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lundi 10 décembre 2018

[CHRONIQUE] Blue Öyster Cult - [éponyme] (1972)



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La fin des années 60 dégage une odeur de souffre. A Détroit, les Stooges et le MC5 repoussent les limites du Rock destroy, chacun semblant tout faire pour être plus violent, plus fou et plus provocateur que le voisin. Coté anglais, les Pink Fairies transcendent le Heavy Rock, en flirtant avec l’énergie destructrice qui fera le succès de Motörhead , et les distorsions violentes de Hendrix. Et puis il ne faudrait pas oublier le Rock crasseux de Blue Cheers, superbe bouillon sonore annonçant les phénomènes Stoner et Grunge. Que dire encore du blues hurlant de Steppenwolf , et du psychédélisme paranoïaque de Cream ou The Gun ?



Finies les mélodies délicieusement Pop des Zombies, des Kinks et autres Beach boys; les bluettes bucoliques des Byrds et de Dylan, et le psychédélisme onirique du Grateful Dead. La nouvelle décennie sera une décennie de violence, définitivement lancé par la sortie du premier Led Zeppelin.
Bientôt rejoint par Deep Purple, Uriah Heep et autres partisans de guitares puissantes et virtuoses, Led Zep' annonce le début d’une nouvelle ère. La guitare est plus que jamais le symbole de cette révolution et , après être devenu un instrument plus important sous Hendrix, elle s’exprime pleinement dans de long solos, portés par des musiciens qui sont autant d’icônes vénérés.

Lorsque cette révolution est mise en marche, Blue Öyster Cult existe déjà depuis 1967, mais ces multiples changements de noms l’empêchèrent de faire partie des pionniers du Hard Rock. Le groupe voit donc débarquer Led Zeppelin I et II, In Rock , Very 'eavy... Very 'umble, et autres déflagrations sonores avec la frustration des groupes qui touchent au but sans réellement l’atteindre. Balloté de label en label, le groupe finit par décrocher un contrat avec Columbia et adopte définitivement le nom Blue Öyster Cult en 1970. Il semble alors avoir trouvé sa personnalité, mixant le psychédélisme du Grateful Dead, avec la violence du MC5, le tout saupoudré d’une noirceur découverte lors de l’écoute du premier album de Black Sabbath.

Chez Blue Öyster Cult, l’ambiance ésotérique des compositions compte autant que la puissance de ses riffs. Et cela tombe bien  car, après seulement un  an d’existence, le Hard Rock élargit ses horizons. Led Zeppelin sort un troisième album nourri de douceurs Folk , Uriah Heep vient flirter avec la classe du Prog' naissant, et Black Sabbath ne va pas tarder à inventer le Heavy Metal.
C’est au milieu de cette folie créative que sort, en 1972, le premier album de Blue Öyster Cult, et c’est clairement le disque d’un groupe qui sent que son heure est venue. "Transmaniacon MC" démarre l’affaire avec un riff galopant sur fond de clavier agressif, comme une version mystique des premiers rugissements de Deep Purple.
Placé à mis parcours, "Stairway To The Star" représente le Culte dans toute sa splendeur fascinante. La batterie imprime une rythmique planante, sur laquelle vient se caler un riff destroy, débouchant sur le solo délirant de Donald "Buck Dharma" Roeser.

"Before The Kiss, a Redcap" enfonce le clou avec un riff galopant comme un troupeau de mammouths sous amphétamines, entrecoupé de breaks lourds que n’auraient pas renié Black Sabbath. Puis vient l’étendard de cette secte vindicative, le titre par lequel le culte de l’huitre bleu annonce le début de son glorieux règne. "Cities On Flame With Rock 'n Roll" représente le début d’un siège, celui d’une culture Rock en pleine mutation. Porté par un solo flamboyant, les prédicateurs se lancent dans une chevauchée héroïque, qui clôt le titre sur un dernier assaut glorieux.
Le titre est le point d’orgue d’un disque qui voit Blue Öyster Cult définir son style si particulier, fait d’ambiances dignes d’un roman de Science-Fiction, et mixant la violence primaire du Rock de Detroit, et la lourdeur inquiétante des messes Sabbatiennes. Annonçant ainsi un brillant avenir en noir et blanc.   

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