Après quatre années
passées chez Motörhead et quatre albums studio dont certains devenus cultisime
sans oublier le live d’anthologie « No sleep til Hammersmith », Fast
Eddie Clark décide de quitter le power-trio et de créer son propre groupe dès
1983.
Son compère
des débuts de l’aventure n’est autre que Pete Way, décédé récemment, bassiste
de UFO (d’où le nom FastWay : Fast pour Fast Eddie et Way pour Pete Way)
mais celui-ci ne restera finalement que peu de temps au sein du groupe sans
rien enregistrer (il ira fonder son propre groupe Waysted puis finalement
retournera chez UFO). Il embauche également l’excellent Jerry Shirley (ex
Humble Pie) à la batterie et au chant un jeune écossais, rouquin et inconnu
nommé Dave King. La basse, suite à la défection de Pete Way, est tenue ici par Mick
Feat, musicien de studio.
Et c’est
parti pour le premier album « Fastway ». Sans atteindre des sommets
c’est bon voire très bon sur quelques morceaux, plus calme que Motörhead certes
mais absolument pas FM ou « pop », loin de là ; c’est assez
influencé par le hard 70’s évidemment sans toutefois trop regarder dans le
passé ou tomber dans une trop grande nostalgie; le tout avec une excellente
production et un son plutôt 80’s, d’où un bon dosage entre les deux époques (un
peu comme le Thin Lizzy de « Thunder and lightning » sorti à la même
période).
On navigue
entre blues rock, boogie, hard et métal et au final on obtient un premier album
intéressant et prometteur.
Cependant
le fait réellement marquant est la voix du chanteur, véritable clone vocal de
Robert Plant (la ressemblance des voix est assez incroyable) et qui va
néanmoins s’avérer être une excellente recrue mais qui donne l’impression
bizarre d’écouter un Led Zeppelin des années 80, une sorte de suite du Led Zep
IV, de Celebration Day ou d’Immigrant song, un Led Zep téléporté en 1983 et qui
serait revenu au hard rock de ses débuts.
Ajoutez à
cela une batterie incroyablement lourde (cela ne vous rappelle pas quelqu’un
?) ; rassurez-vous sur les solos Fast Eddie fait du Fast Eddie de
Motörhead et ne cherche heureusement pas à copier Jimmy Page. Il garde le son
de guitare si brute, reconnaissable et quasi unique d’Overkill ou d’Ace of
spades, et qui est sa marque de fabrique, ce son qu’on apprécie tant car l'aspect un peu crade de celui-ci empêche toute velléité trop commerciale .
Attention
Fastway n’est pas un ersatz de Led Zeppelin et heureusement le groupe arrive à
se débarrasser sur certaines compositions de gimmicks qui à la longue auraient
pu s’avérer gênants.
Si il n’y a
ici que des titres de bonne qualité, aucune fausse note, il manque juste le
morceau phare, celui qui fait mouche ou les deux ou trois chansons qui font
d’un bon disque un disque incontournable, la petite flamme qui transcende le
tout et qui marque l’auditeur à jamais.
Toutefois
ne boudons pas les 5 ou 6 titres sortant du lot car il y a de belles
compositions, les plus marquantes étant : "Easy Livin" un très
bon boogie rock ‘n’roll qui ouvre l’album, le magnifique "Feel me,
touch me" (le meilleur morceau), "Say what you will", "Another day", "Heft !" au tempo ralenti mais
juste un peu gâché par les choeurs pas complètement convaincants ou "Far
far from home" (seulement en version bonus sur le CD) la ballade heavy
très correcte, notamment grâce à la voix (et quelle voix !), qui clôture
le premier Fastway.
Malgré la présence d'Eddie Clarke un album
tombé depuis dans un relatif oubli et c’est dommage car il mérite mieux, de même que le
suivant « All fired up ».
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