Jack
Bon : chant, guitare
Jean
Yves Astier : basse, chant
Bernard
Antoine : batterie
En
matière de hard rock et plus généralement de rock les années 70 sont pour la France un quasi désert (avec seulement Téléphone, Magma, Ange et quelques autres).
Avant Ganafoul – hormis Variations, les pionniers, trop méconnu – le
hard rock français se résumait au néant ; grâce à Ganafoul puis
Shakin’ street (il y avait certes aussi des groupes comme Bijou ou
Little Bob story, plus rock que hard même si assez proches de
Ganafoul finalement) il commençait tout juste à apparaître un peu
même s’il faudra attendre Trust et la NWOBHM – qui a influencé
tant de groupes de l’hexagone (Sortilège, H Bomb, Blasphème...) –
pour voir le métal français réellement se développer.
A cette
époque, pour un groupe qui débute, les problèmes sont
multiples : trouver un label, trouver des concerts voire des tournées,
globalement arriver à se faire connaître (presse, radio) d’un
public qui ne jure que par les groupes étrangers. Ganafoul, comme
précurseur, a eu d’autant plus de mérites. Si le hard français a
enfin démarré à la fin des seventies Ganafoul y a donc joué un
rôle non négligeable.
Le groupe évolue entre blues rock et hard,
dans une formation trio ce qui n’est pas anodin. « Full speed
ahead » est le 2e album des lyonnais, sorti en 1978, juste
après « Saturday night » , et c’est peut-être le
meilleur. Du hard teinté de blues comme c’était souvent le cas
dans les années 70 (disons que ça se rapproche assez de Foghat,
Status Quo, d’AC/DC et d’Aerosmith première période –
évidemment loin de moi l’idée de dire que Full speed ahead est du
niveau de Rocks ou Toys in the attic et également de groupe comme Dr
Feelgood), Jack Bon le guitariste étant également un fan de Johnny
Winter et Rory Gallagher. Assez proche aussi de Little Bob Story, qui
à la même époque a sorti un album sur le même label que Ganafoul
(Crypto), un amour commun du rock et du blues.
9 titres sans prétention
mais bien ficelés très « blood sweat and tears » (du
sang de la sueur et des larmes), surtout de la sueur ici. Les meilleurs morceaux : « Nothing more »
(avec son très bon refrain) , « Dealing your love »,
« Far from town » du très bon boogie rock et à un degré
moindre « King size kiler » ; Ganafoul montre
qu’il a un sens de la mélodie et des refrains, tout en restant
énergique. Quant à « Trying so hard », c’est la
traditionnelle ballade blues rock, archétype de ce style très en
vogue des années 70, comme il y en a du des centaines ; ni
meilleure ni pire que d’autres, juste dans la moyenne, en tout cas
pas un des titres phares de l’album mais qui a toutefois
parfaitement sa place ici.
Le
groupe s’est surtout fait
connaître en faisant la 1ere partie AC/DC en 79 et c’est en
quelque sorte peut-être l’apogée de du groupe mais avec « Side
3 » l’album suivant Ganafoul va lentement décliner ne
parvenant pas à d’adapter à la nouvelle vague du métal qui
déferle (avec
notamment des
albums comme British steel ou Killers qui révolutionnent
le hard)
et à négocier le tournant des années 80.
Rappelons encore
qu’en 1978 il n’y a Ni Trust, Océan, Voie de fait, Warning,
Speed Queen…juste Shakin street à ses tout débuts (76-77), qu’il
faut un minimum se remettre dans le contexte de l’époque pour
apprécier ce Full Speed Ahead à sa juste valeur.
Rappelons enfin que cet album a été classé 3e meilleur
disque de rock français de 1978 par les lecteurs du magazine Best derrière Téléphone et Ange. Un
album à connaître pour qui s’intéresse à l’histoire du rock
en France.
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