Journey, Saga, Asia, Foreigner…tout ce type de groupes qui m’ont toujours plus ou moins ennuyés).


Comme dit au préalable l'alchimie entre le rock / hard symphonique grand public et compositions rock/hard progressif plus fouillées et plus ambitieuses (sans jamais être pompeux ou grandiloquent, encore moins ennuyeux ni même sirupeux et dégoulinant de production FMisées) est excellent, un modèle du genre.
La voix est superbe (des deux chanteurs d'ailleurs avec mention spéciale à Steve Walsh toutefois, Robby Steinhardt ne chantant que sur « Down the road »), le dosage piano/synthé/claviers/guitares/violons est quasi parfait, ainsi que le mix entre morceaux rock « rentre dedans » et bijoux symphonique /prog.


« Down the road » qui débute l'album est une farandole de solo de violons puis de guitares, un grand morceau de hard 70 avec une voix légèrement blues/soul du meilleur effet. Un étonnant boogie rock avec un violon virevoltant.
Avec « Song for America » et « Lamplight symphony » on est dans la facette Prog / symphonique : longue intro au violon et des claviers utilisés à merveille.
L'enchaînement des deux titres est magique, deux titres aériens, très 70's il faut bien le reconnaître...


« Lamplight symphony » alterne ambiances cools et plus nerveuses, les envolées au piano ne sont jamais pompeuses car la guitare n'est jamais loin.
Beaucoup de changements d'intensité, passages doux et passages agressifs, du grand rock symphonique.
« Lonely street » est plus blues rock (encore une autre facette de Kansas), la voix vraiment soul /blues comme sur « Down the road » mais là c'est le violon et la guitare qui prennent place. On pourrait dire que la parte lente du début est très légèrement poussive mais le final qui monte en puissance et la voix gomme les petites imperfections (bon si on chipotte un peu c'est le titre légèrement faible de l'album).


« The devil game » est encore un titre excellent ; nerveux, rapide, du hard progressif, avec bataille claviers/guitares, mélodies enlevées et voix endiablée ça rappelle un peu le Rush de la grande époque et ça montre que Kansas avait des dispositions pour ce style musical qu'il a malheureusement abandonné rapidement pour la facilité : le rock FM.
Enfin « Incomudro » est le grand morceau symphonique de « Song for America » (presque 12 minutes) changement d'ambiances, de rythmes, d'atmosphère, tout y passe magnifiquement, même si certains pourront y voir quelques longueurs (un petit solo de batterie pas vraiment indispensable).


En conclusion trois morceaux prog/symphonique et trois morceaux plus hard/rock de haut niveau et donc un album qui reste toujours un must même si le groupe n'est plus dans l'air du temps depuis bien longtemps.
Dans ce genre si particulier et délicat (le hard symphonique) « Song for America » est l'un des albums les plus réussis voire le plus réussi des années 70 et Kansas l'un des maîtres de ce style.


mercredi 28 août 2019

Bob Dylan : Shot Of Love


Résultat de recherche d'images pour "dylan shot of love"

Après la sortie du décrié « street Legal » , Dylan s’était mis à dos le grand public et la critique. Autrefois vénéré comme un demi dieu , le voilà considéré comme un has been erratique , les observateurs attentifs consentant tout juste à saluer une ou deux réussites par album. Lors de la sortie de «  slow train coming » , premier volet de ce qui deviendra sa trilogie chrétienne , le Zimm fut lapider par ceux qui le vénérèrent quelques années plus tôt.

Le voilà donc accusé d’avoir trahi les idéaux de sa génération, pour faire la promotion d’un dogme que seul la peur du pléonasme m’empêche de qualifier d’étriqué. Dylan était passé dans le camp des valeurs poussiéreuses, et tous le crucifièrent avec complaisance. Ajoutez à cela la participation d’un Mark Knopfer en pleine gloire, et vous comprenez pourquoi tous crachèrent sur ce qu’ils voyaient comme l’alliance du conservatisme et de la facilité commerciale.

Pourtant , là où Street Legal était presque un disque de pur gospel , slow train flirtait avec les accords chaleureux du blues , Knopfer en profitant pour retrouver un son plus rustique. Le second volet de cette trilogie honnie, « saved », commençait déjà à toucher les rivages du rock , qui sont explorés sur son successeur , le séduisant « shot of love ».  

Faire la chronique de ce disque, c’est d’abord mettre fin aux préjugés qui firent de cette trilogie chrétienne une période décriée de la carrière de Dylan. D’ailleurs,  Dylan enverra lui-même la plus belle des réponses à ces intégristes pseudos libertaires : « le but de la musique est d’élever et inspirer l’esprit ». La musique fut toujours porteuse d’une certaine spiritualité, qu’elle s’exprime via les plaintes des travailleurs de cotons, ou à travers les discours humanistes de Guthrie.

Quant aux textes de ce « shot of love » , ils ne peuvent déranger les esprits athées que si ceux si considèrent l’athéisme comme un dogme. Celui qui refuse d’écouter un album de Dylan à cause de ces lettres d’amours envoyées au petit Jesus est aussi buté que les grenouilles de bénitiers, qui regardent les non croyants avec un mélange de pitié et de dégoût.

Pour l’esprit libre, les églises sont des bâtiments comme les autres. Alors pourquoi s’insurger de voir Dylan crier sa foi ? Le mythe Dylanien se nourrit autant de sa poésie Rimbaldienne que de ses brusques changements de philosophie.

Surtout qu’en cette année 1980  le barde doute, et son shot of love naitra d’un éprouvant parcours du combattant qui le verra tester de nombreux studios, le tout entre deux dates de tournée. Le résultat n’est pas dénué de défauts , à l’image de cette ouverture où les instruments semblent noyer dans le mix . « shot of love » est pourtant porteur de cette magie qui ne naît que dans les grandes œuvres , la voie passionnée de la choriste venant transformer ce qui ressemblait d’abord à une tentative maladroite en rock habité aux refrains irrésistibles.

Comme une nouvelle provocation, Dylan qualifiera ce texte inspiré d’un récit biblique comme « l’une des meilleurs chansons que j’ai écrite ».

« J’aurais beau avoir être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de dieu, j’aurais beau avoir la foi jusqu’à transporter des montagnes , si il me manque l’amour je ne suis rien » Lettre de Saint Paul aux Corinthiens.

Voilà dans quelle source puise « shot of love » , le titre transformant cette déclaration prophétique en récit où l’on sent pointer la colère de Dylan pour les journalistes. On peut d’ailleurs imaginer que c’est d’eux qu’il parle quand il se demande « qui a tatoué ses enfants avec un stylo empoisonné ».

On entre déjà dans l’ambiance d’un disque foncièrement pessimiste, Dylan semblant s’inspirer des paroles bibliques pour exprimer ses propres douleurs. Le titre suivant continue le prêche sur une note plus sombre.

« Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant : qui peut le connaitre » Livre de Jeremie chapitre XVII.

 « heart of mine » fait de cette citation un acte d’auto flagellation qui n’aurait pas fait tache au milieu des spleens sentimentaux de « blood on the track ». Pour donner un peu de légèreté à l’ensemble , Ringo Starr et Ron Wood lancent le prêche sur un rythme funk rock que n’aurait pas renié Sly et sa famille stone.

Et puis on entre dans ce que tout le monde prendra pour un hymne d’intégriste chrétien , le titre de « property of Jesus » annonçant déjà la couleur. Pourtant, les mécréants décriés dans ses vers ne sont pas ceux pour qui l’église n’est qu’un décor au milieu des paysages américains et français, mais les zombies hypnotisés par le consumérisme.

Là encore , la production est brouillonne , les instrument se marchant dessus dans une espèce de boogie bancale. Pourtant, encore une fois , la sauce prend sans qu’on ne puisse expliquer pourquoi , et le refrain tue notre rationalité pour mieux nous faire adhérer à cette déclaration de foi.

Puis vient un des titres qui justifieraient presque à lui seul l’écoute de ce disque. Il est vrai que la figure de Lenny Bruce avait déjà quelque chose de christique, l’homme ayant subi la haine d’un establishment qui n’acceptait pas qu’un humoriste lui mette le nez dans son hypocrisie.  A la mort de Lenny Bruce, Lennon aura ce trait d’esprit « il a fait une overdose de police », sa plus belle oraison funèbre est donc logiquement écrite par un Dylan désormais crucifié par une philosophie qui n’est qu’une nouvelle forme de bien-pensance.  On ajoutera que l’orchestration plus sobre du titre lui permet de renouer avec le lyrisme sans fioriture qui fait la force de ses plus belles œuvres.

Suit une série de réflexions spirituelles, où il semble regretter l’homme qu’il fut avant sa conversion, un être perdu et incapable de distinguer le bien du mal. On pense parfois à Tom Petty, quand la guitare vient poser ses notes mélodiques sur des nappes de synthés harmonieuses.

Et puis vient le monument Dylanien que tous cherchent dans chacun de ses albums , le titre qui fera dire aux esprits les plus fermés que Dylan aura au moins réussi un morceau sur « shot of love ».

« Voir le monde dans un grain de sable/ Et le paradis dans une fleur sauvage/ Tenir l’infini dans le creux de sa main/ Et l’éternité dans une heure. »

 Ces vers, qui inspirèrent « every grain of sand » ne sont pas issus de la bible , mais d’un poème de William Blake. Bien sûr, la spiritualité transpire dans ce texte racontant le désarroi d’un homme dans l’attente du jugement dernier. Se sentant au bord du précipice, l’homme n’est plus «  qu’un grain de sable entre les mains du maitre ».

Là encore, l’instrumentation se fait moins bavarde, des arpèges se contentant de souligner l’atmosphère doucereuse mise en place par le clavier. Un journaliste de mojo affirmera que ce titre « transcende toutes les religions pour exprimer des préoccupations universelles », celle-ci n’étant qu’une façon de rassurer l’homme conscient de la fragilité de son existence.

Le titre ne fait que confirmer ce que personne ne voulut voir : pour Dylan la religion fut surtout un moyen de trouver des réponses aux questions qu’il se pose depuis le début de sa carrière. Son génie ne s’était pas noyé dans la bible, il avait juste changé de visage.  
  
          


lundi 26 août 2019

Hawkwind : in search of space


Résultat de recherche d'images pour "hawkwind in search of space"

Le rock aurait-il été aussi grandiose sans le LSD ?
Bien que je ne sois pas fan des théories de Huxley , qui voyait la substance comme un moyen « d’atteindre un nouveau niveau de conscience » , force est de constater que les visions provoquées par la pilule de ce bon vieux Timothy Leary ouvrit des perspectives extraordinaires. Développée par la CIA , qui cherchait un moyen de mieux contrôler les masses ,  elle fait aussi du psychédélisme un magnifique pied de nez envoyé au pays de l’oncle Sam.

De sergent pepper à surrélalistic pillow , de Ummaguma aux premiers deviants , le rock psychédélique fut bel et bien cette substance apte à ouvrir les esprits. Huxley s’était donc trompé sur un point, la substance n’était pas une fin mais un moyen, et un idiot ne deviendra pas un génie en consommant quelques pilules psychotropes.

En revanche, cette drogue entrait dans une époque de libération, où quelques groupes se mirent à donner des concerts gratuits. Les pink fairies se firent connaitre ainsi , en jouant devant les grands festivals, pour militer contre la prise de pouvoir de l’ogre capitaliste sur cette belle machine à faire rêver qu’est la pop.

Hawkwind partageait la même vision libertaire de la musique, et jouait surtout « pour le peuple » , comme le disait si bien Dave Brock. Il y eut d’abord une période de construction, où le groupe réussit tout de même à se faire remarquer par Hendrix , avant de faire la rencontre d'une figure incontournable dans sa légende.

Lemmy , doit son nom à sa manie d’emprunter sans cesse de l’argent aux musiciens qu’il fréquente. Quand il entre dans le groupe, peu de temps avant l’enregistrement de ce disque, son jeu brutal entraine vite les autres musiciens  vers un son plus musclé.

Sorti en 1969 , in search of space est LE  disque qui va définir le space rock , juste avant que pink floyd ne rejoigne ces univers cosmiques sur ummagumma . A l’arrière de la pochette, une déclaration délirante annonce la grandeur du voyage entrepris par l’auditeur imprudent : « Techicians of spaceship earth this is your captain speaking your captain is dead ».

Voilà qui résume bien notre sentiment lorsque l’on entre dans l’épopée spatiale qui ouvre le disque. Long de 15 minutes, You shouldn’t do that démarre sur une mélodie synthétique et cotonneuse, qui laisse monter un menaçant riff répétitif, vaisseau tonitruant perçant le mur du son dans un décor étoilé.
                   
Car Hawkwind maitrisait déjà cet art de larguer des bombes rythmiques déballées sur un tempo hypnotique , une technique dont ses enfants stoner ne garderont que la bruyante simplicité. Ils oublieront la folk martienne de « we took the wrong step years ago » , sorte de version futuriste de space oddity, ils ne chercheront plus la clef de ces sons électroniques fascinant, qui feraient baver les virtuoses de l’electro allemande. En un mot, cet univers ne sera plus jamais exploré.

 Dès le premier disque, Hakwind avait déjà atteint le sommet de son univers spatial, il n’en redescendra qu’après avoir produit une poignée de disques fulgurants. Sur scène, le groupe effectuera de véritables cérémonies païennes , une danseuse plantureuse effectuant ces rites mystiques devant un public abasourdi. Les sixties sonnèrent l’avènement de l’œuvre total, et hawkwind sera un de ses plus brillants représentants.  In search of space n’est pas une œuvre qu’on écoute distraitement d’une oreille pour passer le temps, il faut faire l’effort de s’immerger dedans.

D’ailleurs, pour mieux ressentir les effets de cette machine à orgone musical , on conseillera à l’auditeur de mettre le volume au maximum , et de laisser cette substance faire décoller son esprit , aucune résistance ne sera admise.
En cette année 1969, des milliers d’esprits décollaient vers la planète Hawkwind , découvrant la grandeur de ses décors spatiaux ,  et la beauté de ses mélodies ,  qui restent progressistes sans s’approcher du côté pompeux d’un King Crimson ou d’un Pink Floyd.  

In search of space offrait ainsi  une nouvelle vision du fameux opium du peuple, le sien ouvrant son esprit au lieu de l’enfermer dans l’ennui d’une société consumériste.
     


dimanche 25 août 2019

BUZZCOCKS : Another music in a different kitchen (1978)


Formation
Pete Shelley : chant, guitare
Steve Diggle : guitare
Steve Garvey : basse
John Maher : batterie




Buzzcocks a été formé en 1976 par Pete Shelley et Howard Devoto, deux guitaristes, mais ce dernier quittera assez vite le groupe. Dès la même année le groupe est de toute la série de concerts, tournées et festivals punk en Grande Bretagne organisés entre autres par Malcolm Mc Laren (avec Sex Pistols, Clash, Damned, Vibrators…et même Stinky Toys le groupe d’Eli et Jacno nos frenchies !).

Devoto parti il est remplacé par Steve Diggle et dès lors le duo Shelley/Diggle va vite trouver la vitesse de croisière, et se faire rapidement connaître par le single « Orgasm addict » sorti fin 1977. Comme un autre groupe important de la même époque, The Jam, les Buzzcocks sont fans des mods (et bien sur des Who) et plus globalement de la pop anglaise des années 60 (pour les Kinks la filiation paraît évidente aussi) mais comme de nombreux groupes de l'époque ils sont pris dans le tourbillon de la vague punk ; et les Buzzcocks vont de fait, concilier, notamment à leur début, ces deux facettes d’où un côté plus mélodique/pop que les punks « classiques » mais à l’inverse plus punk que la pop traditionnelle. Certes "Another music in a different kitchen" n'est pas un album 100% punk mais sorti à la même époque que le premier Clash et que Never mind des Sex Pistols le groupe est assimilé cette vague qui submerge la Grande Bretagne. Toutefois les Buzzcocks ne font pas dans la politique (à l'inverse de Clash) ni dans la provoc et le chaos (à l'inverse de Sex Pistols), excepté la censure dont fut victime « Orgasm addict ».

Punk ? Pas punk ? Faux débat, stérile et sans intérêt. On pourrait dire à la limite que « Another music… » est un album punk réalisé par un groupe pop/rock mais 77/78 c’est une autre époque, une autre classification, un chamboulement total et toutes les cartes sont rebattues dans un magnifique chaos tumultueux et beaucoup de groupes se sont engouffrés dans la voie punk pour la quitter ensuite ! Je ne me vois pas faire un inventaire et décerner les certifications!!!! « Another Music » est en fait le vrai faux premier album du groupe puisque le premier enregistrement des Buzzcocks « Time’s up » ne sortira qu'en 1991.Toutefois plusieurs titres de Time's up seront repris sur Another Music in a different kitchen. Bien que plus mélodique que la moyenne des groupes punk en général l'énergie des Buzzcocks est brute comme l'atteste les quelques brulots de l'album : "fast cars", "no reply", "love battery" , "You tear me up" (les premiers titres de l'album sont clairement les plus rentre dedans) et "I need".

 Les morceaux sont courts, agressifs, vifs mais la mélodie est toujours bien présente. Les deux guitares sont on ne peut plus incisives. La voix de Shelley peut surprendre au premier abord mais elle se révèle remarquable (une voix constamment sur le fil du rasoir dont on a l’impression qu’elle va trébucher à tout moment…mais non !). Sur « Sixteen » et « Move away from the pulsebeat » le rythme ralentit très légèrement, c’est plus lent et les guitares sont plus appuyées, des riffs en épaisseur et non en vitesse, des solos presque noise et deux titres qui annoncent déjà presque la vague post-punk qui va arriver; « Autonomy » quant à lui plus mélodique. J'ai gardé pour la fin « I don't mind » et « Fiction romance » deux morceaux « archétype » du son Buzzcocks, mi punk/mi pop, avec sur « I don' t mind » des choeurs vraiment bien utilisés qui donnent un refrain stylé. Des morceaux à l’énergie communicative et irrésistible et un sens aigu de la mélodie évident. Ensuite, dans une optique plus pop/rock, mais avec toujours beaucoup d'énergie, Buzzcocks continuera à enregistrer des albums, plus ou moins réussis mais jamais à la hauteur de « Another music... » ; toutefois leur enthousisame des débuts ne les a en tout cas jamais quitté.

Les Buzzcocks sont passés en concert il y a deux ou trois ans à Paris et 40 ans plus tard les morceaux joués n'avaient pas pris une ride, c'est un signe. Malheureusement la mort de leur leader Pete Shelley en fin 2018 met en suspens l'avenir du groupe. « Another Music in a different kitchen » reste à jamais un album d’anthologie qui figure au panthéon du punk anglais (c’est-à-dire dans le top 3) avec le premier Clash et "Never mind the bollocks…" des Sex Pistols, un album qui a réussi comme rarement à concillier énergie brute et agressive d'un côté et mélodies et refrains travaillées de l'autre.