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mercredi 12 février 2020

SPECIALS : premier album (1979)

FORMATION:
Jerry Hall : chant
Neville Staple : chant
Jerry Dammers : claviers
Lynval Golding : guitare
Roddy Radiation : guitare
Horace Pante : basse
John Bradbury : batterie
plus Rico Rodriguez et Dick Cuthell : cuivres



Grande Bretagne, 1977, le pays est au bord de l’implosion : émeutes raciales, grèves ouvrières, violences policières et bien sûr mouvement punk et jeunesse révoltée.
Et voici en 1979, en prolongement de ce contexte explosif, la vague ska, la vague noire et blanche, qui partie de Jamaïque dans les années 60 et dont le reggae est, pour simplifier, un cousin ; le ska donc, plus rapide, déboule en Angleterre et plus précisément à Coventry, autour du label 2 tone records, fondé par Jerry Dammers clavier des Specials. Le ska est dans la place et va se faire mondialement connaître alors que le punk commence à s’essouffler.
Bon je dois d'abord avouer je ne suis pas un spécialiste du ska même si je connais pas mal de groupes et pas mal d'albums.
Specials est donc arrivé lors de la déferlante ska qui a secoué le monde en partant d’Angleterre à la fin des années 1970 avec Madness, Selecter, The Beat, Bad Manners et beaucoup d’autres mais pour moi les Specials sont définitivement parmi les meilleurs et peut-être même les numéros un dans ce style musical notamment grâce à cet album, un classique du genre (en tout cas assurément un des meilleurs albums de ska toute période confondue), produit par Elvis Costello, personnalité du rock anglais de ces années-là.
Beaucoup de diversité dans ce premier disque à la pochette très mod, musicalement tout est au point, il y a les "tubes" qu’on entendait à la radio, y compris en France, en 1979/1980 ("Gansgster" et "A Message to you Rudy"), les morceaux qui lorgnent côté punk ("Little Bitch", "Dawning of a new area"), ceux plutôt rock ("Do the dog", "Concrete Jungle") ceux qui sentent bon le reggae ("Too much to Young", "It's up to you"), la petite balade ska "Doesn't make it allright" et même un titre à tendance soul jazzy 60's ("You're wondering now") et à chaque morceau les Specials sont leur l'aise . L'archétype est "Nite Klub" le morceau ska par excellence. A noter enfin la reprise de « Monkey man » de Toots and the Maytals et grand standard de la musique noire jamaïcaine des 60's.
Les cuivres sont utilisés à bon escient (ce qui n'est pas le cas de tous les groupes ska, par exemple je trouve que Madness a une certaine tendance à mettre les cuivres trop en avant) et apportent réellement un plus. Les compositions sont vraiment réussies, avec quelques reprises bien choisies. Aucune faute de goût donc.
Bref un classique du genre, un album de haut niveau et que je conseille à ceux qui veulent découvrir un style musical pas souvent mis à l'honneur, tout est musicalement parfait, rien à jeter et les Specials font en plus preuve d'ouverture d'esprit et proposent un album susceptible de plaire à des personnes à priori hostile à ce genre de musique.

Et on peut même dire qu’un fan de rock peut largement y trouver son compte dans la mesure où le groupe, sur ce disque, est presque plus proche de Clash (période 79/81) que d'un Bob Marley, mélange de punk 77 et de racines « rock steady » jamaïcain, beaucoup moins commercial que Madness mais par contre également plus rugueux que la moyenne des groupes de ska ; voici donc comment on peut présenter The Specials, groupe qui restera dans l’histoire du renouveau "noir et blanc" avec cet album incontournable et définitivement indémodable (et "More specials" le second disque sorti en 1980 est également recommandable).

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