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vendredi 7 février 2020

Rock storie: le rock sudiste partie 3

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L’entrée de Clint dans le petit milieu de la critique rock ne fut pas trop difficile , un papier aura suffi à l’imposer.

« Lynyrd n’était pas seulement un énième retour de cette musique qui bercera toujours l’Amérique profonde, mais l’expression d’une certaine pureté artistique. Ecouter Lynyrd Skynyrd , c’est redécouvrir le talisman musical transmis par les grand anciens, à sa grande époque on l’appelait mojo. »

Cette fin d’article lui valut la reconnaissance de tous les groupes sudistes qui ne le connaissaient pas encore,  et ses réflexions étaient lues religieusement par ceux qui croyaient encore en la grandeur du rock sudiste.

Un peu snobé à ses débuts , Blackfoot lui mis une énorme claque lors de la sortie de l’album marauder. « Je me rappelle des paroles de Van Zandt alors que Medlocke faisait partie du fulminant moteur de lynyrd. Il pensait que Blackfoot deviendrait énorme si son leader s’en occupait à temps…
Aujourd’hui, je me rends compte à quel point il avait raison. « Maraudeur » montre une nouvelle voie à suivre pour le rock sudiste , un chemin glorieux, pavé par des riffs dévalant le rythme de la batterie comme une locomotive folle. Les enfants de Lynyrd viennent désormais botter le cul du hard rock , et blackfoot mène la charge. »

Sur ses rapports de concerts, l’admiration de Clint pour le gang de Medlocke ne fit que se renforcer.

« Blackfoot ne fait pas que jouer. Il célèbre la mémoire de ses ancêtres native américains, et réveille leurs âmes dans un boogie blues puissant comme une charge de squaw. »

Autre groupe perdu dans la déferlante, les outlaws lui inspirèrent cette rectification historique :

«  On a souvent cru que Lynyrd était le seul pionnier sudiste, et l’on vouait à ce groupe le culte dû aux prophètes musicaux. Les Outlaws furent pourtant aussi importants. Fans de Johnny Cash, ils donnent à la rugosité du sud un certain charme bucolique. 

En concert , le groupe déchire le mur du son , envoyant les décibels pour mieux se faire entendre sur une scène qui s’est endurcie. Résultat, ses mélodies résonnent avec une force digne du soir où Lynyrd interpréta « free bird » pour la première fois. »

Quant à Molly , il les voyait comme les nouveaux parrains du sud.

La fin des années 70 et les années 80 ont sonné comme une trahison, le reniement de tout ce que la tradition sudiste avait de grand. Sur « beatting the odds » Molly était encore bon, mais Clint ne comprenait pas son virage puéril.

« A l’écoute de ce disque, une question subsiste : Pourquoi ? Pourquoi ce représentant d’une certaine grandeur groovy s’est-il transformé en sous AC/DC ? Le chanteur force la virilité de sa voix , comme pour faire oublier que son groupe a perdu son identité. »

A la sortie de no guts no glory , la critique mainstream offrit à Molly le titre tardif d’âme du rock sudiste. Le disque était au contraire la dernière braise d’un feu défaillant. Ceux que Clint idolâtraient hier n’étaient plus que l’ombre d’eux même, étouffés par une époque aliénée.

« Le synthé est l’Attila du rock, là où il passe, le groove ne repousse pas. D’ailleurs, l’homme qui a inventé cette infamie ne devait pas en écouter, à moins qu’il s’agisse du même psychopathe qui nettoya cette formidable crasse, responsable du charme de toute musique issue du blues. »
Même ZZ top s’y mettait, et eliminator annonçait le début d’une longue traversée du désert pour les barbus texans. Attention, ZZ top n’a de sudiste que les origines, sa musique étant un mélange entre la classe grandiloquente de BB King , et un brio soliste que n’aurait pas renié Hendrix.

Clint ne voyait plus les musiciens qui firent le bonheur de ses débuts dans le monde du rock, comme si Molly , les outlaws et blackfoot n’osaient plus le croiser après leurs trahisons. Ils pouvaient bien aller au diable ! A cause d’eux il a l’impression de vivre ce que vécurent les fans du king après son départ à l’armée, la fin de sa culture.

Comme pour faire son deuil, Clint fit du heavy metal sa spécialité, la bouée de secours qui lui permit de survivre à la niaiserie eighties. Slayer , Megadeth et Metallica formèrent son nouveau trio sacré, même si il ne pouvait s’empêcher d’attaquer violemment les poseurs de cette époque vaseuse.

« La différence entre le feeling de Lynyrd et la pop démago de 38 special est comparable à celle qui différencie la baise du viol. Et que l’auditeur ne s’étonne pas de se sentir un peu sali par un tel amas de niaiseries. Grâce au génie moderne, des branques comme 38 special peuvent sortir leurs gros synthés pour vous violer les tympans sans vaseline. »

Quant au dernier album de Molly Hatchet ,elle lui inspira la même violence :

«  la pop est la nouvelle herpès du rock , le son mielleux qui lui arrache les joyeuses, alors qu’on pensait que cette maladie honteuse avait enfin quitté son corps de plus en plus flétri ».

Ces quelques années de purgatoire lui valurent d’être comparé à Lester Bang, alors que ses chroniques négatives n’étaient pas si nombreuses. Et puis, lors d’un voyage au texas en 1991, l’illumination le frappa de nouveau.       

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