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lundi 6 avril 2020

Lou Reed : The image of the poet in the breaze partie 7

Lou Reed : Street Hassle - Panic à dandy parc | Culturesco

En 1977 , Lou est enfin le maître du monde. Les disques du velvet sont ressortis, et ont donné leurs vocations à une meute de musiciens à crêtes. Mais leur leader n’était plus là pour mener la charge , il était trop occupé à récolter les fruits de son rock gentillet.

Pourtant, Lou n’a pas changé, il picole toujours dangereusement, et nourrit sa muse en visitant les clubs sado maso. Ces virées nourrissent une prose plus acerbe, un humour maladif qui explose enfin sur Street Hassle. Aussi radical qu’il soit, le disque ravit son nouveau label.

Même les producteurs ont compris que l’époque n’était plus au romantisme doucereux si bien mis en musique sur cosney island babie. Incarnée par les sex pistols , l’époque était au cynisme , et il était temps que le maître renvoie les jeunes loups à leurs disques du velvet. 

Reed dit lui-même que Street Hassle est son meilleur album, celui qui est le plus proche du vrai Lou Reed. Dès l’intro, il semble défigurer son héritage, donnant au riff de sweet jane un riff tranchant soutenant un titre chargé de perversion libidineuse. Cynisme et rancune sont les deux piliers de ce disque, et c’est évidemment les journalistes qui sont les premiers visés. 

C’est plus précisément «  les gens comme eux, qui mangeraient de la merde si on leur disait que c’était bon », qui lui inspire une relecture toxique du « i fought the law » de Bobby Fuller.

Puis vient le point d’orgue du disque, la splendeur de la poésie Reedienne compilée dans un grand requiem subversif. Véritable pièce en trois actes, « street hassle » fait revivre la noirceur de Berlin, sur un crescendo orchestral poignant. Lou Reed montre une nouvelle fois la triste mentalité des salopards peuplant les bas-fonds New Yorkais. 

Mais il semble se sentir coupable de livrer un récit aussi cru, comme si il ressentait de la sympathie pour cette pauvre fille entrainée dans un enfer sans issue. Son parcours lui inspire une conclusion pleine d’empathie, qui ne fait que renforcer la puissance de sa fresque symphonique. 

« You know some people got no choice
And they can never find a voice
To talk with
That they even call there own
So the first thing that they see
That they allow them to be
Why they follow it
You know it’s called bad luck »

Après ce choc, Lou revient au rock n roll. « I wanna be black » fera scandale, une partie du public ne comprenant pas le second degré de ce rock cadencé, qui se moque des clichés entourant les afros américains. *

Le bal des rancunes se termine sur le riff lourd et agressif de « leave me alone » , avant que wait ne ferme le rideau sur une note plus légère. Les punks peuvent disparaitre, Lou a lui-même produit l’aboutissement de ce qu’il a entamé quelques années plus tôt.
Après une tournée magnifique, immortalisée sur le grandiose « take no prisonner », Lou entre dans une période plus compliquée.

Sorti en 1979 , the bells était déjà critiqué par ses musiciens lors de son enregistrement. Le disque semble abandonner toutes les composantes de sa musique, pour produire une espèce de be bop synthétique bancal. Au milieu d’une musique brillamment jouée malgré sa platitude , Lou semble chercher sa voie. Il a travaillé un chant plus intense, et pousse sans cesse sa voie pour donner un effet de grandeur à une musique manquant de souffle.

Le constat est encore plus cruel sur l’album suivant, « growin up in public » , où Lou semble essayer de s’approcher de la ferveur d’un Bruce Springsteen. Il ne réussit qu’a la caricaturer, et donne l’image d’un musicien perdu dans une époque qui n’est plus la sienne.

Il a compris qu’il n’est plus le héros de son temps, il ne sera plus jamais un jeune avant gardiste non plus. Il lui faut trouver une nouvelle voie.
  

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