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vendredi 25 décembre 2020

YES : Close to the edge (1972)


1972 : Yes, album après album, arrive enfin à son apogée, atteint sa maturité et livre avec ce cinquième disque son meilleur album, son chef d’œuvre. 

Ce « Close to the edge », est en effet tout simplement un must du rock progressif (selon moi dans le top 5 du genre, sans aucune hésitation), rarement égalé dans un style où les oeuvres de qualité sont pourtant nombreuses.


Je ne suis pas un fan absolu de Yes même dans sa période "progressive" ; si j'adore certains albums, il y en a que j'aime moins voire pas du tout (par exemple j'aime bien « The Yes album », « Fragile » ou « Relayer » mais pas trop « Tales from topographic oceans »).


Disons ouvertement que globalement je préfère Van der Graaf Generator, King Crimson et Genesis mais ces groupes bien que tous soient qualifiés de prog' sont issus d’ “écoles” pas forcément identiques (folk, jazz, classique, pop..) et ont clairement des influences différentes ; par exemple pour Yes la filiation avec la musique classique est évidente. 

Toutefois je ne vais pas parler technique ici, c’est évidemment de haut niveau, chacun en conviendra avec de tels musiciens, mais plus de ressenti et des impressions que m’ont donné les écoutes du disque.


C'est sur cet album qu'on retrouve la formation « classique » de Yes à savoir Anderson, Squire, Bruford, Wakeman et Howe, c’est à dire sans doute la meilleure formation du groupe. 


On remarque tout de suite la voix exceptionnelle de Jon Anderson et l'excellent travail de Rick Wakeman au clavier/synthé (ah l’orgue sur Close to the edge, magistral, grandiose, tout simplement monumental !). 

Si l'on parle souvent, à juste titre, des prouesses d’Anderson ou de Wakeman moi ce qui me marque et ce dont je voudrais parler et mettre en avant c’est avant tout la basse titanesque de Squire, à la fois pesante et virevoltante, pleine de contrastes et qui donne plus que jamais le tempo aux compositions. 


 « Close to the edge “ dure environ 37 minutes, répartis sur trois titres (deux de 10 minutes environ et un qui occupe toute une face), tous trois tout à fait typique du rock progressif du début des années 70.   

Le titre phare est bien sur « Close to the edge » 18 minutes magnifiques, morceau qui alterne les ambiances et où les différentes parties s'enchaînent sans fausse note, où les thèmes musicaux s’articulent à merveille, de façon très cohérente, avec aussi quelque chose de poignant qui se dégage de ce titre, quelque chose de majestueux que seuls la Nature et les Arts peuvent nous léguer...mais les deux autres titres sont loin d'être des faire-valoir soutiennent malgré tout sans problème la comparaison, notamment "And you and I". Le tout avec une certaine diversité rythmique.


Je ne trouve pas les morceaux ennuyeux ni même pompeux (reproche qu'on fait souvent à Yes), en tout cas nettement moins pompeux que « Tales from topographic oceans » un des autres albums importants de Yes ou que certains disques de E.L.P le groupe pompeux par excellence ! Si “Close to the edge” a un côté “pompeux” disons que cela ne me gêne pas alors qu’en général un trop plein de grandiloquence peut vite me sembler pénible et me rebuter mais là quand on évalue le niveau des compositions et la technicité, le résultat final est grandiose car la beauté de l’œuvre se trouve à la fois dans sa globalité mais aussi dans ses prouesses musicales et vocales.


La musique est complexe bien sûr au niveau des compositions mais malgré tout assez épurée (par rapport à Genesis de la même époque par exemple).  Comme tous les grands groupes Yes a un style et un son propres et reconnaissables très rapidement. 
L 'atmosphère du disque a certes un côté “cool” et planant mais c’est surtout somptueux, d'une grande beauté. L’impression parfois de voguer vers des univers et des contrées inexplorées, l'impression de faire un voyage dans un monde de merveilles et de pureté (mot qui caractérise parfaitement l'ambiance du disque je trouve), presque comme dans un rêve. 

Juste dommage que la pochette ne soit pas du même calibre que celles des albums qui vont suivre.


Un album à couper le souffle donc et qui restera l’un des plus beaux disques de "rock", au sens large, jamais enregistrés, un des grands moments de l’âge d’or du prog’, culminant à son apogée, à son zénith, avant son déclin à partir de 1973/74. Osons le dire, quelque part « Close to the edge » représente la quintessence même du rock progressif.

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