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lundi 1 juillet 2019

SWEET SMOKE : JUST A POKE

Formation :
Michael Paris : saxo, flûte, chant
Andy Dershin : basse
Marvin Kaminovitz : guitare, chant
Steve Rosenstein : guitare, chant
Jay Dorfman : batterie






Sweet Smoke est un groupe formé en 1967 à San Fransisco, en plein "Summer of love" donc. Le décor est déjà bien planté.
« Just a poke » est le premier album du groupe, lequel a d'ailleurs réalisé la quasi totalité de sa carrière en Europe où il a enregistré cet album et majoritairement tourné.
Si on ne devait garder qu'un album archétype, symbole de la musique « hippie » de la fin des années 60 / début des années 70 cela pourrait bien être ce « Just a poke » (titre, pochette, ambiance musicale, tout y est). Toute une époque résumée en 33 minutes.
Jouissif, enivrant, génial, hallucinant, unique, jubilatoire...voilà comment on peut définir cet album de Sweet Smoke sorti en 1970.

Attention autant le dire tout de suite ce disque est un chef d'oeuvre méconnu.
De la musique comme on n'en fait plus et comme on en n'entendra quasiment jamais plus. Une synthèse quasi parfaite entre de nombreux styles musicaux des années 1968/1973 , années créatives s'il en est.
J'ai rarement écouté un truc pareil à ce niveau là en tout cas.
Deux morceaux de 16 minutes chacun mais on le voit passer passer le temps, on ne s'ennuie pas, l'impression d'assister à une jam d'anthologie entre musiciens, l'impression de voir cinq types en train de s'amuser, de prendre du plaisir à jouer ensemble  (avec la sensation que les deux titres auraient pu être plus longs encore sans nuire à la qualité !) ; deux merveilles, deux petits bijoux.


Là on est à fond dans la musique fin 60 / début 70, vraiment typique d'une époque révolue.
C'est original, créatif, festif, deux morceaux époustouflants.
Je ne sais pas à quoi marchaient ces gars quand ils ont enregistré « Just a poke » mais le résultat est plus que probant, c'est extra comme aurait dit Léo Ferré !
La musique est un mélange de jazz, de psychédélique, de progressif ,de soul/funk, de rock fusion, de jazz rock ...difficile à classer.


Commençons tout d'abord par « Silly sally » le second morceau, avec son intro au saxo (le sax amène assurément une touche jazzy), quasiment pas de parties chantées, une guitare très 70's autant dans les riffs et que dans le solo, un petit solo de basse puis de batterie (avec quelques effets lui donnant un son assez spécial) mais c'est pas ennuyeux et ça finit avec à nouveau avec le saxo en grande forme qui vous transporte au septième ciel. Un titre très groove, une sorte de funk rock endiablé matiné de jazz et enrobé de psychédélique.
Les musiciens s'en donnent à cœur joie, ça s'entend, une sorte de jam géniale entre pôtes. Il y a un côté festif qu'on ne retouvre pas souvent dans le jazz-rock et le rock progressif et qui ici est mis en avant.

« Baby night » est encore plus intéressant avec une créativité plus marquée, avec son intro envoûtante à la flûte, pas mal de changements de rythme, des petits riffs de guitares assez sympas qui deviennent de plus en plus aggressifs, un jeu entre la guitare et la flûte chacun prenant le pas sur l'autre à tour de rôle jusqu'au solo de guitare là encore très typique de la fin des années 60 / début 70's, un solo comme je les aime ; le groupe inclut dans ses 16 minutes deux reprises cachées, une de « Soft parade » des Doors  et une seconde que je vous laisse découvrir (mais j'avoue que je ne connaissais pas).


Pas mal de changements d'intensité aussi entre les passages cools et ceux plus énergiques, avec des montées en puissance progressive des guitares assez réussies . La flûte donne un petit côté Jethro Tull pas désagréable au morceau.
Le point commun entre les deux titres est que les changements de rythme et de styles musicaux sont nombreux et qu'on passe allègrement d'un genre à l'autre, sans même s'en apercevoir.

Le genre d'album à vous mettre en transe, à vous mettre dans des états seconds et de vous expédier dans un trip des plus délicieux.
Un incontournable des années «hippie », très typique de l'époque mais malgré tout difficile à cataloguer car Sweet Smoke mélange à merveille ses influences musicales pour notre plus grand bonheur.
Sweet smoke sortira un second album « Darkness to light » (moins bon) en 1973 puis un live en 1974 avant de se séparer définitivement.


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