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samedi 25 juillet 2020

GANAFOUL : Full speed ahead (1978)

Formation :
Jack Bon : chant, guitare
Jean Yves Astier : basse, chant
Bernard Antoine : batterie



En matière de hard rock et plus généralement de rock les années 70 sont pour la France un quasi désert (avec seulement Téléphone, Magma, Ange et quelques autres). 
Avant Ganafoul – hormis Variations, les pionniers, trop méconnu – le hard rock français se résumait au néant ; grâce à Ganafoul puis Shakin’ street (il y avait certes aussi des groupes comme Bijou ou Little Bob story, plus rock que hard même si assez proches de Ganafoul finalement) il commençait tout juste à apparaître un peu même s’il faudra attendre Trust et la NWOBHM – qui a influencé tant de groupes de l’hexagone (Sortilège, H Bomb, Blasphème...) – pour voir le métal français réellement se développer. 
A cette époque, pour un groupe qui débute, les problèmes sont multiples : trouver un label, trouver des concerts voire des tournées, globalement arriver à se faire connaître (presse, radio) d’un public qui ne jure que par les groupes étrangers. Ganafoul, comme précurseur, a eu d’autant plus de mérites. Si le hard français a enfin démarré à la fin des seventies Ganafoul y a donc joué un rôle non négligeable.
 Le groupe évolue entre blues rock et hard, dans une formation trio ce qui n’est pas anodin. « Full speed ahead » est le 2e album des lyonnais, sorti en 1978, juste après « Saturday night » , et c’est peut-être le meilleur. Du hard teinté de blues comme c’était souvent le cas dans les années 70 (disons que ça se rapproche assez de Foghat, Status Quo, d’AC/DC et d’Aerosmith première période – évidemment loin de moi l’idée de dire que Full speed ahead est du niveau de Rocks ou Toys in the attic et également de groupe comme Dr Feelgood), Jack Bon le guitariste étant également un fan de Johnny Winter et Rory Gallagher. Assez proche aussi de Little Bob Story, qui à la même époque a sorti un album sur le même label que Ganafoul (Crypto), un amour commun du rock et du blues.
 9 titres sans prétention mais bien ficelés très « blood sweat and tears » (du sang de la sueur et des larmes), surtout de la sueur ici. Les meilleurs morceaux : « Nothing more » (avec son très bon refrain) , « Dealing your love », « Far from town » du très bon boogie rock et à un degré moindre « King size kiler » ; Ganafoul montre qu’il a un sens de la mélodie et des refrains, tout en restant énergique. Quant à « Trying so hard », c’est la traditionnelle ballade blues rock, archétype de ce style très en vogue des années 70, comme il y en a du des centaines ; ni meilleure ni pire que d’autres, juste dans la moyenne, en tout cas pas un des titres phares de l’album mais qui a toutefois parfaitement sa place ici.
Le groupe s’est surtout fait connaître en faisant la 1ere partie AC/DC en 79 et c’est en quelque sorte peut-être l’apogée de du groupe mais avec « Side 3 » l’album suivant Ganafoul va lentement décliner ne parvenant pas à d’adapter à la nouvelle vague du métal qui déferle (avec notamment des albums comme British steel ou Killers qui révolutionnent le hard) et à négocier le tournant des années 80. 
Rappelons encore qu’en 1978 il n’y a Ni Trust, Océan, Voie de fait, Warning, Speed Queen…juste Shakin street à ses tout débuts (76-77), qu’il faut un minimum se remettre dans le contexte de l’époque pour apprécier ce Full Speed Ahead à sa juste valeur. 
Rappelons enfin que cet album a été classé 3e meilleur disque de rock français de 1978 par les lecteurs du magazine Best derrière Téléphone et Ange. Un album à connaître pour qui s’intéresse à l’histoire du rock en France.


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