Davy Jones Locker, groupe de Thionville, est une sorte d’OVNI dans la scène rock française des années 90, mais avec toutefois plusieurs bons disques à son actif, dont ce mini album (26 minutes tout de même) sorti en 1991 sur le label Go Get Organized, à la pochette assez géniale et reflétant bien le délire du groupe.
Attention ce disque est réservé à ceux qui aiment un son « garage », primaire, brut. Pas de finesse ou de mélodies veloutées ni de démonstrations instrumentales ou d’arrangements feutrés. Non rien de tout cela ici !!
Ni vraiment grunge, ni vraiment noise, ni vraiment rock industriel, ni vraiment psychédélique, pas complètement garage dans le sens traditionnel du terme…un peu tout à la fois, sorte de croisement sonique entre les Stooges et Mudhoney. Un son bien crade, bien gras qui amplifie encore la lourdeur et le côté poisseux.
Le chant est quasi hurlé, saturé (malheureusement comme pour Mudhoney la voix est le point faible, pas toujours bien en place, pas toujours très juste et même si cela peut paraître secondaire ça reste assez dommage), musique fuzz, guitares dissonantes du début à la fin du disque, distorsions garanties, batterie primaire, basse assourdissante, on navigue à vue dans un bruitisme sonore, un magma électrique qui finalement s’avère agréable et jouissif si on arrive à le dompter (mais qui ne sera que souffrance pour les autres !!). Chaotique, bordélique, un son bien « pourri », mais finalement on en revient aux bases du rock de la fin des sixties et du début des seventies remis à la sauce des 90’s.
Car le groupe s'inscrit assurément dans le revival "garage" qui commence doucement à apparaître ces années là, mais y rajoute des ingrédients typiques des 90's, à savoir du grunge et du noise rock notamment.
Le son annonce déjà ce que proposeront des groupes comme Fuzz, Boris ou Oh Sees dans les années 2000/2010, même si loin de moi l'idée de comparer cet album avec ceux des groupes précédemment cités.
Mais Davy Jones Locker nous balance quelque chose de déjà bien rugueux, râpeux, agressif, sans concession, sans limite, aucune velléité mélodique ; d’ailleurs les titres avec un semblant de refrain sont quasiment les moins bons (par exemple « Power » qui débute l’album), le groupe est plus à l’aise quand ça arrache et quand les guitares se lâchent complètement.
Mais Davy Jones Locker nous balance quelque chose de déjà bien rugueux, râpeux, agressif, sans concession, sans limite, aucune velléité mélodique ; d’ailleurs les titres avec un semblant de refrain sont quasiment les moins bons (par exemple « Power » qui débute l’album), le groupe est plus à l’aise quand ça arrache et quand les guitares se lâchent complètement.
Difficile de sortir des titres « phare » plus que d’autres sur cet album, citons néanmoins « Slide », « White » et bien sûr « Untitled » qui clôture le disque en un feu d’artifice sonique.
Ce qui est assez jouissif c’est de savoir que ce type de rock crade, déglingué et atypique ne pourra jamais être récupéré, à l’inverse du grunge quand celui-ci se fait plus lisse, par des majors mainstream car Davy Jones Locker fait partie de ces dinosaures qui ne rentreront jamais dans les normes imposées par un certain rock aseptisé.
Le groupe sortira ensuite deux autres albums, le « green album » avec sa pochette bleue (!!) puis « Palpable », beaucoup plus expérimental et lorgnant plus vers une musique industrielle, mais un peu trop austère à mon goût.
Davy Jones Locker reste néanmoins l’un des groupes hexagonaux les plus intéressants des années 90, qui sans réellement révolutionner quoique ce soit, a apporté sa petite contribution pour montrer qu’il y avait de bons groupes français dans les nineties. Mais les lorrains ont peut-être eu le tort de ne pas apparaître au bon moment.
Tu as la composition du groupe ?
RépondreSupprimer(la pochette me fait penser à des gamins qui fument en douce derrière les toilettes du collège ;-)
https://www.discogs.com/fr/artist/283809-Davy-Jones-Locker
RépondreSupprimeravec le nom des membres