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dimanche 29 mars 2020

Lou Reed : The image of the poet in the breaze partie 3

The Velvet Underground - The Hi-Res Album Collection (1967-1972 ...

Après le départ de Warhol , Lou prend progressivement le pouvoir. Il impose Seasnick comme manager, et commence à préparer l’éviction de John Cale. Lassé par le manque de succès, Lou veut produire une musique plus conventionnelle.

Cale, lui, est plus que jamais plongé dans l’expérimentation, et ses bricolages sur le matériel coûtent une fortune au groupe. Les heurts entre lui et Lou Reed se multiplient, jusqu’au jour où Lou convoque Sterling Morrison , Moe Tucker et Seasnick.

Les fixant avec un regard hargneux, il déclare d’un ton péremptoire.

« John est viré ! »

La déclaration laisse tout le monde assommé, et Seasnick demande naïvement.

« Pour combien de temps ? »

La naiveté de la question parvient à faire sourire Lou, il sait qu’il tient ses collègues , et que sa volonté sera faite.

«  Pour toujours , je ne veux plus jouer avec ce mec. »

Seasnick tente d’abord de refuser, mais la réponse de son songwritter est sans appel.

« Si il ne part pas , c’est le groupe qui s’arrête. »

A la place de l’avant gardiste Cale , Lou choisit Doug Yule , un jeune inconnu fan des premiers Velvet. Il est convaincu que ce jeune loup ne lui fera pas d’ombre, et son jeu convient parfaitement à la direction plus pop qu’il souhaite prendre.

Mieux, l’admiration du nouveau venu stimule Lou Reed, qui dirige le velvet dans la production de son troisième chef d’œuvre. Débarrassé des expérimentations de Cale, le Velvet développe une musique plus douce.

Pale Blue eyes renoue avec la beauté réconfortante de « I’ll be your mirror », et candy says » a presque des airs de folk Dylanesque. La première face conserve cette atmosphère apaisée, la prose de Lou Reed se faisant tendre et chaleureuse.

Simplement appelé « the velvet underground », ce disque s’apparente à la lumière au bout du tunnel pour Lou. Après des années de lutte, le martyr électrocuté a trouvé sa liberté, et l’apaisement fait vite place à la célébration. 

«    I’m beginning to see the light
I’m beginning to see the light
Some people work very hard
But they never get it right
I’m beginning to see the light »

A part les stones, je connais peu de groupes capables de développer un tel swing. Le velvet avant gardiste est mort , et le rock reprend ses droits.

Ensuite,« I’m set free » monte délicatement en puissance, le groupe a quitté les transes narcotiques pour produire une brillante dance transcendantale. La légèreté est encore de mise sur « that’s the story of my life » , où le groupe part visiter les chemins bucoliques de la country.

On regretterait presque l’arrivée de « the murder mystery ». Ce sombre poème expérimental semble sorti des outakes des deux premiers albums. On pardonne vite cette petite dissonance. Le groupe a réussi à égaler la classe des deux premier albums , tout en changeant radicalement de registre. 

Si les ventes ne suivent pas, le velvet s’est tout de même fait un nom dans le milieu artistique. Sensible au talent de ces musiciens, Ahmet Ertegun les signe sur son label Atlantic, qui produit déjà la plupart des gloires de l’époque. 

Tous les feux étaient au vert, mais le velvet va encore rater le coche. Désormais à l’origine de toute la musique du groupe, Lou Reed est persuadé que son virage pop est en train de payer. Il poursuit donc dans cette voie, et pactise avec les standards qui firent les belles heures des sixties. 
                                                                                                                               
Mais l’époque a changé, les beatles sont proches de la fin de règne, et les beach boys ne sont plus aussi brillants. Tout ce que le velvet avait prévu à ses débuts est en train de se réaliser, la musique devient plus puissante, plus violente , plus subversive.

Les doors dynamitent le psychédelisme , led zeppelin lance l’invasion des hard rockers , et les stones ne vont pas tarder à sortir Sticky Finger. Plus sombre dans son propos, sticky finger montre des stones ayant trempé leurs blues dans le bain acide du premier Velvet. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Andy Warhol est choisi pour dessiner la fameuse braguette. Loaded est un excellent disque, mais il montre un groupe prenant du retard sur une époque qu’il a lui-même annoncé.

Résultat, l’album n’obtient qu’un succès d’estime, et sera l’œuvre qui tuera le velvet. La génération glam voue un véritable culte au poète maudit, et Lou décide de récupérer ce qui lui revient de droit.

Il attaque donc Seasnick en justice pour récupérer les droits sur tout le répertoire du Velvet. Non seulement il n’aura pas gain de cause, mais le velvet le pousse lentement sur la touche. Cette révolte vient de celui qu’il avait fait rentrer, en pensant qu’il resterait docile.

Soucieux de préserver sa carrière, Doug Yule est devenu la marionnette de Seasnick , et sa mainmise oblige Lou à quitter le Velvet. Alors que la vague glam l’idolâtre, Lou se retrouve sans groupe et trouve refuge en Angleterre. RCA le récupère rapidement. Au royaume Uni  plus qu’ailleurs , il est vénéré par une génération qui sait que le Velvet n’est rien sans lui.   


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