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samedi 12 septembre 2020

Alice in chains : Dirt (1992)



Formation :
Layne Staley : chant
Jerry Cantrell : guitare, backing vocals
Mike Starr : basse
Sean Kinney : batterie


Après Facelift le précédent disque qui laissait entrevoir de belles qualités mais sans être toutefois complètement abouti, Alice in Chains ne nous déçoit pas avec ce « Dirt » magistral.
Au risque de me répéter encore une fois mais 1992 fut vraiment une année faste  pour le rock "alternatif" : Ministry, Rage against the machine, L7, Faith No More, Nirvana, Helmet et Alice in chains donc.
Avant même d’écouter la moindre note, la pochette, magnifique, donne le ton : on a bien affaire ici à un album malsain, presque glauque, poisseux, sombre et oppressant par moment, tout en gardant un fort goût pour les mélodies (voix et guitares).
Entre Heavy métal sabbathien, grunge (c'est l'époque et en plus le groupe vient de Seattle mais pour moi Alice In Chains ne peut être assimilé que de loin à cette vague), stoner rock 70's et hard rock plus classique (Dam that river a par exemple un petit quelque chose d'Aerosmith je trouve).

Et si le chant de Lane Staley colle parfaitement à l’atmosphère de l’album – voir plus loin – on se rend tout de suite compte que Jerry Cantrell, le guitariste sait manier le manche aussi bien pour les riffs, les solo ou les passages acoustiques, avec plus d'une corde à son arc, en plus de magnifiquement bien composer.
« Them bones » qui ouvre l’album est une claque qui donne le ton, cela faisait un certain temps qu’on avait pas entendu quelque chose aussi pesant !
Je trouve personnellement que la seconde partie est la plus intéressante, la plus révélatrice de la face sombre du groupe, de la noirceur des compositions avec « Junkhead », « Dirt », Godsmack », « Hate to feel » et « Angry chair » et un son qui est quasiment une marque de fabrique du groupe, facilement identifiable. Plus les titres s’enchaînent, à partir de « Dirt » plus on est pris par cette atmosphère suffocante.

Les autres morceaux forts : « Dam that river », « Sickman » et « Down in a hole » (très belle balade, très réussie ; l'autre balade « Rooster est moins bien, sans plus je dirais)
Un classique « métal » (au sens large) des années 90's, un excellent album qui fera date et qui aurait mérité, au delà des ventes relativement importantes, à être davantage reconnu comme ayant révolutionné le genre, alors que Nirvana - pour le grunge - et Korn - pour le Nu métal ont eux récolté les lauriers. L'album suivant, sans titre, celui avec le chien à trois pattes sur la pochette, sera également très bon, juste peut-être moins marquant et pas de titres aussi accrocheurs que les perles qu’on trouve sur « Dirt ».

Et puis c’est l'occasion ici de rendre hommage à Layne Staley (décédé en 2002) et à sa voix si envoûtante et mystérieuse (par exemple sur « Hate to feel » ou « Rain when I die »), cet écorché vif qui hurlait son mal de vivre et qui à travers ses textes nous envoyait directement sa souffrance en pleine face.

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