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mardi 21 mai 2019

THE RUNAWAYS Eponyme Premier album (1976)


FORMATION:
Cherrie Currie (chant)
Joan Jett (guitare)
Lita Ford (guitare)
Sandy West (batterie)
Jackie Fox (basse)
Imaginez la scène : nous sommes en 1975/1976 le rock féminin est quasiment égal au néant (hormis quelques très rares individualités telles Suzie Quatro ou Deborah Harry) et voici que débarquent d'on ne sait d'où cinq américaines de 16 ans de moyenne d'âge avec à leur tête Kim Fowley un producteur/manager « génial»  mais complètement « givré » , « manipulateur », « sulfureux » et très « controversé » dans l'esprit d'un Malcolm Mac Laren le "gourou" des Sex Pistols (voir à ce sujet le film Runaways qui malgré quelques défauts propres au biopic raconte bien les débuts du groupe et le rôle de Kim Fowley).
Fondé par Sandy West et Joan Jett, puis rejointes par Lita Ford, les Runaways sortent donc en 1976 leur premier album, surtout connu pour le célébrissime « Cherry Bomb » morceau explicite s'il en est avec au chant une Cherrie Curry des plus sensuelle pour ne pas dire plus (qui n'a jamais entendu Cherrie Currie lancer son fameux Cheeeeeeerriiiiiiiiiie Bomb.... a quand même raté quelque chose ! ).

Remettez vous dans le contexte et allez mater la vidéo de « Cherry Bomb » live in Japan et la tenue de Cherrie Currie. Assez incroyable !
Musicalement c'est un mélange réussi entre glam rock, proto punk, rock 70's et hard rock ; hormis « Cherry bomb » cet album comporte d'ailleurs d'autres titres intéressants ; « Secrets », « Thunder », le très réussi « Is it day or night ? » et l'excellent « Dead end justice » qui s'étire magnifiquement sur six minutes. Les riffs de guitares sont efficaces, la voix bien en place, les refrains sont plutôt bons voire même accrocheurs.

Et pas de ballades à la différence de l'album suivant.

Certes il y a quelques imperfections, quelques titres plus faibles (dont « Rock'n'roll » composé par Lou Reed à l'époque du Velvet Underground, bel hommage mais le morceau est loin d'être une totale réussite) et le groupe ne fait que mixer divers styles musicaux existant déjà ; toutefois c'est le concept du groupe lui-même qui est original (une groupe 100% féminin et qui plus est que des adolescentes, loin d'être majeures !) et au final l'album est plutôt convaincant et n'a rien à envier, loin de là, à Kiss, Dictators ou Silverhead.

Et ceux qui considèrent ce groupe uniquement comme un produit commercial marketing se trompent sur toute la ligne, les filles savent jouer et assurent, notamment en concert où elles montrent sans complexe leur grande maturité.

Un album quasiment culte que j'adore mais plus pour l'esprit et pour « Cherry Bomb » que  d'un strict point de vue musical (même si encore une fois c'est tout à fait correct et plutôt réussi). Pas un chef d'oeuvre certes mais un album pionnier qui a permis d'ouvrir la voie au rock féminin.
Pour moi ce premier album reste de loin le meilleur même si je sais que le second « Queens of noise » a également ses fans mais je le trouve moins spontané et moins bien composé, le vent de fraicheur du premier album a quelque peu disparu.
Les Runaways sortiront encore trois albums studio et un live entre 1976 et 1979, avant de séparer définitivement en 1979, notamment à cause de divergences musicales entre les deux guitaristes Joan Jett et Lita Ford .

D'ailleurs seules ces deux dernières connaîtront une carrière solo réussie, la première avec du glam rock matiné de punk et de garage et notamment son méga tube planétaire « I love rock'n'roll » (qui rappelons le est une reprise), la seconde avec plusieurs albums de heavy metal / hard FM corrects,  à la différence de Sandy West qui ne connaîtra que des échecs dans ses différentes tentatives de retour jusqu'à son décès en 2006 ; quant à Cherrie Currie elle deviendra actrice puis artiste en sculpture.
Mais les Girlschool, L7, Babes in Toyland , Bangles et autres Donnas peuvent leur dire un grand merci car The Runaways sont les vraies pionnières.

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