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lundi 17 juin 2019

UFO : Strangers in the night (1979)


Formation :

Phil Mogg : chant
Michael Schenker : guitare
Pete Way : basse
Paul Raymond : claviers, seconde guitare
Andy Parker : batterie
Enregistré en public en 1978 mais sorti en 1979 « Strangers in the night » est le grand classique de UFO, leur album culte, une référence du genre.
Paradoxalement, en studio, UFO a sorti pas mal d'albums de bonne facture mais aucun ne survole réellement leur discographie et aucun n'est véritablement une référence absolue, aucun chef d'oeuvre en tout cas.


Si on s'en tient à l'âge d'or du groupe (1974-1979) je mets « No heavy pettin » devant, pour moi c'est le plus abouti, puis « Lights out » et « Obsession » juste derrière avec des compositions un peu moins bonnes ; quant à « Force it » si les compo tiennent la route en revanche la production n'est pas à la hauteur. ; mais le groupe a su sortir un sublime live, l'un des cinq meilleurs de l'histoire du hard rock avec Motorhead (No sleep til Hammersmith) Judas Priest (Unleashed in the East) Blue Oyster Cult (On your feet or on your knees) et Thin Lizzy (Live and dangerous) , d'ailleurs en 2004 les lecteurs du magazine anglais Classic Rock le classe deuxième meilleur album live de tous les temps derrière Thin Lizzy « Live and dangerous » (source Wikipédia et que j'ai personnellement vérifié). Le groupe a toutefois toujours été mésestimé en France pour des raisons qui m'échappent.

UFO joue du hard mélodique mais pas soporifique du tout, c'est à la fois plein de fougue et de finesse musicale, des mélodies sublimes et travaillées, de grands musiciens (notamment le guitariste Michael Schenker transfuge de Scorpions).
Ce double album live est magnifique, tout simplement grandiose.
D'une part on a ici ce qui fût sans doute selon moi (mais selon la quasi totalité des fans) la meilleure formation du groupe.

D'autre part tous les classiques de UFO sont là (« Natural things », » Let it roll », « Shoot shoot », « Doctor doctor », « Out in the street », « I m a loser », « Lights out », « Only you can rock me » et ma préférée « Love to Love » très belle balade enlevée qui donne des frissons). Une sorte de best of, aucune fausse note. Aucun oubli notable.
Les morceaux sont plutôt courts hormis "Rock Bottom" qui dure un peu. Pas de fioritures, pas de superflu. Pas de ballades hormis le fabuleux morceau « Love to love » mais qui ici n'est plus vraiment une ballade tant le final est enlevé.
Que des titres bonifiés par rapport à leur version studio.

Pour un enregistrement public la production est excellente, le son de qualité.
Le clavier est utilisé à bon escient juste comme il faut , pas envahissant.
Michael Schenker est au sommet de son art ; il n'a jamais aussi bien joué, un son de guitare somptueux, des solo magnifiques, tout en grâce, tout en fluidité . Il montre qu'il est l'un des meilleurs guitaristes de hard avec Jimmy Page, Ritchie Blackmore, Tony Iommi et Uli Roth.
L'allemand est un virtuose de la six cordes, techniquement bien sur mais surtout émotionnellement parlant (ce qui n'est pas le cas de tous les "guitar hero" !!), un maestro dont le style, le feeling colle parfaitement bien aux mélodies et harmonies de UFO, à la finesse du groupe ; il arrive surtout à être flamboyant sans être trop démonstratif.
Phil Moog, quant à lui, montre ses qualités de chanteur ; ce n'est pas Gillan , Dickinson, Di Anno, Dio, Byron, Tyler ou Halford mais il a une voix chaude, mélodieuse, pleine d'émotions et très agréable et il figure incontestablement parmi les plus grands chanteurs de cette période.


Sa voix chaleureuse et veloutée ajoutée à la guitare tout en subtilité de Schenker procure ce feeling si particulier au groupe qui fait merveille, cet aspect mélodique sans tomber dans le hard FM.
Un album incontournable à écouter absolument, un sommet du hard de la fin des années 70.
Michael Schenker , pour des problèmes de santé lié à l'alcool et des problèmes d'égo, partira peu après la sortie de ce live pour fonder MSG (avant de revenir occasionnellement dans le groupe) et UFO continuera à sortir d'honnêtes albums comme « Mechanix » ou « Making contact » mais s'il doit n'en rester qu'un c'est celui-ci, que l'on pourrait résumer en quatre mots : mélodie, énergie, beauté et émotions.

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