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dimanche 21 juin 2020

SPEED QUEEN : Speed Queen II (1982)*

FORMATION

Stewie : chant
Agnain Martin : guitare
Joël Montemagni : guitare
Terry Smajda : basse
Gérard Jelsch : batterie



Parler de Speed Queen c’est avant tout parler de sa chanteuse car si les hard rockers de Mulhouse ont connu un (relatif) succès au début des années 80 ils le doivent aux talents de Stewie la voix du groupe.
« Speed Queen » est le second album du groupe et alors que le premier était en anglais Speed Queen décide de passer au français sur celui-ci (comme la grande majorité des groupes français de l’époque : Téléphone, Trust, Océan, Voie de fait, H Bomb, Sortilège, Warning…,Shakin’ Street étant l’exception - toujours le même débat, loin d’être tranché tant les avis sont partagés : un groupe de rock français doit-il chanter en français ou en anglais ?).
Musicalement rien d’extraordinaire certes, c’est assez classique mais efficace et bien foutu, parfois proche d’AC/DC, un tempo diversifié lent, médium ou rapide selon les titres.
Sur certains morceaux il y a un côté blues rock assez sympa.
Mais comme déjà mentionné plus haut c’est surtout l’excellente voix de Stewie avec un côté blues affirmé, rauque, grave, une voix qui arrache (écoutez par exemple « Contre courant »), l’atout n° 1 du groupe, celui qui vous fait passer du statut de groupe correct à celui de bon groupe (car si le rock c’est d’abord la guitare c’est malgré tout souvent le chant qui donne – ou pas – le petit plus).

Les textes en français sont plutôt bien ficelés, au dessus de la moyenne et qui claquent (par exemple « Revanche » ou « Travesti »).
Sur « Revanche » Lemmy vient d’ailleurs donner un coup de main pour le refrain, c’est du hard boogie rock accéléré, féroce.
Quelques excellents morceaux (au moins six bons ou très bons titres sur dix, le ratio est plus qu’honorable): « Les maudits », « Revanche », « Contre courant », « Aéroplane man » (au refrain plus léger), ou encore « Pas tout seul ».
« Cool it down », c’est la traditionnelle ballade hard, réussie ici, sans atteindre le niveau des ténors du genre, ballade chantée en anglais.
Quant à « Viens faire un tour » on a droit à un bon vieux boogie rock’n’roll.
L’album se termine par le très beau « Rien qu’une histoire ». Là encore la petite influence bluesy, vient donner une petite touche vraiment réussie.
On tient là assurément l’un des meilleurs groupes de hard rock de l’hexagone du début des années 80.

Mais comme pour d’autres groupes français (hard ou pas) on ressent ici un immense gâchis par rapport à un potentiel qui s’avérait être prometteur (surtout quand on sait que Speed Queen repéré par Lemmy a fait la première partie du groupe anglais en 1979 et même quelques dates ensemble en Grande Bretagne).
Car un an après ce deuxième disque le groupe arrêtera, officiellement pour divergences musicales ; Stewie sortira deux albums de rock FM (le premier étant assez moyen) et plus rien.


* je mets Speed Queen « II » pour distinguer du premier album mais en réalité aucun des deux n’a de nom

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